Posts Tagged ‘divin’
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023

LÀ, LE BONHEUR S’ÉVEILLE
Si l’on peut découvrir et tel un virtuose
Le lever du soleil au joli mois de Juin
Chanter le vif éclat d’une première rose
Et par brise odorante un frais parfum de foin
La plus simple des fleurs reine de fantaisie
Tout comme les oiseaux engendre poésie
Là le bonheur s’éveille à la paix de ce lieu
Tel un présent offert par la grâce de Dieu
— Quand refleuri la plaine et qu’un grillon se pose
Sur un trèfle incarnat — y promener mes yeux
Aussi grands que mon coeur devient divine pause
Nul charme ne saurait rendre plus merveilleux.
(Rosa Burel)
Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout
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Posted in poésie | Tagué: (Rosa Burel), éclat, bonheur, brise, chanter, charmé, coeur, découvrir, devenir, Dieu, divin, engendrer, Fantaisie, fleur, foin, frais, grand, grâce, grillon, incarnat, joli, lever, lieu, mérveilleux, mois, odorer, offert, oiseau, paix, parfum, pause, plaine, poésie, présent, premier, promener, refleurir, reine, rendre, rose, s'éveiller, savoir, se poser, simple, soleil, trèfle, vif, virtuose, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mai 2023

SUR MON CHEMIN
Sur mon chemin du soir je veux y voir des roses
Epanouir ma nuit dès le réveil des choses
Concevoir chaque jour comme un brillant flambeau
Retenir du passé ce qu’il offre de beau.
Sur mon chemin du soir j’y peux trouver encore
De sûres amitiés belles comme l’aurore
Surprenant mon regard chargé parfois de pleurs
Et l’ombre de s’enfuir pour me laisser des fleurs.
Sur mon chemin du soir le ciel je le contemple
Dans sa divine aisance il garde nos secrets
Tandis que tout mon coeur abolit ses regrets…
— Je porte mon amour vers son immense temple.
(Rosa Burel)
Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout
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Posted in poésie | Tagué: (Rosa Burel), abolir, aisance, amitié, amour, aurore, épanouir, beau, brillant, chargé, chemin, chose, ciel, coeur, concevoir, contempler, divin, encore, flambeau, fleur, garder, immense, jour, laisser, offrir, ombre, passé, pleurs, porter, réveil, regard, regret, retenir, rose, s'enfuir, sûr, secret, soir, surprendre, temple, trouver, vie, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 avril 2023

