
Qui a désigné
La feuille verte du mûrier
Comme aliment du ver à soie ?
(Abbas Kiarostami)
Posted by arbrealettres sur 28 mars 2021
Qui a désigné
La feuille verte du mûrier
Comme aliment du ver à soie ?
(Abbas Kiarostami)
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Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2019
Poésie
Par-delà les mots
Elle sécrète la parole
En deçà du verbe
Elle questionne l’univers
Au-delà des murailles
Elle nomme la liberté
En deçà de chaque flot
Elle révèle l’océan
Désertant les conquêtes
Elle promet l’équipée
Elle remue le souffle
Sacre l’humble outil
Elle assemble les fragments
Du visage dispersé
Et désigne le mystère
Qui demeure entier.
(Andrée Chedid)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), au-delà, conquête, désertant, désigner, demeurer, dispersé, en deça, entier, fragment, liberté, mot, murailles, mystère, par-delà, parole, poésie, questionner, secréter, univers, verbe, visage | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 août 2019
Illustration: Edward Hopper
Les anneaux fatigués
On a des envies de revenir, d’aimer, de ne pas s’absenter,
et on a des envies de mourir, combattu par deux
eaux opposées qui jamais ne vont isthmer.
On a des envies d’un grand baiser qui ensevelisse la Vie,
qui finit en l’afrique d’une agonie ardente,
suicidaire!
On a des envies… de n’avoir pas d’envie, Seigneur;
toi je te désigne d’un doigt déicide :
on a des envies de n’avoir pas eu de coeur.
Le printemps revient, revient et s’en ira. Et Dieu,
telle une courbe de temps, se répète et passe, passe
portant sur son dos l’épine dorsale de l’Univers.
Quand les tempes battent leur lugubre tambour,
quand me blesse le songe gravé sur un poignard,
on a des envies de rester planté là dans ce vers!
(César Vallejo)
Posted in poésie | Tagué: (César Vallejo), agonie, aimer, anneau, ardent, épine, baiser, battre, blesser, coeur, combattre, courbe, déicide, désigner, Dieu, doigt, dorsal, dos, eau, ensevelir, envie, fatiguer, finir, graver, isthme, lugubre, mourir, opposer, passer, planter, poignard, porter, printemps, rester, revenir, s'absenter, s'en aller, se répéter, songe, suicidaire, tambour, tempe, temps, univers, vers, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 mars 2019
Pour ce qui compte
tout nom est démesure.
Pour ce qui ne compte pas
tout nom est superflu.
Nommer est un exercice erroné.
Il faut trouver une autre façon
de désigner les choses.
Par exemple,
les appeler avec des silences
ou avec le vide qui les sépare
ou avec l’espace sonore
qui reste entre les mots.
Mais chaque chose est une réponse au rien.
C’est pourquoi il faut peut-être appeler les choses
avec cette réponse.
***
Para aquello que importa
todo nombre es desmesura.
Para aquello que no importa
todo nombre sobra.
Nombrar es un ejercicio equivocado.
Hay que hallar otro modo
de señalar a las cosas.
Por ejemplo,
llamarlas con silencios
o con el vacío que las separa
o con el espacio sonoro
que queda entre las palabras.
Pero cada cosa es una respuesta a la nada.
Ypor eso tal vez baya que llamar a las cosas
con esa respuesta.
(Roberto Juarroz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), appeler, compter, démesure, désigner, erroné, espace, exercice, façon, mot, nom, nommer, réponse, rester, rien, séparer, silence, sonore, superflu, trouver, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mars 2019
Nous ne savons pas s’il a toujours été perdu,
une seconde après avoir été prononcé
ou peut-être déjà d’avant.
Nous ne savons pas si quelqu’un l’a caché
et oublia l’endroit,
ou si l’endroit disparut de lui-même.
Nous ne savons pas s’il fut peut-être retiré
du flux furtif des noms
afin de préserver une anomie
indispensable dans l’ouvert.
Nous ne savons pas si la futilité de l’homme
le laissa choir
comme un déchet supplémentaire
dans la pente générale des déchets.
Mais maintenant il nous manque.
Non pour désigner ceci ou cela
parmi tant de choses qui n’ont pas de nom.
Son manque nous affecte plus au fond :
le nom perdu
fracture les noms du reste des choses.
Le nom perdu
creuse petit à petit les autres noms
et nous abandonne dans ce presque unanime désert de mots,
où le vent de la nuit
change de place tous les lieux.
Le vent de la nuit
ou une topographique vengeance de l’abîme.
De sorte que la perte d’un nom
nous a fait perdre tous les noms.
***
Hay un nombre perdido.
No sabemos si estuvo siempre perdido,
desde un segundo después de articulado
o quizá desde antes.
No sabemos si alguien lo ocultó
y olvidó el lugar
o si el lugar desapareció por si mismo.
No sabemos si tal vez fue retirado
del flujo furtivo de los nombres
para preservar una anomia
imprescindible en lo abierto.
No sabemos si la trivialidad del hombre
dejó que se cayera
como un desecho mas
en el declive general de los desechos.
