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Posts Tagged ‘démuni’

LA SOLITUDE… (Sandrine Faivre)

Posted by arbrealettres sur 16 mai 2023




    
LA SOLITUDE…

La solitude ,
Cet état étrange ,
Ce phénomène réel ,
Irréel à la fois ,
Lucide et …
Quelquefois translucide ,
Epanouie je suis le jour ,
Transit je demeure à la nuit ,
Telle une métamorphose ,
Tout comme le papillon ,
Le papillon de nuit …
La solitude ,
Cet état qui a fait de moi ,
Un être étrange ,
Froid, glacial ,
Un personnage introverti ,
Démuni d’expression, de sensation .
La solitude ,
Celle-ci me ronge ,
Celle qui tue le monde .
Souriante je suis le jour ,
Vulnérable à la nuit je suis …
La solitude ,
Cet état naturel ,
Dans lequel j’ai fondé ma vie ,
Ce tunnel infini ,
Dans lequel, je l’espère ,
Je verrai la lumière ,
La lueur du jour ,
Tel un soleil ,
Synonyme de bonheur ,
D’utopie, de désir ,
Ce désir fugace ,
Qui illuminera mon coeur ,
Ce jour ou je me dirai ,
A quand un moment de solitude ?
La solitude …

(Sandrine Faivre)

Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe

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Puisque nous marchons sur le fil (Gaëlle Josse)

Posted by arbrealettres sur 19 août 2022



Illustration: Alain Chayer
    
puisque nous marchons sur le fil
sans avoir appris
chaque pas est à inventer

et parfois les jours tempête
nous trouvent tremblants
démunis
secoués d’éclairs

mais il faut aller
jusqu’au bout

(Gaëlle Josse)

Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA

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Démunie (Claire Goll)

Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2022



Illustration: Grégoire Mathieu
    

Démunie

Pourquoi n’ai-je pas conservé
Tes sourires précieux
Et préservé l’ombre
Que tu jetais sur nos routes ?

Pourquoi n’ai-je pas mis de côté
Tes regards d’ambre et d’or,
Fortune fabuleuse pour plus tard
Quand je serai à court de tendresse ?

J’ai gaspillé tes caresses
Je n’ai aucun disque de tes pas
L’orage a éparpillé tes étreintes
Et détruit les silos remplis de baisers.
Le dernier son de ta voix
S’est perdu dans le sable
Et je dessine en vain ton profil
Dans le givre de ma fenêtre.

(Claire Goll)

 

Recueil: Poésie au féminin
Traduction:
Editions: Folio

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La voix de la libération (Râj Vâlmiki)

Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2021




    

La voix de la libération

Je suis la voix de l’émancipation
Je suis un crayon
Sur la tête de l’homme ordinaire qui lutte
Je suis la couronne de la consécration

Que je t’éveille du sommeil
Que je te fasse prendre conscience de ton esclavage
Qu’à le briser je t’encourage
Tel est l’instrument que je suis

J’aide les exploités
Je tends la main à l’unité Mais
La foudre qui va tomber Sur les exploiteurs je suis

Je ne catégorise pas
Entre le dalit, l’âdivasi et le savarna
Je suis un nouveau critère pour les démunis

Exploiteurs, contrôlez-vous
Vous-mêmes, changez-vous
Voyez, brûle dans le coeur des exploités
Le feu, n’allez pas aussi vous enflammer

Fraternité, liberté, égalité
Connaissez-les et acceptez-les

Sinon, reconnaissez-moi
Je suis un nouveau commencement de révolution
Je suis la voix de la libération

(Râj Vâlmiki)

 

Recueil: Pour une poignée de ciel Poèmes au nom des femmes dalit (Intouchable)
Traduction: Traduit du Hindi par Jiliane Cardey
Editions: Bruno Doucey

 

 

 

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LE POÈTE (Alexandre Pouchkine)

Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2021



LE POÈTE

Tant qu’Apollon n’exige du poète
qu’il aille oeuvrer au sacrifice saint,
vous le voyez lâchement englouti
dans les soucis futiles de ce monde.
Sa lyre sainte alors se tait,
son âme endormie est glacée
et parmi les pauvres humains
nul n’est plus que lui démuni.