Illustration: Josephine Wall
Pour toute la beauté
Glose divinisée
Pour toute la beauté
jamais ne me perdrai,
sinon pour un je ne sais quoi
qui s’obtient d’aventure.
1.
Saveur d’un bien qui est fini
à rien ne peut arriver d’autre
que de fatiguer l’appétit
et de ravager le palais ;
et ainsi pour toute douceur
moi jamais je ne me perdrai,
sinon pour un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.
2.
Le coeur généreux jamais
n’a cure de s’arrêter
là où l’on peut passer
sinon dans le plus difficile ;
rien ne lui cause satiété,
et sa foi monte tellement
qu’il goûte d’un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.
3.
Celui qui d’amour est dolent,
par le divin Être touché,
a le goût si transformé
qu’il défaille à tous les goûts ;
comme celui qui a la fièvre,
le manger qu’il voit le dégoûte ;
il désire un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.
4.
Ne soyez de cela surpris
que le goût demeure tel,
parce que la cause du mal
est étrangère à tout le reste ;
et ainsi toute créature
se voit devenue étrangère,
et goûte d’un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.
5.
Car la volonté étant
touchée par la Divinité,
elle ne peut être payée
sinon par la Divinité ;
mais sa beauté étant telle
que par foi seule elle se voit,
la goûte en un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.
6.
Or d’un tel amoureux,
dites-moi si aurez douleur
qu’il n’y ait pareille saveur
parmi tout le créé ;
seul, sans forme ni figure,
sans trouver appui ni pied,
goûtant là un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.
7.
Ne pensez pas que l’intérieur,
qui est de bien autre valeur,
trouve jouissance et allégresse
en ce qui donne ici saveur ;
mais par delà toute beauté,
et ce qui est, sera et fut,
là il goûte un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure
8.
Plus emploie son souci
qui veut s’avantager,
en ce qui est à gagner
qu’en ce qu’il a déjà gagné ;
ainsi, pour plus grande hauteur,
moi toujours je m’inclinerai
surtout à un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.
9.
Pour cela qui par le sens
peut ici se comprendre,
et tout ce qui peut s’entendre,
fût-il très élevé,
ni pour grâce ni beauté
jamais je ne me perdrai,
sinon pour un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.
***
Por toda la hermosura
Glosa a lo divino
Por toda la hermosura
nunca yo me perderé,
sino por un no sé qué
que se alcanza por ventura.
1.
Sabor de bien que es finito,
lo más que puede llegar
es cansar el apetito
y estragar el paladar ;
y así, por toda dulzura
nunca yo me perderé,
sino por un no sé qué,
que se halla por ventura.
2.
El corazón generoso
nunca cura de parar
donde se puede pasar,
sino en más dificultoso ;
nada le causa hartura,
y sube tanto su fe,
que gusta de un no sé qué
que se halla por ventura.
3.
El que de amor adolece,
de el divino ser tocado,
tiene el gusto tan trocado
que a los gustos desfallece ;
como el que con calentura
fastidia el manjar que ve,
y apetece un no sé qué
que se halla por ventura.
4.
No os maravilléis de aquesto,
que el gusto se quede tal,
porque es la causa del mal
ajena de todo el resto ;
y así, toda criatura
enajenada se ve,
y gusta de un no sé qué
que se halla por ventura.
5.
Que, estando la voluntad
de Divinidad tocada,
no puede quedar pagada
sino con Divinidad ;
mas, por ser tal su hermosura
que sólo se ve por fe,
gústala en un no sé qué
que se halla por ventura.
6.
Pues, de tal enamorado,
decidme si habréis dolor,
pues que no tiene sabor
entre todo lo criado ;
solo, sin forma y figura,
sin hallar arrimo y pie,
gustando allá un no sé qué
que se halla por ventura.
7.
No penséis que el interior,
que es de mucha mas valía,
halla gozo y alegría
en lo que acá da sabor ;
mas sobre toda hermosura,
y lo que es y será y fue,
gusta de allá un no sé qué
que se halla por ventura.
8.
Más emplea su cuidado
y así, para más altura,
quien se quiere aventajar
en lo que está por ganar
que en lo que tiene ganado ;
yo siempre me inclinaré
sobre todo a un no sé qué
que se halla por ventura.
9.
Por lo que por el sentido
puede acá comprehenderse
y todo lo que entenderse,
aunque sea muy subido
ni por gracia y hermosura
yo nunca me perderé,
sino por un no sé qué
que se halla por ventura.
(Saint Jean de la Croix)
Recueil: Jean de la Croix L’oeuvre poétique
Traduction: de l’espagnol par Bernard Sesé
Editions: Arfuyen
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Posted in poésie | Tagué: (Saint Jean de la Croix), allégresse, amour, amoureux, appétit, appui, arriver, aventure, élève, étranger, être, beauté, bien, cause, causer, coeur, comprendre, créature, créé, curé, défaillir, dégoûter, désirer, devenir, difficile, divin, dolent, douceur, douleur, employer, fatiguer, fièvre, figure, finir, foi, forme, gagner, généreux, goût, goûter, grâce, hauteur, intérieur, jamais, jouissance, mal, manger, monter, palais, payer, penser, perdre, pied, ravager, reste, rien, s'arrêter, s'avantager, s'entendre, s'incliner, satiété, saveur, savoir;obtenir, se perdre, sens, seul, souci, surpris, tellement, toucher, transformer, trouver, valeur, volonté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2023

ROSE ROUGE
Le souvenir d’une amoureuse,
Divine enfant des anciens jours,
Se mêle en songe au frais velours
De cette rose ténébreuse
Que je respire lentement
Et qui dans son parfum m’apporte
Comme un secret d’étoile morte
Tout un passé doux et dormant.
(Philippe Chabaneix)
Recueil: Le livre d’or de la poésie française contemporaine
Traduction:
Editions: Marabout
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Posted in poésie | Tagué: (Philippe Chabaneix), amoureux, ancien, apporter, étoile, divin, dormant, doux, enfant, frais, jour, lent, mort, parfum, passé, respirer, rose, rouge, se mêler, secret, songe, souvenir, ténébreux, velours | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023

SANS TÊTE
Plus de couvercle à la marmite,
La vapeur s’envole gaiement.
Pour peu que l’on vous décapite,
La vie est pleine d’agrément.
Plus de rhume, de nez, de gouttes,
De rages de dents, de maux d’yeux,
Les migraines s’effacent toutes,
On vit au pays merveilleux.
Mais sans tête, plus de pensée…
Faut-il s’en plaindre ? Le bon vin
Dont votre gorge est arrosée
Reste un gargarisme divin.
Dès lors, que d’heures claires, nettes,
Sans lumières, sans bruits pervers !
On ne cherche plus ses lunettes,
On ne fait jamais plus de vers.
***
KOPFLOS
Man nehm den Deckel nur vom Topfe
Und sieh, wie froh der Dampf entweicht !
Wie lebt nach abgeschnittnem Kopfe
Das schwere Leben sich so leicht !
Kein Schnupfen mehr, kein Nasentropfen,
Kein Zahnweh und kein Augenbrand
Noch Stirnkatarrh noch Schläfenklopfen,
Es ist wie im Schlaraffenland.
Zwar gibt es ohne Kopf kein Denken,
Doch ist es darum nicht so schad,
Man kann mit Wein die Kehle tränken,
Es ist das beste Gurgelbad.
Und ach, wie lebt es sich so stille :
Kein Wort, kein Lärm, kein grelles Licht !
Und nie mehr sucht man seine Brille
Und nie mehr macht man ein Gedicht.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted in humour, poésie | Tagué: (Hermann Hesse), agrément, arroser, bon, bruit, chercher, clair, couvercle, décapiter, dent, divin, faire, gaiement, gargarisme, gorge, goutte, heure, jamais, lumière, lunette, mal, marmite, mérveilleux, migraine, net, nez, pays, pensée, pervers, plein, rage, rester, rhume, s'effacer, s'envoler, se plaindre, tête, vapeur, vers, vie, vin, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023

