Nus
spectres tendus
sur le bleu
deux pins mêlés
couple enlacé
supplicié aux tempêtes.
Poings dressés.
Défi à la vie.
En eux
toujours
la brûlure de la sève.
(Jean-Noël Guéno)
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022
Nus
spectres tendus
sur le bleu
deux pins mêlés
couple enlacé
supplicié aux tempêtes.
Poings dressés.
Défi à la vie.
En eux
toujours
la brûlure de la sève.
(Jean-Noël Guéno)
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Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
La course grinçante de la charrette
La vieille charrette pousse ses lamentations stridentes le long du chemin ocre
Et laisse derrière elle des sillons de poussière dans le soir venu.
Un couple l’encadre d’efforts ; il pousse, elle tire.
Où conduiront leurs pas lourds qui les éloignent du foyer ?
La faim ne se laisse pas tromper par les feuilles d’orme que nous mangeons.
Nous espérons une terre qui nous donnera un peu de riz.
La main glacée du vent agite les joncs desséchés.
Mais voilà que surgit au loin une ancienne demeure.
Ils auront peut-être gardé pour l’étranger un coin de table.
La porte est muette, la salle est vide, le feu et la marmite absents.
Ils hésitent sur le seuil ouvert de la route désertée ;
Une pluie de larmes inonde leurs joues creuses.
(Chen Zilong)
(1608-1647)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2021
L’ARBRE
Immobile étais-je, arbre parmi les arbres,
Sachant la vérité des choses jusqu’alors ignorées,
Vérité de Daphné et de son laurier,
De ce vieux couple né pour fêter la divinité,
Devenu orme et chêne au coeur de la forêt.
Mais il fallut aux dieux ces ferventes prières,
Et à leur rencontre ces deux coeurs ouverts,
Pour que la métamorphose puisse être.
Pourtant je suis arbre parmi les arbres
Et maintes choses nouvelles ai comprises
Qui c’étaient alors que folie pure à mon esprit.
(Ezra Pound)
Posted in poésie | Tagué: (Ezra Pound), arbre, chêne, coeur, comprendre, couple, Daphné, dieux, divinité, esprit, fervente, folie, forêt, ignorer, immobile, laurier, orme, prière, pure, rencontre, vérité | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2021
Illustration: Giorgio de Chirico
UN DUO
(Le duo)
Un couple de mannequins en bois utilisé dans les ateliers de sculpture :
habitants typiques du monde chiriquien.
Qu’attendre des amours d’un tel couple
si ce n’est un rituel d’insectes rigides, une pariade de robots ?
— Étant sans bras pour nous étreindre, rien ne pourra nous séparer.
— Étant sans sexe pour aimer, rien ne pourra nous désunir.
— Sans yeux et sans nez, mon visage. je suis une élégie de cire.
— Sans front; sans bouche, mon partage. je suis un brouillon de sourire.
— Mannequins au torse d’absence ?
— Simulacres que l’éther encense ?
— Appelants du plus grand silence ?
— Aubiers d’être enfantés du tremble ?
Le savez-vous qu’ainsi livrés à la rigidité dorienne des momies,
vous êtes entrelacés à l’énigme du monde?
Le savez-vous qu’en cette terrasse ensoleillée
s’ébauche en vous une théologie des automates ?
(Jacques Lacarrière)
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Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2021
Illustration: Christen Dalsgaard
Vous en rirez. Mais j’ai toujours trouvé touchants
Ces couples de pioupious qui s’en vont par les champs,
Côte à côte, épluchant l’écorce de baguettes
Qu’ils prirent aux bosquets des prochaines guinguettes.
Je vois le sous-préfet présidant le bureau,
Le paysan qui tire un mauvais numéro,
Les rubans au chapeau, le sac sur les épaules,
Et les adieux naïfs, le soir, auprès des saules,
À celle qui promet de ne pas oublier
En s’essuyant les yeux avec son tablier.
(François Coppée)
Posted in poésie | Tagué: (François Coppée), adieu, écorce, épaule, éplucher, baguette, bosquet, bureau, côte-à-côte, champ, chapeau, couple, guinguette, mauvais, naïf, numéro, oublier, paysan, pioupiou, présider, prendre, promettre, rire, ruban, s'en aller, s'essuyer, sac, saule, soir, sous-préfet, tablier, tirer, touchant, trouver, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2021
Illustration: Francis Picabia
POÉSIE, 3
Poème
femme faite défaite souveraine
tremblement d’eau d’azur
dans l’œil du paysage
quête incertaine
où les mots vont par couple
comme les enfants
traversant la forêt
(Guy Goffette)
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020
CONTE DU SOLEIL ET DE LA ROUTE
(À une petite fille)
— Un peu plus d’ombre sous les marronniers des places,
Un peu plus de soleil sur la grande route lasse…
Des noces passeront, aux « beaux jours » étouffants,
sur la grand’route, au grand soleil, et sur deux rangs.
