Posts Tagged ‘désordonné’
Posted by arbrealettres sur 16 février 2023
À l’improviste
des tableaux des images
ce qui se faufile se transmet malgré
nommer
ces glissements
à la croisée des routes
lentement
déchiffrer ces séquences
leur lumière
leur envers
l’ombre portée du monde
écrire dans l’écart
des marges différentes
une langue désordonnée
permet de voir dans la nuit
(Mireille Fargier-Caruso)
Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Mireille Fargier-Caruso), écart, écrire, croisée, déchiffrer, désordonné, différent, envers, glissement, image, improviste, langue, lent, lumière, malgré, marge, monde, nommer, nuit, ombre, permettre, portée, route, séquence, se faufiler, se transmettre, tableau, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 avril 2019

Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église.
Ce qu’ils voyaient était extraordinaire.
Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale,
il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers
avec des tourbillons d’étincelles,
une grande flamme désordonnée et furieuse
dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée.
Au-dessous de cette flamme, au-dessous de la sombre balustrade à trèfles de braise,
deux gouttières en gueules de monstres vomissaient sans relâche cette pluie ardente
qui détachait son ruissellement argenté sur les ténèbres de la façade inférieure.
À mesure qu’ils approchaient du sol,
les deux jets de plomb liquide s’élargissaient en gerbes,
comme l’eau qui jaillit des mille trous de l’arrosoir.
Au-dessus de la flamme,
les énormes tours, de chacune desquelles on voyait deux faces crues et tranchées,
l’une toute noire, l’autre toute rouge,
semblaient plus grandes encore de toute l’immensité de l’ombre qu’elles projetaient jusque dans le ciel.
Leurs innombrables sculptures de diables et de dragons prenaient un aspect lugubre.
La clarté inquiète de la flamme les faisait remuer à l’œil.
Il y avait des guivres qui avaient l’air de rire,
des gargouilles qu’on croyait entendre japper,
des salamandres qui soufflaient dans le feu,
des tarasques qui éternuaient dans la fumée.
Et parmi ces monstres ainsi réveillés de leur sommeil de pierre
par cette flamme, par ce bruit,
il y en avait un qui marchait et qu’on voyait de temps en temps
passer sur le front ardent du bûcher
comme une chauve-souris devant une chandelle.
(Victor Hugo)
Recueil: Notre-Dame de Paris
Traduction:
Editions:
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), église, élève, étincelle, central, clocher, désordonné, emporter, extraordinaire, flamme, fumée, furieux, galerie, lambeau, rosace, se lever, sommet, tourbillon, vent, voir, yeux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019

Illustration: ArbreaPhotos
Les chats aimés
ne vivent pas assez
longtemps — après
leur mort, persiste
sur notre lit une
place douce comme
un silence de fleur,
une place où il fait
bon promener la main,
avant de s’endormir,
les chats aimés laissent
dans les maisons des
ombres proches de ces
caresses qu’on voudrait
tant retrouver, parmi
les gestes désordonnés
que la vie nous impose.
(Richard Rognet)
Recueil: Un peu d’ombre sera la réponse
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), aimer, caresse, chat, désordonné, doux, fleur, geste, imposer, lit, longtemps, main, mort, ombre, persister, place, proche, promener, retrouver, s'endormir, silence, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2017

Qu’il est dur d’avancer parmi les hommes
Tout en feignant de n’avoir pas péri,
Et de narrer le jeu tragique des passions
À tous ceux qui n’ont pas vécu encore.
Et de chercher, dans son cauchemar nocturne,
Un ordre au tourbillon désordonné du coeur,
Pour que, dans les pâles lueurs de l’art,
On devine le feu dévorant de la vie!
(Alexandre Blok)
Recueil: Le Monde terrible
Traduction:Pierre Léon
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Alexandre Blok), art, avancer, cauchemar, chercher, coeur, désordonné, dévorant, deviner, dur, encore, feindre, feu, homme, jeu, lueur, narrer, nocturne, ordre, parmi, passion, pâle, périr, tourbillon, tragique, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2016
Calmement en ce lieu
nous nous étreignons
Dans un monde que nos paroles
parviennent à éclairer
Cependant terribles sont
les ténèbres informulées.
Nous déchirent ce qui est possible
et ce qui ne l’est pas.
Ce qui nous étouffe,
nous fait perdre haleine
Ce sont ces mots doux
qui meurent avant d’être nés.
Leurs fantômes omniprésents
nous entraînent dans l’errance
Dans l’aire libre et splendide
d’un amour désordonné.
(Mu Tan)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Mu Tan), amour, éclairer, étouffer, étreindre, calmement, déchirer, désordonné, doux, errance, fantôme, informulé, mourir, né, omniprésent, parole, perdre haleine, possible, splendide, ténèbres, terrible | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juin 2016

Désattendre
Saisi de désir comme on le serait
de froid
quelque chose en nous, de désordonné
qui désempare
nous démembre de l’intérieur
on se tait, dans le noir
l’hiver est brûlant
La nuit est pleine
de fantômes désarticulés
je renonce enfin
au vertige du désir
l’âme anesthésiée
recule tout au fond
d’une armoire sans porte
Je veux la jubilation
mais je trouve ce qui reste
quand elle n’est pas
là quand elle se refuse
au partage indélicat
de l’aube et des rêves
seule, ce qui reste
On écrit comme on fulgure
en étincelles bordées de cris
frappant contre le ciel
qui n’a jamais répondu
creusant les formes de l’absence
répétant des mots vides
leurs discrètes brisures
Demain, sans répit
qui ne vient pas
le sang frappe
il n’y a pas de signe
le temps se démet
se détourne
du corps épuisé
Suffirait-il peut-être
de ne plus rien attendre
et c’est alors que surgirait
ce qui se cache
sous la peau féroce des heures :
leur gloire secrète
gorgée d’invisibles caresses.
(Adeline Baldacchino)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Adeline Baldacchino), absence, anesthésié, armoire, attendre, aube, âme, écrire, épuiser, étincelle, brûlant, brisure, caresse, corps, creuser, démembrer, désarticulé, désattendre, désemparer, désir, désordonné, discret, fantôme, féroce, fond, forme, frapper, froid, fulgurer, gloire, gorge, hiver, intérieur, invisible, jubilation, nuit, partage, peau, porte, répit, rêve, reculer, refuser, renoncer, saisir, sang, se cacher, secret, signe, surgir, temps, trouver, venir, vertige | 6 Comments »
Posted by arbrealettres sur 14 juin 2016

L’automne
Voici venir l’automne, âpre et voluptueuse.
Conseillère perverse en robe somptueuse.
Nos coeurs désordonnés l’attendent tout exprès…
Et c’est elle qui veut que je mette ma bouche
Contre la vôtre et que j’y morde et que je touche
Votre corps de mon corps, plus près, encor plus près…
Car ses derniers rayons seront aussi les nôtres.
Défuntes ces amours, nous n’en aurons plus d’autres:
L’hiver nous guette ainsi qu’il prendra la forêt.
Hâtons-nous. Entassons les baisers, les caresses.
Crispons nos nerfs, brûlons notre sang en ivresses.
Jouissons sans remords et mourons sans regret.
(Marie Nizet)
Illustration: Lucien Lévy-Dhurmer
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Marie Nizet), amour, attendre, automne, âpre, baiser, bouche, coeur, conseiller, corps, crisper, défunt, désordonné, dernier, entasser, forêt, guetter, hiver, ivresse, jouir, mordre, mourir, nerf, pervers, prendre, rayon, regret, remords, robe, sang, se hâter, somptueux, toucher, voluptueux | Leave a Comment »