Dieu passe en riant devant la fenêtre du salon,
déguisé en petite feuille jaune, tourbillonnante.
(Christian Bobin)
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022
Dieu passe en riant devant la fenêtre du salon,
déguisé en petite feuille jaune, tourbillonnante.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2022
Le promeneur
Pierre a beau dire, Marthe ne dit rien.
Elle trace sur la buée le signe de son coeur.
Etienne passe qui le vole, déguisé en promeneur.
(Paul Nougé)
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Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020
SUICIDE PROVISOIRE
au fond des tiroirs bleus
dont les clés sont parties vers des serrures sauvages
et les lettres égarées dans la foire aux aveux
au fond des tiroirs couleur de lycéenne
entre un cigare flétri et une paire de gifles
datant du dernier scandale
il arrive de ramasser
des lèvres amères
récitant des mots proches
qui descendent comme des cailloux
la pente de la voix
des lèvres rares et brèves
qui s’ouvrent pour laisser passer
un espion déguisé en orchestre
je ne sais plus quelle symphonie
s’agrippe à un cerceau de flammes
et maintenant se dresse la fenêtre
sans âge ni lumière
soeur des lèvres amères
c’est par elle que rentrent les névroses
gantées de mains humaines
qui décapitent les femmes
après l’amour
il y a sur une certaine table
un objet qui sourit à travers tous les sommeils du monde
c’est un visage
jamais aperçu
jamais oublié
un visage que berce
l’infinissable neige du souvenir.
(Georges Henein)
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Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2018
ANNEAUX DE CENDRE
Ce sont mes voix qui chantent
pour qu’ils ne chantent pas,
les bâillonnés à l’aube grise,
les déguisés en oiseau éploré sous la pluie.
Il y a, dans l’attente,
une rumeur de lilas qui se déchire.
Il y a, lorsque vient le jour,
un partage du soleil en petits soleils noirs.
Et lorsque c’est la nuit, toujours,
une tribu de mots mutilés
cherche asile dans ma gorge
pour qu’ils ne chantent pas,
les funestes, les maîtres du silence.
(Alejandra Pizarnik)
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Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018
Ce Monde, comme on dit, est une cage à fous,
Où la guerre, la paix, l’amour, la haine, l’ire,
La liesse, l’ennui, le plaisir, le martyre
Se suivent tour à tour et se jouent de nous.
Ce Monde est un théâtre où nous nous jouons tous
Sous habits déguisés à malfaire et médire.
L’un commande en tyran, l’autre, humble, au joug soupire ;
L’un est bas, l’autre haut, l’un jugé, l’autre absous.
Qui s’éplore, qui vit, qui joue, qui se peine,
Qui surveille, qui dort, qui danse, qui se gêne
Voyant le riche soûl et le pauvre jeûnant.
Bref, ce n’est qu’une farce, ou simple comédie
Dont, la fin des joueurs la Parque couronnant,
Change la catastrophe en triste tragédie.
(André Mage de Fiefmelin)
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Posted by arbrealettres sur 15 février 2018
Il y a trop de lumière sur notre lit
tu enfiles une robe de plume
et tes bas convergent vers ton rêve
je demande l’aumône
près du mur qui sourit
mon reflet sur les briques
se brise en silence
sous les draps
un arbre pousse
déguisé en musicien des rues
et en vendeur de glaces
(Luis Mizón)
Posted in poésie | Tagué: (Luis Mizón), arbre, aumône, bas, brique, converger, déguisé, drap, enfiler, glace, lit, lumière, mur, musicien, plume, rêve, reflet, robe, se briser, silence, sourire, vendeur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 février 2018
I
Pendant une nuit obscure,
enflammée d’un amour inquiet,
ô l’heureuse fortune!
je suis sortie sans être aperçue,
lorsque ma maison était tranquille.
II
Étant assurée et déguisée,
je suis sortie par un degré secret,
ô l’heureuse fortune !
et étant bien cachée dans les ténèbres,
lorsque ma maison était tranquille.
III
Pendant cette heureuse nuit,
je suis sortie en ce lieu secret,
où personne ne me voyait,
et où je ne voyais rien,
sans autre guide
et sans autre lumière
que celle qui luisait dans mon cœur.
IV
Elle me conduisait plus sûrement
que la lumière du midi,
au lieu où celui
qui me connaît très bien m’attendait,
et où personne ne paraissait.
V
O nuit oui m’as conduite!
ô nuit plus aimable que l’aurore!