Mais dès que le verbe du dieu
fait vibrer son ouïe sensible,
l’âme du poète frémit,
pareille à l’aigle qu’on éveille.
Les fêtes du monde lui pèsent,
il fuit l’humaine rumeur,
ne courbe pas sa tête altière
devant les idoles vulgaires,
mais s’enfuit, farouche et sévère,
plein d’émoi, regorgeant de chants,
vers la rive des eaux désertes,
dans l’ample clameur des forêts

(Alexandre Pouchkine)

Illustration

 

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SI JE VEUX UNE RECOMPENSE (Mihai Beniuc)

Posted by arbrealettres sur 12 juin 2020



Mihai Beniuc
    
SI JE VEUX UNE RECOMPENSE

Je ne me grise pas de l’idée d’être grand,
Et je croirais plutôt être une apparition
Comme on en voit monter au carrefour des âges
En ce monde, jamais appelées par personne.
Et si ces visions même n’ont pas de voix,
Elles sèment l’inquiétude en toute vie.

Je ne veux guère, au vrai, paraître davantage,
Quand bien même pour le silex je sois briquet
Et, pour les eaux, une suite de cataractes.
Mais je n’ai pas signé de pacte avec le diable
Pour avoir en échange une once de bonheur.
Je vais, au long du temps, calmement, à ma perte.

Si je veux une récompense, qu’elle soit
De laisser après moi le monde plus humain.
Qu’il y ait plus de pain, de livres, de lilas
Et de chaleur dans la maison du démuni,
Et, s’il se peut, je veux, non certes des miracles,
Mais de plus en plus rare la pluie des mensonges

(Mihai Beniuc)

 

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Jiang et Han (Du Fu)

Posted by arbrealettres sur 20 avril 2020



Illustration: Georges Rouault
    
Jiang et Han

Sur le Jiang et la Han, l’exilé rêve du retour
— Un lettré démuni perdu au coeur de l’univers

Frêle nuage : toujours plus loin, en compagnie du ciel
Longue nuit : toujours plus seul aux côtés de la lune

Face au soleil couchant, un coeur qui brûle encore
Dans le vent automnal, d’anciens maux presque guéris

Au temps jadis, on ne tuait pas le vieux cheval :
Il avait d’autres dons que de parcourir les routes !

(Du Fu)

 

Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil

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Je prend plaisir et me réjouis des vertus qui soulagent les êtres (Shantideva)

Posted by arbrealettres sur 28 août 2018



 

Je prend plaisir et me réjouis
Des vertus qui soulagent les êtres
Du tourment dans les mauvaises destinées
Et placent ceux qui souffrent dans le bonheur.
Je me réjouis dans l’accumulation de bienfaits
Qui est cause de l’éveil du Petit Véhicule;
Je me réjouis de la libération définitive pour les êtres
Des maux du cycle.
Je me réjouis de l’éveil des Protecteurs
Et des terres des Fils des Vainqueurs.

Je prends plaisir et me réjouis
De l’océan de vertus de l’esprit d’éveil,
Qui aspire au bonheur de tous les êtres,
Et de l’activité dispensatrice de bienfaits.

Les mains jointes, je supplie
Les Bouddhas de toutes les régions :
Qu’ils allument le flambeau de la doctrine
Pour les êtres enténébrés par la souffrance.

Les mains jointes, je supplie
Les Vainqueurs désireux de passer au-delà des peines :
Qu’ils demeurent pour des âges sans nombre
Et ne laissent pas ce monde aveugle.

Grâce aux vertus ainsi réunies
Par ce que j’ai accompli,
Puissent les souffrances de tous les êtres
Se dissiper entièrement !

Puissé-je être
Pour les malades
Le remède, le médecin et l’infirmier
Jusqu’à la disparition des maladies!

Puissé-je calmer par des pluies de nourriture et de breuvages
Les douleurs de la faim et de la soif,
Et, pendant l’âge des famines,
Puissé-je devenir moi-même nourriture et breuvage!

Puissé-je être un inépuisable trésor
Pour le pauvre et le démuni;
Puissé-je devenir tout ce dont ils ont besoin,
Et puissent ces choses se trouver à leur disposition!

Afin que le bien des êtres s’accomplisse,
Je donne sans retenue
Mes corps, mes jouissances
Et toutes mes vertus des trois temps.

En donnant, toute la douleur sera transcendée,
Et mon esprit réalisera l’au-delà des peines;
Mieux vaut offrir à présent aux êtres
Ce dont, pareillement, je devrai me défaire à l’heure de la mort.

Je livre ce corps
Au bon plaisir de tous;
Qu’ils en usent sans cesse à leur convenance,
Le tuant, l’injuriant ou le frappant.

