Posts Tagged ‘désaltérer’
Posted by arbrealettres sur 3 septembre 2022
A l’école on répétait
le problème
de l’étoffe et de la citerne
et sur la route personne
hormis l’homme à blouse soutachée
se désaltérant aux fontaines
dans sa poche tintaient des sous
du même bronze que les couches
mais dans l’été la pianiste
entamait ce vieil air
innocentant le monde.
(Jean Follain)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), air, école, été, étoffe, bronze, ciel, citerne, couché, désaltérer, entamer, fontaine, innocence, innocenter, monde, pianiste, poche, problème, répéter, route, soutaché, tinter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 août 2022

Illustration: Frédéric Rébéna
L’eau vive
L’eau des fontaines de la pluie, la gentille eau, la fraîche aux joues,
l’eau qui a peur quand vient la nuit, l’eau qui tout bas chante tout doux,
l’eau qui murmure, l’eau qui dort, l’eau qui joue avec les anguilles,
avec Inès ou Léonor, avec les longs cheveux des filles,
l’eau qui paresse, l’eau qui bout, l’eau qui bouillonne méchamment,
l’eau qui désaltère les loups, l’eau d’Ophélie lit des amants,
l’eau file et fuit comme ma mort, comme le temps de notre amour,
ainsi qu’Inès ou Léonor, l’eau glisse et fuit comme le jour.
Serre les mains, ferme les doigts — et déjà l’eau file au moulin
comme la joie qui, près de toi, quand tu l’embrasses, est déjà loin.
(Claude Roy)
Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), amant, amour, anguille, bas, bouillir, chanter, cheveux, désaltérer, doigt, dormir, doux, eau, embrasser, fermer, filer, fille, fontaine, frais, fuir, gentil, glisser, joie, joue, jouer, jour, lit, loin, loup, main, méchant, mort, moulin, murmurer, nuit, paresser, peur, pluie, serrer, temps, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021

Les chevaux du temps
Quand les chevaux du temps s’arrêtent à ma porte
J’hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leurs soif.
Ils tournent vers ma face un œil reconnaissant
Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant
Qu’une nuit passagère envahit mes paupières
Et qu’il me faut soudain refaire en moi des forces
Pour qu’un jour où viendrait l’attelage assoiffé
Je puisse encore vivre et les désaltérer
(Jules Supervielle)
Illustration: Jennifer Morrison
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Supervielle), assoiffé, attelage, boire, cheval, décevant, désaltérer, emplir, encore, faiblesse, force, hésiter, las, nuit, passager, paupière, porte, reconnaissant, regarder, temps, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2021

LE ROCHER DE ROQUEBRUNE
Les monts de l’Estérel brodent de teintes roses
Un horizon bleuté, caressé par le vent
En ce jeune matin, les grands pins se reposent
Auprès du grand rocher, déposé là… Comment ?
Il est plus qu’une énigme, il est plus qu’un mystère
Immense, majestueux, et un rien insolent.
A ses pieds l’écureuil que l’Argens désaltère
Amuse le vieux pâtre, à demi somnolent.
Par de petits sentiers, des chemins de rocaille
Un accès est inscrit par l’empreinte du temps,
Là-haut vit un ermite, perdu dans la muraille
Mais son sourire moqueur évoque le printemps…
Un soleil sans éclat se couche avec paresse,
Frère Antoine vit ici, défiant tous les ans.
Debout sur le rocher, prie avec allégresse.
Dans la nuit, assoupie, loin de tout, il attend…
(Paulette Chouvel)
Illustration
***
Deux citations de Frère Antoine (qui lui ressemblent en le voyant sur cette photo!!):
« La spiritualité c’est tout prendre du bon coté ! »
« La violence est tristesse, la non violence est humour »
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Posted in poésie | Tagué: (Paulette Chouvel), allégresse, attendre, énigme, bleuté, caresser, défier, désaltérer, ermite, frère, horizon, insolent, majestueux, matin, moqueur, paresse, pâtre, perdu, prier, printemps, rocher, sourire, vent | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2021
Illustration : Pierre Faure
CHANSON DE L’ÉTRANGER
Je suis à la recherche
d’un homme que je ne connais pas,
qui jamais ne fut tant moi-même
que depuis que je le cherche.
A-t-il mes yeux, mes mains
et toutes ces pensées pareilles
aux épaves de ce temps ?
Saison des mille naufrages,
la mer cesse d’être la mer
devenue l’eau glacée des tombes.
Mais, plus loin, qui sait plus loin ?
Une fillette chante à reculons
et règne la nuit sur les arbres,
bergère au milieu des moutons.
Arrachez la soif au grain de sel
qu’aucune boisson ne désaltère.
Avec les pierres, un monde se ronge
d’être, comme moi, de nulle part.
(Edmond Jabès)
Recueil: Je est un autre Anthologie des plus beaux poèmes sur l’étranger en soi
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Edmond Jabès), arbre, arracher, à reculons, épave, bergère, boisson, cesser, chanson, chanter, chercher, connaître, désaltérer, devenir, eau, fillette, glacer, grain, homme, jamais, loin, main, mer, milieu, moi-même, monde, mouton, naufragé, nuit, nulle part, pareil, pensée, pierre, règner, recherche, saison, savoir, se ronger, sel, soif, temps, tombe, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020

