Posts Tagged ‘définitif’
Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2021

Illustration: ArbreaPhotos
Toute poésie
est suspension
(Henri Brémond)
Au-dessus de l’abîme de l’indicible, le poème va s’avancer,
se risquer au-dessus du vide.
S’il parle vrai,
ses lecteurs seront eux aussi suspendus durant un instant,
sur un seuil d’éternité.
Instant arraché à la durée, gagné sur l’inéluctable usure,
la perte, la destruction définitive.
(Gérard Bocholer)
Recueil: Le poème Exercice spirituel
Traduction:
Editions: Ad Solem
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Posted in poésie | Tagué: (Gérard Bocholer), abîme, arracher, au-dessus, éternité, définitif, destruction, durée, gagner, inéluctable, indicible, instant, lecteur, parler, perte, poésie, s'avancer, se risquer, seuil, suspendu, suspension, usure, vide, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 février 2021

Illustration: Waldemar Nobre
FRAGMENTS
1
Accepte le transitoire ; rien de ce qui
est définitif, et dur, ne peut t’atteindre.
2
Quelque chose de visible émerge
dans les limites de l’être.
3
La nuit, le vent a brisé
une des vitres de derrière.
4
Seul le bruit de la nuit survit à la
lumière et la fureur matinales.
5
(Si ces nuages, à l’horizon,
parvenaient jusqu’à moi…)
6
Le fragment, néanmoins, exprime
l’éclatement de l’intensité.
7
Dans l’ultime fragment, fixe
l’éphémère et repose.
(Nuno Jùdice)
Recueil: Un chant dans l’épaisseur du temps suivi de méditation sur des ruines
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Nuno Judice), accepter, atteindre, éclatement, émerger, éphémère, être;nuit, briser, bruit, définitif, derrière, dur, exprimer, fixer, fragment, fureur, horizon, intensité, limite, lumière, matinal, nuage, nuit, parvenir, quelque chose, reposer, rien, seul, survivre, transitoire, ultime, vent, visible, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2020

Carnac
Mer au bord du néant
Qui se mêle au néant
Pour mieux savoir le ciel,
Les plages, les rochers,
Pour mieux les recevoir.
Femme vêtue de peau
Qui façonne nos mains,
Sans la mer dans tes yeux,
Sans ce goût de la mer que nous prenons en toi,
Tu n’excéderais pas
Le volume des chambres.
J’ai joué sur la pierre
De mes regards et de mes doigts
Et mêlées à la mer,
S’en allant sur la mer,
Revenant par la mer,
J’ai cru à des réponses de la pierre.
Ne jouerons-nous jamais
Ne serait-ce qu’une heure,
Rien que quelques minutes,
Océan solennel,
Sans que tu aies cet air
De t’occuper ailleurs ?
Je veux te préférer,
Incernable océan,
Les bassins que tu fais
Jusqu’aux marais salants.
Là je t’ai vu dormir
Avec d’autres remords.
Mer sans vieillesse,
Sans plaie à refermer,
Sans ventre apparemment
De la mer aux menhirs,
Des menhirs à la mer,
La même route avec deux vents contraire
Et celui de la mer
Plein du meurtre de l’autre.
Le soleil, la mer,
Lequel de vous deux
Prétend calmer l’autre
Au moyen de quoi ?
Toujours les mêmes terres
A caresser toujours
Jamais un corps nouveau
Pour t’essayer à lui.
Pour garder tes nuits,
As-tu supplié
Parfois les rochers ?
Ton père :
Le silence.
Ton devoir :
Le mouvement.
Ton refus :
La brume.
Tes rêves.
Alignés, les menhirs,
Comme si d’être en ligne
Devait donner des droits.
Toi, ce creux
Et définitif
Moi qui rêvais
De faire équilibre.
(Eugène Guillevic)
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Posted in poésie | Tagué: (Eugène Guillevic), aligné, équilibre, bord, brume, calme, calmer, Carnac, chambre, ciel, contraire, corps, creux, croire, définitif, devoir, garder, goût, jouer, main, menhir, mouvement, néant, nuit, océan, père, peau, pierre, plage, plaie, préférer, prendre, réponse, rêver, refus, rocher, silence, soleil, solennel, supplier, vent, ventre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020

On grandit étrangement à l’intérieur
De la nuit
Plus fermés les yeux
Plus profond l’espace en nous
Plus profonde aussi
La lumière absente
Parce que par bonheur
Invisible
Seule demeure
Sa clarté définitive
Dans le sang
(Jean-Pierre Siméon)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Numéro 130
Traduction:
Editions: Revue Friches
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Posted by arbrealettres sur 13 avril 2019

