le cri diaphane
des poignets et des veines
mains sur le bord du ciel où se déchire l’eau
(Martine Broda)
Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2020
le cri diaphane
des poignets et des veines
mains sur le bord du ciel où se déchire l’eau
(Martine Broda)
Posted in poésie | Tagué: (Martine Broda), bord, ciel, cri, diaphane, eau, main, poignet, se déchirer, veine | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2020
Que ce soit Urgèle ou Morgane,
J’aime, en un rêve sans effroi,
Qu’une fée, au corps diaphane,
Ainsi qu’une fleur qui se fane,
Vienne pencher son front sur moi.
C’est elle dont le luth d’ivoire
Me redit, sur un mâle accord,
Vos contes, qu’on n’oserait croire,
Bons paladins, si votre histoire
N’était plus merveilleuse encor.
C’est elle, aux choses qu’on révère
Qui m’ordonne de m’allier,
Et qui veut que ma main sévère
Joigne la harpe du trouvère
Au gantelet du chevalier.
Dans le désert qui me réclame,
Cachée en tout ce que je vois,
C’est elle qui fait, pour mon âme,
De chaque rayon une flamme,
Et de chaque bruit une voix ;
Elle, – qui dans l’onde agitée
Murmure en sortant du rocher,
Et, de me plaire tourmentée,
Suspend la cigogne argentée
Au faîte aigu du noir clocher ;
Quand, l’hiver, mon foyer pétille,
C’est elle qui vient s’y tapir,
Et me montre, au ciel qui scintille,
L’étoile qui s’éteint et brille,
Comme un œil prêt a s’assoupir ;
Qui, lorsqu’en des manoirs sauvages
J’erre, cherchant nos vieux berceaux,
M’environnant de mille images,
Comme un bruit du torrent des âges,
Fait mugir l’air sous les arceaux ;
Elle, – qui, la nuit, quand je veille,
M’apporte de confus abois,
Et, pour endormir mon oreille,
Dans le calme du soir, éveille
Un cor lointain au fond des bois.
Que ce soit Urgèle ou Morgane,
J’aime, en un rêve sans effroi,
Qu’une fée, au corps diaphane,
Ainsi qu’une fleur qui se fane,
Vienne pencher son front sur moi !
(Victor Hugo)
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), abois, accord, agiter, aigu, aimer, air, allier, apporter, arceau, argenté, âge, âme, étoile, éveiller, berceau, bois, bon, briller, bruit, cacher, calme, chevalier, cigogne, clocher, confus, conte, cor, corps, croire, désert, diaphane, effroi, endormir, environner, faîte, fée, flamme, fleur, fond, foyer, front, gantelet, harpe, histoire, image, ivoire, joindre, lointain, luth, main, manoir, mâle, mérveilleux, montrer, mugir, murmurer, noir, nuit, oeil, onde, ordonner, oreille, oser, paladin, pétiller, pencher, plaire, rayon, réclamer, révérer, rêve, redire, rocher, s'assoupir, s'éteindre, sauvage, sévère, scintiller, se faner, se tapir, soir, sortir, suspendre, torrent, tourmenter, trouvère, veiller, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 avril 2020
En robes anciennes
Sur un étang laiteux
Des patineuses viennent
Grinçant quelques aveux.
En robes anciennes
Elles sont aussi pâles
Que les aubes d’hiver,
Le vent tire leurs châles,
Leurs bras sont grands ouverts.
Elles sont les plus pâles.
Paupières baissées
Et la grâce à leur front
Elles passent bercées
Et bientôt s’en iront.
Paupières baissées,
Où donc s’en iront-elles?
Beaux oiseaux des étangs,
Beaux oiseaux demoiselles
Restez jusqu’au printemps.
Où donc s’en iront-elles?
Hélas ! demain peut-être,
Peut-être dans un lit
Et, dans l’ombre d’un traître
Que le désir pâlit,
Hélas ! demain peut-être
Comme lierre aux branches,
Elles iront lier
Leurs doux bras de peau blanche.
