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Poésie

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Tous les arbres résonnent (Heinrich Heine)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023




    
Tous les arbres résonnent
Et tous les nids chantent —
Qui donc tient la baguette
Dans le vert orchestre de la forêt?

Est-ce là-bas le vanneau gris,
Qui sans cesse hoche la tête, l’air important?
Ou est-ce le pédant qui tout là-bas
Lance toujours en rythme son coucou?

Est-ce cette cigogne qui, la mine sérieuse,
Et comme si elle dirigeait,
Craquette avec sa longue jambe
Pendant que tous jouent leur musique?

Non, c’est dans mon propre coeur
Qu’est le chef d’orchestre de la forêt,
Et je le sens qui bat la mesure
Et je crois bien qu’il s’appelle Amour.

(Heinrich Heine)

Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard

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Amour ! (Michel Ange)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
Amour ! Tu m’as, il est vrai, mille fois vaincu
et mortellement blessé dans ma jeunesse ;
mais aujourd’hui, sous mes cheveux blanchis,
puis-je me laisser prendre encore à tes promesses frivoles ?

Hélas ! combien de fois as-tu tour-à-tour
rallumé ou étouffé mes désirs !
combien de fois m’as-tu vu, le sein baigné de larmes,
trembler et pâlir sous tes coups !

Amour! c’est à toi que je parle,
et c’est de toi que je me plains.
Désabusé de tes flatteurs mensonges,
je ne crains plus tes traits cruels;
tu les diriges en vain contre moi.

Que peut la scie ou le ver
contre le bois réduit en cendres?
Et n’y a-t-il pas de la honte
à poursuivre celui qui manque à-la-fois
et d’haleine et de force?

(Michel Ange)

 

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Vous avez beau faire (Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 30 avril 2021



Vous avez beau faire:
Ces pierres

Dirigent vers vous
Leurs cris.

(Guillevic)

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Retouche au poète (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 29 mai 2020



 

retouche au poète

vers le dernier rectangle de silence
son chien rassemble et dirige les mots

(Daniel Boulanger)

 

 

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Muse (Taras Chevtchenko)

Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2020



Illustration: Taras Chevtchenko

    

Muse

Ô toi, pure et sainte,
Toi, sœur de Phébus bien-aimée !
Tu m’as pris sur ta poitrine
Et porté à travers champ.
Et sur une tombe tu m’as déposé
Tel un thuya en pleine croissance,
D’un brouillard, tu m’as recouvert.
Et tu m’as réveillé et tu as chanté
Et la magie a agi … Et moi…
Ô mon enchanteresse !
Tu m’as secouru partout,
Tu as pris soin de moi toujours.
Dans la steppe, la steppe désertique,
Dans ma longue captivité,
Tu as illuminé fièrement
Comme une fleur dans un champ !
De mon odieuse caserne
Pur, saint
L’oiseau s’est envolé
Et avec moi
Tu es sorti et tu as chanté
Toi, d’or …
Comme de l’eau vive
Tu as lavé mon âme.
Et je vis, et au-dessus de moi
De toute ta beauté divine
Tu illumines, tendre
Etoile magnifique !
Qui me guide depuis toujours !
Ne me quitte pas. La nuit
Le jour et le soir, et à l’aube
Sois toujours à mes coté, dirige-moi,
Apprends à mes lèvres
A ne dire que la vérité. Aide moi
Pour que ma prière arrive à destination.
Et si je meurs, mon saint !
Ma mère ! Mettez
Votre fils dans son petit cercueil
Et qu’au moins une larme
Sorte de tes yeux immortels.

***

Муза

А ти, пречистая, святая,
Ти, сестро Феба молодая!
Мене ти в пелену взяла
І геть у поле однесла.
І на могилі серед поля,
Як тую волю на роздоллі,
Туманом сивим сповила.
І колихала, і співала,
І чари діяла… І я…
О чарівниченько моя!
Мені ти всюди помагала,
Мене ти всюди доглядала.
В степу, безлюдному степу,
В далекій неволі,
Ти сіяла, пишалася,
Як квіточка в полі!
Із казарми нечистої
Чистою, святою
Пташечкою вилетіла
І понадо мною
Полинула, заспівала
Ти, золотокрила…
Мов живущою водою
Душу окропила.
І я живу, і надо мною
З своєю божою красою
Гориш ти, зоренько моя,
Моя порадонько святая!
Моя ти доле молодая!
Не покидай мене. Вночі,
І вдень, і ввечері, і рано
Витай зо мною і учи,
Учи неложними устами
Сказати правду. Поможи
Молитву діяти до краю.
А як умру, моя святая!
Моя ти мамо! положи
Свого ти сина в домовину
І хоть єдиную сльозину
В очах безсмертних покажи.

