Posts Tagged ‘décharné’
Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022

Mère et enfant réfugiés
Nulle Vierge à l’Enfant ne pourrait se mesurer
à cette image de la tendresse maternelle
pour un fils qu’elle devrait bientôt oublier.
L’air était lourd d’odeurs
de diarrhée d’enfants non lavés
aux côtes délavées et aux derrières
décharnés qui avancent d’un pas laborieux
traînés par des ventres vides et gonflés. Tant
de mères avaient cessé depuis longtemps
de prodiguer leurs soins, mais pas celle-ci; elle arborait
un sourire fantôme entre ses dents
et dans ses yeux le fantôme de l’orgueil
d’une mère tandis qu’elle peignait telle la touffe de cheveux
couleur rouille qui restait sur son crâne et puis –
dans ses yeux un chant – elle a commencé à les
séparer avec soin… Dans une autre vie ça
aurait été un peu banal
un acte sans conséquence avant son
petit-déjeuner et l’école; mais en cet instant
son geste était de fleurir
une tombe minuscule
(Chinua Achebe)
Traduit de l’anglais par Frieda Ekotto, &ware Sou! Brother, Heinemann, 1971.
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Chinua Achebe), air, arborer, avancer, école, banal, côte, cesser, chant, cheveux, commencer, conséquence, couleur, crâne, décharné, délaver, dent, diarrhée, enfant, fantôme, fils, fleurir, geste, gonfler, image, laborieux, laver, longtemps, lourd, maternel, mère, minuscule, odeur, orgueil, oublier, peigner, petit-déjeuner, prodigier, réfugié, rester, rouille, séparer, se mesurer, soin, sourire, tendresse, tombe, touffe, traîner, ventre, vide, vierge, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mars 2020
La grenouille, qui se reprend à essayer ses cordes
depuis l’étang qui noie
joncs et nuages, le bruissement des caroubiers
entrecroisés où vient éteindre ses torches
un soleil sans chaleur, sur les fleurs l’indolent
bourdonnement des coléoptères qui sucent
encor des sèves, d’ultimes sons, l’avare
vie des champs. Dans un souffle
l’heure s’épuise : un ciel d’ardoise
se prépare à l’irruption des chevaux
décharnés, à leurs sabots pleins d’étincelles.
***
La rana, prima a ritentar la corda
dallo stagno che affossa
giunchi e nubi, stormire dei carrubi
conserti dove spenge le sue fiaccole
un sole senza caldo, tardo ai fiori
ronzio di coleotteri che suggono
ancora linfe, ultimi suoni, avara
vita della campagna. Con un soffio
l’ora s’estingue : un cielo di lavagna
si prepara a un irrompere di scarni
cavalli, alle scintille degli zoccoli.
(Eugenio Montale)
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Posted in poésie | Tagué: (Eugenio Montale), ardoise, étang, éteindre, étincelle, bruissement, caroubier, chaleur, chevaux, coléoptère, corde, décharné, entrecroisé, essayer, fleur, grenouille, irruption, jonc, nuage, sabot, sève, se noyer, se reprendre, soleil, son, torche | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2019

Illustration: Marc Chagall
CHEVAL BLEU
Cheval bleu, cheval de feu
Plus vite, plus vite,
Plus loin et plus loin,
File encore, file
Au galop,
Franchis
Les jours tels des fleuves profonds,
Les nuits, ces abîmes, sans
Pourtant m’y précipiter.
Il est triste, il est décharné
Ton cavalier.
Traces perdues,
Les vents – rênes dénouées,
Les lampes au loin – éteintes,
Les épis de la vie, – battus,
Mon rêve – une étoile
Déjà brillée sur mes épaules,
Et la bouche aux paroles blanches –
Des dents brisées.
Cheval bleu, cheval de feu
Plus vite, plus vite,
Frappe de tes sabots les pierres,
Vole par la flamme et l’épée,
Dans la nuit, que tes étincelles
Allument les étoiles sur la terre.
(Dora Teitelboïm)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Dora Teitelboïm), abîme, allumer, épaule, épée, épi, éteindre, étincelle, étoile, battre, blanc, bleu, bouche, briller, briser, cavalier, cheval, décharné, dénouer, dent, feu, filer, flamme, fleuve, franchir, frapper, galop, jour, lampe, loin, nuit, parole, perdre, pierre, profond, rêne, rêve, sabot, se précipiter, terre, trace, triste, vent, vie, vite, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2018

