Quand vous riez, Madame, à gorge déployée
Entre amygdales et luette, est-ce l’endroit?
Sinon dans un corsage où vos seins à l’étroit
Tressautent sous la chemisette entrebâillée…
(Max Olivier Bizeau)
Traduction:
Editions: La Simarre
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2019
Quand vous riez, Madame, à gorge déployée
Entre amygdales et luette, est-ce l’endroit?
Sinon dans un corsage où vos seins à l’étroit
Tressautent sous la chemisette entrebâillée…
(Max Olivier Bizeau)
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Posted by arbrealettres sur 8 novembre 2019
Illustration: Henri Rousseau
La nuit aux senteurs d’animal aux aguets
– tantôt proie tantôt chasseresse –
la nuit subtilise nos corps
pour mieux illuminer nos rêves.
La nuit au front de taureau,
aux mille banderilles scintillantes,
déploie sa cape aveugle devant nos yeux
pour mieux y planter la dague
des sommeils sans retours.
Dans mon rêve,
à la fois rêveuse et rêvée,
contenu et contenant,
je me transporte toute entière
dans un paysage sans ombre ni soleil.
(Marie-Anne Bruch)
Recueil: Les Cahiers du Sens
Traduction:
Editions: Le Nouvel Athanor
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Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2019
Demain
En vain, le jour adverse évoque ceux qui tombent
Et dont la chute, au loin, dans l’âme nous répond :
En vain, le fleuve nu prépare sous ses ponts
Un départ, sans adieux, d’irrésistibles tombes ;
En vain, pour dévoyer mon effort qui succombe,
La noire Faim suspend de périlleux balcons
Sur les galets battus de rêves inféconds ;
En vain, l’amer chagrin réprimé vire en trombe ;
Demain paraît ! Demain ! jour où, sur plus d’un front,
Tournants et lumineux, mes pas s’affermiront,
Où d’un geste, arrachant des trompettes à l’ombre
Pour déployer mes cris jusqu’au suprême azur,
Comme une horde dense au milieu des décombres,
Je pousserai mes vers sur le monde futur.
(Léon Deubel)
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Posted by arbrealettres sur 16 mai 2019
Tu es de ceux qui montent sur les bateaux
et déploient d’immenses voiles
La marine en bois — tu te soûles de mots —
et quand à l’horizon la pointe du mât s’efface
tu es encore sur le quai à la contempler
Trouble trouble
l’aventure assise
et les camelots de ton effort endormis
et toute une grisaille dans ton cerveau
qui s’effrite
Et des voiles claires que tu aimes
et qui ne te recommencent pas
(Guy Lévis Mano)
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Posted by arbrealettres sur 4 avril 2019
Ô de quelle façon, avec quel gémissement
nous nous sommes caressés, épaules et paupières.
Et la nuit se terrait dans les chambres,
comme un animal blessé que nous aurions transpercé de douleur.
Étais-tu élue entre toutes pour moi,
n’était-ce pas assez d’être la soeur ?
Ton être était pour moi comme une vallée délicieuse,
et maintenant, à la proue du ciel il
s’incline en une apparition inépuisable
et il étend son empire. Où aller ?
Hélas dans l’attitude de la déploration
tu te penches vers moi, toi qui ne consoles pas.
Lorsque ton visage me fait ainsi me consumer,
comme une larme celui qui pleure,
que je multiplie mon front, ma bouche
autour des traits que je connais pour tiens,
il me semble, par-dessus ces ressemblances
qui nous séparent parce qu’elles sont doubles,
déployer une pure identité.
***
O wie haben wir, mit welchem Wimmern,
Augenlid und Schulter uns geherzt.
Und die Nacht verkroch sich in den Zimmern
wie ein wundes Tier, von uns durchschmerzt.
Wardst du mir aus alien auserlesen,
war es an der Schwester nicht genug?
Lieblich wie ein Tal war mir dein Wesen,
und nun beugt es auch vom Himmelsbug
sich in unerschöpflicher Erscheinung
und bemächtigt sich. Wo soll ich hin?
Ach mit der Gebärde der Beweinung
neigst du dich zu mir, Untrösterin.
Wenn ich so an deinem Antlitz zehre
wie die Träne an dem Weinenden,
meine Stirne, meinen Mund vermehre
um die Züge, die ich an dir kenn,
mein ich über jene Ähnlichkeiten
die uns trennen, weil sie doppelt sind
eine reine Gleichung auszubreiten.
