Posts Tagged ‘degré’
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023

Bataille
La douleur a fondu sur ma chair. La douleur
A passé renversant mon cerveau d’un coup d’aile.
Et je me suis battu seul à seule avec elle
Toute la nuit, sans voir, comme avec un voleur.
Et me voilà gisant mais je ne suis pas mort
Prends garde à toi, douleur, à peine est-ce une trêve
Prends garde à toi, douleur, déjà je me relève
Prends garde à toi, demain, je serai le plus fort.
La douleur m’a jeté garrotté dans sa forge
Elle m’a retourné les deux yeux à l’envers
Pour m’empêcher d’y voir elle a tordu mes nerfs
Pour m’étrangler comme des cordes à ma gorge.
Prends garde à toi ! Je t’empoignerai par les ailes,
Je te les casserai comme un bout de bois sec
Et les petits enfants s’amuseront avec
Je te les briserai ces deux poignets rebelles
Et partout où j’irai tu iras me suivant
Aussi loin qu’à mon gré je voudrai t’y contraindre
et les maisons la nuit t’écouteront te plaindre
Comme un aigle blessé qui lutte avec le vent.
Je brûlerai tes yeux pour éclairer mon livre
Je marcherai sur toi comme sur un chemin
Ton sang j’en ferai boire à tout le genre humain.
Je le lui servirai jusqu’à ce qu’il soit ivre.
Pour m’élever au ciel j’ouvrirai pas à pas
Dans ta chair les degrés d’une échelle vivante,
Je te commanderai, tu seras ma servante
Et quand je te crierai : « Chante ! » tu chanteras. »
(Marie Noël)
Recueil: Quelqu’un plus tard se souviendra de nous
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), aclairer, aigle, aile, aller, à l'envers, échelle, écouter, étrangler, bataille, blesser, boire, bois, brûler, briser, casser, cerveau, chair, chanter, chemin, ciel, commander, contraindre, corde, coup, crier, degré, douleur, empêcher, empoigner, enfant, fondre, forge, fort, garrotter, gésir, gorge, gré, humain, livre, loin, lutter, maison, marcher, mort, nerf, nuit, ouvrir, passer, petit, plaindre, poignet, prendre garde, rebelle, renverser, retourner, s'amuser, s'élever, sang, se relever, sec, servant, seul, suivant, tordre, trêve, vent, vivant, voir, voleur, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
La traversée du Fongmu Ling
Le doigt tendu vers la cime embrumée
Indique la haute frontière indécise, entre terre et ciel.
Voilà la montagne magnifique
Qu’aucun oiseau en son vol n’a jamais dépassée.
Qui saurait franchir ces hauts degrés de pierre ?
Nos mains s’agrippent le long des sentiers sinueux.
À chaque pas gagné, l’abîme grandit devant mes yeux terrifiés
Et la brume généreuse empoisse mes vêtements alourdis.
Je m’empourpre des derniers traits du soleil qui meurt,
Tandis qu’à mesure, c’est la vallée qui s’enténèbre.
Mon pays natal me rappelle alors et détourne vers lui mon regard.
Je vois les flots hardis du grand fleuve ;
Je sens le souffle vif des confins du monde.
Comment rester debout quand tout vous porte à être à genoux.
(Gu Lin)
(1476-1545)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Gu Lin), abîme, alourdir, à genoux, brume, ciel, cime, confins, dépasser, détourner, debout, degré, doigt, embrumer, empoisser, fleuve, flot, franchir, frontière, gagner, généreux, grandir, hardi, haut, indécis, indiquer, magnifique, main, monde, montagne, mourir, natal, oiseau, pas, pays, pierre, porter, regard, rester, s'agripper, s'empourprer, s'enténébrer, savoir, se rappeler, sentier, sentir, sinueux, soleil, souffle, tendre, terre, terrifier, trait, traversée, vallée, vêtement, vif, voir, vol, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Les eaux montent
Mon service prend fin et je descends les marches du palais
Repos du soir — je gagne enfin mes appartements
L’éclair hurlant éclate dans la nuit pleine
Les flèches de lumière vive rayent les ténèbres
De noirs nuages harcèlent les tours vermillonnes
Et le vent frappe le linteau des fenêtres.
L’eau s’écoule bouillonnante par les gouttières du toit
Des flaques jaunes noient les degrés aveugles des terrasses
Les cieux dénués s’engrènent impassibles sans se déchirer
De larges voies d’eau rejoignent abondantes un canal englouti
À Liang et Ying, les cultures meurent sous les flots du ciel
Des paysans vagabonds passent devant les bras furieux du fleuve
Les eaux montent inlassables et changent nos vies en ruine marine.
(Lu Ji)
(261-303)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Lu Ji), abondant, appartement, aveuglé, éclair, éclater, bouillonner, bras, canal, changer, ciel, culture, dénué, degré, descendre, eau, engloutir, fenêtre, fin, flaque, flèche, fleuve, flot, frapper, furieux, gagner, gouttière, harceler, hurler, impassible, inlassable, jaune, large, linteau, lumière, marche, marin, monter, mourir, noir, noyer, nuage, nuit, palais, passer, paysan, plein, rayer, rejoindre, repos, ruine, s'écouler, s'engrener, se déchirer, service, soir, ténèbres, terrasse, toit, tour, vagabond, vent, vermillon, vie, vif, voie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022

