Posts Tagged ‘cri’
Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2023

Telle qu’une pluie de fleurs,
il tombait une averse de perles
sur la poitrine d’un amant,
comme si le collier de la jeune maîtresse
avait dit en se rompant :
« Honneur à celle qui a vaillamment supporté
le choc de cette région des seins !
Des sons inarticulés, un murmure bas et doux,
des paroles sollicitant la pitié,
des expressions pleines d’amour,
des mots qui imposaient la défense,
les cris d’oiseau des parures, semblables à des rires :
tout s’élevait alors dans une jeune femme
à la puissance d’une incantation d’amour.
(Mâgha) (VIIe siècle)
Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Mâgha), amant, amour, averse, bas, ce, collier, cri, défense, doux, expression, fleur, honneur, imposer, inarticulé, incantation, jeune, jeune femme, maîtresse, murmuré, oiseau, parure, patole, perle, pitié, plein, pluie, poitrine, puissa, région, rire, s'élever, se rompre, sein, semblable, solliciter, son, supporter, tomber, vaillant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023
Illustration: Dai Dunbang
SUR L’AIR D’EN ENFONÇANT LES LIGNES ENNEMIES
Quand les hirondelles reviennent, c’est Sacrifice Nouveau,
Quand les fleurs de poiriers sont tombées, arrive Pure Lumière.
Au dessus du bassin, la mousse verte – trois ou quatre plaques,
Tout au fond du feuillage, un loriot jaune – un ou deux cris.
Aux jours qui s’allongent, le duvet volant s’allège.
Avec son charmant sourire, ma voisine du côté est me tient compagnie ;
Effeuillant les mûriers dans la sente, elle vient à ma rencontre :
Elle s’étonnait la nuit dernière d’un rêve de printemps étrange et beau,
Or voici qu’elle a été la meilleure au jeu des herbes ce matin ;
Son sourire illumine ses deux joues.
***

(Yàn Shu) (991-1055)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
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Posted in poésie | Tagué: (Yàn Shu), air, arriver, au-dessus, étrange, bassin, beau, côte, charmant, compagnie, cri, duvet, effeuiller, enfoncer, ennemi, est, feuillage, fleur, fond, herbe, hirondelle, illuminer, jaune, jeu, joue, jour, ligne, loriot, lumière, matin, mûrier, meilleu, mousse, nouveau, nuit, plaque, poirier, printemps, pur, rêve, rencontre, revenir, s'alléger, s'allonger, s'étonner, sacrifice, sente, sourire, tenir, tomber, venir, vert, voisin, volant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2023

Ce que j’ ai ressenti et je ne veux pas le dire
Aujourd’hui
en allant au travail
j’ai fait un détour
par le quai du vieux port
j’ai vu dans la brume matinale
beaucoup de navires immobiles
je ne pensais à rien
mais ce que j’ai ressenti, et j’ai voulu le dire,
c’est que je ne suis pas
à bord de l’un d’eux.
J’ai observé les mouettes qui miroitaient
en poussant leurs cris
elles ont toujours signifié pour moi
des corbeaux blancs
mais ce que j’ai ressenti, et j’ai voulu le dire,
c’est que je ne suis pas
l’un d’eux.
Le temps m’a rattrapé
alors j’ai tourné le dos à la mer
indifférent à tout
beaucoup de gens m’ont dépassé
certains ont échangé un salut avec moi
mais ce que j’ai ressenti, et je ne veux pas le dire,
c’est que je ne suis pas
l’un d’eux…
***

(Mundhr Masri)
Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Mundhr Masri), aller, aujourd'hui, échanger, blanc, brume, corbeau, cri, dépasser, détour, dire, dos, eux, gens, immobile, indifférent, matinal, mer, miroiter, mouette, navire, observer, penser, port, pousser, quai, rattraper, ressentir, rien, salut, signifier, temps, tourner, tout, travail, vieux, voir, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2022