***

Musa

Você, puro e santo,
Você, amada irmã de Phoebus!
Você me pegou no seu peito
E transportado pelo campo.
E em um túmulo você me depositou
Como um thuja em pleno crescimento,
De um nevoeiro, você me cobriu.
E você me acordou e cantou
E a mágica agiu … E eu …
Ó minha feiticeira!
Você me salvou em todos os lugares
Você cuidou de mim sempre.
Na estepe, o estepe do deserto,
No meu longo cativeiro,
Você tem orgulhosamente iluminado
Como uma flor em um campo!
Dos meus quarteis odiosos
Puro, santo
O pássaro voou para longe
E comigo
Você saiu e cantou
Você, ouro …
Como a água viva
Você lavou minha alma.
E eu vivo e acima de mim
Com toda sua beleza divina
Você ilumina, doce
Bela Estrela!
Quem sempre me guiou
Não me deixe. Noite
Dia e noite e ao amanhecer
Que você está sempre ao meu lado, me direcione,
Aprende aos meus lábios
Para dizer a verdade. Me ajude
Para minha oração chegar ao seu destino.
E se eu morrer, meu santo!
Minha mãe! Por favor coloque
Seu filho em seu pequeno caixão
E que pelo menos uma lágrima
Sair de seus olhos imortais.

(Taras Chevtchenko)

Site : http://artgitato.com/
Traduction: Français Jacky Lavauzelle / Ukrainien / Portugais Jacky Lavauzelle
Editions:

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le laboureur (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 2 novembre 2018




    
Carré SATOR 

le laboureur à sa charrue dirige les travaux

***

SATOR
AREPO
TENET
OPERA
ROTAS

(Anonyme)

 

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MUSIQUE (Anne Hébert)

Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2018



MUSIQUE

Moins qu’une chanson,
Pas une voix,
Ni aucun air arrangé d’avance;
Un son frais
Qui coule tout seul
Comme le son d’une flûte
Qu’on aurait
Perdue en forêt
Et qui laisserait
Couler sa musique
À sa façon,
Sans façon
Et sans air,
Maintenant qu’aucune lèvre
Ne la dirige
Et que toute la forêt
La prie
De dire ce qu’elle a
De musique au cœur,
Au cœur
Et bien plus loin que le cœur,
Là où c’est sourd et plein,
Mystère et inconscience.
Moins qu’une chanson;
Un son frais
Qui coule tout seul
Comme le son d’une flûte
Qu’on aurait
Perdue en forêt.

(Anne Hébert)

Illustration: ArbreaPhotos

 

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RETOUR (Salvador Espriu)

Posted by arbrealettres sur 3 avril 2018



Illustration: Gilbert Garcin
    
RETOUR

L’archer dirige
le noble vol harmonique
de la flèche.
Fidèle au temps, je retourne
à ma silencieuse origine.

***

RETORN

L’arquer governa
el noble vol barmònic
de la sageta.
Fidel al temps, retorno
al meu callat origen.

(Salvador Espriu)

 

Recueil: Cimetière de Sinera
Traduction: Mathilde et Albert Bensoussan et Denise Boyer
Editions: Ibériques

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LE SIGNE (Jules Supervielle)

Posted by arbrealettres sur 6 mars 2018




    
LE SIGNE

Signe, étoile au creux de ma main
Que je cache et que je retiens.
Pour quelle profonde aventure
Quel navire diriges-tu?
Verrai-je un jour son équipage
Et toucherai-je ses cordages?
Donnez-moi vite ces hublots
Pour que j’y passe un peu la tête,
Timon, filins et matelots,
Tout ce qu’il faut dans la tempête
Aveugle étoile, chaude et douce,
Par un clin d’oeil ou quelque mousse
Descendu d’un mât dans les nues
Réponds-moi que tu m’as compris,
Étoile, larcin que je fis
Un jour, au plus fort du sommeil,
Aux nuits mangeuses de soleil.

(Jules Supervielle)

 

Recueil: Le forçat innocent suivi de Les amis inconnus
Traduction:
Editions: Gallimard

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Coeur brisé (Emily Dickinson)

Posted by arbrealettres sur 27 février 2018



coeur_brisé

Que vers un coeur brisé
Nul autre ne se dirige
Sans le haut privilège
D’avoir lui-même aussi souffert.

***

Unto a broken heart
No other one may go
Without the high prerogative
Itself hath suffered too.

(Emily Dickinson)

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