Posts Tagged ‘créateur’
Posted by arbrealettres sur 25 février 2023

Illustration: Achille Devéria
Est-ce l’éclat ravissant du créateur suprême
qui me frappe, qui me saisit?
Est-ce quelque autre beauté
que mon imagination ou ma mémoire
vient offrir à mon coeur ?
Est-ce enfin la lumière brillante,
dont rayonnait mon ame dans son état primitif,
qui, rejaillissant en elle aujourd’hui,
y a causé cette impression brûlante
d’où semblent naître mes pleurs ?
Ah! j’ignore ce que je sens,
ce que je vois, ce qui m’entraîne :
la cause en est hors de moi ;
je crois l’apercevoir chez un autre,
et ne puis l’expliquer.
Femme adorable!
Ce je ne sais quoi qui m’agite ;
cette douceur mêlée d’amertume,
je l’éprouve depuis que je vous ai vue :
vos yeux seuls en sont donc la cause?
(Michel Ange)
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Posted in poésie | Tagué: coeur, beauté, mémoire, suprême, offrir, imagination, saisir, éclat, frapper, créateur, (Michel-Ange), ravissant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2023

Illustration: Freydoon Rassouli
Créatrice
(extrait)
Tes grâces j’en ai mille et elles sont variées,
chacune est un monde de Lumière.
Sur les deux ailes de la puissance et de la passion,
tu m’as élevé vers un monde magique — vision de tes yeux.
Je leurre le sommeil par compassion
pour un rêve ivre et bienveillant
sur de minces lèvres brunes.
Ton chuchotement plein de douceur est un murmure
que porte le zéphyr rôdant parmi les fleurs.
Ton apparition a visité mes pupilles
et les a parfumées,
combien gracieuses et parfumées
sont ces apparitions !
Dans mon cœur j’ai savouré ta voix,
vin vieux non distillé
et Lumière invisible.
Tu m’as créé du Désir
assoiffé de folies
et de pondération.
J’ai loué l’exaltante apparition
afin de lui rendre gloire,
qu’elle soit Dieu ou beauté.
Ô Étoile qui tantôt se dissimule
et qui tantôt se dévoile à moi
sous les catégories du défini
et de l’indéfini.
Tu as abandonné ta soeur l’Aurore,
le Soleil du matin a ouvert l’oeil
sur la lamentation de la délaissée.
Dans le ciel, sur le bleu humide,
je vois des sillages par Toi tracés.
J’ai des trésors de compassion intarissables,
je les ai mis à disposition de l’opprimé et du persécuté.
Je prodigue avec l’humilité d’un indigent,
hélas ! mendiant rejeté qui répand la grâce.
Mes Pierres précieuses, lasses,
sommeillent dans un flot de senteurs
après avoir voyagé à l’aube et en plein soleil.
Elles ont erré loin du Cou bienheureux
mais vers Sa splendeur
la nostalgie de la Lumière pour la Lumière
les a guidées.
(Badawi al-Jabal)
***

