Posts Tagged ‘dessiner’
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2022

Illustration: Grégoire Mathieu
Démunie
Pourquoi n’ai-je pas conservé
Tes sourires précieux
Et préservé l’ombre
Que tu jetais sur nos routes ?
Pourquoi n’ai-je pas mis de côté
Tes regards d’ambre et d’or,
Fortune fabuleuse pour plus tard
Quand je serai à court de tendresse ?
J’ai gaspillé tes caresses
Je n’ai aucun disque de tes pas
L’orage a éparpillé tes étreintes
Et détruit les silos remplis de baisers.
Le dernier son de ta voix
S’est perdu dans le sable
Et je dessine en vain ton profil
Dans le givre de ma fenêtre.
(Claire Goll)
Recueil: Poésie au féminin
Traduction:
Editions: Folio
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Posted in poésie | Tagué: (Claire Goll), ambre, éparpiller, étreinte, baiser, caresse, conserver, démuni, détruire, dernier, dessiner, disque, en vain, fabuleux, fenêtre, fortune, gaspiller, givre, jeter, ombre, or, orage, pas, pourquoi, précieux, préserver, profil, regard, remplir, route, sable, se perdre, silo, son, sourire, tard, tendresse, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022

Enfance
Colère devant l’enfant sans pain
ni mère qui mange de la terre
dessine des hélicoptères reste
debout dans son sommeil
Colère devant l’enfant au ventre outré
araignée de la misère
qui joue avec la terre
sous un soleil touriste
Colère devant l’enfant courant devant la guerre
jusqu’aux frontières
depuis sept ans sans s’arrêter
s’il ne se couche dans la terre
Colère devant la terre entière
la terre qui est le pain qui
est la joie
la maison et la mort
(Anna Gréki)
Recueil: Guerre à la guerre
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Anna Gréki), araignée, colère, courir, debout, dessiner, enfance, enfant, frontière, guerre, hélicoptère, joie, jouer, maison, manger, mère, misère, mort, outre, pain, rester, s'arrêter, se coucher, soleil, sommeil, terre, touriste, ventre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022

Peinture réaliste
Lorsque je me dessine et peux enfin me voir,
A me voir, au contraire, je blesse mon esprit.
Déjà ma vie n’était qu’un rêve dans un rêve,
A présent c’est un corps au-delà de mon corps.
L’eau est comme les fleurs figées dans l’illusion;
L’encre de sa couleur teinte une poussière vide.
Nous sommes à jamais hommes inachevés.
(Danjiao)
Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Danjiao), au contraire, au-delà, à jamais, blesser, corps, couleur, dessiner, eau, encre, esprit, figer, fleur, homme, illusion, inachevé, peinture, poussière, réaliste, rêve, teindre, vide, vie, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022

Les affaires du monde ne sont que désordre,
Mieux valent les montagnes et collines.
Des pins qui cachent le soleil,
Une rivière encaissée, un long automne,
Les nuages sur les crêtes qui forment un rideau,
La lune qui dans la nuit dessine un crochet
Et moi allongé sous des plantes grimpantes,
La tête sur une pierre qui me sert d’oreiller.
Je ne suis pas un homme qui se plie au pouvoir,
Pourquoi donc envierais-je les prestiges des nobles !
Si la vie et la mort me laissent indifférent,
De quoi pourrais-je encore encombrer mon esprit!
(Wang Fanzhi)
Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Wang Fanzhi), affaire, allongé, automne, cacher, colline, crête, crochet, désordre, dessiner, encaissé, encombrer, envier, esprit, former, homme, indifférent, long, lune, monde, montagne, mort, noble, nuage, nuit, oreiller, pierre, pin, plante, pouvoir, prestige, rideau, rivière, se plier, soleil, tête, valoir, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mai 2022

Comme un vieux Chinois qui peint avec art
Une libellule, un jonc qui s’incline
Vers le double éclat d’un beau nénuphar,
Est-ce toi, crapaud, dont le chant dessine
Sous la lune bleue un monde moins froid?
Un souffle invisible attendrit l’espace.
Les monts embrumés allègent le poids
Qui comprime encor la claire surface.
(Pierre Menanteau)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2022