(Rainer Maria Rilke)
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Posted by arbrealettres sur 24 mars 2019
LE FAUX ET LE VRAI VERT
Tu ne m’attends plus avec le coeur vil
de l’horloge. Qu’importe si tu ouvres
ou fixes la désolation : il reste les heures épineuses,
dénudées, avec les feuilles qui soudain
cognent contre les vitres de ta
fenêtre, haute sur deux allées de nuages.
Il me reste la lenteur d’un sourire,
le ciel sombre d’une robe, un velours
couleur rouille enroulé sur tes cheveux
et déployé sur tes épaules et ton visage
noyé dans une eau à peine mouvante.
Coups de feuilles d’un jaune rugueux,
oiseaux de suie. D’autres feuilles
craquèlent les branches et déjà s’élancent,
enchevêtrées : le faux et le vrai vert
de l’avril, ce rictus moqueur
à la sûre fleuraison. Mais tu ne fleuris plus
tu n’ajoutes plus les jours ni les songes qui s’élèvent
de notre au-delà, tu n’as plus tes yeux
d’enfant, tu n’as plus tes mains tendres
pour chercher mon visage qui me fuit ?
Reste la pudeur d’écrire des vers
de journal ou de pousser un cri dans le vide
ou dans ce coeur incroyable encore
en butte avec son temps exhaussé.
(Salvatore Quasimodo)
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Posted by arbrealettres sur 16 février 2019
L’arc-en-ciel
De sa cage de nuages et de pluie
Un bel oiseau s’est évadé
pour se poser sur les doigts du soleil
Bleu indigo violet
Vert jaune orangé rouge
Plus un enfant ne bouge
Le bel oiseau a déployé
Ses plumes sur le ciel
(Robert Besse)
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Posted by arbrealettres sur 27 octobre 2018
LES TRIANGLES
Trois triangles d’oiseaux ont traversé
le ciel sur l’énorme océan
allongé dans l’hiver comme une bête verte.
Tout n’est qu’inertie de mort, le silence,
le déploiement gris, la lourde clarté
de l’espace, la terre intermittente.
Au-dessus de tout est passé
un vol
et puis un autre vol
d’oiseaux noirs, de corps hivernaux,
triangles tremblants dont les ailes
battant à peine
transportent d’un endroit à l’autre
des côtes du Chili
le froid gris, les jours désolés.
Je suis ici tandis que le tremblotement
des oiseaux migrateurs glissant de ciel en ciel
me laisse plongé en moi et en ma matière
comme en un puits d’éternité
creusé par une spirale immobile.
Ils ont maintenant disparu :
plumes noirâtres de la mer,
métalliques oiseaux
de rocs et de falaises,
maintenant, à midi
me voici face au vide : c’est l’espace
de l’hiver déployé
et la mer a posé
sur son visage bleu
un masque d’amertume.
(Pablo Neruda)
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Posted by arbrealettres sur 5 août 2018
J’attends. Le vent gémit. Le soir vient. L’heure sonne.
Le coeur me bat comme un tambour. Rien ni personne.
J’attends, les yeux fermés pour ne pas voir le temps
Passer en déployant les ténèbres. J’attends.
Cédant au sommeil dont la quiétude tente,
J’ai passé cette nuit en un rêve d’attente.
Le jour est apparu baigné d’or pourpre et vif,
Comme hier, comme avant, mon coeur bat attentif.
Et je suis énervé d’attendre, sans comprendre,
Comme hier et demain, ce que je puis attendre.
J’interroge mon coeur, qui ne répond pas bien…
Ah ! Qu’il est douloureux d’attendre toujours — rien !
(Albert Lozeau)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Albert Lozeau), attendre, attente, attentif, énervé, battre, coeur, comprendre, déployer, demain, douloureux, gémir, hier, interroger, passer, personne, quiétude, répondre, rêve, rien, sommeil, sonner, ténèbres, temps, toujours, venir, vent | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 15 juin 2018
Illustration: William Blake
DRAGON
L’angoisse ne me quitte avec ses bouts dorés
Ses lignes ses terrasses
La peur de ce néant que j’ai toujours couché
Dans les cheveux des mortes fastes
un cauchemar géant déploie ses replis verts
Dans sa gueule le feu des pays sous les voiles
De l’amour — et l’inutile ardeur des bleus divers
Fume vers le ciel gouffre où le jour tue l’étoile
Ô midi! c’est ici dame que tu mourus
Digne mémoire et méditation des formes
Que je n’eus point sinon par nostalgies énormes.
(Pierre Jean Jouve)
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