Posts Tagged ‘désolée’
Posted by arbrealettres sur 30 juin 2021
Stances
Que j’aime à voir, dans la vallée
Désolée,
Se lever comme un mausolée
Les quatre ailes d’un noir moutier!
Que j’aime à voir, près de l’austère
Monastère,
Au seuil du baron feudataire,
La croix blanche et le bénitier!
Vous, des antiques Pyrénées
Les aînées,
Vieilles églises décharnées,
Maigres et tristes monuments,
Vous que le temps n’a pu dissoudre,
Ni la foudre,
De quelques grands monts mis en poudre
N’êtes-vous pas les ossements?
J’aime vos tours à tête grise,
Où se brise
L’éclair qui passe avec la brise,
J’aime vos profonds escaliers
Qui, tournoyant dans les entrailles
Des murailles,
A l’hymne éclatant des ouailles
Font répondre tous les piliers!
Oh! lorsque l’ouragan qui gagne
La campagne,
Prend par les cheveux la montagne,
Que le temps d’automne jaunit,
Que j’aime, dans le bois qui crie
Et se plie,
Les vieux clochers de l’abbaye,
Comme deux arbres de granit!
Que j’aime à voir, dans les vesprées
Empourprées,
Jaillir en veines diaprées
Les rosaces d’or des couvents!
Oh! que j’aime, aux voûtes gothiques
Des portiques,
Les vieux saints de pierre athlétiques
Priant tout bas pour les vivants!
(Alfred de Musset)
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Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2018

ÉTOILE
Étoile, ma seule étoile
Dans la nuit pauvre, désolée,
Tu brilles pour moi seul,
Dans ma solitude tu brilles;
Mais, étoile à jamais
Lumineuse, pour moi
Trop court est ton délai,
La lumière que tu m’accordes
Avive seulement
Mon désespoir.
(Giuseppe Ungaretti)
Illustration: Renaud Baltzinger
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Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2018

FRAGMENTS POUR DOMINER LE SILENCE
I
Les forces du langage sont les dames solitaires,
désolées, qui chantent à travers ma voix que j’écoute
au loin. Et loin, sur le sable noir, gît une fille dense
de musique ancestrale. Où est la véritable mort ? J’ai
voulu m’éclairer à la clarté de mon manque de clarté.
Les bouquets se meurent dans le souvenir. La gisante
niche en moi avec son masque de louve. Celle qui
n’en put mais et implora des flammes et nous
brûlâmes.
II
Quand s’envole le toit de la maison du langage et
que les mots n’abritent plus, je parle.
Les dames en rouge se sont égarées dans leurs
masques et pourtant elles reviendront sangloter
parmi les fleurs.
La mort n’est pas muette. J’entends le chant des
endeuillés colmater les lézardes du silence. J’entends
tes pleurs très doux fleurir mon silence gris.
III
La mort a restitué au silence son prestige envoûtant.
Et je ne dirai pas mon poème, mais si, je dois le dire.
Même si le poème (ici, maintenant)
n’a pas de sens, ni de destin.
(Alejandra Pizarnik)
Illustration: Frank Cadogan Cowper
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Posted by arbrealettres sur 9 août 2018

Peut-être le Mal a-t-il une demeure éternelle,
Une aire lointaine, désolée, inaccessible
Où l’on aspire en vain à la rédemption,
Quelque chose d’impérissable comme la lumière même
(Pär Lagerkvist)
Illustration
découvert chez Lara – lien ici
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Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2018

