Posts Tagged ‘distinction’
Posted by arbrealettres sur 18 février 2023

Illustration: René Baumer
Pour qui parle le poète ?
Où est-il celui qui parlait le langage des astres ?
Celui capable de réformer le monde
Ou de l’embraser d’un souffle acide
De l’enrouler d’un bon mot
Jusqu’à l’implosion des sens
De faire de tout ce qui était
Cendres incandescentes
Où es-tu ?
Toi le dernier Nadir
Fais-nous entendre ta voix
Tu ne peux plus t’adresser qu’à une poignée d’hommes
Tu dois parler à tous
Descends de ton Zénith
De ta copieuse bibliothèque
Reviens-nous d’Abyssinie
Avec de l’or autour de la taille
Distribue tes trésors au peuple
Accompagne-les dans leur retraite
Mais il est peut-être déjà trop tard
Car voici venu le temps des nombrilistes
Des briseurs de rêves
Dans ta silencieuse fureur
Tu nous as tourné le dos à tous
Sans distinction aucune
Ton verbe est à présent inaudible
Ta race est devenue la triste risée des puissants
Invente donc un nouveau langage
Libère-nous des mères abusives
Des costumes étriqués
Embarque-nous dans tes soirs bleus d’été
Fais de chaque vision
Notre éternité
Reviens-nous
Toi l’enfant
Le voyant
Le dernier mendiant
(Grégory Rateau)
Recueil: Conspiration du réel
Traduction:
Editions: Unicité
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Posted in poésie | Tagué: (Grégory Rateau), abusif, accompagner, acide, adresser, astre, autour, été, éternité, étriqué, bibliothèque, bleu, briseur, capable, cendre, copieur, costume, der, descendre, devenir, distinction, distribuer, dos, embarquer, embraser, enfant, enrouler, entendre, fureur, homme, ier, implosion, inaudible, incandescence, inventer, langage, libérer, mère, mendiant, monde, mot, nadir, nombriliste, nouveau, or, parler, peuple, poète, poignée, puissant, race, rêve, reformer, retraite, revenir, risée, sens, silencieux, siuffle, soir, taille, tard, tourner, trésor, triste, verbe, vision, voix, voyant, zénith | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2022
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Illustration: Bang Hai Ja Souffle d’or
Être libre du matin au soir,
Flâner tranquillement, détaché des choses
Marcher sur les mille monts de lune
Suivre les nuages infinis
S’il n’y a pas de distinction entre toi et moi
Quelle séparation entre le vrai et le faux –
Même si l’oiseau n’apporte pas de fleur,
Le vent printanier répand son parfum
(Ilsòn)
Recueil: Les mille monts de lune Poèmes de Corée
Traduction: Sunmi Kim
Editions: Albin Michel
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Ilsòn), apporter, chose, détaché, distinction, faux, flaner, fleur, libre, lune, marcher, matin, mille, mont, oiseau, parfum, printanier, répandre, séparation, soir, toi, tranquille, vent, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 février 2021

HAMLET
Il y a un moment, avant le réveil, où
rêve et réalité se confondent. Certaines fois,
le sommeil empêche de faire cette distinction ;
d’autres, nous nous jugeons engagés
dans la vie sans savoir que nous ne sortons pas encore
des limbes nocturnes. Dans tous les cas,
émotions et sentiments saisissent
le corps; nous nous déplaçons d’un bord à l’autre
avec l’angoisse de cette double existence; en rien,
nous ne dominons les actions que, cependant,
nous subissons comme si quelque chose nous avait
arrachés
à notre lit. Pendant le petit déjeuner, en y
pensant, il reste déjà peu de chose
de la nuit. Ni les personnes, ni les mots,
ni les images ne nous tourmentent avec l’intensité
de naguère. Pourtant, c’est comme s’il manquait
une partie de nous-mêmes. Et, le jour, nous répétons
des gestes dont nous ignorons les destinataires;
nous entendons des phrases dont nous ne comprenons
le sens. Et nous ne savons pas, de fait,
(Nuno Jùdice)
Recueil: Un chant dans l’épaisseur du temps suivi de méditation sur des ruines
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Nuno Judice), action, angoisse, arracher, émotion, bord, comprendre, corps, destinataire, distinction, dominer, double, empêcher, engager, entendre, existence, geste, Hamlet, ignorer, image, intensité, limbres, lit, manquer, moment, mot, naguère, nocturne, nuit, partie, penser, personne, petit-déjeuner, phrase, réalité, répéter, réveil, rêve, saisir, savoir, se confondre, se déplacer, se juger, sens, sentiment, sommeil, subir, tourmenter, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2018

