Posts Tagged ‘crisper’
Posted by arbrealettres sur 26 février 2023

Illustration: Auguste Rodin
« LE PENSEUR » DE RODIN
Son menton sur sa main rude,
le Penseur se souvient qu’il est chair vouée à la fosse,
chair de fatalité, nue en face du destin,
chair qui hait la mort, qui a frémi de beauté,
frémi d’amour, tout le long de son ardent printemps
et maintenant, à son automne, sent l’envahir le flot de la vérité et de la tristesse.
Sur son front passe le « il faut mourir »
du bronze, lorsque la nuit tombe.
L’angoisse sillonne ses muscles tendus,
chaque creux de sa chair s’emplit de terreur;
il se fend, telle feuille d’automne, à la voix du Seigneur
qui l’appelle dans le bronze… Et il n’y a pas d’arbre tordu,
sur la plaine au feu du soleil, pas de lion blessé,
crispés comme cet homme qui médite sur la mort.
(Gabriela Mistral)
Recueil: Poèmes choisis Prix Nobel de littérature 1945
Editions: Rombaldi
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Posted in poésie | Tagué: (Gabriela Mistral), angoisse, appeler, arbre, automne, beauté, blesser, bronze, chair, creux, crisper, destin, en face, envahir, falloir, fatalité, feu, feuille, flot, fossé, frémir, front, haïr, homme, lion, main, méditer, menton, mort, mourir, muscle, nu, nuit, passer, penseur, plaine, Rodin, rude, s'emplir, se fendre, se souvenir, seigneur, sentir, sillonner, soleil, tendu, terreur, tomber, tordu, tristesse, vérité, voix, vouer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2020

Illustration: Juan Gris
LE COUTEAU CARNIVORE
Un couteau carnivore,
aile douce et homicide,
soutient son vol et son éclat
autour de ma vie
Rayon métallique crispé
Affaissé totalement,
me picote le flanc
pour y construit un triste nid.
Mon temple, balcon fleuri
dès mon plus jeune âge
est noir et mon cœur,
sur mon cœur des cheveux gris.
Telle est la mauvaise vertu
du rayon qui m’entoure,
que je vais à ma jeunesse
comme la lune à mon village.
Je collecte avec mes cils
le sel de l’âme et le sel de l’œil
et des fleurs de toiles d’araignées
de ma tristesse je collecte.
Où irai-je sans aller
à rechercher ma perte ?
Ton destin c’est la plage
ma vocation c’est la mer.
Se reposer de ce travail
d’ouragan, d’amour ou d’enfer
n’est pas possible, et la douleur
sera mon éternelle peine.
Mais enfin je peux vaincre,
oiseau et rayon séculaire,
cœur, de la mort
personne ne doit me faire douter.
Suis ensuite le couteau, suis-le
volant, me blessant. Un jour
le temps jauni se retrouvera
sur ma photographie.
***
Un carnívoro cuchillo
Un carnívoro cuchillo
de ala dulce y homicida
sostiene un vuelo y un brillo
alrededor de mi vida.
Rayo de metal crispado
fulgentemente caído,
picotea mi costado
y hace en él un triste nido.
Mi sien, florido balcón
de mis edades tempranas,
negra está, y mi corazón,
y mi corazón con canas.
Tal es la mala virtud
del rayo que me rodea,
que voy a mi juventud
como la luna a mi aldea.
Recojo con las pestañas
sal del alma y sal del ojo
y flores de telarañas
de mis tristezas recojo.
¿A dónde iré que no vaya
mi perdición a buscar?
Tu destino es de la playa
y mi vocación del mar.
Descansar de esta labor
de huracán, amor o infierno
no es posible, y el dolor
me hará a mi pesar eterno.
Pero al fin podré vencerte,
ave y rayo secular,
corazón, que de la muerte
nadie ha de hacerme dudar.
Sigue, pues, sigue cuchillo,
volando, hiriendo. Algún día
se pondrá el tiempo amarillo
sobre mi fotografía.
(Miguel Hernández)
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Posted in poésie | Tagué: (Miguel Hernandez), affaisser, aile, aller, amour, autour, âme, éclat, éternel, balcon, blesser, carnivore, cheveux, cil, coeur, collecter, construire, couteau, crisper, destin, douleur, douter, doux, enfer, entourer, flanc, fleur, fleurir, gris, homicide, jaunir, jeune, jeunesse, lune, mauvais, métallique, mer, mort, nid, noir, oeil, oiseau, ouragan, peine, perte, photographie, picoter, plage, possible, rayon, rechercher, séculaire, se reposer, se retrouver, sel, soutenir, suivre, temple, temps, toile d'araignée, totalement, travail, triste, tristesse, vaincre, vertu, vie, village, vocation, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2019

Illustration: Lucie Llong
L’éternelle couche nuptiale
Ce n’est qu’en cessant d’être que l’Amour est fort!
Et la tombe est sans doute une grande pupille,
au fond de laquelle survit et pleure
l’angoisse de l’amour, comme dans un calice
de douce éternité et de noire aurore.
Et les lèvres se dressent pour le baiser,
comme quelque chose de plein déborde et meurt ;
et, en une crispante conjonction,
chaque bouche abdique pour l’autre
une vie de vie agonisante.
Et quand je pense ainsi, douce est la tombe
où tous enfin se pénètrent
dans un même vacarme ;
douce est l’ombre, où tous s’unissent
dans une universelle rencontre d’amour.
(César Vallejo)
Recueil: Poésie complète 1919-1937
Traduction: Nicole Réda-Euvremer
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (César Vallejo), abdiquer, agonisant, amour, angoisse, aurore, éternel, éternité, baiser, bouche, calice, cesser, conjonction, couché, crisper, déborder, doux, fort, lèvres, noir, nuptial, ombre, pleurer, pupille, rencontre, s'unir, se dresser, se pénétrer, survivre, tombe, universel, vacarme, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 février 2019