ô nuit qui as uni le bien-aimé avec la bien-aimée,
en transformant l’amante en son Bien-Aimé !
VI
Il dort tranquille dans mon sein
qui est plein de fleurs,
et que je garde tout entier pour lui seul :
je le chéris et le rafraîchis
avec un éventail de cèdre.
VII
Lorsque le vent de l’aurore
faisait voler ses cheveux,
il m’a frappé le cou
avec sa main douce et paisible,
et il a suspendu tous mes sens.
VIII
En me délaissant et en m’oubliant moi-même,
j’ai penché mon visage sur mon bien-aimé.
Toutes choses étant perdues pour moi.
je me suis quittée et abandonnée moi-même,
en me délivrant de tout soin,
entre les lis blancs.
***
I
En una noche oscura,
Con ansiosos amores inflamada,
0 dichosa ventura!
Salí sin ser notada,
Estando ya mi casa sosegada.
II
A oscura, y segura
Por la secreta escala disfrazada,
O dichosa ventura!
A oscura y enzelada,
Estando ya mi casa sosegada.
III
En la noche dichosa,
En secreto que nadie me vela,
Ni yo mirava cosa,
Sin otra luz ni guia,
Sino la que en el coraron ardía.
IV
Aquesta me guiava
Mas certo que la luz de medio día,
Adonde me esperava
Quien yo bien me sabía,
En parte, donde nadie parecía.
V
O noche que guiaste,
O noche amable mas que el albora
O noche que juntaste
Amado con amada,
Amada en el amado transformada !
VI
En mi pecho florido,
Que entero para él solo se guardava,
Allí quedó dormido;
Y yo le regalava,
Y el ventalle de cedros ayre dava.
VII
El ayre del amena
Cuando ya sus cabellos esparcía,
Con su mano serena
En mi cuello hería,
Y todos mis sentidos suspendía.
VIII
Quedóme y olvidóme,
El rostro recliné sobre el amado :
Cesó todo y dexéme,
Uexando mi cuidado.
Entre las azuzenas olvidado.
(Saint Jean de la Croix)
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/carmel/jeandelacroix/jeandelacroix05.htm
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Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2018
À quoi riment-elles tes rimes déguisées
voudraient-elles débusquer lovée sous la mémoire
quelque heure pareille à la bête blessée
qui dans le fourré souffre et se tait ?
Ou quel reflet sur les miroirs du temps
rêvent-elles d’éveiller image d’un enfant
sans royaume autre que celui des nuages
et qui nous redirait la fable un instant apaisante
des chênes comme autrefois receleurs de secrets.
(Georges-Emmanuel Clancier)
Recueil: Contre-Chants
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 20 juillet 2017
JANE ÉVEILLÉE
Les opales qui se cachent sous tes paupières
quand tu dors, quand tu chevauches des poneys
mystérieusement, surgissent et s’épanouissent
comme les fleurs bleues de l’automne
toujours à neuf heures. Et des boucles
dégringolent langoureusement vers
l’élastique qui bâille, brun,
ta main repoussant tout
ce sommeil noir rebelle dans
la forme tranquille de la lumière du jour
et son indifférence radieuse aux
volutes lumineuses, oh !
et les valses bourgeonnantes
où nous fonçons des nuits durant.
Avant l’aube tu rugis
les yeux fermés, sans sourire,
ta chair volcanique cache
tout au vigile,
et les vrilles des rêves
étranglent les policiers qui courent
trop lentement pour t’échapper,
la course des vagues vertigineuses
de ton besoin murmurant. Mais
c’est le saint gardien du jour
ce policier, et te penchant
par la fenêtre ouverte tu lui
demandes quelle robe porter et comment
modestement te coiffer,
car tel est désormais ton mode.
Seulement par hasard trébuchant dans l’escalier
refais-tu la danse, et
alors, dans la parfaite variété, celle
atténuée, impeccablement déguisée,
ambiance blanche noire rose bleue safran
et dorée, trouvons-nous
le sauvage nocturne, en transe.
(Frank O’Hara)
Posted in poésie | Tagué: (Frank O'Hara), ambiance, automne, échapper, étrangler, bâiller, boucle, chair, dégringoler, déguisé, dormir, en transe, escalier, fleur, gardien, hasard, modestement, nocturne, opale, parfaite, paupière, poney, rêve, rebelle, robe, safran, sauvage, se cacher, se coiffer, sommeil, sourire, surgir, valse, vrille | Leave a Comment »