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Poésie

Posts Tagged ‘dénué’

Les eaux montent (Lu Ji)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Les eaux montent

Mon service prend fin et je descends les marches du palais
Repos du soir — je gagne enfin mes appartements
L’éclair hurlant éclate dans la nuit pleine
Les flèches de lumière vive rayent les ténèbres
De noirs nuages harcèlent les tours vermillonnes
Et le vent frappe le linteau des fenêtres.
L’eau s’écoule bouillonnante par les gouttières du toit
Des flaques jaunes noient les degrés aveugles des terrasses
Les cieux dénués s’engrènent impassibles sans se déchirer
De larges voies d’eau rejoignent abondantes un canal englouti
À Liang et Ying, les cultures meurent sous les flots du ciel
Des paysans vagabonds passent devant les bras furieux du fleuve
Les eaux montent inlassables et changent nos vies en ruine marine.

(Lu Ji)

(261-303)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Dénué (Michel Leiris)

Posted by arbrealettres sur 4 mars 2020



Dès le départ, nous savions bien
qu’un astre incertain nous guidait.
Mais eût-on dit qu’en se volatilisant
une aussi frêle statue créerait un pareil vide
où mon univers est maintenant tout près de se perdre en poussière ?

(Michel Leiris)

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Je ne sais pas (Marie Noël)

Posted by arbrealettres sur 6 septembre 2018



Marie Noël
    
Je ne sais pas si vous avez jamais compris
combien j’aime être pauvre, faible, chétive…

Ce n’est pas que je ne goûte comme tout le monde
ce qui est grand, beau, riche et fort, mais pour moi-même,

plus je me sens petite, dénuée de biens, d’habileté et de sagesse,
moins je possède, moins je suis, moins je pèse,
mieux j’ai accès dans le domaine des Anges et des Ailes.

(Marie Noël)

 

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Mais toi tu es vraiment le pauvre, le dénué de tout (Rainer Maria Rilke)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2018



 

Jean Delville 0070

Mais toi tu es vraiment le pauvre, le dénué de tout
tu es le mendiant qui se cache la face;
tu es la grande lumière de la pauvreté
auprès de qui l’or semble terne.
Tu es en exil, tu n’as pas de patrie
aucune place ici-bas n’est la tienne.
Ta taille nous écrase, tu es trop grand pour nous.
Tu hurles dans le vent,
tu es comme une harpe que briserait
toute main qui touche ses cordes.

(Rainer Maria Rilke)

Illustration: Jean Delville

 

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La voix intérieure (Herbert Zbigniew)

Posted by arbrealettres sur 2 août 2018




    
La voix intérieure

ma voix intérieure
ne conseille rien
n’interdit rien

elle ne dit ni oui
ni non

elle est peu audible
presque inarticulée

même en se penchant très profond
on n’entend que des syllabes
dénuées de sens

j’essaie de ne pas l’étouffer
j’ai des égards pour elle

je feins de la tenir pour égale
de la prendre au sérieux

parfois même
j’essaie de lui parler
—tu sais hier j’ai refusé
je n’ai jamais fait cela
je ne vais pas commencer

—glou — glou
– alors tu crois
que j’ai bien fait

– gua – guo – gui

c’est bien qu on soit d’accord

– ma – a

– repose-toi maintenant
nous reparlerons demain

elle ne me sert à rien
je pourrais l’oublier

je n’ai pas d’espoir
un peu de peine
quand elle repose
enveloppée de pitié
respire avec effort
ouvre la bouche
tente de soulever
sa tête sans force

(Herbert Zbigniew)

 

Recueil: Corde de lumières oeuvres poétiques complètes
Traduction: Brigitte Gautier
Editions: LE BRUIT DU TEMPS

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DÉNUÉ (Michel Leiris)

Posted by arbrealettres sur 10 juillet 2018




    
DÉNUÉ

Dès le départ, nous savions bien
qu’un astre incertain nous guidait.
Mais eût-on dit qu’en se volatilisant
une aussi frêle statue créerait un pareil vide
où mon univers est maintenant tout près de se perdre en poussière?

(Michel Leiris)

 

Recueil: Haut Mal suivi de Autres lancers
Traduction:
Editions: Gallimard

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La vie peut paraître dénuée de sens (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 26 juin 2018



Illustration: Max Ernst

    
la vie peut paraître dénuée de sens, inutile,…, le vide entre en nous,….
il se forme dans le monde une multitude occulte et silencieuse,
sous cet angle l’important, c’est plutôt la qualité du silence auquel la poésie vient répondre

(Roberto Juarroz)

 

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SOUS UNE VILLE (Inger Christensen)

Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2018



Illustration: Marina Dieul
    
SOUS UNE VILLE

Sous une ville
le grand parcours
qui n’est pas le nôtre

Sous une pierre
les racines blanches
qui nous portent

A regarder l’herbe
je vois l’incertain

Une mort dénuée de sens
Une vie dénuée de sens

Dans l’herbe, des enfants, des oiseaux

(Inger Christensen)

 

Recueil: HERBE
Traduction: Janine et Carl Poulsen
Editions: Atelier La Feugraie

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« L’amour est toute la vie », (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 7 janvier 2018



 

Illustration: Gilbert Garcin
    
« L’amour est toute la vie »,
il est vain de prétendre
qu’il y a d’autres équilibres.

Le dénué d’amour
trace partout des cercles
dont le centre n’est pas.

(Andrée Chedid)

Recueil: Au coeur du Coeur
Traduction:
Editions: Poche

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La moitié de ce que je dis (Khalil Gibran)

Posted by arbrealettres sur 29 juillet 2017



Illustration: Yolande Naufal
    
La moitié de ce que je dis
est dénué de sens,
mais je le dis
afin que l’autre moitié
puisse t’atteindre.

(Khalil Gibran)

 

Recueil: Le sable et l’écume

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