Posts Tagged ‘décevant’
Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021

Les chevaux du temps
Quand les chevaux du temps s’arrêtent à ma porte
J’hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leurs soif.
Ils tournent vers ma face un œil reconnaissant
Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant
Qu’une nuit passagère envahit mes paupières
Et qu’il me faut soudain refaire en moi des forces
Pour qu’un jour où viendrait l’attelage assoiffé
Je puisse encore vivre et les désaltérer
(Jules Supervielle)
Illustration: Jennifer Morrison
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Supervielle), assoiffé, attelage, boire, cheval, décevant, désaltérer, emplir, encore, faiblesse, force, hésiter, las, nuit, passager, paupière, porte, reconnaissant, regarder, temps, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 août 2019
![peinture-l-exode-vers-la-terre-promise [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/02/peinture-l-exode-vers-la-terre-promise-800x600.jpg?w=719&h=710)
CANAAN
Quand nous aurons suivi les désirs qui nous mènent,
Connaîtrons-nous, un jour, la fin de notre peine ?
Au bout des routes sans amour, comme ils sont loin,
Les bonheurs fabuleux dont notre âme a besoin !
Pays de Canaan, promis aux coeurs avides,
Vers toi nos seuls désirs nous ont servi de guides.
L’espoir toujours plus lourd et plus morne qu’avant,
Nous parcourons en vain des chemins décevants,
Sans fraîcheur pour nos fronts, sans pitié pour nos lèvres,
Et sans la source vive où s’éteindraient nos fièvres.
Mais nos désirs marchent devant, impérieux,
Et nous allons, pauvres troupeaux, fermant les yeux.
(Jean de la Ville de Mirmont)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean de La Ville de Mirmont), chemin, coeur, connaître, décevant, désir, espoir, fièvre, fin, fraîcheur, impérieux, marcher, morne, parcourir, peine, route, s'éteindre, source, suivre, troupeau, yeux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 8 novembre 2018

Illustration: Frederick McCubbin
QUI PARLE ?
Qui parle ?
Voix venue de quelle enfance au fond de l’enfance
(tel un jardin abandonné tout au fond des taillis noirs où nul
jamais ne se hasarde).
Quel est ce récit où l’oubli, le mensonge et les paroles folles
se mêlent selon l’ennui, la chance ou le regret ?
Où commence ce qui fut, où s’achève ce qui jamais n’advint ?
La vérité pourtant, la vérité peut-être,
éclat furtif, parfois,
promesse ou défi.
Qui murmurait ? qui écoute ?
Cortège de souvenirs, fables dans le futur,
silence toujours trop vide ou trop lourd,
jadis et demain échangent leurs couleurs.
Du sang, des mots, du temps :
énigme
familière, décevante, et sacrée.
(Georges-Emmanuel Clancier)
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Posted in poésie | Tagué: (Georges-Emmanuel Clancier), abandonné, advenir, échanger, éclat, énigme, chance, commencer, couleur, décevant, défi, demain, enfance, ennui, familier, fou, furtif, jadis, jardin, lourd, mensonge, mot, oubli, parler, parole, promesse, récit, regret, s'achever, sacré, sang, se hasarder, se mêler, silence, taillis, temps, vérité, vide, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2018

DE LA FEMME DÉCEVANTE
Femme, faux or dont le plomb se révèle
Quand on le tient;
Astre glacé qui sans feu ni lumière
Vous éblouit;
Beau fruit tentant qui, sitôt qu’on le pèle,
Tout ver devient;
Spectre de gaz qui, sitôt qu’on le serre,
S’évanouit.
(André Berry)
Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (André Berry), astre, éblouir, beau, décevant, devenir, faux, femme, feu, fruit, gaz, glace, lumière, or, peler, plomb, s'évanouir, se révéler, serrer, spectre, tenir, tentant, ver | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 août 2018

Illustration: Hippolyte Flandrin
Le corps de l’homme n’est corps plénier
qu’avec celui de la femme, qu’il rejoint,
auquel il s’ajointe dans la fugace,
décevante étreinte.
L’homme n’a pas vraiment de « corps ».
La femme, elle, a un corps,
qui se comble de celui de l’homme,
mais en est déjà plénier sans lui.
(Roger Munier)
Recueil: Contre-jour
Traduction:
Editions: Atelier la Feugraie
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Posted in méditations | Tagué: (Roger Munier), étreinte, corps, décevant, femme, fugace, plénier, rejoindre, s'ajointer, se combler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 août 2018

