Posts Tagged ‘dispenser’
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2022
Illustration: Christophe Merlot
FUSION
Tu dispensas richesses sans mesure,
J’ai bu, ardent, la source tout entière,
Je te voyais, aveuglante lumière,
Tout l’univers sombrait dans l’aventure,
Jusqu’à ne plus sentir que la hantise
De cette ivresse, chute d’eau, prodigue
Roulant sur moi, rompant toutes les digues,
Lorsqu’abîmé en toi, je t’avais prise …
Entre le toi, le moi, plus de barrière …
Où s’étendaient l’une et l’autre frontière ?
Ton coeur au fond du mien battait sonore,
Les mots d’amour que tu soufflais encore
Rendaient en écho mon ravissement,
Et j’étais, moi, dans ton gémissement.
(Léo Schmidl)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction: Catherine Kany
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (Léo Schmidl), abîmer, amour, ardent, aventure, aveuglant, écho, barrière, battre, boire, chute, coeur, digue, dispenser, eau, encore, entier, fond, frontière, fusion, gémissement, hantise, ivresse, lumière, mesure, moi, mot, prendre, prodigue, ravissement, rendre, richesse, rompre, rouler, s'étendre, sentir, sombrer, souffler, source, toi, univers, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juin 2022

Illustration: Egon Schiele
PLUS TRANSPARENTE QU’UNE GOUTTE D’EAU…
Plus transparente qu’une goutte d’eau
tu brilles de ton sexe déployé.
Tu es un fleuve blessé, tu es le jour
qui dispense l’air, tu brûles les mots
morts et les mots tu les traverses avec ton ventre.
Tes seins se gonflent au vertige de mes mains. Jambes
ouvertes, tu dispenses le miel et la braise, je m’habille de
ta chair et je me répands en toi, femme. Nous habitons
une déchirure que le soleil et l’eau polissent lentement
pendant que nos corps émigrés dans les caresses s’inventent
leur écriture.
(Marc Rombaut)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (Marc Rombaut), air, écriture, émigré, blesser, braise, brûler, briller, caresse, chair, corps, déchirure, déployer, dispenser, eau, femme, fleuve, gonfler, goutte, habiter, jambe, jour, lent, main, miel, mort, mot, ouvert, polir, s'habiller, s'inventer, se répandre, sein, sexe, soleil, transparent, traverser, ventre, vertige | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mars 2020
LA LANTERNE SUR LE PUITS
Cette source sur laquelle tu te penches
et qui est toi la source
de ta voix même en silence
cherche de tous côtés
tu ne trouveras pas
qui l’a créée.
Elle t’échappe quand tu deviens
son ruissellement
quand par des milliers de mains
et de regards tu la répands
tu la dispenses sans la voir.
Et sur la fraîcheur noire
ne flotte plus qu’un souvenir une buée.
(Jean Mambrino)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Mambrino), buée, chercher, créer, devenir, dispenser, flotter, fraîcheur, lanterne, main, puits, répandre, regard, ruissellement, s'échapper, se pencher, silence, source, souvenir, trouver, voir, voix | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 octobre 2019
Celle que j’aime incarne mon désir de vivre
Je l’ai prise au présent elle reste au présent
Sa douce nudité dispense la lumière
L’air pur passe plus pur de sa bouche à ses yeux
Elle voit tout pour moi et je choisis pour elle
La feuille au coeur de l’arbre et le point clair de l’eau
Elle est l’arbre et la feuille et fait déborder l’eau
Nous naissons l’un à l’autre ensemble à chaque aurore
Et notre rire efface le désert du ciel.
(Paul Eluard)
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Eluard), aimer, arbre, aurore, bouche, choisir, ciel, coeur, désert, désir, dispenser, douce, feuille, lumière, naître, nudité, présent, rire, vivre | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019

