Posts Tagged ‘dénuement’
Posted by arbrealettres sur 28 février 2023

Il n’est pas rare que je me plonge dans un livre de haïkus
quand je traverse des événements rudes et âpres :
décès d’un proche, maladie, creux de la vague…
Se frotter à la beauté abrupte et sans apprêt du haïku
aide à affronter les épreuves de la vie,
ces moments où la réalité semble se dérober sous nos pas.
Dans ces instants-là,
tous les ornements de la littérature tape-à-l’oeil
sonnent creux et faux.
On a soif d’authenticité, de dénuement,
de simplicité radicale.
Ce n’est pas par de mièvres flonflons
que l’on soigne le vague à l’âme ou la mélancolie,
mais par le silence sec des déserts
et l’eau glacée des torrents.
(Thierry Cazals)
Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Thierry Cazals), abrupt, affronter, aider, apprêt, authenticité, âme, âpre, épreuve, évènement, beauté, creux, décès, dénuement, désert, eau, faux, flonflon, glace, haïku, instant, littérature, livre, maladie, mélancolie, mièvre, moment, ornement, pas, plonger, proche, radical, rare, réalité, rude, se dérober, se frotter, sembler, silence, simplicité, soif, soigner, sonner, tape-à-l'oeil, torrent, traverser, vague, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2021

Quand je ferme les yeux, je crois voir des étoiles
Comme si, dans mon crâne, était un univers,
Ressemblant à celui qui nous est découvert
Quand la nuit chaque soir en déchire les voiles.
A qui notre intellect a-t-il servi de toile
Pour que, dans la pensée, se fasse le transfert ?
Irréel et réel vont souvent de concert,
Nous sommes imprégnés des deux jusqu’à la moelle ;
Tous deux sont bien présents, prompts à nous égarer
Si bien que nous avons du mal à séparer
Quelquefois ce qui est de ce qu’on imagine.
Le monde n’est perçu qu’à travers l’instrument :
Télescope géant ou lunette marine,
Avons-nous bien idée de notre dénuement ?
(Louis Delorme)
Illustration: Josephine Wall
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Posted in poésie | Tagué: (Louis Delorme), égarer, étoile, crâne, découvrir, dénuement, fermer, géant, idée, imaginer, instrument, irréel, marine, moelle, présent, ressembler, télescope, univers, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2021
MELANCOLIE DES AGRESTES COUCHANTS
Ce n’est pas la noirceur de l’étang
Ce n’est pas l’immobilité
De ces grands arbres nus et sereins
Ce n’est pas l’air
Dans le soir calme poursuivant
Des ondes qui lentement rêvent
Ce n’est pas la première étoile
Pâle qu’on voit à peine
A l’horizon
Ce n’est pas l’ombre qui hésite
Entre les chiens les loups du crépuscule
C’est le silence étonné qui se fait
C’est l’heure c’est son dénuement
Devant l’obscurité énorme qui s’annonce
(Robert Momeux)
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Momeux), agreste, arbre, énorme, étang, étoile, étonné, crépuscule, dénuement, hésiter, horizon, immobilité, mélancolie, noirceur, nu, obscurité, ombre, serein, silence | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021

LE ROSSIGNOL
A Georges Artigues.
Dans le secret de cet arbre tout nu
— Mais il n’est rien qu’au silence on ne vole
Puisqu’en lui-même un dieu s’est entendu.
Pluie ou soleil, vertige ou dénuement,
Si je me tais, rien en moi ne dément
L’aveu confus qui cherche sa parole
Je fais mon nid dans ces branches obscures,
Soeurs d’un espace où j’éclate à foison :
Plutôt mourir dans ma verte prison
Que de changer d’amour et de blessures!
Avril en fleurs, le chant des créatures
Brûle au zénith de cette pâmoison;
Je suis ce chant, ce ciel, cet horizon,
La nuit du monde avec ses aventures.
(Louis Emié)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Louis Emié), amour, arbre, aventure, à foison, blessure, brûler, chant, démentir, dénuement, Dieu, espace, fleur, mourir, nid, pâmoison, pluie, prison, rossignol, se taire, secret, silence, soleil, vertige, voler | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020

Anachorète
Hier j’ai regardé ses rides une à une
J’ai dévisagé les sillons de son âme
Pour dérouler le fil des ans
Qui ont tissé tant d’histoires sur sa peau.
Hier je me suis approchée de sa demeure
Frêle et éphémère
Gardant les traces de sa vie nomade
Terre meuble, qui se déplace avec ses pas.
Hier je me suis approchée de son oasis
Son dromadaire m’accueille larmoyant
Face à la dune, l’unique dune
Il veille sur les rides de l’ermite.
Il enfile ses poèmes un à un pour conter le désert
Il dit que les poèmes ne lui appartiennent pas
Les vents lui ont offert les vers
Et les tempêtes la mémoire pour les garder.
Maintenant c’est l’heure du thé
Le bois sec brûle
C’est le moment
De se souvenir du sens des vents
Les plus belles histoires
Sont celles où les êtres s’aiment dans le dénuement
Et les plus cruelles
Sont celles où les êtres se font la guerre dans l’opulence.
Hier j’ai regardé ses rides une à une
J’ai dévisagé les sillons de son âme
Pour dérouler le fil des ans
Qui ont tissé tant d’histoires sur sa peau.
(Habiba Djahnine)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Habiba Djahnine), accueillir, an, anachorète, appartenir, âme, éphémère, être, bois, brûler, conter, cruel, dénuement, dérouler, désert, dévisager, demeure, dromadaire, dune, enfiler, ermite, face, fil, frêle, garder, guerre, heure, histoire, jier, larmoyer, maintenant, mémoire, meuble, moment, nomade, oasis, offrir, opulence, peau, poème, regarder, ride, s'aimer, s'approcher, se déplacer, se souvenir, sec, sens, sillo, sillon, tempête, terre, thé, tisser, trace, unique, veiller, vent, vers, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020