Un rêve
Tu entreras dans la maison désolée
lentement, au plus près de toi,
tu ne toucheras pas au heurtoir,
des pas reculeront pour toi dans l’ombre,
tu gagneras leur nuit
sans que ta main ne bouge
Ce ne seront pas les murs qui trembleront
mais l’ovale de ton visage
que tu pourras
tremper dans un lait de jasmin
Des nuages cotonneux de tes jours, de ta vie,
tu seras descendu,
et sur des marches très fidèles tu sentiras l’amour
te quitter comme une belle dame
Tu avanceras dans un long couloir bien que l’obscurité soit forte,
tu frôleras les livres de ta vie, les bibles de tes sanglots.
Les murs scintilleront d’une impossible lumière,
cadrés et droits dans ta neuve cécité.
tu respireras le parfum sec de fleurs flétries,
d’ombres apeurées,
de tissus pourpres et profonds
Tu verras tout à la devinette,
tu creuseras le chemin sans sable ni cailloux.
Les heures passées seront ton baume,
des passades tragiques entêteront tes repères et tes identités
Tu chercheras la clef n’y trouvant pas de sens,
Tu danseras de cœur et d’âme,
Une lampe muette indiquera la salle
parmi mille convois sans nom et des camisoles.
Tu te coucheras en tenant la main inconnue
et enfin la maison de ta nuit prendra feu
(Paul Le Jéloux)
Découvert chez Lara ici
Illustration: Jacek Yerka
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Posted by arbrealettres sur 16 février 2017
illustration retirée sur plainte
Illustration
Le miroir brisé
Le petit homme qui chantait sans cesse
le petit homme qui dansait dans ma tête
le petit homme de la jeunesse
a cassé son lacet de soulier
et toutes les baraques de la fête
tout d’un coup se sont écroulées
et dans le silence de cette fête
dans le désert de cette tête
j’ai entendu ta voix heureuse
ta voix déchirée et fragile
enfantine et désolée
venant de loin et qui m’appelait
et j’ai mis ma main sur mon coeur
où remuaient
ensanglantés
les sept éclats de glace de ton rire étoilé.
(Jacques Prévert)
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Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2016

Dans le sombre chemin d’un rêve, j’allais,
cherchant celle que j’avais aimée dans une existence antérieure.
Sa maison était au bout d’une rue désolée.
Dans la brise du soir son paon favori somnolait sur son perchoir
et les pigeons se taisaient dans leur coin.
Elle posa sa lampe devant la porte et s’arrêta devant moi.
Elle leva vers moi ses grands yeux, demandant en silence : « Que deviens-tu, ami ? »
Je voulus répondre, mais j’avais oublié notre langage.
J’essayai de m’en souvenir, en vain.
Je ne retrouvais pas même nos noms.
Des pleurs vinrent en ses yeux.
Elle me tendit sa main droite.
Je la pris et demeurai silencieux.
Notre lampe, vacillant à la brise du soir,
s’était éteinte.
(Rabindranath Tagore)
Illustration: Braginsky Kolaz
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2016
ECUME SPORE POLLEN
Avec ses yeux ultramarins la mer regarde
se défaire le vent, les îles instaurer
une plainte d’écumes dans les baies
de tes jours heureux et malheureux.
Toute pensée a sa plainte, la lâcheté
de la terre crépite en élément
— spore, monade — ocellé, la lâcheté
sans regard regardée, fixée
dans l’éternelle défaite, plume dans l’air
ton sourire que le pétrel
répand et ne défend pas, les accalmies,
fleurs de lumière, sont, les tiennes, mes
espérances désolées, intraitables
vers un large de mains qui se serrent
sur le message des vents : déjà il dissout
les horizons en d’autres événements cachés.
***
SPUMA SPORA POLLINE
Guarda con occhi oltremarini il mare
disfarsi il venta, le isole accampare
un lamento di spume nelle baie
dei tuoi giorni felici e infelici.
Ogni pensiero ha il suo lamento, crepita
la viltà della terra in elemento
– spora, monade – occhiuto, la viltà
che non guarda ed è guardata, fissa
nell’eterno disfarsi, piuma all’aria
il tuo sorriso che la procellaria
diffonde e non difende, le accalmie,
fiori di luce, sono, tue, le mie
desolate, intrattabili speranze
in un largo di mani che si stringono
sul messaggio dei venti : già discioglie
gli orizzonti in altri oscuri eventi.
(Piero Bigongiari)
Illustration: Waldemar Nobre
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