Illustration: Alice de Miramon
JE TOUCHE TES LEVRES
Je touche tes lèvres,
je touche d’un doigt le bord de tes lèvres.
Je dessine ta bouche comme si elle naissait de ma main,
comme si elle s’entrouvrait pour la première fois
et il me suffit de fermer les yeux
pour tout défaire et tout recommencer.
Je fais naître chaque fois la bouche que je désire,
la bouche que ma main choisit et qu’elle dessine sur ton visage,
une bouche choisie entre toutes, choisie par moi
avec une souveraine liberté pour la dessiner de ma main sur ton visage et qui,
par un hasard que je ne cherche pas à comprendre,
coïncide exactement à ta bouche
qui sourit sous la bouche que ma main te dessine.
Tu me regardes, tu me regardes de tout près,
tu me regardes de plus en plus près,
nous jouons au cyclope,
nos yeux grandissent, se rejoignent, se superposent,
et les cyclopes se regardent, respirent confondus,
les bouches se rencontrent, luttent tièdes avec leurs lèvres,
appuyant à peine la langue sur les dents,
jouant dans leur enceinte où va et vient
un air pesant dans un silence et un parfum ancien.
Alors mes mains s’enfoncent dans tes cheveux,
caressent lentement la profondeur de tes cheveux,
tandis que nous nous embrassons
comme si nous avions la bouche pleine de fleurs ou de poissons,
de mouvement vivants, de senteur profonde.
Et si nous nous mordons, la douleur est douce
et si nous sombrons dans nos haleines mêlées
en une brève et terrible noyade,
cette mort instantanée est belle.
Et il y a une seule salive et une seule saveur de fruit mûr,
et je te sens trembler contre moi comme une lune dans l’eau.
(Julio Cortázar)
Recueil: Marelle
Traduction: Laure Bataillon & Françoise Rosset
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Julio Cortázar), bord, bouche, bref, cheveux, choisir, coïncider, comprendre, confondu, cyclope, défaire, désirer, dent, dessiner, doigt, douleur, doux, eau, fermer, fleur, fruit, grandir, haleine, instantané, jouer, langue, lèvres, liberté, lune, lutter, main, mordre, mort, mur, naître, noyade, plein, poisson, près, recommencer, regarder, respirer, s'embrasser, s'enfoncer, s'entrouvrir, salive, saveur, se rejoindre, se rencontrer, se superposer, sombrer, sourire, suffire, terrible, tiède, toucher, trembler, visage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2021
Le papillon
Sur la toile du ciel, quelqu’un a dessiné
une improbable soie, un arc-en-ciel ailé,
le rire du soleil ou le soupir du vent,
l’arrivée de l’été, le rêve d’un enfant…
(Linda Bastide)
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Posted in poésie | Tagué: (Linda Bastide), arc-en-ciel, arrivée, été, dessiner, enfant, improbable, papillon, rêve, rire, soie, soleil, soupir, toile, vent | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2021
La mouette
Son aile effleure l’écume blanche d’un vent léger…
Entre lune et soleil,
juste entre sable et ciel,
abreuvée par l’air bleu, elle dessine l’été.
(Linda Bastide)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2021

Illustration: ArbreaPhotos
UNE OUVERTURE
Comment dessiner si on ne fait que deviner
entre deux arbres, dans la rapidité des nuages
une vague lumière incertaine, fragile mais constante,
qui repose dans sa parfaite limpidité,
couronne d’écume ? C’est la terre, c’est peut-être le visage
de la terre et une offrande du ciel, le paradis épars
qui à travers ombres et branches a parcouru le champ entier
de la mémoire dans un vertige immobile. Comment être
l’oiseau fidèle de cet éclair ? Comment garder vivantes
les images concaves et aériennes, les germes de l’origine ?
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), aérien, arbre, à travers, éclair, écume, épars, branche, champ, ciel, comment, concave, constant, couronné, dessiner, deviner, entier, fidèle, fragile, garder, germe, image, immobile, incertain, limpidité, lumière, mémoire, nuage, offrande, oiseau, ombre, origine, ouverture, paradis, parcourir, parfait, rapidité, reposer, terre, vague, vertige, visage, vivant | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 21 juin 2021

LA RESSEMBLANCE
Comme un sourire et un nuage,
deux figures dansent et s’effacent
réunissant le sommeil et le mouvement
dans le bref éclat presque animal de l’air.
Et riant, peut-être riant, s’agenouillant
et en étreintes disparaissant dans l’enfance
qui ne connaît qu’un seul jeu, la ressemblance,
elles soufflent une flamme dorée sur les champs
et dessinent sur eux des ombres transparentes
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), air, animal, éclat, étreinte, bref, champ, connaître, danser, dessiner, disparaître, dorer, enfance, figure, flamme, jeu, mouvement, nuage, ombre, réunir, ressemblance, rire, s'agenouiller, s'effacer, sommeil, souffler, sourire, transparent | Leave a Comment »
UNE OUVERTURE (António Ramos Rosa)
Posted by arbrealettres sur 22 juin 2021
Illustration: ArbreaPhotos
UNE OUVERTURE
Comment dessiner si on ne fait que deviner
entre deux arbres, dans la rapidité des nuages
une vague lumière incertaine, fragile mais constante,
qui repose dans sa parfaite limpidité,
couronne d’écume ? C’est la terre, c’est peut-être le visage
de la terre et une offrande du ciel, le paradis épars
qui à travers ombres et branches a parcouru le champ entier
de la mémoire dans un vertige immobile. Comment être
l’oiseau fidèle de cet éclair ? Comment garder vivantes
les images concaves et aériennes, les germes de l’origine ?
(António Ramos Rosa)
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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