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Posts Tagged ‘déjeuner’

Les questions de la vache (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 25 août 2022



Illustration: Frédéric Rébéna
    
Les questions de la vache

Pourquoi les chiens sont-ils velus ?
Pourquoi disent-ils
Ouah, ouah avec l’accent anglais ?

Pourquoi remuent-ils la queue
quand il n’y a pas de mouches ?

Pourquoi portent-ils un collier ?
Pourquoi flairent-ils
tout
d’un air intéressé ?

Qui le sait ?

*

Les questions du chien

Pourquoi les vaches ont-elles des cornes ?
Pourquoi disent-elles
Meuh avec l’accent flamand ?

Pourquoi mangent-elles
quand elles ont déjà déjeuné ?

Pourquoi ont-elles le pis plein de lait ?
Pourquoi soufflent-elles d’un air dégoûté ?

Qui le sait ?

(Claude Roy)

 

Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse

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Comme deux orphelines (Patrizia Cavalli)

Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022



 

Alexander Sulimov (3)

Comme deux orphelines nous allons déjeuner
nous prenons le thé nous donnons des baisers.
On dirait un jardin d’enfants, une colonie de vacances
mais on ne se distrait jamais assez
pour oublier son gros cul de maman.

(Patrizia Cavalli)

Illustration: Alexander Sulimov

 

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Où étais-tu cachée? (Comptine du folklore Russe)

Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022




Illustration: ArbreaPhotos
    
Où étais-tu cachée?

Qui vient là? Mais c’est ma chatte
Une brindille à la patte.
Le dos rond, elle passe le pont
Puis s’avance, l’oeil fripon.
Minou, minou, mounette,
Où étais-tu cachée?
Mounette répond tout net
Qu’elle gardait les poulettes
Depuis le déjeuner.

(Comptine du folklore Russe)

Traduction: Fabienne Finifter

Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus

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Mon déjeuner (Santoka)

Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2021




    
mon déjeuner
d’aujourd’hui
de l’eau

***

(Santoka)

 

Recueil: Santoka Zen Saké Haïku
Traduction: Cheng Wing fun & Hervé Collet
Editions: Moundarren

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Les Déchues (Extrait) (Adelle Barry)

Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020



    

Les Déchues (Extrait)

Que l’Imam prie
Que le prêtre jeûne
Et que l’athée dorme
Quelle importance
Chacun voit son Dieu dans le ciel
Il lui parle en silence
Il lui crie ses souffrances
Gardez vos croyances dans vos âmes
Et aimez-vous pardon
Dans les tombes, vous êtes tous poussière

Et puis quoi?
Kadjatou Xialong Yung
Je déjeune en mafé
Je dîne en sushi
Les yeux émincés
Le nez gros
Une pincée de sel dans mon identité
Quelle chance!

Il paraît que Paris c’est la crise
Et que la France est faillite
Haa, reprenons nos valises
Il paraît que là-bas c’est le paradis
L’hiver fait six mois, quelle importance
Ici les cinquante degrés durent une éternité
Il paraît qu’il y a assurance maladie là-bas
Haa Ébola et sida on s’en fout
Ici l’hôpital c’est la morgue
Et la morgue un reposoir

J’ai vu mon frère offrir sa femme
Pour payer la traversée
J’ai vu ma soeur s’ouvrir à l’inconnu
J’ai vu le viol consenti
Pour fuir le dénuement

La voix libératrice
S’est tue
Depuis, je maudis
Le langage du silence

(Adelle Barry)

 

Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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On vit, on parle… (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 25 avril 2020



Illustration
    
On vit, on parle…

On vit, on parle, on a le ciel et les nuages
Sur la tête ; on se plaît aux livres des vieux sages ;
On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement
En voiture publique à quelque endroit charmant,
En riant aux éclats de l’auberge et du gîte ;
Le regard d’une femme en passant vous agite ;
On aime, on est aimé, bonheur qui manque aux rois !
On écoute le chant des oiseaux dans les bois
Le matin, on s’éveille, et toute une famille
Vous embrasse, une mère, une soeur, une fille !
On déjeune en lisant son journal. Tout le jour
On mêle à sa pensée espoir, travail, amour ;
La vie arrive avec ses passions troublées ;
On jette sa parole aux sombres assemblées ;
Devant le but qu’on veut et le sort qui vous prend,
On se sent faible et fort, on est petit et grand ;
On est flot dans la foule, âme dans la tempête ;
Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fête ;
On arrive, on recule, on lutte avec effort… —
Puis, le vaste et profond silence de la mort !