Illustration: Herbert James Draper
Désir
Je te veux comme un ange déchu
ayant atteint son Ciel
et ayant bu à la source de cristal.
Je te veux ainsi qu’une fleur
qui a découvert la fontaine de Castalie
dans un désert d’Israël.
Je te veux semblable à un lac
qui aspire à son évasion,
à l’océan limpide
pour s’y unir avec moi.
J’aimerais pouvoir être le vent léger
sur tes lèvres
pour recevoir le baiser de ton eau
mais ta coupe est trop petite,
comment peut-elle me désaltérer ?
***
ΠΟΘΟΣ
Σε θέλω
σαν έκπτωτος άγγελος
που έφτασε στον Παράδεισο
κι ήπιε από πηγή καθάρια.
Σε θέλω
σαν λουλούδι
στην Ιουδαία έρημο
που βρήκε την Κασταλία Πηγή.
Σε θέλω
σαν λίμνη που αποζητά το αταξίδευτο
Ωκεανός να γίνει ν’ αποδράσει.
Σε θέλω
άνεμος γίνομαι στα χείλη σου
φιλί να με κεράσεις
μα είναι το λαγήνι σου μικρό
και πώς θα με χορτάσεις;
***

***
LONGING
I want you like a fallen angel
who reached his Heaven
and drank water from the crystal spring.
I want you like a flower
that discovered the Castalian Spring
in a Jewish desert.
I want you like a lake
that yearns for its escape
to the untraveled ocean
in which to merge.
I wish I could become
light wind upon your lips
to get the kiss of your water.
But your pitcher is too small
how can it quench me?
***

***

***

***
DESIDERANDO
Ti voglio come un angelo caduto
che ha raggiunto il suo paradiso
e bevuto acqua da una fonte di cristallo.
Ti voglio come un fiore
che ha scoperto la Fonte Castalia
in un deserto ebreo.
Ti voglio come un lago
che ha trovato la sua via di fuga
verso un oceano incontaminato
nel quale fondersi.
Vorrei poter diventare
un vento leggero sulle tue labbra
per essere baciato dalla tua acqua.
Ma la tua brocca è troppo piccola
– come potrai dissetarmi?
***
DESEJO
Desejo-te como um anjo caído
que alcançou o seu Céu
e bebeu a água do manancial cristalino.
Desejo-te como uma flor
que descubriu a fonte de Castália
num deserto judeu.
Desejo-te como um lago
anseia a sua fuga
ao oceano original,
para misturar-se com ele.
Quisera ser o vento suave
sobre os teus lábios
para receber de tua água o beijo
mas tua jarra é demasiado pequena
como poderia me refrescar?
***
DESEO
Te deseo como un ángel caído
que llegó a su Cielo
y bebió el agua del manantial cristalino.
Te deseo como una flor
que descubrió la fuente de Castalia
en un desierto judío.
Te deseo como un lago
que anhela su fuga
al océano prístino,
para mezclarse con él.
Quisiera ser el suave viento
sobre tus labios
para recibir de tu agua el beso
pero tu jarra es demasiado pequeña
¿cómo podría refrescarme?
***
DORINȚĂ
Te ador, ești îngerul căzut
și înălțat la ceruri,
bând apa cristalină.
Te ador ca floarea care află
izvorul de cleștar castilian
din al evreilor deșert.
Te ador ca lacul ce visează
să-și afle albia ce duce
spre-ntinsul ocean,
spre împreunare.
Aș vrea să fiu eu boare
ce buzele-ți alină
și apa ți-o sărută,
– dar nu-i prea mic potirul,
pentru a mă sătura?
***

