Posts Tagged ‘délice’
Posted by arbrealettres sur 30 avril 2022

Illustration: Philippe de Champaigne
IDOLES
Amour, je t’ai d’abord
Gavé de chair et d’or
Comme un César farouche;
Incube au sein pesant, Ton
baiser épuisant A fatigué
ma bouche.
Je t’ai revu, sanglant, Tu
marchais, chancelant
Sous la terrible équerre;
Messie au flanc percé,
À tes pieds j’ai versé
Tout le nard de la terre.
Tu souris, pâle et beau : Ta
chair m’est un flambeau Fait
de cire et de flamme;
J’étreins, délice nu,
Ton visage inconnu
Identique à mon âme.
Je te verrai, pensif,
Sur le dernier récif,
Doux naufrageur des choses;
Sombre dieu sans dévots,
Quelque nuit tes pavots
Me guériront des roses.
(Marguerite Yourcenar)
Recueil: Les charités d’Alcippe
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Marguerite Yourcenar), amour, âme, épuisant, équerre, étreindre, baiser, beau, bouche, chair, chancelant, ciré, délice, dévot, dernier, Dieu, doux, farouche, fatiguer, flambeau, flamme, flanc, gaver, guérir, identique, idole, inconnu, incube, marcher, messie, nard, naufrageur, nu, nuit, or, pavot, pâle, pensif, percer, pesant, pied, récif, revoir, rose, sanglant, sein, sombre, sourire, terre, terrible, verser, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2022

Les brumes complices
Cachent les fleurs du prunier.
O vent printanier,
Va dérober aux calices
L’odeur qui fait mes délices.
(Monnésada)
Recueil: Poëmes de la libellule
Traduction: Judith Gautier
Editions: Beaux-Arts de Paris
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Monnésada), brume, cacher, calice, complice, délice, dérober, faire, fleur, odeur, printanier, prunier, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 mars 2022

Illustration
Assise dans son jardin
La femme contemple une coccinelle
Qui exhibe ses frêles ailes.
Elle tend les bouts de doigts, sa fébrilité heurte
l’insecte
Qui vacille un moment
Puis tombe sur une feuille salutaire.
La fragilité de l’instant se mue en souvenir fugace
Reconstituer l’histoire
Trouver un sens à chaque chose qui vit
L’insondable de la beauté
Dans cette couleur rouge sang
Dans cette chute exquise.
Du coup, la femme assise dans son jardin
Se souvient de tous les délices de son monde enfoui.
(Nassira Belloula)
Recueil: Anthologie des femmes poètes du monde arabe
Traduction: Maram al-Masri
Editions: Le Temps des Cerises
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Posted in poésie | Tagué: (Nassira Belloula), aile, assis, beauté, bout, chute, coccinelle, contempler, couleur, délice, doigt, enfouir, exhiber, exquis, fébrilité, femme, feuille, fragilité, frêle, fugace, heurter, histoire, insecte, insondable, instant, jardin, moment, monde, reconstituer, rouge, salutaire, sang, se muer, se souvenir, sens, souvenir, tendre, tomber, vaciller, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2021

Quel flamboiement inattendu,
Que cet arc dans les hauteurs,
Qui s’élance à travers les nues
Dans son éphémère splendeur !
Un bout fiché dans les feuillages,
Il embrasse le ciel à demi,
Il se perd dans les nuages,
Et tout là-haut s’évanouit.
Oh, cette brève vision irisée,
Quel délice pour les yeux !
C’est un cadeau qui t’est donné,
Saisis-le, vite, saisis-le !
Regarde, il pâlit déjà,
Encore une minute — eh oui !
Il s’en est allé
comme s’en ira
Tout ce qui fait notre vie.
(Fiodor Tiouttchev)
Recueil: POÈMES
Traduction: traduit du russe par Sophie Benech
Editions: Interférences
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Posted in poésie | Tagué: (Fiodor Tiouttchev), arc, à travers, éphémère, bref, cadeau, ciel, délice, donner, embrasser, encore, feuillage, ficher, flamboiement, hauteur, inattendu, iriser, là-haut, minute, nuage, nues, pâlir, regarder, s'élancer, s'évanouir, s'en aller, saisir, se perdre, splendeur, vie, vision, vite, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2021