Illustration: Fernand Dubuis
C’EST À DIRE
(Le bruit qui n’est pas entendu)
Pour Fernand Dubuis, qui a enrichi ce texte de couleurs rares aux harmonies inattendues.
Au tournant du verbe
accablé de masques
dont l’être intermittent
parfois surgit
lampe éphémère
pour que renaissent
les ténèbres
en vain refoulées
parfois plonge à l’oubli définitif
recours
depuis l’origine inconnue
jusqu’au-delà du futur
où tant de douleurs
enfin pétrifiées seront
c’est-à-dire
ne seront plus
voici pour le veilleur
ensommeillé
l’écho qui s’interroge
au-dehors sans répondre
le sifflement de l’ennemi
sous la porte
peut-être la clé
perdue
ou du moins ce mince fil
conducteur de vocables
mais pour qui mais pourquoi
s’il n’est rien
s’il s’enroule inutile
à l’index
ou s’il
retentit solitaire
ou s’il est incapable
de révéler autre chose
que sur le sol
à l’ombre de l’été
ce peu de traces
d’un passage
ou le bruit qui n’est pas entendu
ou les couleurs légères
de l’averse que le soleil
dispense à l’ennui
du littoral
lorsque tout espoir
et tout mal
évanouis
le sable
entonne le tumulte
les cris les rires
la blessure
et le silence même
dans une tête
aux dents serrées
inutile témoin
sur l’astre feu
lentement refroidi
d’être là
et ainsi et ainsi
et toujours
et si vous voulez
que je m’arrête
donnez-moi le mot
sinon sans fin
je continue.
(Jean Tardieu)
Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), au-delà, écho, éphémère, bruit, clé, continuer, cri, définitif, dent, douleur, ennemi, ennui, ensommeillé, entendre, espoir, fil, fin, futur, incapable, inconnu, interroger, inutile, lampe, masque, mot, origine, oubli, pétrifier, perdre, révéler, rire, s'arrêter, sable, sifflement, silence, solitaire, témoin, tumulte, veilleur, verbe | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 mars 2019

Illustration: René Magritte
Version simple du monde :
le lieu que nous trouvons.
Version mieux ajustée :
le lieu que nous laissons.
Version améliorée :
le lieu où chercher un autre monde.
Version presque définitive :
le lieu d’une absence.
Et une autre encore :
le lieu qui nous prouve
qu’être n’est pas un lieu.
Et la dernière version :
le monde est le lieu où apprendre
qu’être n’a pas besoin de lieu.
***
Versión simple del mundo:
el lugar que encontramos.
Versión mas ajustada:
el lugar que dejamos.
Versión perfeccionada:
el lugar para buscar otro mundo.
Versión casi definitiva:
el lugar de una ausencia.
Y otra más todavía:
et lugar que nos prueba
que ser no es un lugar.
Y la última versión:
el mundo es el lugar para aprender
que ser no necesita lugar.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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Posted by arbrealettres sur 28 juin 2018

Nous sommes le brouillon d’un texte
qui ne sera jamais mis au net.
Avec des mots rayés,
répétés,
mal écrits
et même avec des fautes d’orthographe.
Avec des mots qui attendent,
comme attendent tous les mots,
mais ici abandonnés,
doublement abandonnés
entre des marges droites et vides.
Il suffirait pourtant qu’une seule fois
ce brouillon maladroit soit lu à voix haute,
pour que nous n’ attendions plus désormais
de texte défiinitif.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Poésie verticale 9
Traduction:
Editions: Points
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2018

Je n’ai jamais vu d’horizon définitif.
Vous non plus, à moins d’être mort.
(Alain Jouffroy)
Recueil: Être-Avec
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018

Ce n’est pas moi qui vieillis.
C’est mon corps qui, peu à peu,
devient un corps sans moi,
jusqu’au dernier et définitif abandon.
(Roger Munier)
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Posted by arbrealettres sur 25 avril 2018

Illustration: Chantal Dufour
LES POÈTES
Si l’on pouvait rien qu’une fois
prononcer des mots définitifs
comme ceux qui séparent les eaux
guérissent ou ressuscitent les morts
— et le voisin tout à coup retrouve
son visage du dimanche et s’étonne
du mur qu’il a dressé entre nous
pour être seul avec lui-même
comme avec une femme, disait-il,
ou la mer quand elle revient de loin,
les yeux vagues et prête à tout recommencer
— qui, débordant les marges de vaine gloire, qui
refuserait d’accorder sa parole au silence?
(Guy Goffette)
Recueil: L’adieu aux lisières
Traduction:
Editions: Gallimard
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