Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘désir’

Sur le lit plein de ton parfum (Anna de Noailles)

Posted by arbrealettres sur 7 juin 2023



Illustration: Maurice-Ambroise Ehlinger
    
Sur le lit plein de ton parfum
Je vais dormir comme en tes bras
Et revivre encore tes caresses,
Te retenir nu contre moi
Sentir tes formes sur les miennes
Et ton désir lourd et tremblant
Grelotter de fièvre à mon flanc.
J’aurais faim de ta chair vivante,
J’aurais ta vie entre mes mains.

(Anna de Noailles)

Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Ce n’était pas ta faute (Maram al-Masri)

Posted by arbrealettres sur 2 juin 2023




    
ce n’était pas ta faute
ce n’était pas ma faute
c’est le vent
qui a fait tomber
l’abricot mûr
de mon désir

(Maram al-Masri)

Recueil: Cerise rouge sur carrelage blanc
Editions: Bruno Doucey

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , | Leave a Comment »

Le désir m’embrase (Maram al-Masri)

Posted by arbrealettres sur 31 mai 2023



Illustration: Gustav Klimt  
    
Le désir m’embrase
et mes yeux s’illuminent
j’enfonce la morale dans le premier tiroir
réincarnée en diable
je bande les yeux de mes anges
pour
un baiser

(Maram al-Masri)

Recueil: Cerise rouge sur carrelage blanc
Editions: Bruno Doucey

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Il est deux rives (Amina Saïd)

Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023




    
il est deux rives
à nos paroles
à nos silences
toujours un désir
pour éveiller le désir

depuis toujours mon rêve
avait ce visage

blessure d’absence
comme un blanc soudain
dans le récit
nourri d’incendies

(Amina Saïd)

Recueil: La douleur des seuils
Editions: De la Différence

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

L’adieu (Sapphô)

Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023



Illustration: Charles Mengin
    
L’adieu

Sans mentir je voudrais être morte.
En me quittant elle pleurait

bien des larmes. Elle m’a dit :
« Ah ! Quelle épreuve cruelle est la nôtre,
Sapphô, contre mon gré je t’abandonne. »

Et je lui répondais :
« Va et adieu, et souviens-toi
de moi, car tu sais de quels soins nous t’avons poursuivie.

Mais moi, sinon, je veux te rappeler..
.. aussi les beaux jours du passé :

les couronnes, souvent, de violettes
et de roses ensemble, de crocus,
dont tu ornais ton front, près de moi,
et les guirlandes odorantes, leurs fleurs entrelacées,
que tu jetais
autour de ta gorge fragile,

toute l’huile parfumée,
l’onguent précieux dont
tu frottais ton corps, comme une reine.

Et sur les lits moelleux,
dans mes bras, tendrement,
tu chassais hors de toi ton désir altéré.

Aux saints rites..
jamais..
nous ne faisions défaut, nous n’étions pas absentes

pour le bosquet sacré
.. et la danse..
.. et le bruit.. »

(Sapphô)

Recueil: Quelqu’un plus tard se souviendra de nous
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

FADAISES (Paul Verlaine)

Posted by arbrealettres sur 19 mai 2023



    

FADAISES

Daignez souffrir qu’à vos genoux, Madame
Mon pauvre coeur vous explique sa flamme

Je vous adore autant et plus que Dieu,
Et rien jamais n’éteindra ce beau feu.

Votre regard, profond et rempli d’ombre,
Me fait joyeux, s’il brille, et sinon, sombre

Quand vous passez, je baise le chemin,
Et vous tenez mon coeur dans votre main

Seule, en son nid, pleure la tourterelle.
Las, je suis seul et je pleure comme elle.

L’aube, au matin ressuscite les fleurs,
Et votre vue apaise les douleurs.

Disparaissez, toute floraison cesse,
Et, loin de vous, s’établit la tristesse.

Apparaissez, la verdure et les fleurs
Aux prés, aux bois, diaprent leurs couleur

Si vous voulez, Madame et bien-aimée,
Si tu voulais, sous la verte ramée,

Nous en aller, bras dessus, bras dessous,
Dieu! Quels baisers! Et quels propos de fous!

Mais non! Toujours vous vous montrez revêche
Et cependant je brûle et me dessèche,

Et le désir me talonne et me mord,
Car je vous aime, ô Madame la Mort!

(Paul Verlaine)

Recueil: Poésies Verlaine
Editions: Hachette

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

UN GRAND BONHEUR… (Sandrine Faivre)

Posted by arbrealettres sur 19 mai 2023




    
UN GRAND BONHEUR…

Un grand bonheur,
C’est ce que désirait mon coeur,
Il y a quelques mois encore.
Un grand bonheur,
Est entré dans mon coeur
Le jour ou je t’ai aperçu
Dans toute ta splendeur.
Un grand bonheur,
Une mélodie d’amour,
Que je chante au présent.
Ce grand bonheur,
Mon amour,
Qui illumine mes yeux,
Et fait vibrer mes sens .
Un grand bonheur,
Cette magnifique tempête,
Qui a emporté ma sénile raison.
Ce grand bonheur ,
Transcrit un désir fugace,
D’arrimer mon coeur.
Ce grand bonheur,
Me permet de croire en l’état de transe
Qui nous catapultera
Vers cet amour fatal,
Fruits d’instants magiques,
Et de calmes douleurs,
Qui laissera couler la sève…
Un grand bonheur…