PARIS SANS TOIT, PARIS SANS TOI
Paris sans toit, Paris la nuit,
Vole les étoiles une à une,
Ne laissant aux cieux que la lune.
Et jusqu’au matin Paris luit,
Paris joue, s’exhale en délices :
Billards enfumés, pianos-bars,
Paris secret des boulevards,
Entrevu par ton interstice…
Paris sans toit, fin de la nuit,
Le creux de jolies cernes brunes
À un baiser a servi d’urne.
Le temps a un goût de litchi.
Le silence soudain se hisse
Face au jour tel un étendard
Murmurant qu’il n’est pas trop tard
Pour que dans tes bras je me glisse.
Paris sans toi, sans jour ni nuit,
N’est plus que relents d’amertume :
Fleur inachevée se consume,
S’étiole la saveur d’un fruit
Trop tôt cueilli. Un long supplice…
Un coeur cloué avec un dard,
Mais cette fois il est trop tard.
N’étais-je à tes yeux qu’un caprice ?
(Morgane Rozier)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Morgane Rozier), amertume, étoile, bras, cerne, clouer, cueillir, délice, fleur, fruit, goût, inachevée, interstice, jouer, litchi, Paris, s'étioler, se consumer, secret, supplice, tard, toi, toit | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 27 mai 2021

Regrets de France
La lune dans l’étang
Se souvient d’elle-même,
Veut se donner pour thème
A son enchantement,
Mais sa candeur précise
Au frais toucher de l’eau,
De délices se brise,
Et flotte la surprise
Des lunaires morceaux.
(Jules Supervielle)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Supervielle), étang, candeur, délice, donner, enchantement, flotter, lunaire, lune, morceau, regret, se briser, surprise, toucher | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 mai 2021

Tu me donnes la main
ce qui s’appelle donner
Et tu sais jusqu’où ira
la mienne
Elle entreprendra
d’abord la nuque
satinée Descendra pour
s’égarer entre monts et
vaux Puis mettra le cap
sur la perle flottante
bivouac de tes délices
(Abdellatif Laâbi)
Recueil: L’arbre à poèmes Anthologie personnelle 1992-2021
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Abdellatif Laâbi), aller, bivouac, cap, délice, descendre, donner, entreprendre, flotter, main, mont, nuque, perle, s'appeler, s'égarer, satiné, savoir, val | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2021

