
Le vent de mai dénoue la robe de la fleur,
Le rossignol est tout joyeux de sa splendeur.
Reste donc un instant auprès de cette rose:
A peine née, elle a reperdu sa couleur.
(Omar Khayam)
Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2019
Le vent de mai dénoue la robe de la fleur,
Le rossignol est tout joyeux de sa splendeur.
Reste donc un instant auprès de cette rose:
A peine née, elle a reperdu sa couleur.
(Omar Khayam)
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Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2019
Illustration: Lauri Blank
La dormeuse
La tombée de la nuit semble être prise d’un sortilège.
Sur la toile, l’étoile du soir ne s’est pas couchée.
Ayant dénoué ses boucles ondulantes
Elle dort sa tête posée sur un bras.
Qui est-ce qui l’a aidée à s’endormir ainsi,
Interrompant son vigile sur la terre ?
Ayant ramené de nulle part des murmures de silence,
Les ayant versés dans ses oreilles pour toujours.
Une cascade sans fin au fond de l’image
Jaillit sans cesse en chansons silencieuses.
Pour toujours le bruissement silencieux de la forêt,
Pour toujours on sent la présence pudique,
Aussitôt qu’elle se réveille, confuse
Elle couvrira de sa robe ses seins.
***
Beauty asleep : still life
The evening twilight is bound by a spell.
On the canvas the evening star has not set.
Having undone her undulating locks
She sleeps resting her head on an arm.
Who is it who has helped her to fall asleep
In the midst of a permanent vigil on earth ?
Having culled from nowhere murmurs of silence
And has poured them for ever inside her ears.
An unending waterfall behind the image
Keeps on gushing in silent songs.
For ever the silent rustling of the forest,
For ever stands the bashful presence,
As soon as she wakes up, ashamed
She will cover her breast with her robe.
(Rabindranath Tagore)
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Posted by arbrealettres sur 6 novembre 2018
LE MOUVEMENT
Forge le contraire de ce monde
Où l’âme perd rumeurs
Où le temps nous tarit
L’homme périt de son propre venin
Mais s’élève dans la lueur qu’il esquisse
Enfante-toi
Enjambe-toi
Dénoue le mouvement
Attise cette parole
qui ne se détourne pas des hommes
mais s’ébauche vers eux.
(Andrée Chedid)
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018
L’entaille
Toujours trop purs et cette fièvre
tant de douceur qui nous dit bois
et quand la peur dénoue ses doigts
le verre éclate dans nos lèvres
ce sang sur le dos de la main
depuis longtemps sait le chemin :
de la caresse vient la gifle
l’entaille noire en haut du coeur.
(Jean Pérol)
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Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018
LYDIA
Lydia, sur tes roses joues,
Et sur ton col frais et plus blanc
Que le lait, coule étincelant
L’or fluide que tu dénoues.
Le jour qui luit est le meilleur :
Oublions l’éternelle tombe.
Laisse tes baisers de colombe
Chanter sur tes lèvres en fleur.
Un lys caché répand sans cesse
Une odeur divine en ton sein :
Les délices, comme un essaim,
Sortent de toi, jeune Déesse !
Je t’aime et meurs, ô mes amours !
Mon âme en baisers m’est ravie.
O Lydia, rends-moi la vie,
Que je puisse mourir toujours !
(Leconte de Lisle)
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Posted by arbrealettres sur 25 août 2018
Je ne vis qu’une fois mais c’est toujours ailleurs
Je vis de mille vies. Je meurs de mille morts
dénoue ce que j’ai noué déjoue ce qui me lie
sorte d’absent présent que vous nommez un homme.
(Claude Roy)
Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), absent, ailleurs, déjouer, dénouer, homme, mille, nommer, présent, vivre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 7 août 2018
Le soldat et les servantes
Dans l’escalier qui roule
à grilles vers l’étage
où boivent les capitaines
voici les filles de Nancy
apportant le riesling.
