Les dépouilles de cigales aussi
seraient-elles brûlées par la bombe A ?
Terre et ciel silencieux.
***
(Sueko Yoshida)
NAGASAKI
Traduction: Dominique Chipot & Makoto Kemmoku
Editions: Points
Posted by arbrealettres sur 2 février 2023
Les dépouilles de cigales aussi
seraient-elles brûlées par la bombe A ?
Terre et ciel silencieux.
***
(Sueko Yoshida)
NAGASAKI
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Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2023
Illustration
Des branches dépouillées
cherchent dans le ciel
quelque chose à toucher.
***
(Nobuko Katsura)
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Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022
Saisons brouillées
Quand naissent les fleurs au chant des oiseaux
Ton étrange voix gravement résonne,
Et comme aux échos des forêts d’automne
Un pressentiment court jusqu’en mes os.
Quand l’or des moissons mûrit sous la flamme,
Ton lointain sourire à peine tracé
Me pénètre ainsi qu’un brouillard glacé.
L’hiver boréal envahit mon âme.
Quand saignent au soir les bois dépouillés,
L’odeur de ta main laisse dans la mienne
L’odeur des printemps d’une étoile ancienne,
Et je sombre au fond d’espoirs oubliés.
Es-tu donc un monde au rebours du nôtre
Changeant et mortel, où je vis aussi ?
Soumis à lui seul, insensible ici,
Si je meurs dans l’un, survivrai-je en l’autre ?
Je regarderai dans tes yeux ouverts
Quand viendront le froid, la neige et la pluie.
La perdrai-je encor, mon âme éblouie,
Dans tes yeux brûlants comme les déserts ?
(Léon Dierx)
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Posted by arbrealettres sur 26 mai 2022
Les orties, la fumée,
Les épines fleuries,
La cendre, l’herbe
dans tant d’absence éparse,
une dépouille humaine,
une rencontre nue,
un écho de plaisir,
une fleur animale,
deux yeux perdus,
un été familier,
une mesure d’ombre,
un soleil limité.
Boire très calme
la foudre inattendue ;
la tige découverte après l’étang de pierre,
et revenir encore à l’incendie parfait,
rêveur sous la paille,
et vénérer la paille où l’incendie se fait,
tenter contre la mort ce simple appareillage
Où ne pendent aux mâts que des voiles de flammes
Quelqu’un au bord du vertige,
une doublure agile,
un miroir de blessures.
(Alain Borne)
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Posted by arbrealettres sur 12 avril 2021
Bruits
Abruti par les bruits
Affamé de silence
Assoiffé d’espace
Je veux me nourrir
D’un souffle d’air
D’un murmure fugitif
Revoir sous mes pieds
Cet ancien sol nu
Dépouillé de goudron
Pour retrouver
La fantaisie des chemins.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 19 avril 2020
Au plus juste
Au plus fort
Dépouillé
Là où la douleur s’ouvre
A l’innocence
Tandis que nous quittent les parfums
Floconne l’écriture
Sous les paupières
Alors s’éveiller
De soi inconnu
Compact de solitude?
(Jamel Eddine Bencheikh)
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Posted by arbrealettres sur 14 mars 2020
Autre effet de lune
Le caroubier dont la trame se profile
dépouillée, sur l’azur somnolent,
des voix, une broderie
de doigts argentés sur les seuils,
la plume qui s’englue, un piétinement
sur le môle qui s’efface,
et la felouque déjà replie son vol
sous les dépouilles de ses voiles basses.
***
Altro effetto di Luna
La trama del carrubo che si profila
nuda contro l’azzurro sonnolento,
il suono delle voci, la trafila
delle dita d’argento sulle soglie,
la piuma che s’invischia, un trepestio
sul molo che si scioglie
e la feluca già ripiega il volo
con le vele dimesse come spoglie.
(Eugenio Montale)
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Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2020
Illustration: Vincent Van Gogh
ENFANTS MORTS
(extrait)
La mort c’est la dépouille un soir d’automne
D’un enfant de sept jours
Dans sa caisse clouée, longue de dix-huit pouces,
Portée dévotement par sa grand-mère
À travers champs jusqu’au paisible cimetière
Où la pluie fait tinter sur les tombes
Son cantique du coeur.
D’un enfant de sept jours la mort est la dépouille
Poussée dans la terre humide et glacée ;
L’aïeule rentre à la maison, et l’on attendait son retour
Avec le pain noir odorant, le bol brûlant de chicorée :
Telle est la mort.
(Melech Ravitch)
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Posted by arbrealettres sur 1 août 2019
FUITE
ma vie a commencé dans un placard
sous les dépouilles et la poussière
je suçais des morceaux de sucre volés
dehors la lune à petits pas arpentait le toit
ponctuant le début de mon surcroit de vie
replié dans la fragilité de mon aventure
la curiosité me poussa dans l’escalier
mais je butai sur la douzième marche
et les portes ouvrirent des yeux muets
d’effarement devant ma nudité
pendant que je courais sous le ciel indifférent
les mains serrées sur un paquet de peur
une étoile jaune tomba du ciel
et frappa ma poitrine
c’est alors qu’ils m’attrapèrent
et m’enfermèrent dans une boîte
qu’ils trainèrent partout sur la terre
pour figurer ma honte
autour ils se battaient à coup de pierres
et faisaient des étoiles un énorme brasier
tous les jours ils venaient me toucher
mettre leurs doigts dans ma bouche
et me marquer de noir et ce bleu
mais par une fissure dans le mur
je vis un arbre en forme de feuille
et un matin un oiseau me vola dans la tête
je me mis à aimer si fort cet oiseau
que quand mon maître à l’oeil bleu
regarda le soleil et s’aveugla
j’ouvris la cage et cachai
mon coeur dans une plume jaune
***
ESCAPE
my life began in a closet
among empty skins and dusty hats
while sucking pieces of stolen sugar
outside the moon tiptoed across the roof
to denounce the beginning of my excessiveness
backtracked into the fragility of my adventure
curiosity drove me down the staircase
but I slipped on the twelfth step and fell
and all the doors opened dumb eyes
to stare impudently at my nakedness
as I ran beneath the indifferent sky
clutching a filthy package of fear in my hands
a yellow star fell from above and struck my breast
and all the eyes turned away in shame
then they grabbed me and locked me in a box
dragged me a hundred times over the earth
in metaphorical disgrace
while they threw stones at each other
and burned all the stars in a giant furnace
every day they came to touch me
put their fingers in my mouth
and paint me black and blue
but through a crack in the wall
I saw a tree the shape of a leaf
and one morning a bird flew into my head
I loved that bird so much
that while my blue-eyed master
looked at the sun and was blind
I opened the cage and hid my heart
in a yellow feather
(Raymond Federman)
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