Elles iront prier
Comme lierre aux branches,
Comme lierre prie
En sa feuille qui croît,
Par l’amour enhardies,
Vers des liens étroits
Comme lierre prie,
Lianes de peau blanche
Aux branches de la nuit,
Vérité qui s’épanche
Nue, en la nuit des puits,
Lianes de peau blanche
Dont la fleur est certaine
Elles feront leur don
Et dès l’aube prochaine
Trouveront l’abandon
Dont la fleur est certaine.
Vérités diaphanes,
Enfants d’éternité,
Les amours tôt se fanent,
Les lits sont désertés.
Vérités diaphanes,
Restez de vos eaux fraîches
Les plus fraîches des fleurs.
Certain baiser dessèche
Les bouquets de candeur.
Restez dans vos eaux fraîches,
Restez là, je vous aime.
La lune aux feux glacés
Sur vous porte l’emblème
D’un rêve dépassé.
Restez là. Je vous aime.
Vous êtes aussi pâles
Que les aubes d’hiver,
Le vent tire vos châles,
Vos bras sont grands ouverts
Vous êtes aussi pâles
Que les plus pâles mortes
Et vous vivez pourtant,
Et cet étang vous porte
Vers moi qui vous attends.
O mes plus pâles mortes
Montrez-moi vos visages,
Venez ici, tout près
Sur le bord du rivage
Que je voie bien vos traits.
Montrez-moi vos visages,
Vos lèvres, vos prunelles.
Vous me consolerez
Par un sourire frêle,
Par un mot murmuré.
Vos lèvres, vos prunelles
En leur jeunesse vive
Seront devant mes yeux
Lèvres de ma pensive
Et son regard d’adieu
En sa jeunesse vive.
(Louise de Vilmorin)
Posted in poésie | Tagué: (Louise de Vilmorin), abandon, adieu, attendre, aube, étang, bouquet, candeur, châle, consoler, déserte, désir, diaphane, don, feu, fleur, frêle, glace, jeunesse, lèvres, liane, lierre, lit, nuit, oiseau, ombre, patineuse, paupière, pâle, pensif, prier, prunelle, puits, regard, robe, sourire, traître, vent, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2020
LICYMNIE
Tu ne sais point chanter, ô cithare Ionique,
En ton mode amolli doux â la volupté,
Les flots Siciliens rougis du sang Punique,
Numance et son mur indompté.
O lyre, tu ne sais chanter que Licymnie,
Et ses jeunes amours, ses yeux étincelants,
L’enjouement de sa voix si pleine d’harmonie,
Ses pieds si légers et si blancs.
Toujours prompte, elle accourt aux fêtes de Diane ;
Aux bras nus de ses soeurs ses bras sont enlacés ;
Elle noue en riant sa robe diaphane,
Et conduit les choeurs cadencés.
Pour tout l’or de Phrygie et les biens d’Achémène,
Qui voudrait échanger ces caresses sans prix,
Et sur ce col si frais, ces baisers, ó Mécène,
Refusés, donnés ou surpris ?
(Leconte de Lisle)
Posted in poésie | Tagué: (Leconte de Lisle), accourir, amour, étincelant, baiser, blanc, chanter, cheur, cithare, col, conduire, diaphane, donné, doux, fête, flot, frais, harmonie, jeune, léger, mur, pied, robe, sang, soeur, surpris, volupté, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2019
(Jean Cocteau)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), amour, diaphane, voler | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2019
Contempler le lever du jour!
La petite lueur fait s’évanouir les ombres immenses et diaphanes,
Le goût de l’air est bon à mon palais.
Poussées du monde en marche, ébats ingénus,
lever en silence, fraîcheur exhalée,
Effleurements obliques en haut et en bas.
Quelque chose que je ne puis voir dresse en l’air d’impudiques pointes,
Des mers éclatantes de suc inondent le ciel.
(Walt Whitman)
Posted in poésie | Tagué: (Walt Whitman), air, ébat, éclatante, ciel, contempler, diaphane, dresser, effleurement, fraîcheur, goût, impudique, ingénu, inonder, lever, lueur, mer, monde, oblique, ombre, palais, pointe, s'évanouir, silence, suc | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 mars 2019
NOUVELLE VIE
Joie que tu tiens de moi !