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Badawi al-Jabal), abandonner, aile, apparition, assoiffer, aube, aurore, élaisser, élever, étoile, beauté, bienheureux, bienveillant, bleu, brun, catégorie, chuchotement, ciel, coeur, compassion, cou, créateur, créer, défini, désir, Dieu, disposition, distiller, douceur, errer, exalter, fleur, flot, folie, gloire, gracieux, grâce, guider, humide, humilité, indéfini, indigent, intarissable, invisible, ivre, lamentation, las, lèvres, leurrer, loin, louer, lumière, magique, matin, mendiant, mille, mince, monde, murmuré, nostalgie, oeil, opprimer, ouvrir, parfumer, passion, persécuter, pierre, plein, pondération, porter, précieux, prodiguer, puissance, pupille, répandre, rêve, rôder, rejeter, savourer, se dévoiler, se dissimuler, senteur, sillage, soeur, soleil, sommeiller, splendeur, tantôt, tracer, trésor, varie, vieux, vin, vision, visiter, voir, voix, voyager, yeux, zéphyr | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022
![Christian Schloe 75_b [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/12/christian-schloe-75_b-1280x768.jpg?w=865&h=678)
DES CONTEMPTEURS DU CORPS
C’est aux contempteurs du corps que je veux dire leur fait.
Ils ne doivent pas changer de méthode d’enseignement,
mais seulement dire adieu à leur propre corps — et ainsi devenir muets.
« Je suis corps et âme » — ainsi parle l’enfant.
Et pourquoi ne parlerait-on pas comme les enfants ?
Mais celui qui est éveillé et conscient dit :
Je suis corps tout entier et rien autre chose ;
l’âme n’est qu’un mot pour une parcelle du corps.
Le corps est un grand système de raison,
une multiplicité avec un seul sens,
une guerre et une paix, un troupeau et un berger.
Instrument de ton corps, telle est aussi ta petite raison que tu appelles esprit,
mon frère, petit instrument et petit jouet de ta grande raison.
Tu dis « moi » et tu es fier de ce mot.
Mais ce qui est plus grand, c’est — ce à quoi tu ne veux pas croire —
ton corps et son grand système de raison : il ne dit pas moi, mais il est moi.
Ce que les sens éprouvent, ce que reconnaît l’esprit, n’a jamais de fin en soi.
Mais les sens et l’esprit voudraient te convaincre qu’ils sont la fin de toute chose : tellement ils sont vains.
Les sens et l’esprit ne sont qu’instruments et jouets : derrière eux se trouve encore le soi.
Le soi, lui aussi, cherche avec les yeux des sens et il écoute avec les oreilles de l’esprit.
Toujours le soi écoute et cherche : il compare, soumet, conquiert et détruit.
Il règne, et domine aussi le moi.
Derrière tes sentiments et tes pensées, mon frère, se tient un maître plus puissant, un sage inconnu — il s’appelle soi.
Il habite ton corps, il est ton corps.
Il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse.
Et qui donc sait pourquoi ton corps a précisément besoin de ta meilleure sagesse ?
Ton soi rit de ton moi et de ses cabrioles.
« Que me sont ces bonds et ces vols de la pensée ? dit-il.
Un détour vers mon but. Je suis la lisière du moi et le souffleur de ses idées. »
Le soi dit au moi : « Éprouve des douleurs ! »
Et le moi souffre et réfléchit à ne plus souffrir — et c’est à cette fin qu’il doit penser.
Le soi dit au moi : « Éprouve des joies ! »
Alors le moi se réjouit et songe à se réjouir souvent encore — et c’est à cette fin qu’il doit penser.
Je veux dire un mot aux contempteurs du corps.
Qu’ils méprisent, c’est ce qui fait leur estime.
Qu’est-ce qui créa l’estime et le mépris et la valeur et la volonté ?
Le soi créateur créa, pour lui-même, l’estime et le mépris, la joie et la peine.
Le corps créateur créa pour lui-même l’esprit comme une main de sa volonté.
Même dans votre folie et dans votre mépris, vous servez votre soi, vous autres contempteurs du corps.
Je vous le dis : votre soi lui-même veut mourir et se détourner de la vie.
Il n’est plus capable de faire ce qu’il préférerait : — créer au-dessus de lui-même.
Voilà son désir préféré, voilà toute son ardeur.
Mais il est trop tard pour cela :
— ainsi votre soi veut disparaître, ô contempteurs du corps.
Votre soi veut disparaître, c’est pourquoi vous êtes devenus contempteurs du corps !
Car vous ne pouvez plus créer au-dessus de vous.
C’est pourquoi vous en voulez à la vie et à la terre.
Une envie inconsciente est dans le regard louche de votre mépris.
Je ne marche pas sur votre chemin, contempteurs du corps !
Vous n’êtes point pour moi des ponts vers le Surhumain ! —
Ainsi parlait Zarathoustra.
(Frédéric Nietzsche)
Illustration: Christian Schloe
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Frédéric Nietzsche), ardeur, âme, éveillé, berger, cabriole, conscient, contempteur, corps, créateur, désir, disparaître, enfant, enseignement, esprit, folie, frère, guerre, idée, inconscient, joie, mépris, muet, paix, parcelle, parler, préféré, sage, sagesse, se réjouir, sens, servir, soi, souffleur, souffrir, surhumain, troupeau, vain, volonté | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2021
Ste-Denise
Les nuages passent là-haut
Sans bruit
Comme des pensées
Peut-être vivons-nous
A l’intérieur
Du crâne-créateur
A quoi pense-t-il ce soir
(Pierre Albert-Birot)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre Albert-Birot), bruit, crâne, créateur, intérieur, nuage, pensée, vivre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 août 2021