Illustration: ArbreaPhotos
L’autre lumière
I
Une fois que la lumière naturelle a perdu tout pouvoir
éclairant, que dans sa pleine intensité elle ne donne
plus à voir que la part d’ombre et qu’ainsi, le processus
d’inversion se met en place, l’autre lumière jaillit.
Ceux qui sont destinés à la recevoir diffèrent sa venue et
n’acceptent que les fragments de ce qui n’a de sens que
dans la totalité.
II
L’autre lumière produit des éclairs répétés et aveuglants.
Celui dont le bonheur visuel défaille sacrifie souvent à
l’aveuglement temporaire qu’elle lui procure. Son être
n’est plus éclairé par une source inégale mais par des
éclairs successifs et identiques, qui ne trouvent de loi
qu’en eux-mêmes. Différente est la lumière du soleil, dont
l’intensité varie.
Ici, il ne s’agit pas d’une lumière pour voir ou être vu,
mais d’une lumière qui voit.
III
Lorsque ces éclairs diminuent puis cessent, l’ébloui se
trouve plongé dans une nuit extrême. Parce que le surcroît de
lumière avec lequel il s’était accoutumé à voir disparaît,
il lui semble que le monde entier s’obscurcit.
Il est nécessaire que l’autre lumière cesse, que l’ébloui
apprenne une seconde fois à voir au moyen de la lumière
naturelle. Le souvenir lumineux témoigne de l’insuffisance
de la lumière naturelle à éclairer le monde. Par lui l’ébloui
va tenter de revenir dans la vision éblouie, à partir de ce
nouveau point de départ qu’est la lumière naturelle.
IV
Dès lors, la nostalgie permet l’illumination complète, qui
consiste en cela : voir dans l’autre lumière, par le seul
moyen de la lumière naturelle dispensée à chacun.
(Gilles Weinzaepflen)
Recueil: Noël Jivaro
Traduction:
Editions: Le clou dans le fer
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Gilles Weinzaepflen), accepter, apprendre, aveugler, éclair, éclairer, cesserlumière, complet, destiner, différer, diminuer, disparaître, dispenser, donner, extrême, fragment, identique, illumination, intensité, inversion, jaillir, Loi, lumière, lumineux, monde, naturel, nostalgie, nuit, ombre, part, perdre, plonger, pouvoir, processus, produire, répéter, recevoir, s'obscurcir, sens, soleil, source, souvenir, successif, témoigner, totalité, venue, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 mars 2019

Illustration: Aaron Siskind
Un geste vers le bas
ne trouve pas toujours
un geste vers le haut.
Mais lorsqu’il le trouve
ils vont tous deux vers le haut
ou tous deux vers le bas.
Ou peut-être les directions disparaissent
et inaugurent dans le point de rencontre
la transfiguration qui les dispense
d’un mouvement quelconque.
Tout geste est une épiphanie
lorsqu’il n’y a plus de différences
entre le haut et le bas.
***
Un gesto hacia abajo
no siempre encuentra
un gesto hacia arriba.
Pero cuando lo encuentra
van los dos hacia arriba
o los dos hacia abajo.
O quizá se disuelven los sentidos
e inauguran en el punto de encuentro
la transfiguración que los exime
de cualquier movimiento.
Todo gesto es una epifanía,
cuando ya no hay diferencias
entre arriba y abajo.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), épiphanie, bas, différence, direction, disparaître, dispenser, geste, haut, inaugurer, mouvement, point, rencontre, toujours, transfiguration, trouver | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2018

Illustration: Egon Schiele
CONSEILS À UN AMANT
Si tu veux être aimé d’une femme, ô jeune ami, quelle qu’elle soit,
ne lui dis pas que tu la veux, mais fais qu’elle te voie tous les jours,
puis disparais, pour revenir.
Si elle t’adresse la parole, sois amoureux sans empressement.
Elle viendra d’elle-même à toi.
Sache alors la prendre de force, le jour où elle entend se donner.
Quand tu la recevras dans ton lit, néglige ton propre plaisir.
Les mains d’une femme amoureuse sont tremblantes et sans caresses.
Dispense-les d’être zélées.
Mais toi, ne prends pas de repos.
Prolonge les baisers à perte d’haleine.
Ne la laisse pas dormir, même si elle t’en prie.
Baise toujours la partie de son corps vers laquelle elle tourne les yeux.
(Pierre Louÿs)
Recueil: Les chansons de Bilitis
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre Louÿs), aimé, amant, amoureux, baiser, caresse, conseil, corps, disparaître, dispenser, dormir, empressement, femme, force, haleine, lit, main, partie, plaisir, prolonger, recevoir, revenir, se donner, tremblant, venir, voir, vouloir, yeux, zèle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2018