Les Déchues (Extrait)
Que l’Imam prie
Que le prêtre jeûne
Et que l’athée dorme
Quelle importance
Chacun voit son Dieu dans le ciel
Il lui parle en silence
Il lui crie ses souffrances
Gardez vos croyances dans vos âmes
Et aimez-vous pardon
Dans les tombes, vous êtes tous poussière
Et puis quoi?
Kadjatou Xialong Yung
Je déjeune en mafé
Je dîne en sushi
Les yeux émincés
Le nez gros
Une pincée de sel dans mon identité
Quelle chance!
Il paraît que Paris c’est la crise
Et que la France est faillite
Haa, reprenons nos valises
Il paraît que là-bas c’est le paradis
L’hiver fait six mois, quelle importance
Ici les cinquante degrés durent une éternité
Il paraît qu’il y a assurance maladie là-bas
Haa Ébola et sida on s’en fout
Ici l’hôpital c’est la morgue
Et la morgue un reposoir
J’ai vu mon frère offrir sa femme
Pour payer la traversée
J’ai vu ma soeur s’ouvrir à l’inconnu
J’ai vu le viol consenti
Pour fuir le dénuement
La voix libératrice
S’est tue
Depuis, je maudis
Le langage du silence
(Adelle Barry)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Adelle Barry), aimer, assurance, athée, âme, émincé, éternité, chacun, chance, ciel, consenti, crier, crise, croyance, déchu, déjeuner, dénuement, dîner, Dieu, dormir, durer, faillite, femme, France, frère, fuir, garder, gros, hôpital, hiver, identité, imam, importance, inconnu, jeûner, langage, libérateur, maudire, mois, morgue, nez, offrir, pardon, Paris, parler, payer, pincée, poussière, prêtre, prier, reposoir, reprendre, s'ouvrir, se taire, sel, silence, soeur, souffrance, sushi, tombe, traversée, valise, viol, voir, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020

La vraie vie
ne s’explique pas autrement
que par la piqûre de l’abeille
le dénuement le tas de fagots.
(Paol Keineg)
Illustration: André Jolly
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Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2019
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Pressentiment de la rose
(Extraits)
À Paul Eluard
Une rose des sables
à côté d’un poète.
Il la prend dans ses mains,
la tient dans son désert
chaque jour imaginé.
Chambre couleur d’azur
porté par les arbres
les pétales de sable
ouvraient
un temps inhabité.
À travers cet espace
ce fut avec la rose
le pressentiment d’un poème
en plein cœur.
Par sa voix je regagne mon enfance
nageuse aux rubans d’algues.
Attendre est un naufrage
nous aimions les grandes vagues
et l’île inabordable
prêtée au sommeil des oiseaux
Les pouvoirs du songe
s’apprendront dans un baiser.
Il ne croit pas à l’immobile
son sommeil est plein de roseaux
qui cachent les dormeuses pâles
près de l’eau près du bonheur.
C’est pour toujours la forêt l’océan
C’est pour toujours le coeur perdu.
La fleur et le chien lui obéissent
Il croit à la peur
Il sait pleurer quand tout est fini.
Il aime l’enfant chéri des sources
Chantant l’heure de la surprise et des étoiles,
Le dénuement l’oubli des fables
La chair des légendes et des rivières.
(Yanette Delétang-Tardif)
Recueil: Bris de vers Les émeutiers du XXè siècle
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Yanette Delétang-Tardif), algue, arbre, azur, à travers, étoile, île, baiser, bonheur, cacher, chair, chambre, chanter, chien, coeur, couleur, croire, dénuement, désert, dormeur, eau, enfance, espace, fable, finir, fleur, forêt, imaginer, immobile, inabordable, inhabité, légende, main, nageur, obéir, océan, oiseau, oubli, ouvrir, pâle, pétale, perdu, pleurer, poète, porter, pouvoir, prêter, prendre, pressentiment, regagner, rivière, rose, rose des sables, roseau, ruban, s'apprendre, sable, sommeil, songe, surprise, temps, tenir, toujours, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2019

Illustration: ArbreaPhotos
LE DON DE JOIE
Qui trouve au bord du dénuement
sur les remparts de sa faim
une larme discrète
l’amère saveur du chaos
qui du fond de sa solitude
tire un visage attentif
une fontaine coutumière
et parle sans souci de ses propres embûches
celui-là sait que Dieu s’installe dans le corps
pour une éternité première
et rien ne peut plus le distraire
de cette voix qui s’est tue
au centre de l’épi.
(Jean Sénac)
Recueil: Oeuvres poétiques
Traduction:
Editions: Actes Sud
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Posted by arbrealettres sur 25 octobre 2018

Illustration
Privilégie le manque absolu
qui te permet d’intérioriser, dans le dénuement,
les forces dont tu es la résultante.
(Pierre Oster)
Recueil: Paysage du Tout
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in méditations | Tagué: (Pierre Oster), absolu, dénuement, force, intérioriser, manque, permettre, privilégier, résultante | Leave a Comment »