Pero ahora lo extrañamos.
No para designar esto o aquello
entre tantas cosas que no tienen nombre.
Su falta nos afecta más adentro:
el nombre perdido
fractura los nombres de todas las otras cosas.
El nombre perdido
ahueca poco a poco todos los otros nombres
y nos deja abandonados en este casi un
unánime desierto de palabras,
donde el viento de la noche
cambia de sitio todos los lugares.
El viento de la noche
o una topográfica venganza del abismo.
Así el extravío de un nombre
nos ha hecho perder todos los nombres.
(Roberto Juarroz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), abandonner, abîme, affecter, anomie, avant, cacher, changer, choir, chose, creuser, déchet, désert, désigner, disparaître, endroit, flux, fond, fracturer, furtif, futilité, homme, indispensable, lieu, manque, mot, nom, nuit, oublier, ouvert, perdre, perdu, perte, place, préserver, prononcer, reste, retirer, savoir, seconde, supplémentaire, toujours, vengeance, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2018
Une douleur se plaint
de ne pouvoir se dire
Halo tremblant
autour du corps
Reptation lente
à ras sous la peau
Sans lieu
souffrant d’ errer
Si proche cependant
nodosité mouvante
étranglement d’être
Stase opaque
aux frontières
d’un lacis d’angoisses
Vacille ténue
reflue se retire
épuisée
de n’ avoir su désigner
la vérité qu’elle recelait
(Claude Pujade-Renaud)
Posted in poésie | Tagué: (Claude Pujade-Renaud), angoisse, au ras, épuisé, étranglement, être, corps, désigner, douleur, errer, frontière, halo, lacis, lent, lieu, mouvant, nodosité, opaque, peau, proche, réceler, refluer, reptation, se dire, se plaindre, se retirer, souffrir, stase, ténu, trembler, vaciller, vérité | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2018
Nuages épars
désemparés
édredons moisis
égarés par hasard
Dociles
ils attendent
la brise bergère
qui leur désignera
le sens
les rassemblera
vers l’horizon
censé devenir leur
Passagèrement
(Claude Pujade-Renaud)
Posted in poésie | Tagué: (Claude Pujade-Renaud), attendre, édredon, égarer, épars, bergère, brise, désemparé, désigner, devenir, docile, hasard, horizon, moisi, nuage, passagèrement, rassembler, sens | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2018
Je m’acharne à croire aux mots, seulement voilà :
on les croit faits pour désigner les choses, or ils désignent le manque d’elles.
Leur lointain, si vous préférez. Et c’est ce lointain qui nous écarte de nous.
(Ludovic Janvier)
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Posted by arbrealettres sur 15 juin 2018
Illustration: René Magritte
Débaptiser le monde,
sacrifier le nom des choses
pour gagner leur présence.
Le monde est un appel nu,
une voix, pas un nom,
une voix porteuse de son propre écho.
Et la parole de l’homme est une part de cette voix,
non pas un signe du doigt
ni une étiquette d’archive
ni un profil de dictionnaire
ni une carte d’identité sonore
ni un drapeau indicatif
de la topographie de l’abîme.
L’оffiсе de la parole,
au-delà de la petite misère,
de la petite tendresse en désignant ceci ou cela,
est un acte d’amour : crier de la présence.
L’office de la parole
est que le monde puisse dire le monde,
que le monde puisse dire l’homme.
La parole : ce corps vers tout.
La parole : ces yeux ouverts.
(Roberto Juarroz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), abîme, acte, amour, appel, archive, écho, étiquette, carte, chose, corps, crier, débaptiser, désigner, dictionnaire, doigt, drapeau, gagner, identité, indicatif, misère, monde, nom, nu, office, ouvert, porteur, présence, profil, sacrifier, signe, sonore, tendresse, topographie, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juin 2018
Illustration: Andrzej Malinowski
ROMANCE
Je garde dans la solitude
comme un pressentiment de toi.
Tu viens ! et le ciel se déploie,
la forêt, l’océan reculent.
Tous deux le soleil nous désigne
par-dessus la ville et les toits
les fenêtres renvoient ses lignes
les fleurs éclatent comme des voix.
Lorsque ton jardin nous reçoit,
ta maison prend un air étrange :
comme un reflet, la véranda
nous accueille, sourit et change.
Les arbres ont de grands coups d’ailes
derrière et devant les buissons.
La vague, au loin, parallèle,
se met à briller par frissons.
Je garde dans la solitude
comme un pressentiment de toi.
Tu viens ! et le ciel se déploie,
la forêt, l’océan reculent.
(Max Jacob)
Posted in poésie | Tagué: (Max Jacob), accueillir, aile, air, arbre, éclater, étrange, briller, buisson, changer, ciel, déployer, désigner, fenêtre, fleur, forêt, frisson, garder, jardin, ligne, maison, océan, parallèle, pressentiment, recevoir, reculer, reflet, renvoyer, romance, soleil, solitude, sourire, toit, vague, véranda, venir, ville, voix | Leave a Comment »