PEINES PERDUES
Hélas! pourquoi ces pleurs dans mes yeux que j’essuie,
Et pourquoi ces soupirs dans ma gorge crevant?
Je ne puis rappeler le passé décevant,
Ni ranimer le feu dans l’âtre plein de suie.
L’amour s’est envolé, la flamme s’est enfuie.
A quoi bon soupirer, pleurer, en y rêvant,
Comme un hautbois plaintif qui se nourrit de vent,
Comme un vieux toit rompu qui se repaît de pluie?
Ah ! pauvre cœur troublé de regrets, de remords,
Tes soupirs rendront-ils le souffle aux oiseaux morts
Et tes pleurs feront-ils s’épanouir des roses?
Au fond de ta douleur tu peux les laisser choir;
Soupirs et pleurs, tout est stérile. Tu n’arroses
Qu’un linceul; et pas même, encore!… ton mouchoir.
« Homme aux yeux cruels, prends garde !
Tu nous écrases! Regarde
Nos cadavres sous tes pas.
Tu pleures et tu t’irrites.
Nous sommes les marguerites.
Pitié! Mais tu n’entends pas.
— Si, je vous entends, menteuses.
peuple d’entremetteuses,
Sois-tu donc anéanti!
Mourez sous mes mains brutales
C’est en comptant vos pétales
Que ma maîtresse a menti. »
(Jean Richepin)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Richepin), amour, arroser, âtre, écraser, brutal, cadavre, coeur, compter, crever, cruel, décevant, entendre, entremetteur, envoler, essuyer, feu, gorge, hautbois, homme, irriter, linceul, maîtresse, main, marguerite, menteur, mentir, mort, mouchoir, mourir, oiseau, passé, pauvre, pétale, peine, perdu, peuple, pitié, plaintif, pleur, pleurer, pluie, prendre garde, ranimer, rappeler, rêver, regarder, regret, remords, rompu, se nourrir, se repaître, souffle, soupir, soupirer, suie, toit, trouble, vent, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2018

Illustration: Gerda Wegener
Que ta maîtresse soit ou blonde, ou rousse, ou brune,
Qu’elle vienne d’en haut, ou d’en bas, ou d’ailleurs,
Grains l’abandon certain promis par les railleurs.
La femme et ses désirs sont réglés par la lune.
Tous les amours du monde ont une fin commune.
Ta maîtresse prendra de tes ans les meilleurs
Et les effeuillera sous ses doigts gaspilleurs.
La femme est un danger quand on n’en aime qu’une.
Aime-les toutes, c’est le parti le plus sûr :
La brune aux yeux de nuit, la blonde aux yeux d’azur,
La rousse aux yeux de mer, et bien d’autres encore.
Ne fixe pas ton cœur à leurs cœurs décevants,
Mais change! L’homme heureux est celui que décore
Un chapeau d’amoureux qui tourne à tous les vents.
(Jean Richepin)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Richepin), abandon, ailleurs, aimer, amour, amoureux, azur, bas, blond, brun, changer, chapeau, coeur, danger, décevant, désir, doigt, effeuiller, femme, fin, fixer, gaspilleur, haut, heureux, lune, maîtresse, mer, promis, railleur, règle, rousse, sûr, vent, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 mai 2018

LE DÉCEVANT AMOUR
Le coeur encore vierge et qui se croit lésé
Réclamera la part que veut sa destinée,
Appelant à grands cris les stériles baisers
Du décevant amour pour lequel l’âme est née.
Le coeur plus grave sait, parce qu’il a souffert
Du désir immortel d’une forme éphémère,
Que toute étreinte est vide et que l’amour se perd
Avant qu’il ait jamais possédé sa chimère.
Si la pluie, au printemps, ranime les gazons,
Elle fera mourir, en automne, les feuilles,
Il est vain de chercher d’inutiles raisons
Au fragile destin du plaisir que l’on cueille.
Il faut tendre la voile au premier vent du ciel ;
Il faut saisir le fruit alors qu’il se détache.
Lorsqu’on trouve l’amour, il est essentiel
De détourner les yeux de l’ombre qu’il nous cache.
(Jean de la Ville de Mirmont)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean de La Ville de Mirmont), amour, automne, éphémère, étreinte, baiser, cacher, chimère, ciel, coeur, cueillir, décevant, destin, destinée, essentiel, forme, fragile, fruit, gazon, immortel, inutile, lésé, mourir, ombre, plaisir, pluie, posséder, printemps, raison, réclamer, saisir, se perdre, souffrir, vierge, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2017

