Posts Tagged ‘dériver’
Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2022

Illustration: Edvard Munch
RAISON PERDUE
Parler des mers sans bord
Ecume au nom d’abeille
Neige désemparée
Qui tournes dans l’oreille
M’apportez-vous le frai
Que je désire encore
Le vent me brûle tout
Les poumons le visage
Et les couleurs jetées
Largement sur la page
Larmes que je n’ai pas
La douceur de sécher
Pas même sous la main
Les perles qui dérivent
Pas même d’horizon
Le sang change de rive
Il n’est plus de ruisseau
Le long de ma maison
Mes lèvres trop longtemps
Ont couvé sous la cendre
Jusqu’à mon coeur les mots
Ne peuvent plus descendre
Et n’ayant plus d’amour
Je n’ai plus de raison.
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), abeille, amour, apporter, écume, bord, brûler, cendre, changer, coeur, couleur, couver, dériver, désirer, descendre, douceur, encore, frai, horizon, jeter, largement, larme, lèvres, long, longtemps, main, maison, mer, mot, nom, oreille, page, parler, perdre, perle, poumon, pouvoir, raison, rive, ruisseau, sang, sécher, tourner, vent, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022

Chanson pour la nommer
Elle est comme un puits de feuillage
Douce comme le flanc du vent
Affolée comme un feu flambant
Dérivante comme un nuage.
Elle est la sueur et la nage
Elle est le sable en plein midi
Une humide touffe de nuit
Prise entre la lune et minuit.
Elle est la belle et l’opportune
L’indolente, le foin de mai
Et parmi ses cheveux défaits
La pluie fine sur l’églantier.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), affoler, églantier, belle, chanson, cheveux, défaire, dériver, doux, feu, feuillage, fin, flamber, flanc, foin, humide, indolent, lune, mai, midi, minuit, nage, nommer, nuage, nuit, opportune, plein, pluie, prendre, puits, sable, sueur, touffe, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

Illustration: Marine Jeannard
Petit Prince
Il a grandi le petit Prince
Et la planète a dérivé
Du rêve bleu au cauchemar
Sans presque s’en apercevoir.
Aujourd’hui plus de réverbère
Mais Tchernobyl et soleil vert
Et le temps ne se prend plus guère
D’apprivoiser quelque renard…
Aux petits Princes de demain
Pourrons-nous léguer autre chose
Qu’une Terre en peau de chagrin
Et le souvenir d’une rose ?
(Anick Baulard)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Anick Baulard), apprivoiser, aujourd'hui, bleu, cauchemar, dériver, demain, guère, léguer, peau de chagrin, petit, planète, prince, rêve, renard, rose, s'apercevoir, se prendre, soleil, souvenir, Tchernobyl, temps, terre, vert | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 octobre 2022

Illustration: Jerzy Gluszek
Poétique
Pourquoi ne traînerait-elle pas
tout près du champ
Comme une oiselle
qui veut faire dériver le danger
pour si soudain s’envoler ?
Et pourquoi ne serait-elle pas
un bouquet de marguerites
jeté dans une brouette goudronnée ?
Ou de la neige qui fond
dans la main rose d’une enfant ?
Une hirondelle
qui laisse une éraillure sur le pignon
Une fleur
qui fait pousser un bloc de pierre
Deux lézardes qui se croisent
l’une l’autre dans la vitre ?
Poésie :
une candide démoniaque
Un agneau en flammes
au milieu d’une prairie
Un lévrier qui s’entortillait
dans un drap
Un miroir
devant lequel un héron est mort
Comme un parapluie accidenté par la tempête
Du sable éblouissant
comme un ventre de femme au milieu de l’océan
Une fleur-étoile blanche
dans la gueule d’un bouledogue
Une épine
qui fait une tête de lion putréfiée
Un plongeur
qui dans les profondeurs de la mer
ouvre un coffre avec une épingle
Une punaise
qui fixe un avion dans l’atmosphère
Un bateau de contrebande
qui saigne dans les flots
comme un animal blessé
Poésie :
Une corde à linge tendue
entre un phare et un cerisier
(Artur Lundkvist)
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Artur Lundkvist), accidenté, agneau, animal, atmosphère, avion, éblouir, épine, épingle, éraillure, étoile, bateau, blanc, blessé, bloc, bouledogue, bouquet, brouette, candide, cerisier, champ, coder, coffre, contrebande, danger, démoniaque, dériver, drap, enfant, femme, fixer, flamme, fleur, flot, fondre, goudron, gueule, héron, hirondelle, jeter, laisser, lévrier, lézarde, linge, lion, main, marguerite, mer, milieu, miroir, mort, neige, océan, oiselle, ouvrir, parapluie, phare, pierre, pignon, plongeur, poétique, pourquoi, pousser, prairie, profondeur, punaise, putréfié, rose, s'entortiller, s'envoler, sable, saigner, se croiser, soudain, tête, tempête, traîner, ventre, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 août 2022