De très longs cortèges de noces campagnardes
avec de beaux habits dont tout le monde parle
Et de petits enfants, dans la noce, effarés,
auront de très petits « gros chagrins » ignorés…
— Je songe à l’Un, petit garçon, qui me ressemble
et, les matins légers de printemps, sous les trembles,
à cause du ciel tiède et des haies d’églantiers,
parce qu’il était seul, qu’on l’avait invité,
se prenait à rêver à la noce d’Été :
« … On me mettra peut-être – on l’a dit – avec Elle
qui me fait pleurer dans mon lit, et qui est belle…
(Si vous saviez – les soirs, quelquefois – ô mamans,
les pleurs de tristesse et d’amour de vos enfants !)
« … J’aurai mon grand chapeau de paille neuve et blanche ;
sur mon bras la dentelle envolée de sa manche… »
— Et je rêve son rêve aux habits de Dimanche.
« … Oh ! le beau temps d’amour et d’Été qu’il fera,
Et qu’elle sera douce et penchée, à mon bras.
J’irai à petits pas. Je tiendrai son ombrelle.
Très doucement, je lui dirai « Mademoiselle »
d’abord – Et puis, le soir, peut-être, j’oserai,
si l’étape est très longue, et si le soir est frais,
serrer si fort son bras, et lui dire si près,
à perdre haleine, et sans chercher, des mots si vrais
qu’elle en aura « ses » yeux mouillés – des mots si tendres
qu’elle me répondra, sans que personne entende… »
— Et je songe, à présent, aux mariées pas jolies
qu’on voit, les matins chauds, descendre des mairies
Sur la route aveuglante, en musique, et traîner
des couples en cortège, aux habits étrennés.
Et je songe, dans la poussière de leurs traînes
où passent, deux à deux, les fillettes hautaines
les fillettes en blanc, aux manches de dentelles,
Et les garçons venus des grandes Villes – laids,
avec de laids bouquets de fleurs artificielles,
— je songe aux petits gars oubliés, affolés
qu’on n’a mis, « au dernier moment », avec personne
— aux petits gars des bourgs, amoureux bousculés
par le cortège au pas ridicule et rythmé
— aux petits gars qui ne s’en vont avec personne
dans le cortège qui s’en va, fier et traîné
vers l’allégresse sans raison, là-bas, qui sonne.
— Et tout petits, tout éperdus, le long des rangs,
ne peuvent même plus retrouver leurs mamans.
— Un surtout… qui me ressemble de plus en plus !
un surtout, que je vois – un surtout… a perdu
au grand vent poussiéreux, au grand soleil de joie,
son beau chapeau tout neuf, blanc de paille et de soie
et je le vois… sur la route… qui court après
– et perd le défilé des « Messieurs » et des « Dames » –
court après – et fait rire de lui – court après,
aveuglé de soleil, de poussière et de larmes…
(Alain Fournier)
Posted in poésie | Tagué: (Alain-Fournier), affoler, amour, artificiel, aveugler, églantier, éperdu, étape, étouffant, étrenner, beau, blanc, bourg, bousculer, bras, campagnard, chagrin, chapeau, chaud, chercher, ciel, conte, cortège, couple, dame, défilé, dentelle, descendre, dimanche, doux, effaré, enfant, envoler, fillette, fleur, frais, gars, grand, habit, haie, haleine, hautain, ignorer, inviter, joie, joli, jour, lais, larme, las, léger, mademoiselle, mairie, maman, manche, Marie, marronnier, matin, messieur, mot, mouiller, musique, neuf, noce, ombre, ombrelle, oser, paille, passer, perdre, personne, petite fille, place, pleur, pleurer, poussière, poussiéreux, rang, répondre, rêver, ressembler, retrouver, ridicule, rire, route, rythme, se ressembler, soie, soir, soleil, tendre, tiède, traîne, traîner, tremble, tristesse, vent, ville, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juin 2020
l’âme est le cercle parfait qui l’enferme
beauté définitive couple vif
ainsi nos membres font l’astre
par les racines dont ils le pénètrent
d’où surgissent l’arbre et l’oiseau
le chant déterminant l’espace
(Paul-Marie Lapointe)
Posted in poésie | Tagué: (Paul-Marie Lapointe), arbre, astre, âme, beauté, cercle, chant, couple, déterminant, enfermer, espace, membre, oiseau, parfait, pénétrer, surgir, vif | Leave a Comment »