Peut-être est-ce nous qui sommes partis.
Les déménageurs musclés mais titubant
Comme des ivrognes sous des poids
Déraisonnables, n’ont laissé
Ni mondes enchantés au fond des glaces,
Ni crédences que l’oeil avait polies,
Ni solide bon sens des chaises, des armoires.
Dans les planchers, l’ébranlement n’est plus.
Nous sommes, nous aussi, provisoires,
Ce lieu qui nous portait devenu d’un coup
Epreuve négative de ces êtres
Etranges que nous fûmes et de leur savoir.
Entre deux portes, nous attendons
Le coup de heurtoir de nos demains.
***
As if we too, we two, had gone.
Heavy removal men have been
Through, and, tipsy with staggering
Weights have departed, leaving no
Alternative worlds in mirrors, no
Tables our looks had polished, nor
Solid sense in chairs or beds,
Now that the shaking floorboards cease.
We are provisional, we two,
The world we constitued now
A negative of me and you,
Those who we were and what they knew.
We are between, neither-nor,
All our tomorrows at the door.
(Michael Edwards)
(NB: l’auteur est bilingue et il a traduit en français son poème puis reconstruit le poème anglais)
Est-ce ainsi que les hommes vivent
(adaptation de Léo Ferré)
Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c’est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j’ai cru trouver un pays.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits
Je n’avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m’endormais comme le bruit.
C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle
C’était de n’y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d’hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m’allonger près d’elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n’en est jamais revenu.
Il est d’autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t’en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Quel rapport avec la Poésie ?…
La Beauté, la Pureté, la Magie, la Fascination
des Mathématiques… (enfin pour moi en tout cas ;-))
A la fois création et découverte
Pas si technique que ça : N’ayez pas peur!!
Quand parfois un physicien ose se servir d’apparentes élucubrations de mathématicien parfois même tombées dans l’oubli
il arrive qu’il débouche sur de surprenantes découvertes ou explications du monde réel
Pourquoi donc ces mathématiques ont-elles trouvé un cohérence avec le Réel ??
Souvenirs du lycée.. 1+2+3+4+…n= n(n+1)/2 donc suite tendant vers l’infini quand « n » tend vers l’infini
et… si c’était « aussi » EGAL A -1/12 ??!!
Pas une blague et c’est même ce résultat qui a permis à un physicien de faire ces calculs sur sa théorie
(on ne rit pas) « L’Effet Casimir »
et … qui a ensuite été TOTALEMENT VALIDEE PAR L’EXPERIENCE
Pour ceux que ça rebute pas.. c’est VRAIMENT fascinant!
.. dans l’ordre croissant de difficulté
Déraisonnable don du Généreux, ô Femmes
maquillées pour nous d’arc-en-ciel
frêle miracle artificiel
dont l’envie me meurtrit jusqu’au seuil de l’infâme
Je viens à vous en affamé que le temps presse
voiler vos yeux de papillons
pour que fleurisse le sillon
du voyage éperdu vers l’ultime allégresse
Vainqueur enfin vaincu si vite délivré
des sortilèges du mystère
que l’aimée devient l’étrangère
tandis que brûle en moi mon sang renouvelé
Mais je renais tenté dès l’aube où s’illuminent
dans le soleil ces femmes-proies
et mes yeux tourmentés d’émois
confondent pour ma faim l’élue et la victime
Passantes de ma vie livrez au mendiant
ce pain fruité de ma hantise
sans demander une autre mise
que la splendeur d’un fugitif apaisement
Et toi câline épouse en mon tourment si sage
oublie ces semailles de feu
car au fol creuset de mes jeux
cent femmes surpeuplées ne tuent pas ton image.