Posts Tagged ‘détruit’
Posted by arbrealettres sur 31 mai 2023

Les enfants de la liberté
ne s’habillent pas en Petit Bateau.
Leur peau s’habitue vite à une étoffe rêche.
Les enfants de la liberté
ont des vêtements usés
et des chaussures trop grandes pour leurs pieds.
Souvent ils enfilent l’air nu ou la terre.
Les enfants de la liberté
ne connaissent pas le goût de la banane
ni de la fraise.
Ils mangent du pain sec
trempé dans l’eau de la patience.
Le soir,
les enfants de la liberté
ne prennent pas de bain,
ils ne soufflent pas dans des bulles de savon.
Ils jouent avec des pneus, des cailloux
et les débris
des bombes.
Avant de dormir,
les enfants de la liberté ne se brossent pas les dents.
Ils n’attendent pas les histoires magiques
de prince et de princesse.
Ils écoutent le bruit de la peur et du froid.
Sur les trottoirs de la rue,
devant les portes de leur maison détruite,
dans les camps des pays voisins ou
dans les tombes.
Les enfants de la liberté
attendent comme
tous les enfants du monde
le retour de leur mère.
(Maram al-Masri)
Recueil: Elle va nue la liberté
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Maram al-Masri), air, attendre, écouter, étoffe, bain, banane, bombe, brosser, bruit, bulle, caillou, camp, chaussure, connaître, débri, détruit, dent, dormir, eau, enfant, enfiler, fraise, froid, goût, grand, histoire, jouer, liberté, mager, magique, maison, mère, monde, nu, pain, patience, pays, peau, peur, pied, pneu, porte, prendre, prince, proncesse, rêche, retour, rue, s'habiller, s'habituer, savon, sec, souffler, terre, tombe, tremper, trottoir, usé, vêtement, vite, voisin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 mai 2023

Un homme couvert de poussière
assis sur un trottoir
regarde au loin.
Sur ses genoux
un bébé d’une pâleur lumineuse
remue ses bras, ses mains,
en buvant
un biberon que l’homme porte à sa bouche.
Derrière eux
un jeune garçon
serre contre sa poitrine
un sac de pain
en regardant lui aussi au loin.
Dans un autre coin de la scène
deux silhouettes:
un enfant assis contre la porte
d’une maison détruite.
Une femme agenouillée devant lui,
essaie de calmer sa terreur.
Ce n’est pa une scène de western:
c’est une famille
en Syrie aujourd’hui.
(Maram al-Masri)
Recueil: Elle va nue la liberté
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Maram al-Masri), agenouillé, assis, aujourd'hui, bébé, biberon, boire, bouche, bras, calmer, coin, couvert, détruit, derrière, enfant, essayer, famille, femme, garçon, genoux, homme, jeune, loin, lumineux, main, maison, pain, pâleur, poitrine, porte, porter, poussière, regarder, remuer, sac, scène, serrer, silhouette, Syrie, terreur, trottoir, western | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2022

Illlustration: Pascal Renoux
Il n’y a pas de théorème du désir
Pas plus qu’il n’y a de théorème de la saveur d’une eau de montagne
pans la bouche de l’exténué
Il boit sa vie
Il n’y a qu’une vérité à mille chemins
Devant le corps aimé
Il est une aube plénière
Dont la lumière appelle la pensée-mésange de l’amant :
S’il y a une vérité dans le désir
Seule l’atteint cette pensée à mille chemins
Le coeur aussi se donne comme un paysage
Seul donc le désir de s’y perdre le mérite
Car ici l’ignorance nous accroît
C’est très simple l’immense pour qui s’est intérieurement dévêtu
Une paupière une hanche un souffle sur la joue
Cela d’un coup efface le monde
La fureur l’excès leur langage
C’est toujours à partir de ce vide
Que nous aimons
En lui que nous buvons notre vie
Est-ce de l’ordre de l’explosion ?
Explosion silencieuse et immobile
À la jonction de deux corps
Qui est la conjonction de deux limites
Ainsi détruites ?
Serait-ce l’apparition d’un espace neuf
Contraire mais lié
À l’espace ordinaire des besognes de l’existence ?
La porte d’or
Par où l’on revient dans sa vie
Déshabitué éclairé
Retour d’exil :
Gestes enfin habités
Regards tenus
Expansion d’une prairie intérieure
Avec affleurement de sources
Celles que l’amant entend
Quand il pose son oreille sur le sommeil de l’aimée
Beau chahut l’amour dans la maison des hommes
Table renversée écrous levés
Est-ce bien de l’ordre de l’explosion ?
Mais lente mais douce
Et sa rumeur qui dort dans la main du coeur
(Jean-Pierre Siméon)
Recueil: Le désir en nous comme un défi au monde 84 Poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Siméon), accroître, affleurement, aimer, amant, apparition, appeler, atteindre, auble, éclairer, écrou, besogne, boire, bouche, chemin, coeur, conjonction, contraire, corps, déshabituer, désir, détruit, devant, dormir, doux, eau, eddacer, enfin, entendre, espace, excès, exil, existence, expansion, explosion, exténué, fureur, geste, habité, hanche, homme, ignorance, immense, immobile, intérieur, jonction, joue, langage, lent, lever, lier, limite, lumière, main, maison, mérite, mésange, monde, montagne, neuf, or, ordinaire, oreille, paupière, paysage, pensée, plénier, porte, poser, prairie, regard, renverser, retour, revenir, rumeur, saveur, se dévêtir, se donner, se perdre, silencieux, simple, souffle, source, table, ténu, théorème, vérité, vide, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 avril 2019
Mémoire
Le frémissement de nos souffles
se désagrège
comme des pétales
prisonniers de la main qui flétrit
je voudrais conserver le temps dans une mémoire
sans tangage ni tremblements
et retrouver la virginité de l’espoir
où les mères ne meurent pas
obscurcies de rêves détruits
d’enfants cassés
de chagrins enfouis
de mille histoires que nul ne dira
si ce n’est cette mémoire alourdie de larmes
(Évelyne Trouillot)
Illustration: Andrius Kovelinas
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Posted in poésie | Tagué: (Évelyne Trouillot), alourdi, cassé, désagréger, détruit, dire, enfant, flétrir, frémissement, histoire, larme, main, mère, mémo, mémoire, mourir, pétale, prisonnier, rêve, souffle, tangage, virginité | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2019

Un jour quelqu’un vous serrera
si fort dans ses bras
que tout ce qui un jour a été détruit en vous
se reconstruira.
(Miguel de Unamuno)
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Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2018

Illustration: Joane Michaud
L’OBSTINATION DU PLAISIR
pareil à l’oiseau migrateur
qui à son retour
retrouve son nid détruit
pareil à l’aube
qui d’un chant
dégringole
pierre blanche dans le silence
le corps s’obstine
le corps revient à l’assaut
coup de feu dans l’oubli
(Vangelis Kassos)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Vangelis Kassos), assaut, aube, blanc, chant, corps, coup de feu, dégringoler, détruit, migrateur, nid, obstination, oiseau, oubli, pareil, pierre, plaisir, retour, retrouver, revenir, s'obstiner, silence | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018

Combien de formes abandonnées
combien de moi détruits
combien d’aurores et de nuits
avant que je n’atteigne
ce lieu de lumière et de vide
où des oiseaux blancs crient
une présence —
ou n’est-ce encore qu’un signe?
***
How many forms discarded
how many selves destroyed
how many dawns and darknesses
until I reach
this place of light and emptiness
where white birds cry
a presence —
orstill yet only sign?
(Kenneth White)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Kenneth White), abandonné, atteindre, aurore, crier, détruit, forme, lumière, moi, nuit, oiseau, présence, signe, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mai 2018

Nul être n’est ni engendré, ni détruit
mais tout se trouve composé et discriminé à partir des choses qui existent.
Ainsi conviendrait-il de désigner plus correctement
la génération par la composition et la mort par celui de discrimination.
(Anaxagore)
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Posted in méditations | Tagué: (Anaxagore), être, chose, composé, composition, désigner, détruit, discrimination, engendré, exister, génération | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 28 avril 2018
L’étoile reviendra sur le jardin détruit
Pareille à la goutte d’eau des naissances
Les oiseaux s’ouvriront qui n’ont plus de patience
Et ce sera le songe de la première nuit
O mon amour je suis dans une prairie
Avec des arbres de mon âge
Mais les gazelles passent dans les cils endormis
Ce soir la mort est fille du Temps bien-aimé
(Georges Schehadé)
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Schehadé), amour, arbre, âge, étoile, bien-aimé, cil, détruit, eau, endormi, fille, gazelle, goutte, jardin, mort, naissance, nuit, oiseau, patience, prairie, revenir, s'ouvrir, songe, temps | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2018

LE BEAU PALAIS DE JADE
Thou-Fou
En faisant mille circuits, le ruisseau court,
sous les sapins, entre lesquels le vent s’allonge.
Les rats gris, s’enfuient, vers les vieilles tuiles.
A quel roi fut ce palais ?… on ne le sait plus…
Le toit avec les murailles, au pied de ce rocher à pic, tout est tombé.
Les feux-esprits, nés du sang des soldats tués, hantent la ruine.
Sur la route détruite, les sources qui s’écoulent, semblent sangloter des regrets.
Et, du bruit de toutes ces eaux vives, les échos forment une véritable musique.
La couleur de l’automne, jette sa douce mélancolie, sur toutes choses.
Hélas ! la beauté de celles qui, là, furent belles,
devient maintenant de la poussière jaune !
A quoi servit, alors, d’admirer le charme factice du fard,
et même la vraie beauté qui s’en ornait, non moins que lui, éphémère ?
Et ce roi ! Qu’est devenue la garde fringante, qui accompagnait son char doré ?
De tant de biens, de tant de créatures, que lui reste-t-il aujourd’hui ?
rien de plus qu’un cheval de pierre, sur son tombeau.
Une profonde mélancolie me vient…
Sur la natte que m’offre l’herbe douce, je m’assieds.
Je commence à chanter…
Mes larmes, qui débordent, mouillent mes mains, me suffoquent !…
Hélas ! tour à tour, chacun s’avance, sur le chemin.
Et tous savent, bientôt, qu’il ne conduit à rien.
(Textes chinois)
Recueil: Le Livre de Jade
Traduction: Judith Gautier
Editions: Plon
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Textes chinois), écho, éphémère, beau, beauté, bien, bruit, chanter, charmé, chemin, cheval, conduire, courir, créature, détruit, factice, fard, herbe, jade, larme, mélancolie, muraille, musique, natte, palais, poussière, rat, regret, rien, ruine, ruisseau, s'allonger, s'avancer, s'enfuir, sangloter, sapin, soldat, tomber, vent | Leave a Comment »