Illustration: Pablo Picasso
L’amant, une fois atteint le degré requis d’attention,
rayonne par lui-même et en lui-même.
C’est le croyant qui fait exister Dieu,
mais ce dieu n’est pas pour autant
une idée ou un fantasme.
Il est la fleur du rien,
la rose aux pétales d’air,
le souffle à marée haute.
(Christian Bobin)
Recueil: La grande vie
Traduction:
Editions: Folio
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), air, amant, attention, croyant, degré, Dieu, exister, fantasme, fleur, haut, idée, marée, pétale, rayonner, rien, rose, souffle | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022

Les mots traversent l’éther de la page.
A peine veut-on les saisir, entre deux doigts de fée,
qu’ils meurent et renaissent plus loin :
comme à ce jeu, vous en souvenez-vous,
où il est question d’un bois,
et où demande est faite au loup de signaler sa présence.
Semblablement, le lecteur y est lorsque l’auteur n’y est plus,
tous deux se cherchant en vain dans la forêt de Langue d’Or.
Lire.
Déplier l’échelle qui est dans l’âme,
dont les degrés se perdent de vue,
vers le haut comme vers le bas.
(Christian Bobin)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), auteur, âme, échelle, éther, bas, bois, déplier, degré, doigt, en vain, fée, forêt, haut, jeu, langue, lecteur, lire, loup, mot, mourir, or, page, présence, renaître, saisir, se chercher, se perdre, se souvenir, traverser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2021

Dans cette heure qui meurt sur un saule qui tremble,
Où l’on aime en silence et comme en souvenir,
Tant l’amour se fait âme et la chair se fait ombre,
mais ombre palpitante, ivre de soutenir
L’infini d’un instant délicieux et sombre
moment de diamant qui vaut des jours sans nombre
Et nous fait pressentir l’immensité de nous,
Alors, serrant nos mains jointes sur tes genoux
Nous savons dans nos coeurs leurs forces se répondre
Et nous laissons gravir nos degrés les plus doux
Par la nécessité suprême de nous fondre…
(Paul Valéry)
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Valéry), aimer, amour, âme, chair, coeur, délicieux, degré, diamant, doux, force, genou, gravir, heure, immensité, infini, instant, ivre, joindre, laisser, main, moment, mourir, nécessité, nombre, ombre, palpiter, pressentir, saule, savoir, se fondre, se répondre, serrer, silence, sombre, soutenir, souvenir, suprême, trembler, valoir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2021

Efforce-toi d’entrer dans le trésor de ton coeur,
et tu verras le trésor du ciel.
[…]
L’échelle de ce royaume est en toi,
cachée dans ton âme.
Plonge en toi-même.
C’est là que tu trouveras les degrés
par lesquels tu pourras t’élever.
(Isaac le Syren)
Illustration: Odilon Redon
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Posted in méditations | Tagué: (Isaac le Syren), échelle, ciel, coeur, degré, plonger, royaume, s'élever, s'efforcer, trésor, trouver | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2020

Monter les degrés
de l’échelle absente,
cela en vaut la peine.
(Guillevic)
Recueil: Accorder poèmes 1933-1996
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), absent, échelle, degré, monter, peine, valoir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juin 2019

Certaines fois la musique occupe la première place,
mais d’autres elle se retire au second plan
et laisse courir en nous
quelque chose de plus cher qu’elle-même.
Or y a-t-il quelque chose de plus cher que la musique,
quelque chose qui coure comme elle
et qui comme elle nous sauve ?
Quelque chose qui puisse nous envelopper
sans que l’on sache si elle le fait
du dehors en dedans
ou du dedans en dehors ?
Tout ce qui sauve
doit pour un moment se retirer
afin qu’une autre chose nous sauve.
La liberté de l’homme est si grande
qu’elle ne peut même pas se borner
à un seul degré de salut.
(Roberto Juarroz)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), cher, courir, dedans, degré, dehors, envelopper, grand, homme, laisser, liberté, musique, occuper, place, salut, sauver, savoir, se borner, se retirer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juin 2019

Tout est toujours et partout la même chose,
au degré de grandeur et de perfection près.
(Michel Serres)
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Serres), degré, grandeur, partout, perfection, toujours, tout | Leave a Comment »