Illustration: Jean-Marie Manson
Je me souviens de vos plissées oreilles
Je me souviens de vos décharnées mains
Je me souviens de vos jaunis cheveux
Je me souviens de vos cassés et tristes reins
Tous les deux nous avons larges vingt ans pleins
Ma femme je te regarde avec des yeux de cent ans
Mais mes yeux se révoltent la digue des ans crève
Et je ne peux plus croire
À tes plissées oreilles
À tes décharnées mains
À tes jaunis cheveux
Aux tristes cassés reins
Puisqu’ils bougent si blancs flot de baisers germés
Aux creux de nos lits chauds sur le temps refermés.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Pérol), baiser, bouger, cassé, chaud, cheveux, crever, croire, décharné, digue, femme, germe, jauni, lit, main, oreille, plissé, refermer, regarder, rein, se révolter, se souvenir, temps, triste, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2018
Et puis, voici l’eau creuse, l’eau profonde où les
amours blondes et fleuries ont sombré dans la mort
grandiose en marbre noir. Le saule étend sur l’eau
profonde ses griffes de tigre, ses racines déchaussées. Il
mourra debout, comme un homme doit mourir,
comme un tigre doit mourir, guettant la fleur stérile, le
nénuphar immobile qui chante sur l’eau profonde. Il
est fort. Il retient dans ses serres la laine décharnée du
temps, la cruauté vivace et sans visage, mon destin.
(Maurice Blanchard)
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Blanchard), amour, blonde, creuse, cruauté, décharné, destin, eau, fleuri, griffe, homme, immobile, laine, marbre, mort, mourir, nénuphar, racine, saule, temps, visage, vivace | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 juin 2018

Ô DONNE-MOI TON CORPS ouvert en grand secret
La où la profondeur est énorme et sauvage
Où le temps est perdu dans l’abîme оù l’ardeur
Se consume parmi l’unique et le ravage
Ô vie! organe empli des forêts et des mers
Donne-moi l’unité par ma superbe épouse
Moi-même, pour brûler de l’amour décharné
Que demande l’esprit sans homme et sans épouse.
(Pierre Jean Jouve)
Recueil: Diadème suivi de Mélodrame
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre-Jean Jouve), abîme, amour, ardeur, énorme, époux, brûler, corps, décharné, demander, donner, empli, esprit, forêt, homme, mer, organe, ouvrir, perdu, profondeur, ravage, sauvage, se consumer, secret, superbe, temps, unique, unité, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 juin 2018
Je croyais
Mon chemin, je croyais, me mènerait, bien sage,
Parmi les champs d’épis, à travers l’or des blés.
Chanteraient près des fruits des oiseaux assemblés.
Je me reposerais dans un petit village.
Et je partis. L’aube pointait. Le paysage
Se rappelait encor ses instants étoiles.
Par les pleurs du matin, les cieux étaient voilés,
Dans l’automne volait la corneille sauvage.
En ce désert qui pleure on ne voit nul épi.
Aux arbres décharnés s’acharne le souci
Peignant ses nids en brun contre la feuille sèche.
Que ce désert est dur ! Qu’il est triste et rétif!
Aucune fleur ne vient sur ce sol bien trop rêche.
Si! quelquefois… le sang d’un pavot rouge vif!
(Attila Jozsef)
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Posted in poésie | Tagué: (Attila Jozsef), automne, blé, champ, chanter, chemin, corneille, croire, décharné, désert, dur, fruit, mener, oiseau, or, pavot, pleur, pleurer, rétif, rêche, rouge, sage, se reposer, souci, triste, vif, village, voile, voler | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 17 mai 2018

Et chaque morte est aussi légère
et aussi lourde que les ombres de la nuit,
légère tant elle est décharnée et lourde
d’une somme de souffrances
que personne ne partagera jamais.
(Charlotte Delbo)
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Posted by arbrealettres sur 11 mai 2018

O Princes, sachez-le bien,
Sachez-le Aigles et Jaguars,
Le jade et même l’or,
Aussi là-bas s’en iront,
Là-bas où sont les Décharnés…
Nous partirons, peu à peu nous disparaîtrons,
Il ne restera rien…
***
Xic yocoyacan in antepilhuan
cuauh’tamocelo
oncan on Ximohua yehuaya
zan tipupulihuizque
ayac mocahuaz Iyyo.
(Nezahualcoyotl)
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Posted by arbrealettres sur 11 mai 2018

Emeraudes,
Ors,
Tes fleurs,
O dieu !
Tes richesses,
O toi par qui vivent toutes choses :
Fleurs de mort par l’obsidienne ,
La mort dans la guerre !
La mort dans la guerre,
Vous partirez la connaître !
A la guerre, aux abords de l’incendie,
Vous la connaîtrez !
I1 y a poussière de boucliers,
I1 y a pluie de maïs noir.
Où peut-on vraiment le connaître,
Le Lieu du Mystère,
Le connaître avec ses yeux ?
Le gloire, seulement,
La noblesse
meurent dans la guerre,
Si peu de chose s’en va 1à où sont les Décharnés
Seulement avec des fleurs
Partir…
(Nezahualcoyotl)
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