Il y a des poèmes
qui n’ont jamais été écrits,
qui simplement traversent
l’esprit
comme écriture au ciel
d’une journée tranquille :
avec lenteur le premier mot
dérive vers l’ouest,
les dernières lettres fondent
sur la langue,
et ce qu’on laisse
c’est le bleu pur
de l’intuition, sans nuage
ni consolation.
***
There are poems
that are never written,
that simply move across
the mind
like skywriting
on a still day:
slowly the first word
drifts west,
the last letters dissolve
on the tongue,
and what is left
is the pure blue
of insight, without cloud
or comfort.
(Linda Pastan)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Linda Pastan), écrit, écriture, bleu, ciel, consolation, dériver, esprit, fondre, intuition, langue, mot, nuage, poème, tranquille | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022

TEMPETE
La mer frappe l’écueil
Sous un ciel tout en deuil
Des nuages dérivant
Sous le souffle du vent
La tempête qui déracine
L’arbre sur la côte agitée
Arrache cette fleur bleutée
Sur sa longue tige marine.
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), agitée, arbre, arracher, écueil, ciel, déraciner, dériver, deuil, fleur, frapper, marine, nuage, souffle, tempête, tige, vent | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2022

ÉLOGE DU LOINTAIN
Dans la source de tes yeux
vivent les nasses des pêcheurs de la mer délirante.
Dans la source de tes yeux la mer tient sa parole.
J’y jette,
coeur qui a séjourné chez des humains,
les vêtements que je portais et l’éclat d’un serment :
Plus noir au fond du noir, je suis plus nu.
Je ne suis, qu’une fois renégat, fidèle.
Je suis toi, quand je suis moi.
Dans la source de tes yeux
je dérive et rêve de pillage.
Une nasse a capturé dans ses mailles une nasse :
nous nous séparons enlacés.
Dans la source de tes yeux
un pendu étrangle la corde.
(Paul Celan)
Recueil: Choix de poèmes
Traduction: Jean-Pierre Lefebvre
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Paul Celan), éclat, éloge, étrangler, capturer, coeur, corde, délirer, dériver, enlacer, fidèle, fond, humain, jeter, lointain, maille, mer, nasse, noir, nu, parole, pêcheur, pendu, pillage, porter, renégat, séjourner, se séparer, serment, source, tenir, vêtement, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020

Quand j’ai faim tout me nourrit
racontait cette chanteuse
dont le nom m’est inconnu
Un visage la pluie l’aboiement
d’un chien moi aussi
quand j’ai grande faim
musardant par les rues populeuses
dérivant au gré de mon humeur
je m’emplis de tout ce qui s’offre
Des visages des regards un arbre un nuage
la lumière du jour le sourire d’un enfant
tout est absorbé tout me nourrit
(Charles Juliet)
Découvert chez la boucheaoreilles ici
Illustration: Claughton Pellew
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), aboiement, absorbé, chanteuse, dériver, enfant, faim, humeur, inconnu, lumière, musarder, nom, nourrir, nuage, pluie, raconter, regard, s'offrir, se nourrir, sourire, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020

tragique est la vie
pour moi que rien
ne délivre
du tourment d’exister
parle-moi
parle-moi
arrache
de ma gorge
ces mots
qui m’étouffent
extirpe
cette fatigue
qui stagne
dans les profondeurs
de mon sang
comme tant d’autres
je dérive au sein
d’une humanité
en détresse
(Charles Juliet)
Découvert chez la boucheaoreilles ici
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), arracher, étouffer, délivrer, dériver, détresse, exister, fatigue, gorge, humanité, parler, profondeur, rien, sang, tourment, tragique, vie | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2020

ELBE
J’ai dit
Je te tu
Tu dis
Tu me moi
Je te tutoie
Tu me tutoies
Je me tais et tu t’es tue
Je tue l’autre en toi
Comme en moi tu tuas l’un
Je me tue si tu te tues
En te tuant tu me tues
Tu n’es plus toi tu es moi
Qui ne suis plus rien que toi
Une et un sont un
Il fait nuit en plein soleil
Pour mieux noyer l’indivis
Pour nous noyer tous deux
Dans un vaste lit d’eau bleue
Midi profondément noir
Claire mort
Précipite l’heure ardente
Au sablier inférieur
Engouffre notre bonheur
Sous le démesuré drap
Du temps qui ondule et brille
Devant ce point où nous sommes
Nus et joints
Confondus
Et qui tout nûment est
Le fond étroit d’une barque
Dérivant devant la belle
Ile d’Elbe.
(André Pieyre de Mandiargues)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Pieyre de Mandiargues), ardente, île, barque, claire, dériver, drap, eau, Elbe, intérieur, joint, lit, midi, mort, noyer, nu, nuit, onduler, rien, sablier, se taire, soleil, temps, tuer, tutoyer | Leave a Comment »