Par de beaux rubans à dénouer
liant au creux des reins
mousseline et dentelles
dorment sur leurs jupes gonflées
les tabliers blancs
Pour le soldat qui les regarde
elles ne sont pas fières
les filles de Nancy.
C’est avec l’un que l’une ira
lorsque places et porches
seront d’ombre
rêver la ville aux rois
– c’est avec l’un que l’une ira
– douce est ta vareuse de drap
mon soldat
– ton corps qui fuit de toutes ses soies
laisse courir mes doigts.
Les filles de Nancy
– c’est avec l’un que l’une ira
aiment trop les fantassins
et rêvent qu’on les embrasse
comme dans les films.
Le train en partance ne revient pas
et le quai luira sous les pas
sous les pas et sous la pluie
– c’est avec l’un que l’une ira –
jamais il ne reviendra
et ce n’est plus vers vous qu’il ira
filles de Nancy
mais vers d’autres villes.
Avez-vous toujours
votre vin gris et vos rires
pour le caporal de jour
filles de Nancy ?
Parfois dans la ville lorraine
– Chantons
tous les soldats se ressemblent
– avec mes sabots dondaine
je ne suis pas si vilaine…
– Non pas j’en sais qui se sanglent
d’un geste si las
qu’ils sont beaux comme des anges
des anges qui marchent au pas.
Quand le café sera mort
mort de nuit
elles iront danser
belles d’ennui
dans tout les bouges du sort
les filles de Nancy.
(Armand Lanoux)
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Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018
LA POÉSIE
Et ce fut à cet âge… La poésie
vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d’où
elle surgit, de l’hiver ou du fleuve.
Je ne sais ni comment ni quand,
non, ce n’étaient pas des voix, ce n’étaient pas
des mots, ni le silence
d’une rue elle me hélait,
des branches de la nuit,
soudain parmi les autres,
parmi des feux violents
ou dans le retour solitaire,
sans visage elle était 1à
et me touchait.
Je ne savais que dire, ma bouche
ne savait pas
nommer,
mes yeux étaient aveugles,
et quelque chose cognait dans mon âme,
fièvre ou ailes perdues,
je me formai seul peu à peu,
déchiffrant
cette brûlure,
et j’écrivis la première ligne confuse,
confuse, sans corps, pure
ânerie,
pur savoir
de celui-là qui ne sait rien,
et je vis tout à coup
le ciel
égrené
et ouvert,
des planètes,
des plantations vibrantes,
l’ombre perforée,
criblée
de flèches, de feu et de fleurs,
la nuit qui roule et qui écrase, l’univers.
Et moi, infime créature,
grisé par le grand vide
constellé,
à l’instar, à l’image
du mystère,
je me sentis pure partie
de l’abîme,
je roulai avec les étoiles,
mon coeur se dénoua dans le vent.
(Pablo Neruda)
Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), abîme, aveuglé, âge, ânerie, écrire, égrené, étoile, brûlure, ciel, coeur, constellé, créature, déchiffrer, dénouer, feu, héler, hiver, mystère, plantation, poésie, silence, solitaire, surgir, toucher, vent, vibrante, vide, violent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2018
Illustration: Rolf Armstrong
SCÈNE
« Où étais-tu ?
— Chez la marchande de fleurs. J’ai acheté des iris très beaux. Les voici, je te les apporte.
— Pendant si longtemps tu as acheté quatre fleurs ?
— La marchande m’a retenue.
— Tu as les joues pâles et les yeux brillants.
— C’est la fatigue de la route.
— Tes cheveux sont mouillés et mêlés.
— C’est la chaleur et c’est le vent qui m’ont toute décoiffée.
— On a dénoué ta ceinture. J’avais fait le noeud moi-même, plus lâche que celui-ci.
— Si lâche qu’elle s’est défaite; un esclave qui passait me l’a renouée.
— Il y a une trace à ta robe.
— C’est l’eau des fleurs qui est tombée.
— Mnasidika, ma petite âme, tes iris sont les plus beaux qu’il y ait dans tout Mytilène.
—Je le sais bien, je le sais bien. »
(Pierre Louÿs)
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