***
VERLANGEN
Ich will dich als ein gefallener Engel
der seinen Himmel erreichte
und aus der kristallklaren Quelle Wasser trank
Ich will dich wie eine Blume.
die die Kastalische Quelle entdeckte
in einer jüdischen Wüste.
Ich will dich als einen See.
der sich sehnt nach seinem Auslauf
nach dem unberührten Ozean,
um sich mit ihm zu vereinigen.
Ich wünschte ich würde sanfter Wind
auf deinen Lippen
damit dein Wasser mich küsse,
aber dein Krug ist zu klein,
wie kann er mich laben?
***
VERLANGEN
Ik wil je als een gevallen engel
die zijn Hemel bereikte
en water dronk uit de kristalheldere bron.
Ik wil je als een bloem
die de Castalische bron ontdekte
in een joodse woestijn.
Ik wil je als een meer
dat hunkert naar zijn ontsnapping,
naar de ongerepte oceaan,
om er mij mee te vermengen.
Ik wou dat ik de lichte wind
op jouw lippen kon zijn
om van jouw water de kus te krijgen
maar jouw kruik is te klein,
hoe kan hij me laven?
(Chryssa Nikolakis)
Recueil: ITHACA 608
Traduction: Français Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache / Grec / Indi Jyotirmaya Thakur / Anglais Manolis Aligizakis – Stanley Barkan/ Népalais Keshab Sigdel / Arabe Hope Bouchareb / Chinois Zhou Dao Mo / Italien Luca Benassi / Portugais José Eduardo Degrazia / Espagnol Rafael Carcelén / Roumain Gabriela Căluțiu Sonnenberg / Hébreu Dorit Wiseman / Allemand Wolfgang Klinck / Néerlandais Germain Droogenbroodt /
Editions: POINT
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Posted in poésie | Tagué: (Chryssa Nikolakis), ange, aspirer, atteindre, évasion, baiser, boire, ciel, coupe, cristal, déchu, découvrir, désaltérer, désert, désir, eau, fleur, fontaine, lac, lèvres, léger, limpide, océan, petit, recevoir, s'unir, semblable, source, vent, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020

LYS
Gerbe de temps, cheveux de lune
Qu’une main de nuit importune
Aux linières de la rosée
Un rossignol chantait pour l’une
Ou l’autre de ses bien-aimées.
Le bruit blanc du vent dans les feuilles
L’horizon s’ouvrait comme un oeil
Et déjà de jeunes lumières
Aux souplesses de chèvrefeuille
Lavaient l’aube dans la rivière
Et les eaux pâles de la Lys
Charriant d’éteintes étoiles
De la nuque au tréfond des moelles
Mélangeaient l’aurore aux pétales
Des femmes de cygne et de lys.
Aube à la margelle des saules
Où se turent les rossignols
Redevenus d’autres oiseaux
je me désaltérais aux geôles
Charnelles de ton sable chaud.
Et quand les fenêtres bleuirent
Aux vannes d’azur du soleil
J’essayais en vain de traduire
La chair de femme qui soupire
De rossignol et de sommeil.
(Robert Goffin)
Illustration: Pascal Renoux
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Goffin), aurore, azur, bien-aimée, charnelle, chèvrefeuille, cygne, désaltérer, femme, fenêtre, feuille;horizon, gerbe, linière, lune, lys, main, oiseau, rosée, rossignol, saule, sommeil, soupirer, temps, vanne | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mai 2020
![Leonor Fini La-Serrure-1965-Leonor-Fini [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/leonor-fini-la-serrure-1965-leonor-fini-1280x768.jpg?w=785&h=1230)
DÉSALTÉRER
Ô toi corps fléché de questions
que cherches-tu que cherches-tu ?
qui peut prétendre dévoiler l’énigme
des temps et fins de l’univers?
Croyant avancer tu t’obstines
dans cette quête sans issue
ton pied s’enfonce dans les sables
vulnérable au dard des scorpions
Loin de la pollution des sources
tu brûles de boire de cette eau pure
qui irrigue l’arbre de vie
et avive la soif d’aimer
(Jean-Claude Xuereb)
Illustration: Leonor Fini
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Claude Xuereb), aimer, arbre, avancer, aviver, énigme, boire, chercher, corps, dard, désaltérer, dévoiler, eau, fin, irriguer, issue, quête, question, s'enfoncer, s'obstiner, sable, scorpion, soif, univers, vie, vulnérable | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2020

Illustration: ArbreaPhotos
Le réel quelquefois désaltère l’espérance.
C’est pourquoi contre toute attente,
l’espérance survit.
(René Char)
Recueil: La Parole en archipel
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (René Char), attente, désaltérer, espérance, quelquefois, réel, survivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 février 2020

Illustration: Tyszkiewicz Ryszard
L’EAU VIVE
L’eau des fontaines de la pluie,
la gentille eau, la fraîche aux joues,
l’eau qui a peur quand vient la nuit,
l’eau qui tout bas chante tout doux,
l’eau qui murmure, l’eau qui dort,
l’eau qui joue avec les anguilles,
avec Inès ou Léonor,
avec les longs cheveux des filles,
l’eau qui paresse, l’eau qui bout,
l’eau qui bouillonne méchamment,
l’eau qui désaltère les loups,
l’eau d’Ophélie lit des amants,
l’eau file et fuit comme ma mort,
comme le temps de notre amour,
ainsi qu’Inès ou Léonor,
l’eau glisse et fuit comme le jour.
Serre les mains, ferme les doigts
– et déjà l’eau file au moulin
comme la joie qui, près de toi,
quand tu l’embrasses, est déjà loin.
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), amant, amour, anguille, bouillir, bouillonner, chanter, cheveux, désaltérer, doigt, dormir, doux, eau, embrasser, fermer, filer, fille, fontaine, frais, fuir, gentil, glisser, joie, joue, jouer, lit, loin, loup, main, méchant, mort, moulin, murmurer, nuit, paresser, peur, pluie, serrer, temps, tout bas, vif | 1 Comment »