DEBOUT!
Il y a longtemps, bien longtemps,
dans la steppe je me suis redressée
j’ai levé la tête et, tête levée, j’ai regardé
j’ai vu, j’ai vu du bleu là au-dessus
un bleu profond par-dessus ma tête
la peur et le plaisir m’ont transpercée
aussitôt j’ai su qu’il faudra mourir
et j’ai su qu’un désir plus vaste que
mon corps allait durer, maintenant
inatteignable par le saut d’arbre en arbre
j’ai su qu’il ne me quitterait jamais
je fus heureuse aussi, crispée de nouveauté
et je cherche depuis le mot qui manque
et que j’appellai bleu, un mot donné
en abondance par tant d’espace et sa lumière
obscure en moi, alors sans bien savoir pourquoi
pour courir les chemins et dire sa magie
à sa rencontre j’ai commencé à inventer ma vie
(Annie Salager)
Recueil: La Mémoire et l’Archet
Traduction:
Editions: La rumeur libre
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Posted in poésie | Tagué: (Annie Salager), abondance, arbre, au-dessus, bleu, chemin, commencer, corps, crisper, désir, debout, durer, espace, heureux, inatteignable, inventer, lever, longtemps, lumière, magie, manquer, mot, peur, plaisir, regarder, rencontrer, saut, se redresser, steppe, tête, transpercer, vaste, vie, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2018

Illustration: Gustave Courbet
Ah ! que je t’aime, Mnasidika, plus que le souvenir de ma vie.
Je t’aime parce que tu as une vulve brûlante, et une bouche infatigable pour le baiser que je veux.
Ouvre les genoux : Je te couvre. Donne-moi tes lèvres et ta langue.
Crispe tes dix doigts sur mes fesses. Foule tes seins contre mes seins.
M’y voici : Nos vulves s’appliquent et se froissent et se heurtent.
Étreins-moi comme je t’étreins ! Elles clapotent, entends-tu ? Mnasidika, nos jouissances se mêlent!
Je suis ton amant ! Je te possède ! Ah ! Si j’étais fille de Kypris,
sans doute elle me donnerait la virilité, et nos tentatives acharnées
ne seraient pas jeux de petits enfants .
(Pierre Louÿs)
Recueil: Les chansons de Bilitis
Traduction: Gallimard
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 24 mai 2018

Tu crispes le poing autour de cette fuite de cet envol soudain…
C’est le poème foudroyé que ses liens abandonnent.
(Hubert Juin)
Illustration: Duy Huynh
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Posted by arbrealettres sur 24 mai 2018

L’ABANDON
Le carrosse d’or roux, la chaise, le sabot
Qui piaffe au pavé clair et sonne sur la dalle,
N’animent plus la cour vaste, vide et royale
Où se sont tus les pas, le fouet et le grelot.
La porte s’entrebâille et le volet se clôt;
Le vent use, tout bas, la pierre jaune et pâle;
Le silence engourdi crispe de salle en salle
Ses deux ailes de cendre et sa bouche d’écho.
La fontaine qui chante en gouttes dans la vasque,
Ni le faune qui rit sous le marbre du masque,
Ni le vase fleuri, ni les blanches statues
N’ont pu faire s’entresourire l’un à l’autre,
Lui qui porte un miroir, elle qui s’y voit nue,
La Solitude assise et le Passé qui rôde.
(Henri De Régnier)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2018

A la croisée
L’humidité se glisse dans la chambre, crispant les épaules
de la belle qui dort sourde à tout appel.
Ainsi se crispe la perdrix quand craquent les branches,
l’ange quand il voit le péché.
A la croisée le coton subtil frémit au rythme alterné des haleines.
L’écume de la soie pâle éclabousse, légère
chaises et miroir, issue vitrée par où les choses
sortent de toute impasse.
(Joseph Brodsky)
Illustration: Zinaida Serebryakova
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Posted by arbrealettres sur 24 septembre 2017

A la croisée
L’humidité se glisse dans la chambre, crispant les épaules
de la belle qui dort sourde à tout appel.
Ainsi se crispe la perdrix quand craquent les branches,
l’ange quand il voit le péché.
A la croisée le coton subtil frémit au rythme alterné des haleines.
L’écume de la soie pâle éclabousse, légère
chaises et miroir, issue vitrée par où les choses
sortent de toute impasse.
(Joseph Brodsky)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2017

Illustration: Gustav Klimt
Rythme dans la Forêt
VIENS, nous irons vers la Nature,
Les abîmes et les forêts
Dont se crispe la chevelure,
Et vers l’automne aux longs regrets.
L’ombre, qui voit les lourdes fièvres
Se ralentir et s’apaiser,
Me verra boire sur tes lèvres
Le soupir profond du baiser.
Pour mes voluptés de poète,
J’amalgamerai les couleurs,
Je tresserai les chants de fête
Et je ferai jaillir les fleurs.
(Paule Riversdale)
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