Posts Tagged ‘déraper’
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023

Illustration: Andrzej Malinowski
Blottie dans son propre galbe,
le corps de la jeune fille rayonne
et la fille baisse les cils
pour mieux encore veiller.
La main cependant dérape légèrement
sur la peau lisse.
Même une tête pleine d’amour demeure légère
et il paraît qu’un baiser ne pèse guère plus
que la fleur qu’on fait tomber
quand les lèvres insistantes se précipitent
jusqu’aux endroits gardés jalousement
par le lion et par la colombe.
(Jaroslav Seifert)
Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud
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Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2023

BIENHEUREUSE IGNORANCE
De mon Printemps à mon Automne
Patinant sur l’avenir
Dérapant sur les sols
Me faufilant entre les marées
Communiquant avec l’azur
Je me targuais
D’être friande de vie
De glisser sur le temps
De parler
Aux moineaux et aux chênes
Maintenant
Amarrée
Assujettie
À mon hiver
Je ne m’intéresse
Qu’à la mort
Cette voisine
Face à Elle
Délivrée
Par l’Ignorance
Je demeure impassible
J’invente les paradis
Je vis je meurs et je revis.
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), amarrer, assujettir, automne, avenir, azur, bienheureux, chêne, communiquer, délivrer, déraper, demeurer, face, friand, glisser, hiver, ignorance, impassible, inventer, maintenant, marée, moineau, mort, mourir, paradis, parler, patiner, printemps, revivre, s'intéresser, se faufiler, se targuer, sol, temps, vie, vivre, voisin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2016
La chambre en désordre
Au virage périlleux de la cinquantaine
J’ai dérapé sur cet amour. Quelle douleur!
quel sensible et secret pétale me tourmente
et me provoque à la synthèse de la fleur
dont on ignore comme elle est faite: l’amour,
dans la quintessence du mot, l’amour muet
d’un naturel silence ne peut plus tenir
dans ce grand geste pour recueillir et aimer
le nuage que son ambiguïté dilue
en cet objet plus imprécis que le nuage
davantage défendu aussi, corps! corps, corps,
vérité si finale, soif variée,
et ce cheval en liberté parmi le lit,
qui de celui qui aime promène le coeur.
(Carlos Drummond de Andrade)
Illustration: Jean-Baptiste Valadie
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Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2016
![georges_perros [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/02/georges_perros-800x600.jpg?w=525&h=795)
Anecdotique je le suis
Merci de me le faire entendre
Mais si vous saviez comme amuse
le vers qui prend n’importe quoi
dans sa délirante salive
L’itinéraire qu’il me faut
c’est le sien Je suis, sans valise,
sa trace au fil de mon plaisir
et si ce que je pense y passe
tant pis tant mieux ce n’est rien que
pour me distraire un peu Si lasse
est parfois ma rame de cœur
que même la mer y renonce
Elle ne bat plus pour personne
pour moi moins encor et pourtant
le vers va toujours Je persiste
à ne le croire tout à fait
et le voilà qui recommence
Où irons-nous donc aujourd’hui ?
Mon vers est lièvre il est tortue
Furet ici escargot là
il court et dérape souvent
car la vie est peau de banane
et c’est elle qui cherche allant
au gré de sa buissonnerie
Ainsi marche-t-il sur les mines
et saute saute pauvre enfant.
(Georges Perros)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
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Posted by arbrealettres sur 21 mars 2016
Je t’apprendrai à jouer avec le feu
à te rompre le cou à te briser les reins
à marcher dans le vide sur une corde raide
à te casser les dents à suer eau et sang
à encaisser les coups sans plier le jarret
à griller les feux rouges de l’humaine bêtise
à déraper sur l’aile de l’utopie folle
à piler sur un mètre au passage de l’amour
(il est aveugle)
Il faudra bien t’apprendre
à cascader ta vie
puisque ta mère a eu l’imprudence divine
de te donner le jour.
(Jean-Claude Faucheux)
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Posted by arbrealettres sur 26 février 2016
LE VOYAGE
Dans la station de métro.
Le coude à coude entre les affiches
dans une lumière morte au regard égaré.
Le train arriva pour emmener
les visages et les porte-documents.
À la prochaine, l’obscurité. Nous étions assis
comme des statues dans ces voitures
qui dérapaient dans les cavernes.
Contraintes, rêveries, servitudes.
On vendait les nouvelles de la nuit
aux arrêts situés sous le niveau de la mer.
Les gens étaient en mouvement, chagrins et
taciturnes sous le cadran des horloges.
Le train transportait
les pardessus et les âmes.
Dans tous les sens, des regards
lors du voyage dans la montagne.
Et nul changement en vue.
Près de la surface pourtant, les bourdons
de la liberté s’étaient mis à vrombir.
Nous sortîmes de terre.
Une seule fois, le pays battit
des ailes avant de s’immobiliser
à nos pieds, vaste et verdoyant.
Les épis de blé arrivaient en vol
au-dessus des quais.
Terminus! J’étais allé
bien au-delà.
Combien étions-nous encore? Quatre,
cinq, à peine plus.
Et les maisons, les routes, les nuages,
les criques bleues et les montagnes
ouvrirent leurs fenêtres.
(Tomas Tranströmer)
Illustration
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