Alors que nous nous effaçons…
Alors que nous nous effaçons,
Ainsi qu’au penchant des saisons
L’or des éphémères moissons;
Que sous les paupières qui saignent
Et dans les larmes qui les baignent
Tant de regards blessés s’éteignent;
Que, du soleil abandonnés,
Cendreux bleuets embruinés,
Tant d’yeux humains se sont fanés;
Que pareilles aux flots qui roulent,
Leur cours aux grèves qui s’écroulent,
Les générations s’écoulent,
Et qu’à l’abîme qu’il pressent
Chaque homme va disparaissant,
Tel un naufragé pâlissant,
Pendant qu’aux pentes des vallées
Filtrent, des tombes descellées,
Et du marbre des mausolées,
Et des sépulcres crevassés
Sous les vieux ormes délaissés,
Tourbillons par le vent poussés,
Tant d’ombres et de cendre vaine,
O Nature calme et sereine,
Tu te dresses comme une reine,
Et debout à travers le temps,
Toujours jeune et sans changement,
Subsistant invinciblement,
Tu souris, entre tes mains pures
Tenant, aux riches ciselures,
La clef d’or des aubes futures,
Et moi qui fuis comme le vent,
– Vers quel horizon décevant? –
Atome d’infini rêvant;
Emporté par quel noir quadrige
Que l’heure hâtivement fustige,
Il me reste, dans ce vertige,
Et du néant sombre guetté,
Ce bonheur d’avoir reflété,
Nature, et compris ta Beauté,
Cet espoir profond de renaître
Aux bourgeons emmiellés des hêtres,
Aux chansons des huppes champêtres,
Au cours des ruisseaux opalins,
Aux frissons bleuissants des lins,
Au rire emperlé des matins!…
(Marie Dauguet)
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Dauguet), abandonné, atome, baigner, beauté, blessé, bourgeon, cendre, chanson, ciselure, clef, comprendre, décevant, délaissé, disparaître, espoir, flot, frisson, infini, jeune, larme, marbre, mausolée, nature, naufragé, néant, or, orme, paupière, profond, regard, reine, renaître, rire, rouler, ruisseau, s'écrouler, s'éteindre, s'effacer, saigner, saison, sépulcre, se dresser, se faner, soleil, sombre, sourire, tourbillon, vain, vertige | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 novembre 2017

La porte
Parmi les vains chemins de cendres et de sable
Et les fauves soleils à l’éclat meurtrier,
Nous avons marché vers toi, Porte redoutable,
Qui fermes l’horizon de tes battants d’acier.
Ton métal flamboyait, tel le glaive de l’ange;
Emportant en nos coeurs l’espoir comme un bleuet,
Nous allions fascinés par ta splendeur étrange
Dans la dure clarté qui nous exténuait
Et plus nous approchions, plus tu semblais géante,
Assujettie au roc, faite d’éternité,
Reflétant les couchants à ta face sanglante,
Incarnant du Destin l’impassibilité.
Aujourd’hui nous voici les doigts à tes ferrures
Et les pieds à ton seuil hérissé de chardons,
Essayant vainement nos clefs à tes serrures,
Attaquant du ciseau tes impeccables gonds;
Nous voici, suppliants que navre ton obstacle,
Sur la rouge colline au sol d’aridité,
Ebranlant ton silence, espérant le miracle
Que depuis sa naissance attend l’humanité.
Nos gestes sont dolents, nos poitrines creusées
Pour avoir trop heurté l’airain de ton vantail
Où la chair de nos mains saignantes s’est lassée
Au cours d’un inutile et décevant travail.
De lents éplorements, des pleurs, des bras en rêve
Des groupes sous la toge et d’autres sous le froc…
Un incessant effort vers toi qui se soulève,
S’effondre en t’abordant, porte scellée au roc…
Tandis que, dominant la foule, oiseau de proie
Guettant quel Prométhée en ses ongles saisir,
Parmi le ciel brûlant obscurément tournoie,
Tel l’antique vautour, l’immuable Dèsir!
(Marie Dauguet)
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Dauguet), acier, ange, attaquer, attendre, éclat, éplorement, éternité, étrange, battant, bleuet, bras, cendre, chair, chemin, ciseau, coeur, décevant, désir, destin, doigt, dominer, emporter, espérer, espoir, fasciné, fauve, fermer, flamboyer, foule, froc, geste, glaive, gonds, hérissé, heurter, horizon, humanité, immuable, impassibilité, incarner, inutile, main, marcher, métal, meurtrier, miracle, naissance, navrer, obscurément, obstacle, pied, poitrine, porte, proie, rêve, redoutable, s'approcher, s'effondrer, sable, saigner, sanglant, scellé, se lasser, serrure, soleil, splendeur, tournoyer, vautour | 1 Comment »