HOMME MORT
Moi qui n’en suis pour rien dans ma venue sur terre
Qui n’ai jamais appris les mots que pour me taire
Et marche lentement de peur de tout briser
Croyez-vous que je puisse encor vous satisfaire
Tant de mains attendues n’en valent plus la peine
Une heure d’amitié ne fait pas la semaine
Est-ce mon sang déjà qui teinte le pavé
Mon coeur découragé qui tire sur sa chaîne
A quoi bon ces matins sans hâte de l’enfance
Ces fausses libertés mes désobéissances
Les grains d’or du soleil au fond du sablier
Puisque toute ma vie est faite de silence
C’est là dans mon grenier derrière la fenêtre
Avec le ciel qui bouge au fond pour me remettre
Un instant dans le cycle effarant du passé
Que je serai tenté un soir de disparaître
Alors que vous importe un cri dans le naufrage
Le fardeau de ma joie est un maigre bagage
De la douleur, mon Dieu, j’en eus toujours assez
Mon ombre fut mon seul compagnon de voyage
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), amitié, apprendre, assez, attendre, bagage, bouger, briser, chaîne, ciel, coeur, compagnon, cri, croire, cycle, décourager, désobéissance, derrière, Dieu, disparaître, douleur, effarant, encore, enfance, faire, fardeau, faux, fenêtre, fond, grain, grenier, hâte, heure, homme, importer, instant, joie, lentement, liberté, maigre, main, marcher, matin, mort, mot, naufragé, ombre, or, passé, pavé, peine, peur, pouvoir, remettre, rien, sablier, sang, satisfaire, se taire, semaine, seul, silence, soleil, teinter, tenter, terre, tirer, valoir, venue, vie, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2022

POUR VIVRE ICI
I
Je fis un feu, l’azur m’ayant abandonné,
Un feu pour être son ami,
Un feu pour m’introduire dans la nuit d’hiver,
Un feu pour vivre mieux.
Je lui donnai ce que le jour m’avait donné :
Les forêts, les buissons, les champs de blé, les vignes,
Les nids et leurs oiseaux, les maisons et leurs clés,
Les insectes, les fleurs, les fourrures, les fêtes.
Je vécus au seul bruit des flammes crépitantes,
Au seul parfum de leur chaleur;
J’étais comme un bateau coulant dans l’eau fermée,
Comme un mort je n’avais qu’un unique élément.
II
Le mur de la fenêtre saigne
La nuit ne quitte plus ma chambre
Mes yeux pourraient voir dans le noir
S’ils ne se heurtaient à des ruines
Le seul espace libre est au fond de mon coeur
Est-ce l’espace intime de la mort
Ou celui de ma fuite
Une aile retirée blessée l’a parcouru
Par ma faiblesse tout entier il est cerné
Durerai-je prendrai-je l’aube
Je n’ai à perdre qu’un seul jour
Pour ne plus même voir la nuit
La nuit ne s’ouvre que sur moi
Je suis le rivage et la clé
De la vie incertaine.
III
La lune enfouie les coqs grattent leur crête
Une goutte de feu se pose sur l’eau froide
Et chante le dernier cantique de la brume
Pour mieux voir la terre
Deux arbres de feu emplissent mes yeux
Les dernières larmes dispersées
Deux arbres de feu me rendent la vie
Deux arbres nus
Nu le cri que je pousse
Terre
Terre vivante dans mon coeur
Toute distance conjurée
Le nouveau rythme de moi-même
perpétuel
Froid plein d’ardeur froid plein d’étoiles
Et l’automne éphémère et le froid consumé
Le printemps dévoué premier reflet du temps
L’été de grâce par le coeur héros sans ombres
Je suis sur terre et tout s’accommode du feu.
IV
Autour des mains la perfection
Mains pâles à déchirer le sang
Jusqu’à ce que le sang s’émousse
Et murmure un air idéal
Autour de tes mains la nature
Compose ses charmes égaux
À ta fenêtre
Aucun autre paysage
Que le matin toujours
Toujours le jour au torse de vainqueur
La jeunesse comblant la chair
En caressant un peu la terre
Terre et trésor sont mêlés
En écartant quelques brins d’herbe
Tes mains découvrent le soleil
Et lui font de nouveaux berceaux.
V
Aucun homme n’est invisible
Aucun homme n’est plus oublié en lui-même
Aucune ombre n’est transparente
Je vois des hommes là où il n’y a que moi
Mes soucis sont brisés par des rires légers
J’entends des mots très doux croiser ma voix sérieuse
Mes yeux soutiennent un réseau de regards purs
Nous passons la montagne et la mer difficiles
Les arbres fous s’opposent à ma main jurée
Les animaux errants m’offrent leur vie en miettes
Qu’importe mon image s’est multipliée
Qu’importe la nature et ses miroirs voilés
Qu’importe le ciel vide je ne suis pas seul.
(Paul Éluard)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Éluard)mer, abandonner, aile, ami, azur, chair, chaleur, champ, charmé, ciel, clé, cri, découvrir, distance, fête, fenêtre, feu, flamme, fleur, forêt, herbe, heurter, hiver, ici, idéal, image, insecte, jeunesse, larme, miroir, montagne, multiplié, murmurer, nature, nu, nuit, parfum, perdre, perpétuel, réseau, regard, rivage, ruine, s'émousser, saigner, soleil, souci, terre, vainqueur, vide, vigne, vivre, voile, voir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2022