UN ÉTERNEL ÉTAT DE RÊVE
plein du plus délicieux trop-plein de vie —
sans repos, — aux effrayantes douleurs au-dedans, dans l’âme.—
Flamboie, brûle, grandit pour devenir combat, —
spasme au coeur.
Soupeser — et, follement, bouge d’un désir brûlant. —
Impuissante est la torture de la pensée,
vaine pour atteindre des idées. —
Parle la langue du Créateur et donne. —
Démons ! Brisez la violence ! —
Votre langue, — vos signes, — votre puissance.
AUTOPORTRAIT
***
EIN EWIGES TRÄUMEN
voll süßesten Lebensi berschuß —
rastlos, — mit bangen Schmerzen innen, in der Seele. —
Lodert, brennt, wachst nach Kampf —
Herzenskrampf
Wägen — und wahnwitzig rege mit aufgeregter Lust. —
Machtlos ist die Qual des Denkens,
sinnlos, um Gedanken zu reichen. —
Spreche die Sprache des Schöpfers und gebe. —
Dämone ! Brecht die Gewalt ! —
Eure Sprache, — Eure Zeichen, — Eure Macht.
SELBSTBILDNIS
(Egon Schiele)
Recueil: Moi, éternel enfant
Traduction:Nathalie Miolon
Editions: Comp’act
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Posted in poésie | Tagué: (Egon Schiele), atteindre, autoportrait, âme, état, éternel, bouger, brûlant, brûler, briser, coeur, combat, créateur, délicieux, démon, désir, dedans, devenir, donner, douleur, effrayant, flamboyer, follement, grandir, idée, impuissant, langue, parler, pensée, plein, puissance, rêve, repos, signe, soupeser, spasme, torture, trop-plein, vain, vie, violence | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 juin 2021

Illustration: Rémi Coudrain
LE CALME DU PARC
Dans le parc automnal se dresse
une femme nommée Amour
— bronze obscur et frémissant
dont la peau brune parle de la
chair — qui est esprit.
L’artiste-créateur
l’aimait
en secret
et n’aimait qu’elle, rien qu’elle!
Les arbres se balancent,
le vent parle d’art —
et les gens parlent
comme le vent, comme le vent.
Chaque jour, un homme qui ignore tout de l’art
s’assied sur le banc.
Les yeux rivés au sol, il écoute dans le bronze
chanter des veines gorgées de sang.
(Harry Martinson)
Recueil: Le livre des cent poèmes
Traduction: Traduit du suédois par Caroline Chevallier et Philippe Bouquet
Editions: Cénomane
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Posted in poésie | Tagué: (Harry Martinson), aimer, arbre, art, artiste, automnal, écouter, banc, bronze, brun, calme, chair, chanter, créateur, elle, esprit, frémissant, gens, gorger, homme, ignorer, obscur, parc, parler, peau, river, s'asseoir, sang, se balancer, se dresser, secret, sol, veine, vent, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2020

