une parole et tout est à refaire
dieu même
son crachat de terres et de soleils
(Paul-Marie Lapointe)
Posted by arbrealettres sur 24 juin 2020
une parole et tout est à refaire
dieu même
son crachat de terres et de soleils
(Paul-Marie Lapointe)
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Posted by arbrealettres sur 16 juin 2020
COMME PIERRE DANS LE PUITS
Je cherche un être à envahir
Montagne de fluide, paquet divin,
Où es-tu mon autre pôle ? Etrennes toujours remises,
Où es-tu marée montante ?
Refouler en toi le bain brisant de mon intolérable tension!
Te pirater.
Présence de soi : outil fou.
On pèse sur soi
On pèse sur sa solitude
On pèse sur les alentours
On pèse sur le vide
On drague
Monde couturé d’absences
Millions de maillons de tabous
Passé de cancer
Barrages de génufléchisseurs et des embretellés.
Oh! Heureux médiocres
Tétez le vieux et la couenne des siècles et la civilisation des désirs à bon marché
Allez, c’est pour vous tout ça.
La rage n’a pas fait le monde, mais la rage y doit vivre.
Camarades du « Non » et du crachat mal rentré,
Camarades… mais il n’y a pas de camarades du « Non »,
Comme pierre dans le puits mon salut à vous!
Et d’ailleurs, Zut!
(Henri Michaux)
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Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2019
Écoutez !
Puisqu’on allume les étoiles,
c’est qu’elles sont à
quelqu’un nécessaires?
C’est que quelqu’un désire
qu’elles soient?
C’est que quelqu’un dit perles
ces crachats?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,
il fonce jusqu’à Dieu,
craint d’arriver trop tard, pleure,
baise sa main noueuse, implore
il lui faut une étoile!
jure qu’il ne peut supporter
son martyre sans étoiles.
Ensuite,
il promène son angoisse,
il fait semblant d’être calme.
Il dit à quelqu’un :
» Maintenant, tu vas mieux,
n’est-ce pas? T’as plus peur ? Dis ? »
Écoutez !
Puisqu’on allume les étoiles,
c’est qu’elles sont à quelqu’un nécessaires ?
c’est qu’il est indispensable,
que tous les soirs
au-dessus des toits
se mette à luire seule au moins
une étoile?
(Vladimir Maïakovski)
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Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2019
On se souvient : la bulle d’or de notre joie
Montait montait sans fin c’était toujours avril
Maintenant chaque jour il neige sur la ville
Les murs sont recouverts de crachats et de signes
Demain on tue on brûle on cingle dans le froid
Vers les châteaux de viande les fleuves d’eau-de-vie
Toute bue l’avalanche des éclairs et du sang.
(Jean Rousselot)
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Posted by arbrealettres sur 30 mars 2019
Illustration: Ludovic Florent
LE BOUT DU ROULEAU
Le poète muet, défait,
s’appuie au comptoir du café.
Ses poèmes sont loin de lui,
c’était hier qu’ils ont fleuri
quand la lumière environnait
d’un duvet d’or le moindre objet
maintenant nu dans la poussière
près des crachats, fils de misère.
(Henri Thomas)
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Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2018
PLUTOT QUE DE DEVOIR MOURIR
Homme, plutôt que de devoir mourir,
Que n’accepterais-tu de devenir ?
Bien volontiers tu descendrais l’échelle
Et de bon coeur tu manierais la pelle,
Toi comte, si fier de ton rang hautain,
Tu accepterais d’être ton larbin,
Et dépouillant bagues, bracelet-montre,
Tu décrotterais les chevaux sans honte.
Toi, l’évêque, pour qu’on ne cloue tes planches,
De ton linceul, tu trousserais les manches.
Pour mieux serrer l’outil, grand magistrat,
Tu graisserais tes paumes d’un crachat.
Où s’en vont les morts? Effrayant mystère…
Tu serais vacher, pour rester sur terre,
Voire équarisseur — et non pour un an,
Mais pour tout un siècle. Des nuits durant,
Bringueballant par la boue et le noir,
Tu ferais le maquignon dans les foires.
Tu irais encor plus bas sans façon :
Tu passerais les briques au maçon ;
Tu laverais les tripes nauséeuses
Dans des cours glacées, pauvre miséreuse…
Car tu accepterais de devenir
N’importe quoi plutôt que de mourir :
Bohémienne, s’il le fallait, ou nègre,
Esquimau, nain, bouffon… D’un coeur allègre,
Tu abandonnerais même à jamais
Ton humaine forme, et tu te ferais
Oiseau migrateur, corbeau, ou encore
Renard affamé, cheval aux yeux morts ;
Ou rien qu’un arbre, un rosier, par exemple,
Voire un saule creux… Ou l’herbe qui tremble,
Ou l’insecte qui habite dessous ;
Moins encore : un ver ou même la boue,
Ignoble berceau mais qui a sa part
Du chaud soleil et lui rend son regard.
