A peu que le cœur ne m’en crève
Quand j’en parle ou quand j’écris :
C’est Belaud mon petit chat gris
Belaud qui fut par aventure
Le plus bel œuvre que Nature
Fit onc en matière de chats.
(Joachim Du Bellay)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
T’es pas la femme du boulanger
J’en crève rien qu’à te regarder
Je suis un mauvais comédien
Amoureux de toi jusqu’aux mains
Il te parle et tu lui souris
Moi je caresse ma jalousie
Non ça ne m’ennuie pas du tout
Qu’il vienne s’asseoir auprès de nous
Tout le monde lève son verre de champagne
Tout le monde m’a trouvé formidable
Cette chanson de mon enfance
Ca les a émus jusqu’aux larmes
Je dis merci en plaisantant
C’est peut-être ça le talent
Etre à la scène comme à la ville
Un sentimental imbécile
Toi tu ne me vois pas tu t’en fous
Tes yeux ressemblent à des bijoux
C’est un hold up très ordinaire
Il y a changement de cavalière
Quand il allume ta cigarette
Tu penches légèrement la tête
A ton oreille tous ces discours
C’est pire que de lui faire l’amour
S’il vous plaît garçon la même chose
J’ai envie d’arracher ces roses
Ni le plus grand des incendies
N’éteindra cette jalousie
T’es pas la femme du boulanger
J’en crève rien qu’à te regarder
Je suis un mauvais comédien
Amoureux de toi jusqu’aux mains
Il te parle et tu lui souris
Moi je caresse ma jalousie
Non ça ne m’ennuie pas du tout
Qu’il vienne s’asseoir auprès de nous
Tout le monde lève son verre de champagne
Tout le monde m’a trouvé formidable
Cette chanson de mon enfance
Ca les a émus jusqu’aux larmes
Je dis merci en plaisantant
C’est peut-être ça le talent
Etre à la scène comme à la ville
Un sentimental imbécile
Un sanglot qui se brise
Meurt dans un parfum de lilas,
Une chimère hier exquise
Laisse mon coeur bien las.
L’odeur seule persiste
Sur un bouquet déjà fané
Et mon coeur est triste, triste
comme un coeur de damné.
J’avais fait un beau rêve
Rien qu’un peu d’amour aujourd’hui,
Mais comme une bulle qu’on crève
Mon rêve s’est enfui.
(Birago Diop)
Recueil: Anthologie Poésie africaine six poètes d Afrique francophone
Traduction:
Editions: Points
Je vois d’ici votre moue.
Qu’il craque, qu’il crève le vieux bonhomme !
Qu’importe ses lampées, ses mâchées,
Ses dimanches calmes comme des parasols,
Les cigarettes qu’on ressasse, le vin qui ronfle !
Vous vous foutez de ses souvenirs.
Vous avez tort, il a vécu une bien belle aventure.
Ce jour-là il pleuvait. Les gosses chahutaient de tout leur long.
Il avait filé une jeune femme. Il avait été intarissable.
Il lui avait même donné rendez-vous – sans aucune précision de lieu – pour le lendemain.
Il vous aurait raconté comment il retrouva l’altière
Aux yeux carapattant comme un bouquet de grillons.
Vous préférez qu’il se taise, crache, qu’il parte avec ses symboles.
Vous ne ferez jamais de merveilleuses rencontres sous la pluie.
La grenouille superbe, en vain tâche de s’enfler
Pour atteindre la taille d’un bœuf. Elle n’y peut aller ;
Mais en simple grenouille au marais élevée,
N’est dans son espèce qu’une grenouille crevée.
Le marquis fait le duc, le duc fait le prince ;
Chacun s’enfle, et enfin chacun devient si mince,
Qu’ainsi que la grenouille, il crève avec éclat.
On se perd à vouloir sortir de son état.
Elle danse sur les tombes, avec grâce
Avec sa mémoire sauvage.
AH ! NOUS NE POUVONS RIEN RETENIR. À son appel
Se lèvent les crevés, les oubliés
Avec leurs couteaux, leurs exigences. Amour
Éteint, colère froide, temps gâchés. Qu’est-ce
Que penser : nous sommes mortels
En face du GRAND INUTILE. Elle ose le penser
Souterrainement, là où tout vit.
Comment, est-ce possible ? Pour faire danser l’état de choses
Les heurs crèvent comme une bombe ;
À l’espoir notre jour qui tombe
Se mêle avec le confiant.
Pique aiguille! assez piqué, piquant!
Les heurs crèvent comme une bombe.
Ici-bas tout geint, casse ou pleure ;
Rien de possible ne demeure
À ce qui demeurait avant.
Pique aiguille ! assez piqué, piquant !
Ici-bas tout geint, casse ou pleure.
Je suis lasse de cette vie,
Je veux dormir, ô bonne amie,
Laisse-moi reposer, assez !
Non, pique aiguille ! assez piquant, piqué !
Je suis lasse de cette vie.
Hâve par ma forte journée
Je blasphème ma destinée,
Feuille livide au mauvais vent;
Un peu de sang sur mes doigts coule,
L’heure râle, pleure et s’écoule.
Ah ! mon pain me rend suffocant.
LA POÉSIE (Volker Braun)
Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2020
LA POÉSIE
Elle danse sur les tombes, avec grâce
Avec sa mémoire sauvage.
AH ! NOUS NE POUVONS RIEN RETENIR. À son appel
Se lèvent les crevés, les oubliés
Avec leurs couteaux, leurs exigences. Amour
Éteint, colère froide, temps gâchés. Qu’est-ce
Que penser : nous sommes mortels
En face du GRAND INUTILE. Elle ose le penser
Souterrainement, là où tout vit.
Comment, est-ce possible ? Pour faire danser l’état de choses
(Volker Braun)
Traduction: Jean-Paul Barbe et Alain Lance
Editions: Gallimard
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