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Poésie

Posts Tagged ‘crotté’

La glose (René de Obaldia)

Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020




    
La glose

– Maman,
Toi qui es du Capricorne’,
Toi qui connais tout et rien
Depuis les Mérovingiens’,
Qui discute savamment
Du tiers et du tremblement,
Pourquoi les escargots ont-ils toujours des cornes
Comme les Martiens enfermés au zoo ?
– Mon petit,
Tu n’as pas mangé tes radis
Ni la soupe aux pissenlits,
Tu ne te laves jamais les mains
Tu baves
Tu fais enrager Firmin
Je ne te dirai plus rien !
– Oh ! si, maman, dis-moi !
Je mangerai les radis
Et la soupe aux pissenlits,
Je ferai comme Pilate’ :
Je me laverai les mains
Avec un savon romain
Fabriqué pour diplomates,
Je ne baverai pas plus
Que la pipe d’Esaiii,
Je donnerai à Firmin
Toutes mes crottes de lapin.
Et encore bien d’autres choses
Que je ferai comme un rien
Pour accéder à la glose,
Le gloussement du genre humain.
– S’ils ont des cornes, mon enfant,
C’est pour corner certainement
Aux carrefours, dans les tournants
Au sein des encombrements,
Ça évite les accidents.

(René de Obaldia)

 

Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle

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On peut se tromper (Norge)

Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2018



On peut se tromper

Tiens, c’est une girafe et j’ai cru si longtemps que c’était un pommier.
Alors ces pommes que j’aimais tant ? – C’était de la crotte, Aristide. –
De la crotte ! Alors, j’aimais de la crotte ?
– Mais oui, Aristide, on peut se tromper et le principal c’est d’aimer.

(Norge)

découvert ici chez laboucheaoreilles

Illustration

 

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L’Ecolière (Maurice Carême)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018



L’Ecolière

Bon Dieu! que de choses à faire!
Enlève tes souliers crottés,
Pends donc ton écharpe au vestiaire,
Lave tes mains pour le goûter,

Revois tes règles de grammaire.
Ton problème, est-il résolu?
Et la carte de l’Angleterre,
Dis, quand la dessineras-tu?

Aurai-je le temps de bercer
Un tout petit peu ma poupée,
De rêver, assise par terre,
Devant mes châteaux de nuées?
Bon Dieu! Que de choses à faire

(Maurice Carême)


Illustration

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CORAIL (Attila József)

Posted by arbrealettres sur 13 juin 2018



Illustration: Camille Pissarro
    
CORAIL

Du corail et ton cou dedans,
Grenouilles sur l’eau de l’étang,
Crottes d’agneau
Sur fond de neige au bout de l’an.

Rose au clair de lune, debout,
Ceinture d’or et toi dessous,
Corde de chanvre,
Corde de chanvre sur mon cou.

Tа jupe, tes pieds se balancent,
Battant de cloche avec sa danse,
Dans l’eau du fleuve
Des peupliers qui loin s’avancent.

Tа jupe, tes pieds se balancent,
Battant de cloche et ses cadences.
Dans l’eau du fleuve,
Les feuilles tombent, en silence.

(Attila József)

 

Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus

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Les mots grognent (Alain Serres)

Posted by arbrealettres sur 10 février 2018




    
Les mots grognent. Les mots reniflent. Ils se grattouillent,
protègent un trésor sous leur pattes,
et déposent leurs crottes là où l’on ne les attend pas.
Ils suçotent des bourgeons aussi, et font des petits.

Leurs petits, ils les cajolent,
puis les précipitent un très beau matin
depuis leur nid dans la transparence de la vie.

Ah ! Les mots ! Ils ne sont pas vraiment nés pour terminer au zoo !
Ouvrez les livres et délivrez les mots !

A chaque page tournée vous libérez une porte ; à chaque porte un mot revit.
Alors suit la meute.
Elle s’agenouille, léchant la paume de votre main d’un long coup de langue ,
ou bien mordillant vos rêves de chasseurs.

Dans un grognement bref et dense,
les mots interrogent soudain la nuit de l’encre :
 » A quelle heure l’homme sera-t-il un poème ? »

(Alain Serres)

 

 

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LE CITADIN AUX CHAMPS (Raymond Queneau)

Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2017




    
LE CITADIN AUX CHAMPS

Abuser du temps qui passe
soustraire l’air d’une souris
piocher dans le beurre en motte
atteindre l’eau d’un coup de scie
piétiner l’or de la crotte
étreindre le blé sans épis
insulter mouche qui trotte
sermonner les pous des brebis
abuser du temps qui passe
voilà tout ce qu’à la campagne
fait le monsieur de Paris

(Raymond Queneau)

 

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LOIN DES TROPIQUES (Raymond Queneau)

Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2017




    
LOIN DES TROPIQUES

C’est tout un art de balayer
c’est un métier digne d’estime
les ruisseaux comme des torrents
cavalent cavalent cavalent

on doit savoir les diriger
y concentrer les ordures
qu’il faut absolument glisser
sous les ouatures

crottes de chiens vieilles lettres
mégots bâtonnets de sucettes
épingle à cheveux verre brisé
l’ajonc mouillé
d’une gracieuse parabole
les fait choir
en bas du trottoir
sans une parole

ces artistes municipaux
ont depuis peu souvent la peau noire
ils ont un air mélancolique.
pensent-ils à la Martinique ?
à un marigot africain ?
lorsqu’ils ont le balai en main
du matin
au soir

(Raymond Queneau)

 

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A. R. (Werner Lambersy)

Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2016



Lors du pillage
D’une caravane d’Ethiopie
On a trouvé
Deux malles en fer
Pour le bateau de Marseille
Qui part de Djibouti

Dedans il n’y avait
Que des carnets griffonnés
Et des bouts de papier
Beaucoup
Dont l’encre semblait pâle

On s’en servit
Parce qu’ici le bois est rare
Pour allumer le feu
Du bivouac
C’était mieux que la crotte
De chamelle

Quelqu’un a reconnu écrite
En français
Et en arabe l’en-tête
De lettre
Du marchand d’armes A. R.

(Werner Lambersy)

 

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L’ABBAYE (Charles Vildrac)

Posted by arbrealettres sur 19 février 2016



L’ABBAYE

Je rêve l’Abbaye, — oh, sans abbé! —
Je rêve l’Abbaye hospitalière
A tous épris d’art plus ou moins crottés
Et déshérités…

En telle Hellade très fleurie,
Et pas pourvue d’académies,
Bien loin, je rêve l’Abbaye
Gaie et recueillie,
Où vivre libres, en thélémites passionnés!

Où vivre quelques-uns et quelques-unes,
Artistes, artisans, buveurs de lune…

Nous nous aimerions mieux que des frères;
Elles s’aimeraient mieux que des soeurs,
Et nous seraient douces comme des fleurs;
Tout n’est-il pas possible en rêve…

Je rêve l’Abbaye…

(Charles Vildrac)

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Quatre mille huit cents myriades d’Eveillés (Jack Kerouac)

Posted by arbrealettres sur 28 octobre 2015



Quatre mille huit cents myriades d’Eveillés
à travers d’innombrables tourbillons d’époques
ont paru travailler dur pour sauver un grain de sable,
et ce n’était rien d’autre que l’éternité d’or.
Et leur récompense totale ne sera ni supérieure ni inférieure
à ce que rapporte un bout de crotte séchée.

La récompense excède la pensée.

(Jack Kerouac)

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