Bien qu’il y ait distinction entre pluie, grêle, neige et glace,
Une fois fondues, il n’y a qu’une seule et même eau dans le vallon.
(Ikkyû)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 20 avril 2018

Un nom dans la montagne
Et ton nom dans l’écho où paraît la montagne
Bleue
Crainte bleue des hauteurs et froide perception
Le vent seul, le vent
Obscur et vrai comme est le pain de vie
Avance
Parmi les hauts graviers de grège
Car on t’appelle d’un nom plus haut
Dans l’adage des morts, source grave
Étroite distinction
De toi parmi les morts, de toi parmi les roses
Et l’on ne sait si tu entends encore l’abondance
De ton corps descendu dans des milliers de graines
Pose les mains encore sur l’étendue
Car tous les chemins de fer se dissipent
Tous les tournants saignent sous l’arche
Éprends-toi d’un vieux reflet de la lumière
La main rie l’ami faible au loin te faisait signe.
(Béatrice Douvre)
Recueil: Oeuvre poétique
Traduction:
Editions: Voix d’Encre
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Posted in poésie | Tagué: (Béatrice Douvre), abondance, adage, ami, appeler, arche, avancer, écho, étendue, bleu, chemin, corps, crainte, descendre, distinction, entendre, faible, faire, froid, graine, gravier, hauteur, lumière, main, montagne, mort, nom, obscur, pain, perception, reflet, rire, rose, s'éprendre, saigner, savoir, se dissiper, seul, signe, source, tournant, vent, vie, vieux, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 avril 2017

Le flux confond la rivière et ses vagues;
entre la rivière et ses vagues qui ferait différence ?
N’est-ce pas l’eau, quand la vague s’élève; et quand elle retombe, n’est-ce pas l’eau encore ?
Qui peut faire ici distinction ?
Et pour prendre le nom de vague,
l’eau cesse-t-elle d’être considérée comme de l’eau ?
Dans le Brahma Suprême les mondes font office de perles.
Considère ce rosaire avec les yeux de la sagesse.
***
The river and its waves are one surf :
where is the difference between the river and its waves ?
When the wave rises, it is the water; and when it falls, it is the same water again.
Tell me, Sir, where is the distinction ?
Because it has been named as wave,
shall it no longer be considered as water ?
Within the Supreme Brahma, the worlds are being told like beads :
Look upon that rosary with the eyes of wisdom.
(Kabîr)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 16 avril 2017

Il n’est pas besoin de demander à quelle caste appartient un saint.
Car le prêtre, le guerrier, le commerçant, et toutes les trente-six castes,
sont également en quête de Dieu.
Le barbier s’est mis en quête de Dieu,
la lessiveuse, le charpentier
Même Raidas s’était mis en quête.
Le Rishi Swapacha était tanneur d’après sa caste.
Hindus et Moslems tout de même ont achevé
cette fin où ne subsiste plus aucune marque de distinction.
***
It is needless to ask of a saint the caste to which he belongs;
For the priest, the warrior, the tradesman, and all the thirty-six castes,
alike are seeking for God.
It is but folly to ask what the caste of a saint may be;
The barber has sought God, the washerwoman, and the carpenter —
Even Raidas was a seeker after God.
The Rishi Swapacha was a tanner by caste.
Hindus and Moslems alike have achieved that
End, where remains no mark of distinction.
(Kabîr)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Kabîr), achever, appartenir, barbier, caste, charpentier, commerçant, demander, Dieu, distinction, guerrier, lessiveuse, marque, prêtre, quête, saint, subsister, tanneur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2017

La poésie sauvera le monde, si rien le sauve.
Au reste, elle le sauve chaque jour de son indignité.
***
L’homme du XXIe siècle, homme distrait,
est captif des représentations dont il est assailli,
asservi à ce que la grande machinerie
des mots et des images surabondants, projettent devant lui.
Il n’a plus ni l’espace ni le temps de produire
de lui-même l’imaginaire qui les constituerait.
L’imaginaire est aujourd’hui un territoire occupé et soumis.
Et je dis que tout poème est un acte de résistance contre cette oppression.
***
Rendre la poésie populaire, la plus distinguée poésie,
c’est venger le peuple de la vulgarité à quoi on le réduit,
par le partage de la distinction.
(Jean-Pierre Siméon)
Illustration: Josephine Wall
Découvert ici: https://eleonoreb.wordpress.com/
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