— Ah, claire et bonne après-midi !
Vivre, vivre à nouveau !
Arrière, arrière, arrière ; recommencer ;
loin, plus loin — moi, j’ouvre, les bras
en croix, le monde — loin le commencement ;
et loin, loin, loin, la fin !
La vie entière, de nouveau, au milieu !
Et toi, toute d’âme et cristal !
Ah ! course heureuse et diaphane !
***
NUEVA VIDA
¡Alegría que tienes tú por mí!
— iAy, tarde clara y buena!—
¡Otra vez a vivir!
¡Atrás, atrás, atrás; a comenzar de nuevo;
lejos, más lejos — yo abro, con mis brazos
en cruz, el mundo —, lejos el comienzo;
lejos, lejos, lejos el fin!
¡La vida toda, nuevamente, enmedio!
¡Tú, de cristal, de alma!
¡Ay, carrera diáfana y feliz!
(Juan Ramón Jiménez)
Posted in poésie | Tagué: (Juan Ramon Jimenez), après-midi, âme, bonne, claire, commencement, course, cristal, diaphane, heureuse, joie, loin, milieu, nouvelle, ouvrir, recommencer, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 septembre 2018
Illustration: Eliane Marque
ODE À TES MAINS
Sur un marché
ou dans une mer de mains,
moi je reconnaîtrais
les tiennes
comme deux oiseaux blancs,
distincts
entre tous les oiseaux :
elles volent parmi les mains,
migratrices,
elles naviguent dans l’air,
transparentes,
mais
reviennent
à ton flanc,
à mon flanc,
se replient, endormies, sur ma poitrine.
Diaphanes elles sont fines
et nues,
lumineuses comme
une vitrine de cristaux,
et vont
comme
des éventails dans l’air,
comme des plumes du ciel.
Au pain, aussi, à l’eau elles ressemblent,
au blé, aux pays de la lune,
au profil de l’amande, au poisson sauvage
qui palpite d’argent
sur le chemin
des sources.
Tes mains vont et viennent
au travail,
loin, elles résonnent
en touchant des fourchettes,
font le feu et soudain clapotent
dans l’eau
noire de la cuisine,
picorent la machine éclaircissant
les broussailles de ma calligraphie,
clouent aux murs,
lavent du linge
et reviennent à leur blancheur.
Il y a bien une raison
pour qu’il fût décidé sur la terre
que dormirait et volerait
sur mon coeur
ce miracle.
(Pablo Neruda)
Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), air, aller, argent, éclaircir, éventail, blanc, blancheur, broussailles, calligraphie, chemin, ciel, clapoter, clouer, coeur, cuisine, décider, diaphane, distinct, dormir, eau, endormi, feu, fin, flanc, fourchette, lave, linge, lumineux, machine, main, marche, mer, migrateur, miracle, mur, naviguer, noir, nu, ode, oiseau, palpiter, picorer, plume, poitrine, résonner, reconnaître, ressembler, revenir, sauvage, se replier, source, terre, toucher, transparent, travail, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2018
NOUS SOMMES DES ETRANGERS
Personne ne te connais ici où tu es revenu,
Personne ne t’a vu, tu as disparu,
Comme un mort parmi les morts.
Le visage d’un mort est étrange.
Des ombres passent et nous touchent,
Elles nous dépassent, profils, réverbérations,
Comme en une nuit diaphane et éclairée,
Comme dans l’Hadès où passent les âmes.
Je n’ai point de visage pour paraître,
Je n’ai pas de lumière ; ils n’ont point d’yeux pour me voir,
Ils se penchent sur leur tristesse, regardent
Au-dedans leur tristesse, et sourient.
Nous n’avons pas mis sur notre visage de la fumée noire
Pour ne pas être reconnus être sombres.
Nous n’avons pas nié notre âme.
Nous sommes des étrangers et des inconnus. Des coupables.
Nous sommes faits d’ombre et ne le paraissons pas.
(Georges Themelis)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Georges Themelis), âme, étranger, coupable, diaphane, disparu, fumée, inconnu, nier, nuit, ombre, paraître, personne, réverbération, sourire, tristesse, visage, voir | Leave a Comment »