(Sandrine Faivre)

Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LA SOLITUDE… (Sandrine Faivre)

Posted by arbrealettres sur 16 mai 2023




    
LA SOLITUDE…

La solitude ,
Cet état étrange ,
Ce phénomène réel ,
Irréel à la fois ,
Lucide et …
Quelquefois translucide ,
Epanouie je suis le jour ,
Transit je demeure à la nuit ,
Telle une métamorphose ,
Tout comme le papillon ,
Le papillon de nuit …
La solitude ,
Cet état qui a fait de moi ,
Un être étrange ,
Froid, glacial ,
Un personnage introverti ,
Démuni d’expression, de sensation .
La solitude ,
Celle-ci me ronge ,
Celle qui tue le monde .
Souriante je suis le jour ,
Vulnérable à la nuit je suis …
La solitude ,
Cet état naturel ,
Dans lequel j’ai fondé ma vie ,
Ce tunnel infini ,
Dans lequel, je l’espère ,
Je verrai la lumière ,
La lueur du jour ,
Tel un soleil ,
Synonyme de bonheur ,
D’utopie, de désir ,
Ce désir fugace ,
Qui illuminera mon coeur ,
Ce jour ou je me dirai ,
A quand un moment de solitude ?
La solitude …

(Sandrine Faivre)

Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

NUIT OBSCURE (Jean de la Croix)

Posted by arbrealettres sur 15 mai 2023




    
NUIT OBSCURE

CHANSONS DE L’ÂME
qui se réjouit d’avoir atteint
le haut état de perfection,
qui est l’union avec Dieu,
par le chemin de la négation spirituelle

Dans une nuit obscure
par un désir d’amour tout embrasée
oh joyeuse aventure
dehors me suis glissée
quand ma maison fut enfin apaisée

Dans l’obscur et très sûre
par la secrète échelle déguisée
oh joyeuse aventure
dans l’obscur et cachée
quand ma maison fut enfin apaisée

Dans cette nuit de joie
secrètement car nul ne me voyait
ni mes yeux rien qui soit
sans lumière j’allais
autre que celle en mon coeur qui brûlait

Et elle me guidait
plus sûr que la lumière de midi
au lieu où m’attendait
moi je savais bien qui
en un pays où nul ne paraissait

Oh nuit qui as conduit
nuit plus aimable que l’aube levée
oh nuit qui as uni
l’ami avec l’aimée
l’aimée en l’ami même transformée

Contre mon sein fleuri
qui tout entier pour lui seul se gardait
il resta endormi
moi je le caressais
de l’éventail des cèdres l’air venait

Du haut du créneau l’air
quand sous mes doigts ses cheveux s’écartaient
avec sa main légère
à mon cou me blessait
et chacun de mes sens me ravissait

En paix je m’oubliai
j’inclinai le visage sur l’ami
tout cessa je cédai
délaissant mon souci
entre les fleurs des lis parmi l’oubli

***

NOCHE OSCURA

CANCIONES DEL ALMA
que se goza de haber llegado
al alto estado de la perfección,
que es la unión con Dios,
por el camino de la negación espiritual

En una noche oscura
con ansias en amores inflamada
oh dichosa ventura
salí sin ser notada
estando ya mi casa sosegada

A oscuras y segura
por la secreta escala disfrazada
oh dichosa ventura
a oscuras y en celada
estando ya mi casa sosegada

En la noche dichosa
en secreto que nadie me veía
ni yo miraba cosa
sin otra luz y guía
sino la que en el corazón ardía

Aquesta me guiaba
mds cierto que la luz del mediodía
adonde me esperaba
quien yo bien me sabía
en parte donde nadie parecía

O noche que guiaste
O noche amable más que el alborada
O noche que juntaste
amado con amada
amada en el amado transformada

En mi pecho florido
que entero para él solo se guardaba
allí quedó dormido
y yo le regalaba
y el ventalle de cedros aire daba

El aire de la almena
cuando yo sus cabellos esparcía
con su mano serena
en mi cuello hería
y todos mis sentidos suspendía

Quedéme y olvidéme
el rostro recliné sobre el amado
cesó todo y dejéme
dejando mi cuidado
entre las azucenas olvidado

(Jean de la Croix)

Recueil: Nuit obscure Cantique spirituel
Traduction: Jacques Ancet
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

CE QUI SE LÈVE (Jean Mambrino)

Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023



    

CE QUI SE LÈVE

Une barque se meut dans les creux de l’esprit,
une voile, une vague où s’enfle le désir,
un élan né de soi quand le soi se retire,
une brise reçue à l’aube de l’esprit.

L’orage a la douceur de toute intimité.
Le mouvement fait fond sur l’air et sur l’écume.
L’acte reste vivant alors qu’il est posthume.
L’insaisissable est pris dans le temps dissipé.

(Jean Mambrino)

Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :