Posts Tagged ‘dévorer’
Posted by arbrealettres sur 25 février 2023

Illustration: Edvard Munch
Fuyez, amants, fuyez l’amour et ses ardeurs;
sa flamme est âpre ; sa blessure mortelle.
Qui ne le fuit soudain, lui opposera vainement plus tard
le courage et la force, l’absence et la raison.
Fuyez : que le trait mortel qui m’a frappé
ne soit pas pour vous une stérile leçon!
Voyez en moi les maux qui vous attendent,
et combien sont barbares les jeux de cet enfant.
Fuyez-le , sans tarder, fuyez dès le premier regard.
Je crus pouvoir en tout temps obtenir de lui le repos :
hélas ! voyez maintenant le feu qui me dévore.
Insensé , celui qui, violemment épris d’une beauté séduisante,
égaré par de trompeurs désirs,
ferme l’oreille et les yeux à son propre bonheur,
pour courir au-devant des traits empoisonnés de l’amour!
(Michel Ange)
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Posted in poésie | Tagué: (Michel-Ange), absence, amant, amour, ardeur, attendre, au-devant, âpre, égarer, épris, barbare, beauté, blessure, bonheur, courage, courir, croire, désir, dévorer, empoisonner, enfant, fermer, feu, flamme, force, frapper, fuir, hélas, insensé, jeu, leçon, mal, mortel, obtenir, opposer, oreille, raison, regard, repos, séduisant, soudain, stérile, trait, trompeur, violent, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2022

PAYSAGE DE L’ENFANT ALLANT CHEZ LES REGENTS
Ce grand silence liquide
habitant les tonneaux,
ces minuscules insectes
s’essayant en vain à dévorer la peau des vierges,
les charrons buvant près du chardon bleu,
les frelons fabriquant leur miel blanc,
l’abeille distillant son miel blond,
les chaudrons fulgurants
que l’on frotte de cendre mouillée,
les bruits de fin d’orage,
l’âcre fumée
de la mauvaise herbe brûlée
en tas dans les jardins à buis
et le portrait d’un roi
au mur de la cuisine
et l’argile et le plâtre
dans les royaumes humides,
tout est Courrier d’une impossible aurore ;
voilà qu’elle est déjà tout en haut de la côte
la veuve
qui conduit par la main jusqu’au lointain collège
l’enfant à tignasse rouge.
(Jean Follain)
Illustration: Georges Paul François Laurent Laugée
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), abeille, argile, aurore, charron, collège, dévorer, distiller, enfant, frelon, fulgurant, insecte, jardin, liquide, miel, paysage, plâtre, roi, rouge, royaume, silence, tignasse, tonneau, veuve, vierge | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

Qu’est-ce que l’amour ?
C’est ce lutin qui fait qu’on ne dort pas,
Qu’on ne vit qu’à demi, qu’à toute heure on soupire,
Qui, dès le grand matin, tourne en hâte nos pas
Vers un objet qui fait notre martyre ;
C’est ce charmant accord qui nous force d’aimer,
C’est ce je-ne-sais-quoi qu’on ne peut exprimer :
En un mot, c’est ce feu toujours insatiable
Qui nous dévore et nous suit en tout lieu.
Plusieurs disent que c’est un dieu,
Pour moi je crois que c’est un diable.
(Jean Baptiste Joseph Willart de Grécourt)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Baptiste Joseph Willart de Grécourt), accord, aimer, amour, à demi, charmant, croire, dévorer, diable, Dieu, dormir, exprimer, feu, forcer, hâte;tourner, insatiable, lieu, lutin, martyre, matin, objet, pas, soupirer, suivre, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

ON NE PARLE QUE DU TEMPS
Que devient la dent féroce,
la fêlure froide des heures,
sinon du temps ? La chair,
pourrie quelques années plus tard, quelques rues
plus loin. Puis vint l’aboiement de l’ombre,
ce chien abstrait lui dévora le visage.
Et le champignon foulé au pied,
négligemment, et la fumée dense
des terrasses, parfaite,
que deviendront-ils, sinon du temps ?
Pas seulement les griffes, ni même
l’horloge, puits ouvert dans un mur
cobalt. Pas seulement le mois qui forme
des rides, ni l’année avec sa queue
de scorpion. Aussi la main
qui trace l’incision de chirurgie,
et celle qui dissèque un organisme vivant.
Je ne parle pas seulement de la seconde prolongée,
irrésolue, qui détruit le coeur ou taille
les pierres. Je parle à peine du temps,
de l’automne qui s’est jeté par terre
pour boire les couleurs du jardin,
de la fleur qui torture
par sa stricte géométrie aveugle.
Temps debout, eau qui lutte
encore contre l’hiver, temps aussi
l’armée assyrienne qui avançait,
comme une forêt de pierre,
sur Ninive, les fleurs dans le parc
de Rodin, temps encore la sphinge
et sa stupeur vide dans une cité
qui ne fut pas faite pour elle, temps
ce groupe de mandrills
qui vénèrent le soleil. Tout saigne
et se meut, tout est temps
et amour, scintillement de l’absence :
ainsi jaillit du sein le lait, le temps.
(Jaime Labastida)
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Posted in poésie | Tagué: (Jaime Labastida), aboiement, absence, abstrait, champignon, chien, chirurgie, couleur, dévorer, féroce, fleur, fumée, griffe, hiver, horloge, incision, jaillir, jardin, lait, mandrill, ombre, parc, parler, puits, ride, scorpion, sein, soleil, stupeur, temps, terrasse, vénérer, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 août 2022

Arabesques
« Arabesques » : depuis toujours ce mot me plaît.
En peinture, sculpture, musique ou ballet,
Il évoque pour moi de gracieux mouvements
Et il me parle à l’oreille si doucement.
Selon que je me trouve au bord d’un lac en Chine
Ou bien au bord de la mer Méditerranée,
Moi, sur des cucurbitacées je les dessine
Ou sur des galets, et ce depuis des années.
Je laisse aller ma main, mon esprit rêvasser.
Dans un beau voyage intérieur à chaque fois
Il m’emmène très loin, au plus profond de moi,
Enfin pacifiée, unifiée, réconciliée.
Il arrive que certains viennent bavarder.
Mes dessins leur rappellent des contrées lointaines.
Mes amis pékinois m’ont souvent demandé
Si j’avais séjourné en terre tibétaine.
« Arabesque » : exotique et pourtant familier…
Car ce mot me ramène au temps de mon enfance.
Papa passait du Chopin et me disait : « Danse ! »
Et moi, bien sûr, je ne me faisais pas prier.
D’arabesques en sauts de biche, je rêvais
D’entrer à l’Opéra, d’y consacrer ma vie.
J’étais faite pour danser, et ne concevais
Aucun autre avenir, n’avais pas d’autre envie.
Le destin fut tout autre mais je danse encore.
J’aime la poésie, les beaux-arts, la musique
Et les langues, et le théâtre. Oui, je dévore
La vie, que, bien souvent, je trouve magnifique.
(Béatrice Bastiani-Helbig)
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Posted in poésie | Tagué: (Béatrice Bastiani-Helbig), aimer, aller, ami, année, arabesque, avenir, évoquer, ballet, bavarder, bîche, beau, beaux-arts, bord, concevoir, consacrer, contrée, cucurbitacée, danser, dévorer, demander, dessin, dessiner, destin, doucement, emmener, enfance, entrer, envie, esprit, exotique, familier, galet, gracieux, intérieur, lac, laisser, langue, loin, lointain, magnifique, main, mer, mot, mouvement, musique, opéra, oreille, pacifier, papa, parler, peinture, plaire, poésie, profond, ramener, rappeler, réconcilier, rêvasser, rêver, saut, séjourner, sculpture, temps, théâtre, tibetain, toujours, trouver, unifier, vie, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2022
Retouche à la chaleur
celle qui se dénude
entre les miroirs
le jour aux grands yeux la dévore
d’autres mains que les siennes
sauront franchir les gaves les collines
leur mettre un peu de nuit
(Daniel Boulanger)
Illustration: Francine Van Hove
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Posted by arbrealettres sur 15 mai 2022

DOUBLE ET SEUL
Je suis aigle et colombe
Issus du même vol,
Me poursuis et me sauve,
Me dévore et renais
Double et seul.
Dormir est mon espoir
Rêver d’une nature
Où l’aigle se ferait colombe
Et la colombe aigle à son tour.
Double et seul.
Jusqu’à l’heure dernière
Où l’astre disparu,
L’un et l’autre se confondent
Dans l’unique lumière :
Double et seul.
(Franz Hellens)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2021

On croit savoir la plage
et puis,
vient la vague gourmande
qui dévore le sable
de sa langue de sel.
(Gilles Simonnet)
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Posted by arbrealettres sur 7 octobre 2021

Vénus noire à l’étreinte squameuse et froide…
Tous les murs se sont renversés dans l’eau, les pignons ont coulé a fond,
et les cheminées, comme des pilotis, sont fichées dans la vase.
C’est l’eau noire qui vit maintenant
pour tous ceux qui dorment un sommeil de mort entre les murs.
[…]
oh! la belle eau, noire comme une bohémienne, lisse et luisante comme l’ébène…
Pas une détresse qui ne souhaite d’y finir avec volupté.
Pas une joie qui ne rêve de s’étirer dans ce baiser…
Elle s’obscurcit de cette nuit qu’elle surpasse,
comme un amant qui prend au contact de l’autre le feu dont il le dévore.
(Franz Hellens)
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Posted in poésie | Tagué: (Franz Hellens), amant, ébène, étreinte, baiser, bohémienne, cheminée, contact, couler, détresse, dévorer, feu, joie, mur, pignon, pilotis, rêver, s'obscurcir, se renverser, se surpasser, Vénus | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2021

Illustration: Henri Eisenberg
Mon aimée, mon coeur, nuit et jour,
brûle de te rencontrer comme on rencontre la mort dévorante.
Que je sois balayé par toi comme par une tempête.
Prends tout ce que j’ai;
détruis mon sommeil et ravis mes rêves.
Dérobe-moi ma vie.
Par cette dévastation,
par ce dépouillement total de mon âme,
devenons un seul être de beauté…
Hélas! mon désir est vain.
Où est l’espoir de communion complète
sinon en toi, mon Dieu?
(Rabindranath Tagore)
Recueil: Le jardinier d’amour La jeune Lune
Traduction: Mme Sturge Moore
Editions: Gallimard
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