Le bon moment
Rien de meilleur que le plaisir :
printemps, verdure et amis tendres.
Où est l’échanson ? Dis-le-moi !
Pourquoi donc me fait-il attendre ?
Sache apprécier chaque occasion
que la fortune te propose,
Car personne ne peut savoir
quelle sera la fin des choses.
Sois vigilant, car notre vie
est suspendue à un cheveu.
Ne prends garde qu’à tes ennuis :
le monde tournera sans eux.
Que signifie : Eau de Jouvence ?
Qu’est-ce qu’un Paradis terrestre ?
L’une n’est qu’un petit ruisseau ;
l’autre, un bon petit vin champêtre.
Pudique ou buveur, ce ne sont
que deux facettes du réel.
Les deux aspects sont attirants,
mais nous allons choisir lequel ?
Le secret derrière l’écran,
qu’en connaît le Ciel ? Maintenant,
Tais-toi, prétentieux ! A quoi bon
traiter avec le chambellan ?
Si je n’étais pas responsable
de mes erreurs, de mes offenses,
Que signifierait Ton pardon,
ô mon Dieu miséricordieux ?
Le dévot boit l’eau de l’Eden ;
Hâfez, le vin. Auquel des deux
Le Créateur, en fin de compte,
donnera-t-il la préférence ?
***

(Hâfez Shirâzi)(Hafiz)
Recueil: L’amour, l’amant, l’aimé
Traduction: Vincent-Masour Monteil
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Hafiz), (Hâfez Shirâzi), ami, apprécier, aspect, attendre, attirant, échanson, écran, boire, bon, buveaur, chambellan, champêtre, cheveu, choisir, chose, créateur, dévot, Dieu, dire, donner, eau, eden, ennui, erreur, facette, fin, fortune, jouvence, meilleur, miséricordieux, moment, monde, occasion, offense, paradis, pardon, personne, plaisir, pourquoi, préférence, prétentieux, prendre garde, printemps, proposer, pudique, réel, responsable, ruisseau, savoir, se taire, secret, signifier, suspendre, tendre, terrestre, tourner, traiter, verdure, vie, vigilant, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 août 2020
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Posted in méditations | Tagué: (Hildegarde von Bingen), caresse, créateur, tout, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2020

Illustration: Marilyne Bertoncini
Sculpture: Ioan Bolborea
PARADER
Fantaisie devant l’orgueil ostentatoire
d’un grand hôtel
Parader
sous la pluie le soleil et les périls
Figures fantasques
d’un orchestre en partance
vers des folies créatrices
Marionnettes de bronze
figées dans les éternelles pitreries
du grand cirque humain
Résolument tourner le dos
pour narguer l’impossible
et se moquer des vanités
pour conjurer le sort.
(Françoise Coulmin)
Recueil: DE QUOI SE SOUVENIR ?
VAGABONDAGES dans BUCAREST À l’occasion du FESTIVAL INTERNATIONAL DE POÉSIE mai 2019
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Françoise Coulmin), éternel, bronze, cirque, conjurer, créateur, Fantaisie, fantasque, figer, figure, folie, hôtel, humain, impossible, marionnette, narguer, orchestre, orgueil, ostentatoire, parader, partance, péril, pitrerie, pluie, résolu, se moquer, soleil, sort, tourner, vanité | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2020

FERMOIR
Tableau transformable
au mobile écran
le prisme des fables
sert les quatre sens ;
l’espace qui bouge
en ta profondeur
filiforme touche
l’esprit créateur
violet et rouge
métamorphoseur,
tout se multiplie
silhouette, l’art,
son et poésie,
le ciel qu’on déplie,
retour et départ :
à chacun son rêve,
oeuvre, liberté
de tout transposer ;
la vie est trop brève,
il faut l’inventer.
(Géo Libbrecht)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Géo Libbrecht), écran, bouger, bref, créateur, départ, espace, esprit, fable, fermoir, filiforme, inventer, liberté, multiplier, oeuvre, poésie, prisme, profondeur, rêve, retour, rouge, son, tableau, transposer, violet | Leave a Comment »