Mignonne, allons nous en dans un pays de songe,
Joli, capricieux, absurde, comme vous,
Azuré d’impossible et fleuri de mensonges,
Où les arbres, les eaux et les ciels seront fous.
Regardez ! Le soleil sort de chez sa maîtresse
En galant négligé du matin, pâli, las,
Tandis qu’à l’horizon traînant sa noire tresse
Elle lui jette au nez des bouquets de lilas.
Lilas de l’aube, blancs lilas semés de perles !
Mettez à votre front ce nimbe gracieux.
La diane déjà chante au gosier des merles.
Les feuilles au réveil s’ouvrent comme des yeux.
Le ruisseau qui gazouille a pour vous des cascades
De diamant ou bien des miroirs de cristal.
Les cailloux du sentier roulent des noix de muscades,
Et l’écorce du bois est un bois de santal.
Le vent luxurieux sur vos lèvres dérobe
L’arôme des baisers et le vol des chansons,
Et le désir troublant qui dort sous votre robe
Fait courir un frisson d’amour dans les buissons.
Et sous vos pieds, vos mains, vos regards, votre haleine,
Tout va fleurir dans la foręt d’enchantement.
De fleurs aux mille noms pour que l’herbe soit pleine,
Ô fée, il vous suffit de m’aimer un moment.
L’héliotrope sombre embaumant la vanille,
L’aspérule aux relents de musc, le romarin,
La marjolaine en blanc qu’on nomme la gentille,
La sauge qui dans l’air met un souffle marin,
L’encens du basilic, la myrrhe des glycines,
L’oeillet qui sent le poivre et l’anis plein de miel,
La gueule ouverte rouge et or des capucines,
Le bleu myosotis, gouttelette de ciel,
La mauve, le muguet, les lis, les violettes,
Le chèvrefeuille avec ses coraux blancs-rosés,
La lavande, l’iris, le thym, ces cassolettes,
Tous les pois de senteur, ces papillons posés,
La jacinthe, l’arum, l’ache, les amarantes,
Les clochetons ambrés des pâles liserons,
Les roses, firmament d’aurores odorantes,
Tout va s’épanouir quand nous nous baiserons.
Au printemps de nos coeurs tout se mêle et s’enivre.
Étreintes de parfums, de formes, de couleurs !
Notre baiser daveu, comme un clairon de cuivre,
Sonne la charge en rut aux batailles des fleurs.
Mignonne, nous voici noyés dans cette foule.
Tu n’y peux échapper, c’est en vain que tu cours.
Les fleurs aiment encor sous ton pied qui les foule.
Sous nos corps enlacés les fleurs aiment toujours.
Leur sang coule embaumé du coeur de leurs calices,
Bu par les vents pareils à des chiens maraudeurs,
Qui traînent dans l’air chaud saturé des délices
Des lambeaux de couleurs, de formes et d’odeurs.
Elles meurent d’aimer. Elles meurent, qu’importe ?
Mort d’amour, ô le plus savoureux des trépas !
Et leur dernier soupir est un souffle qui porte
L’âpre besoin d’aimer ŕ ceux qui n’aiment pas.
O mignonne, mourrons comme ces fleurs qui s’aiment.
Donnons tout notre sang de désirs parfumé,
Et que les vents, grisés par nos baisers qu’ils sèment,
Aillent dire partout que nous avons aimé.
Qu’ils le disent au bois, au champ, à la ravine,
Le disent à la nuit et le disent au jour,
Qu’ils disent par sanglots notre extase divine
Au monde fatigué qui ne sait plus l’amour !
Qu’ils le disent au ciel, à la nature entière,
Qu’ils racontent que nous nous sommes épousés
Et que l’éternité de toute la matière
A fleuri ce jour-là dans un de nos baisers !
(Jean Richepin)
Illustration: Dimitra Milan
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Richepin), absurde, aimer, amarante, amour, anis, arbre, arome, aube, azuré, échapper, baiser, basilic, bataille, bouquet, buisson, caillou, calice, chanson, chanter, ciel, coeur, corps, couleur, délice, eau, encens, enlacé, extase, fée, feuille, fleur, fleuri, forme, fou, frisson, galant, gracieux, haleine, joli, lèvres, lilas, maîtresse, marjolaine, matière, matin, mensonge, miel, mignonne, moment, mourir, musc, muscade, nimbé, odeur, papillon, pays, poivre, regard, romarin, sanglot, savoureux, senteur, sentier, soleil, songe, trépas | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 avril 2021
Aurore
L’aurore est toute chaude
Accrochée au balcon
Aux branches de l’été
Je savoure avec délice
Le rire d’un enfant aux lèvres du chemin
La sève du soleil dans la tige des feuilles
L’écume dans un bouquet de mer
Le silence à l’horizon
Sur la face écorchée du champ
J’écoute le bruit des cailloux
Les sabots des chevaux
Dans les chemins de terre
Alors l’été refleurit
Dans le trouble des buissons.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021

LA VIGNE
Je n’aurai point regret des roses
qu’avril léger vit se flétrir.
J’aime voir le raisin sur la treille
mûrissant à l’abri du vent,
parure du val verdoyant,
délice de l’automne d’or,
avec ses grains lumineux, effilés
comme des doigts de jeune fille.
(Alexandre Pouchkine)
Illustration: ArbreaPhotos
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