(Gyula Illyès)
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Posted by arbrealettres sur 7 juin 2018
T’en souviens-tu, Sarah ?
La mort s’est abattue sur toi et sur les hommes.
Plus pressée que d’habitude. Cette mort-là n’est pas celle que nos sages
nous ont appris à respecter et à aimer.
Mort engendrée par la haine.
T’en souviens-tu, Sarah ?
En ce temps-là – temps de misère et de guerre – des millions d’hommes étaient partis
en croisade contre le nez, la bouche ; contre le front et l’âme d’une fraction de leurs
semblables dont les poitrines se rétrécissaient, dont les paumes avaient glissé le long des hanches.
Sarah, t’en souviens-tu ?
En ce temps-là – ceci se passait à l’intérieur de la parole donnée, glorifiée, répandue –
l’adolescent avait vu père et mère pris au piège, devenir le centre foisonnant d’une rafle,
le fardeau d’une rose humiliée et disparaître avec son parfum…
En ce temps-là, en ce temps-là – Sarah, t’en souviens-tu ? –
le crachat du conquérant, dans la nuit, rivalisait d’éclat avec l’étoile étirée
et le monde voguait sans mât (…)
(Edmond Jabès)
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Posted by arbrealettres sur 13 février 2018
LES PAQUES A NEW-YORK
Seigneur, l’aube a glissé froide comme un suaire
Et a mis tout à nu les gratte-ciel dans les airs.
Déjà un bruit immense retentit sur la ville.
Déjà les trains bondissent, grondent et défilent.
Les métropolitains roulent et tonnent sous terre.
Les ponts sont secoués par les chemins de fer.
La cité tremble. Des cris, du feu et des fumées,
Des sirènes à vapeur rauquent comme des huées.
Une foule enfiévrée par les sueurs de l’or
Se bouscule et s’engouffre dans de longs corridors.
Trouble, dans le fouillis empanaché des toits,
Le soleil, c’est votre Face souillée par les crachats.
Seigneur, je rentre fatigué, seul et très morne …
Ma chambre est nue comme un tombeau …
Seigneur, je suis tout seul et j’ai la fièvre …
Mon lit est froid comme un cercueil …
Seigneur, je ferme les yeux et je claque des dents
Je suis trop seul. J’ai froid. Je vous appelle …
Cent mille toupies tournoient devant mes yeux .. .
Non, cent mille femmes … Non, cent mille violoncelles
Je pense, Seigneur, à mes heures malheureuses …
Je pense, Seigneur, à mes heures en allées …
Je ne pense plus à Vous. Je ne pense plus à Vous.
(Blaise Cendrars)
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Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2018
LAS D’ETRE MOI
Las d’être moi, parfois je me remplace
par mon discours, et sans me reconnaître,
je me destine à parler sans ma voix.
Je ne sais rien. L’ombre efface mon ombre.
Je me dis lampe espérant m’éclairer,
je ne connais pas d’amis éblouis.
Tout est miracle. Et moi, suis-je miracle
ou la copie exacte d’un autre être
qui pratiquait la science des jours ?
Dans ce miroir, tu m’apparais funèbre,
toi mon fantôme. En es-tu satisfait ?
Je lis déjà mon ultime buée.
J’ai tant vécu sans apprendre à me vivre.
L’éternité me jette ses outrages
et je ne peux essuyer ce crachat.
(Robert Sabatier)
Posted in poésie | Tagué: (Robert Sabatier), ami, apprendre, ébloui, éclairer, éternité, buée, connaître, copie, crachat, discours, effacer, espérer, essuyer, fantôme, lampe, las, miracle, ombre, outrage, parler, pratiquer, reconnaître, remplacer, savoir, science, ultime, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 août 2017
Les murs qui me serrent
n’étouffent pas le dégoût
qui doit coller à mon sang
comme à la gorge un crachat.
Le soleil passe dans mon regard
comme il passe dans les fenêtres
qui luisent désespérément le soir
comme des tas de houille sans feu.
Pareille à un oiseau abattu,
la rue est plaquée au sol,
ayant perdu jusqu’à son ombre,
jusqu’à son propre poids.
Je traverse seul la terre
sans rien voir de mes yeux ouverts
et je ne rencontre personne
qui prenne le même chemin que moi.
(Lucien Becker)
Recueil: Rien que l’amour
Editions: La Table Ronde
Posted in poésie | Tagué: (Lucien Becker), abattu, étouffer, chemin, coller, crachat, dégoût, désespérément, fenêtre, feu, gorge, houille, luire, mur, oiseau, ombre, passer, perdre, personne, poids, regard, rencontrer, rue, sang, serrer, seul, sol, soleil, terre, traverser, voir, yeux | Leave a Comment »