L’hiver
Sous un ciel de refus
Entre les vains appels des branches
Et les silences de l’oiseau
Plus nue que l’absence
Plus pâle que l’attente
L’hiver compte ses heures
La gorge transpercée
Par le seul cri du vent.
(Andrée Chedid)
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), absence, appel, attente, branche, ciel, compter, cri, gorge, heure, hiver, nu, oiseau, pâle, refus, silence, transpercé, vain, vent | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022

Je pense sans arrêt à cela seul :
On a tué un peuplier sous ma fenêtre.
J’entendais le rauque vrombissement du camion,
Un bras de l’arbre lui faisait signe.
J’écoutais les cris des branches, le bruissement de l’herbe,
Ne sachant pas qui était dans son droit, qui ne l’était pas.
Je connaissais la bienveillance des arbres,
Les droits irréfutables des oiseaux.
À ma fenêtre, soudain, ce fut trop clair
– Je compris : le mal était fait.
Je pense tout le temps à cela seul :
Sous ma fenêtre on a tué un peuplier.
(Varlam Chalamov)
Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau
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Posted in poésie | Tagué: (Varlam Chalamov), écouter, bienveillance, branche, bras, bruissement, camion, clair, comprendre, connaître, cri, droit, entendre, faire, fenêtre, herbe, irréfutable, mal, oiseau, penser, peuplier, rauque, sans arrêt, savoir, seul, signe, tuer, vrombissement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022
Dans les brisants,
Dans les cris des goélands,
Dans l’écume qui retombe en eau,
Dans la marée qui commence à monter,
Dans le goémon qui s’accroche aux rochers,
Je me convie.
Je m’y retrouve.
(Guillevic)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), écume, brisant, cri, goémon, goëland, marée, monter, retomber, rochers, s'accrocher | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
La cigale
La voix de la cigale a résonné du côté de la route occidentale ;
Elle jette dans une rêverie profonde l’hôte qui porte une coiffe du sud.
Comment supporterais-je patiemment la vue de ce frêle insecte,
Qui vient, tout près de ma tête blanche, répéter son chant douloureux !
La rosée, trop lourde pour ses ailes, appesantit sa marche, et l’empêche de prendre son vol
Le vent, qui souffle avec violence, emporte ses cris étouffés.
Les hommes ne veulent pas croire à ce qu’il y a de pur et d’élevé dans le secret de son existence
Puis-je espérer qu’il s’en trouve un, pour faire connaître à tous ce que renferme mon coeur
(Luo Binwang)
(milieu du VIIe-début du VIIIe siècle)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Luo Binwang), aile, appesantir, élève, étouffer, blanc, côte, chant, cigale, coeur, coiffe, connaître, cri, croire, douloureux, empêcher, espérer, existence, frêle, hôte, homme, insecte, jeter, lourd, marche, occidental, patient, porter, près, prendre, profond, pur, répéter, résonner, rêverie, renfermer, rosée, route, secret, souffler, sud, supporter, tête, trouver, venir, vent, violence, voix, vol, vouloir, vue | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2022

la plaine sans accent
mais le patois des pommes
le cri rentré de la fenêtre
l’aube caresse la maison sourde
les premiers mots ont la forme des bols
les couteaux font se lever le jour
(Daniel Boulanger)
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Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), accent, aube, bol, caresse, couteau, cri, fenêtre, jour, lever, maison, patois, plaine, pomme, sourde | 2 Comments »