Qu’ils jouent avec mon corps,
En fassent un objet d’amusement et de dérision;
Puisque je leur ai donné,
Pour quelle raison me serait-il cher?

Qu’ils lui fassent faire
Tous les actes qui ne leur nuiront pas,
Et que notre rencontre
Ne leur soit jamais inutile.

Si une pensée de colère ou de foi
Surgit chez ceux qui me rencontrent,
Que cela même serve perpétuellement
De cause pour la réalisation de tous leurs souhaits!

Que ceux qui m’insultent,
Me nuisent
Ou me raillent
Aient tous la fortune d’accéder à l’éveil!

Puissé-je être le protecteur des abandonnés,
Le guide de ceux qui cheminent,
La barque, le navire et le pont
Pour ceux qui désirent traverser les eaux!

Puissé-je être une île pour ceux qui recherchent une île,
Une lampe pour ceux qui en désirent une,
Une couche pour ceux qui veulent prendre du repos,
Et l’esclave des êtres souhaitant un esclave!

Puissé-je être un joyau qui exauce les voeux,
Une vase magique, un mantra d’accomplissement,
Un remède universel, un arbre à souhaits
Et une vache d’abondance pour le monde!

De même que la terre
Et les autres éléments tels l’espace,
Puissé-je toujours être un support
Pour la vie d’êtres innombrables!

Et jusqu’à ce qu’ils passent au-delà des peines,
Puissé-je, de toutes les manières, être une source de vie
Pour l’ensemble des mondes des êtres
Qui atteignent aux confins de l’espace!

De même que Ceux-allés-en-la-joie du passé
Ont engendré l’esprit d’éveil
Et maintenu progressivement
Les pratiques des bodhisattvas

De même, pour le bien des migrants,
J’engendre l’esprit d’éveil
Et m’appliquerai à ces pratiques
Selon leur ordre.

Afin de favoriser le développement
De l’esprit d’éveil saisi de la sorte,
Les personnes douées de discernement
Le loueront en ces termes!

Aujourd’hui ma vie a porté fruit;
Ayant atteint une destinée humaine
Je suis né dans la famille des Bouddhas
Je suis maintenant un fils de Bouddha!

Je ne dois pas souiller
Cette noble et pure famille,
Et tout ce que je fais
Doit s’accorder avec elle.

Comme un aveugle qui découvre un joyau
Dans un monceau d’ordures,
Ainsi, par chance,
L’esprit d’éveil est né en moi.

C’est le sublime nectar
Pour détruire la mort souveraine,
L’inépuisable trésor
Pour éliminer la misère du monde,

Le suprême remède
Pour apaiser ses maladies
L’arbre sous lequel se reposent les migrants
Las d’errer sur les chemins du cycle;

C’est le pont universel qui mène
Les êtres hors des destinées mauvaises,
La lune spirituelle levée
Pour soulager les tourments des passions du monde,

Le grand soleil qui écarte des migrants
Les brumes de l’ignorance,
La quintessence du beurre
Produite par le barattement du lait du Dharma.

Il satisfait les invités
Qui parcourent les voies du cycle
Et souhaitent connaître la jouissance du bonheur,
Il les installe dans la joie suprême.

Aujourd’hui, en présence des Protecteurs,
Je convie le monde à la félicité de Ceux-ainsi-allés
Et aux plaisirs temporaires.
Que les dieux, les dieux jaloux et tous les autres se réjouissent!

(Shantideva)

 

 

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Le premier flocon dans la nuit des temps (Christian Hubin)

Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2016



 

Le premier flocon dans la nuit des temps, sa chute
frôlant l’absolu. Le plus loin est pour nous, pour
l’autre dans nous, pour le plus démuni en qui la
rocaille incurable espère.

(Christian Hubin)

 

 

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Un chien, pour le séduire (Albert Cohen)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2016



Un chien, pour le séduire,
je n’ai pas à me raser de près ni à être beau,
ni à faire le fort,
je n’ai qu’à être bon.

Il suffira que je tapote son petit crâne
et que je lui dise qu’il est un bon chien,
et moi aussi.

Alors, il remuera sa queue
et il m’aimera d’amour avec ses bons yeux,

m’aimera même si je suis laid et vieux et pauvre, repoussé par tous,
sans papiers d’identité et sans cravate de commandeur,
m’aimera même si je suis démuni des trente-deux petits bouts d’os de gueule,

m’aimera, ô merveille, même si je suis tendre et faible d’amour.

(Albert Cohen)

 

 

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