Illustration: Salvador Dali
LA DOUCEUR DE L’ANGÉLUS…
La douceur de l’angélus matinal et divin
que dispensent d’ingénues cloches provinciales,
dans l’air innocent, avec la force des pétales,
des prières, des visions virginales et des refrains
du rossignol, s’opposant en tout au rude destin
qui en Dieu ne croit pas… La pelote du jour en déclin
que le soir dévide derrière d’opaques cristaux
pour tisser d’une seule pièce l’étoffe de nos maux,
tout entiers faits de chair et parfumés de vin…
Et cette atroce amertume de n’avoir point de goût,
de ne pas savoir vers où diriger notre proue,
tandis que le pauvre esquif dans la nuit calfeutrée,
avance sur les vagues hostiles et de l’aurore privé…
(O cloches suaves, que l’aube fasse son entrée !)
(Rubén Darío)
Recueil: Chants de vie et d’espérance
Traduction: Lionel Igersheim
Editions: Sillage
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Posted in poésie | Tagué: (Ruben Dario), air, amertume, angélus, atroce, aube, aurore, étoffe, calfeutré, chair, cloche, cristal, croire, dévider, destin, Dieu, diriger, dispenser, divin, douceur, entrée, esquif, force, hostile, ingénu, innocent, jour, mal, matinal, opaque, parfumé, pétale, pelote, prière, priver, proue, provincial, refrain, rossignol, rude, s'opposer, soir, suave, tisser, vague, vin, virginal, vision | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 février 2018

Monologue du solitaire
Je m’élève et m’éloigne mais n’en éprouve aucune jouissance.
Me voici seul et j’ai encore plus froid.
Je m’en doutais, mais ma fatale impatience
Me pressait vers ce ciel ingrat.
Comme ramassés à la morgue, des bras de femmes sans vie
Me dispensent une joie tout aussi glacée.
Je me sens en hiver, même si nous voici déjà en avril.
J’ai froid,
Oh, j’ai froid.
***
Monologu i te vetmuarit
Tani une ngjitem lart dhe s’kam asnje gezim.
Ketu ku kam arritur me ftohte eshte, me vetmi.
E dija kete, por padurimi i vdekur
Me shtynte te shpejtoj te ky sinor i kote.
Krahe grash te thyera mbi supe si te prera nga nje morg
Me japin nje gezim po aq te vdekur.
Me duket ende dimer ndonese esht prill.
Kam ftohte.
Kam ftohte.
(Ismail Kadaré)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
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Posted in poésie | Tagué: (Ismaïl Kadaré), avril, éprouver, bras, ciel, dispenser, fatal, femme, froid, glace, hiver, impatience, ingrat, joie, jouissance, monologue, morgue, presser, ramasser, s'élever, s'éloigner, se douter, seul, solitaire, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 août 2017

Pendant mes longues écoutes
je sentais que les marguerites
courbaient la tête, patientes
au-dessus de la force des racines:
terre noire, fossé.
Motte après motte, elle dispense
un souffle pesant, profond.
Les voix de mes poètes
montaient toujours d’en bas,
parlaient bas
à partir du fond.
***
Durante i miei lunghi ascolti
sentivo le margherite
chinare la testa pazienti
sul flusso delle radici:
terra nera che infossa.
Zolla su zolla dispensa
un alito greve, profondo.
Le voci dei miei poeti
salivano sempre dal basso,
parlavano piano
dal fondo.
(Fabio Pusterla)
Découvert ici chez Lecture/Ecriture
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Fabio Pusterla), écoute, dispenser, force, fossé, marguerite, motte, parler, patiente, poète, racine, souffle, voix | 1 Comment »