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Poésie

Posts Tagged ‘débuter’

«Lui et Moi» (Mahmoud Darwich)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022


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«Lui ou Moi»
Ainsi débute la guerre. Mais
Elle s’achève par une rencontre embarrassante,
«Lui et Moi»

(Mahmoud Darwich)

 

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A l’extrémité du jour (André du Bouchet)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2022


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A l’extrémité du jour,
du souffle, où la terre débute,
cette extrémité qui souffle.
J’atteins le sol au fond de ce souffle,
le sol grandissant

(André du Bouchet)

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RYTHMES (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2020




    
RYTHMES

Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos

Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna

L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue

Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace

Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes

Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie

Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança

De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant

La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure

Et se mira
Dans le destin

Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre

Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies

S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini

Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile

Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau

Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants

Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu

Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies

Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit

Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit

Faiseur d’images
Le souffle veille

De pesanteur
Le corps fléchit

Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie

L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir

Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes

Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan

Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur

Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard

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Tous, frêle roi, oblique fou, ou bien reine (Jorge Luis Borges)

Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2020




    
Tous, frêle roi, oblique fou, ou bien reine
Opiniâtre, tour verticale et pions madrés,
Sur le parcours en noir et blanc de leur chemin
Recherchent et livrent une bataille rangée.

Ils ne savent pas que la singulière main
Du joueur qui les tient gouverne leur destin,
Ils ne savent pas qu’une rigueur de diamant
Asservit leur vouloir mais aussi leur parcours.
Le joueur, à son tour, se trouve prisonnier
(D’Omar est la sentence) d’un tout autre échiquier
Bâti de noires nuits et de blanches journées.

Dieu pousse le joueur et le joueur la pièce.
Quel dieu, derrière Dieu, débute cette trame
De poussière et de temps, de rêve et d’agonies ?

(Jorge Luis Borges)

 

Recueil: Les échecs
Traduction:
Editions: Seuil

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Qui n’a pas rêvé (René Char)

Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2019



 

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Qui n’a pas rêvé,
en flânant sur le boulevard des villes,
d’un monde qui,
au lieu de commencer avec la parole,
débuterait avec les intentions?

(René Char)

 

 

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Poème sans connaissance (Marie-Anne Bruch)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018




    
Poème sans connaissance

Le chat
lorsqu’il a faim
manque d’humour
et le printemps
lorsqu’il débute
manque de bonne humeur,
mais moi j’ignore
ce qui me fait défaut,
peut-être une pensée
derrière le décor
ou une émotion
derrière le lexique.
Il y a quelque chose
au bout de cette feuille
qui pourrait peut-être
la changer en poème
si toutefois vos ombres
voulaient bien
rencontrer les miennes
– pour que la lumière soit.

(Marie-Anne Bruch)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

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À cette heure (Pierre-Albert Jourdan)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2016



À cette heure où débute le concert des crapauds, qui va s’amplifiant,
l’apaisement vient sur vous, glissant du végétal pour vous entourer de la même sollicitude.
Comme un châle posé sur les épaules, presque à ce niveau physique.
On s’éloigne de soi.
On se trouve mêlé, anonyme, à un consentement qui, en montant,
efface les limites entre ciel et terre.

(Pierre-Albert Jourdan)

Illustration: ArbreaPhotos

 

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