(Victor Hugo)

 

Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse

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LE CHANT DES HUMILIES (Srecko Kosovel)

Posted by arbrealettres sur 24 février 2020



Dastid Miluka  Portrait3 [1280x768]

LE CHANT DES HUMILIES

Dans l’âpre senteur des multiples sauces,
Parmi les cris, j’avance sur le pavé gris,
Les enfants sont des vieux d’affreuse expérience,
Leur face ne trahit santé, rire, ni rêves.

En cheveux à midi,
Affublées de chiffons,
Les femmes portent le déjeuner dans des cruches,
Leur oeil est mort, leur coeur est mort.

Et je vais parmi elles dans l’horreur de connaltre
Derrière chaque face, une face de vengeance,
Qui se lève à chaque instant comme la mer
Dans ce lit étroit de poissons pourrissants.

(Srecko Kosovel)

Illustration: Dastid Miluka

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UN COQ PLACE DE L’OPÉRA (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2020



Illustration: Marie-France Busset
    
UN COQ PLACE DE L’OPÉRA

Le chant d’un coq de ferme à midi place de l’Opéra
en attendant l’autobus 27 Si on y réfléchit
il est peu probable qu’il y ait un coq en train
de faire le faraud entre le Drug Store Opéra
et le Café de Paris Un coq à crête pourpre
dans une cour agricole brûlée du soleil d’août
coq qui gratte de ses griffes la paille de la grange
pour y trouver une provende tardive
puis entre deux goulées de grains
saute sur une poule et la transperce à la diable
l’amour foudre le plaisir éclair
Coq si content de toi que viens-tu faire
en chantant si fort à midi en décembre
à l’arrêt de l’autobus 27 place de l’Opéra ?
Tu n’as rien à faire dans cette journée
Tu as soixante ans de retard (ou d’avance ?)
J’ai huit ans Maman veut que je dorme après le déjeuner
Elle m’a mis sur le lit a tiré les persiennes
Mais une fois la porte fermée je me lève
et pieds nus je vais à la fenêtre regarder la cour
où se pavane en habit de clarté
un coq couleur de feu qui malgré l’heure d’après-midi
se met à chanter comme si c’était l’aube
et chante dans ma tête après tant d’années
à midi en décembre place de l’Opéra
où les coqs se font de plus en plus rare

(Claude Roy)

 

Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse

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Rondeau de la famille Raton Laveur (Jacques Roubaud)

Posted by arbrealettres sur 3 février 2020



Illustration 
    
Rondeau de la famille Raton Laveur

C’est le jour de la grande lessive
Dans la famille Raton Laveur
On étale au soleil sur la rive
Les chaussettes les chapeaux les livres
Des parents des frères et des soeurs

Dans la grande bassine de cuivre
On trempe on savonne de bon coeur
C’est le jour de la grande lessive

On lave, on lave pendant des heures
Puis on lave le pâté de grive
Pour le déjeuner et les endives
On lave tout et même le beurre
C’est le jour de la grande lessive
Dans la famille Raton Laveur

(Jacques Roubaud)

 

Recueil: Rondeaux poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

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APRÈS LA PLUIE (Tristan Corbière)

Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020



APRÈS LA PLUIE

J’aime la petite pluie
Qui s’essuie
D’un torchon de bleu troué !
J’aime l’amour et la brise,
Quand ça frise…
Et pas quand c’est secoué.

— Comme un parapluie en flèches,
Tu te sèches,
Ô grand soleil ! grand ouvert…
A bientôt l’ombrelle verte
Grand’ouverte !
Du printemps — été d’hiver. —

La passion c’est l’averse
Qui traverse !
Mais la femme n’est qu’un grain :
Grain de beauté, de folie
Ou de pluie…
Grain d’orage — ou de serein. —

Dans un clair rayon de boue,
Fait la roue,
La roue à grand appareil,
— Plume à queue — une Cocotte
Qui barbote ;
Vrai déjeuner de soleil !

(Tristan Corbière)

Illustration

 

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