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TOUTE CETTE HISTOIRE… (Claude de Burine)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
TOUTE CETTE HISTOIRE…

Toute cette histoire au fond, qui prend fin,
qui prend date sans nous concerner :
les grands sapins qui furent neige,
ce que l’on peut nommer, je crois, d’émotion blanche,
et qui ne s’achevait que dans le soir.

Toi, tu étais fait de soleil,
tu étais fait de miel et d’enfance.

Est-ce que cela s’avoue,
est-ce que cela se compte :
les pas qui tremblent, le regret, le silence
et puis le désespoir;
dans un crépuscule qui n’en finissait pas de t’attendre ?
Et
Pouvait-on parler d’étoiles de musique
quand la fête aux gants rouges
s’était tellement ouverte sur ton épaule ?

A moins d’être la pierre,
sommes-nous jamais assez vêtus
pour l’ombre !

(Claude de Burine)

Recueil: Le Passeur Passeur
Editions: Saint Germain des Prés

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Là-bas les morts sous les cyprès (Mireille Fargier-Caruso)

Posted by arbrealettres sur 17 février 2023




    
Là-bas les morts sous les cyprès
sont à l’abri du vent
seuls

on vient parfois avec de l’eau des fleurs
s’asseoir à côté d’eux se recueillir sans bruit
prolonger leurs chemins

une pensée vers nulle part
une halte un moment une fleur sur la pierre

ces sans regard sans voix devenus
ces noms gravés en toi entre deux dates

l’absence là présente
circule comme le sang autrefois
pétales asséchés sur le marbre
les os poussière poussière lourde

coulent en lambeaux les jours
l’un après l’autre
et tout à coup
le chemin tourne court

où l’infini?

s’arrêter sa respiration lâcher
dans la lenteur heures lentes
un feu s’amenuise

un jour le corps
trahit notre confiance

l’innommé nous déborde

(Mireille Fargier-Caruso)

Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Roseau (Franck Bouysse)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2022




Illustration: ArbreaPhotos
    
Roseau

Dans la pierre sont
gravés Une date et un
nom Si je m’attarde un
peu A l’orée des grands
bois Le vent souffle la
voix D’une petite fille
Qui joue à la marelle

(Franck Bouysse)

Recueil: Fenêtre sur Terre
Traduction:
Editions: Phébus

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Ô pruniers en fleur (Ryôkan)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2021




    
Ô pruniers en fleur,
soyez pour mon vieux cœur
la consolation !
Mes amis d’ancienne date
à présent m’étant ravis.

(Ryôkan)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Recueil: Ô pruniers en fleur
Traduction: A.L. Colas
Editions: Folio

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Totaux (Norge)

Posted by arbrealettres sur 10 février 2020




    

Totaux

Ton temps têtu te tatoue.
T’as-ti tout tu de tes doutes ?
T’as-ti tout dû de tes dettes ?
T’as-ti tout dit de tes dates ?
T’a-t-on tant ôté ta teinte ?
T’a-t-on donc dompté ton ton ?
T’as-ti tâté tout téton ?
T’as-ti tenté tout tutu ?
T’es-ti tant ? T’es-ti titan ?
T’es-ti toi dans tes totaux ?

Tatata, tu tus ton tout.

(Norge)

 

Recueil: Les poèmes ont des oreilles
Traduction:
Editions: Rue du Monde

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Cela me frappait – chaque Jour – (Emily Dickinson)

Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2018


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Cela me frappait – chaque Jour –
Foudre aussi neuve
Que si la Nue se fendait sur-le-champ
Pour vomir le Feu –

Cela me brûlait – dans la Nuit –
Et Calcinait Mon Rêve –
Et se ravivait à mes yeux –
A chaque retour du Matin –

Je croyais l’Orage – chose brève –
La plus Folle – la plus vite –
Mais de Ceci la Nature a perdu la Date –
Elle l’a laissé dans le Ciel –

(Emily Dickinson)

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Je garde une médaille d’elle (Francis Jammes)

Posted by arbrealettres sur 22 août 2018



 

medaille _1

Je garde une médaille d’elle où sont gravés
une date et les mots : prier, croire, espérer.
Mais moi, je vois surtout que la médaille est sombre :
son argent a noirci sur son col de colombe.

(Francis Jammes)

 

 

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ÉNIGME DE COPAN (Miguel Angel Asturias)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2018



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ÉNIGME DE COPAN

Présence minérale
des étoiles.
Sommeil impénétrable.
Qui se réveille meurt
et vit celui qui dort.

Lit céleste. Eau
nues en voyage, oiseaux
sur des pins en voyage,
en plein vol. Tout contre
cette marée de pierre,
l’écriture flottante
et légère des dates.

lci sortent les branches
des bombax qui traduisent
en siècles les millénaires
des pierres endormies.

Eclair de sommeil,
tonnerre de silence.
Et l’homme ?
Il n’est pas où il est tombé,
il n’y a là que son énigme.

(Miguel Angel Asturias)

Illustration: ArbreaPhotos

 

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Cela me frappait – chaque Jour – (Emily Dickinson)

Posted by arbrealettres sur 24 janvier 2018



Cela me frappait – chaque Jour –
Foudre aussi neuve
Que si la Nue à l’instant se fendait
Pour vomir le Feu –

Cela Me brûlait – dans la Nuit –
Et Calcinait Mon Rêve –
Et se ravivait à mes yeux –
A chaque retour du Matin –

Je croyais l’Orage – chose brève –
La plus Folle – la plus vite –
Mais de Ceci la Nature a perdu la Date –
Elle l’a laissé dans le Ciel –

***

It struck me — every Day –
The Lightning was as new
As if the Cloud that instant slit
And let the Fire through —

It burned Me — in the Night —
It Blistered to My Dream —
It sickened fresh opon my sight —
With every Morn that came —

I thought that Storm — was brief—
The Maddest — quickest by –
But Nature lost the Date of This –
And left it in the Sky —

(Emily Dickinson)


Illustration: Odilon Redon

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DE QUI PINÇAIT TES CORDES ÉTRANGÈRES (Emily Brontë)

Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2017



Illustration: Gérard Segear
    
DE QUI PINÇAIT TES CORDES ÉTRANGÈRES

De qui pinçait tes cordes étrangères,
Ce coeur, autant qu’il semble, n’a plus cure :
D’où vient dès lors l’émoi que tu réveilles
En mon esprit chagrin, vieille guitare?

C’est comme si le chaleureux soleil
S’attardait encore au fin fond du val
Après que des nues d’orage et de nuit
En auraient offusqué le globe père.

C’est comme si le miroir du ruisseau
Toujours retenait l’image des saules
Encor que la hache eût de longue date
Couché leurs cheveux d’argent dans la poudre.

Pareillement, guitare, ta magie
A fait jaillir les pleurs, éveillé le soupir,
Enjoint à l’ancien torrent de couler
Quand la source même en était tarie!

***

FOR HIM WHO STRUCK THY FOREIGN STRING

For him who struck thy foreign string,
I ween this heart hath ceased to care;
Then why dost thou such feelings bring
To my sad spirit, old guitar?

It is as if the warm sunlight
In some deep glen should lingering stay,
When clouds of tempest and of night
Had wrapt the parent orb away.

It is as if the glassy brook
Should image still its willows fair,
Though years ago the woodman’s stroke
Laid low in dust their gleaming hair.

Even so, guitar, thy magic tone
Has moved the tear and waked the sigh,
Has bid the ancient torrent flow
Although its very source is dry!

(Emily Brontë)

 

Recueil: Poèmes
Traduction: Pierre Leyris
Editions: Gallimard

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