Ah ! J’ai la nostalgie de larmes,
De larmes d’amour, douces à souffrir,
Et je crains que cette nostalgie
Ne finisse par être exaucée.
Ah ! La douce misère de l’amour
Et de l’amour l’amer plaisir
Se glissent à nouveau, tourments divins,
Dans ma poitrine à peine guérie.
(Heinrich Heine)
Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Heinrich Heine), amer, amour, à nouveau, à peine, craindre, divin, doux, exaucer, finir, guérir, larme, misère, nostalgie, plaisir, poitrine, se glisser, souffrir, tourment | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023

VILLE DE PÉCHÉ
La ville des fabricants, des riches, des boxeurs cruels,
ville des inventeurs, des ingénieurs,
ville des généraux, des commerçants, des poètes patriotes,
par ses noirs péchés avait dépassé la mesure du courroux divin
et Dieu était en colère ;
cent fois il avait promis à cette cité
sa vengeance, une pluie de soufre, le feu
et les grondements du tonnerre
et cent fois il lui a pardonné
puisqu’il s’est rappelé avoir dit, un jour,
qu’il épargnerait la ville à cause de deux justes,
et qu’il est difficile à Dieu de parler en l’air :
deux amants allaient dans le verger printanier,
respirant à pleins poumons l’odeur des aubépines en fleur.
(Jaroslav Seifert)
Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Jaroslav Seifert), aller, amant, aubépine, épargner, boxeur, cité, colère, commerçant, courroux, cruel, dépasser, Dieu, difficile, dire, divin, en fleur, fabricant, feu, général, gronder, ingénieur, inventeur, juste, mesure, noir, odeur, pardonner, parler, patriote, pêche, poète, poumon, printanier, promettre, respirer, riche, se rappeler, soufre, tonnerre, vengeance, verger, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 février 2023

Illustration: William Bouguereau
Lasse du jardin où je me souviens d’Elle,
J’écoute mon cœur oppressé de parfum.
Pourquoi m’obséder de ton vol importun,
Divine hirondelle ?
Tu rôdes, ainsi qu’un désir obstiné,
Réveillant en moi l’éternelle amoureuse,
Douloureuse amante, épouse douloureuse,
Ô pâle Procné !
Tu fuis sans espoir vers la rive qui t’aime,
Vers la mer aux pieds d’argent, vers le soleil.
Je hais le Printemps qui vient, toujours pareil
Et jamais le même !
Ah ! me rendra-t-il les langueurs de jadis,
L’ardente douleur des trahisons apprises,
L’attente et l’espoir des caresses promises,
Les lèvres d’Atthis ?
J’évoque le pli de ses paupières closes,
La fleur de ses yeux, le sanglot de sa voix,
Et je pleure Atthis que j’aimais autrefois,
Sous l’ombre des roses.
(Sappho)
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Posted in poésie | Tagué: (Sappho), aimer, amant, amoureux, appris, ardent, argent, attente, autrefois, écouter, époux, éternel, évoquer, caresse, clos, coeur, désir, divin, douleur, douloureux, espoir, fleur, fuir, haïr, hirondelle, importun, jadis, jamais, jardin, langueur, las, lèvres, mer, obséder, obstiné, ombre, oppresser, pareil, parfum, paupière, pâle, pied, pleurer, pli, pourquoi, printemps, promettre, réveiller, rôder, rendre, rive, rose, s souvenir, sanglot, soleil, toujours, trahison, venir, voix, vol, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 février 2023

Illustration: Erte
Accueille, immortelle Aphrodita, Déesse,
Tisseuse de ruse à l’âme d’arc-en-ciel,
Le frémissement, l’orage et la détresse
De mon long appel.
J’ai longtemps rêvé : ne brise pas mon âme
Parmi la stupeur et l’effroi de l’éveil,
Blanche Bienheureuse aux paupières de flamme,
Aux yeux de soleil.
Jadis, entendant ma triste voix lointaine,
Tu vins l’écouter dans la paix des couchants
Où songe la mer, car ta faveur hautaine
Couronne les chants.
Je vis le reflet de tes cheveux splendides
Sur l’or du nuage et la pourpre des eaux,
Ton char attelé de colombes rapides
Et de passereaux.
Et le battement lumineux de leurs ailes
Jetait des clartés sur le sombre univers
Qui resplendissait de lueurs d’asphodèles
Et de roux éclairs.
Déchaînant les pleurs et l’angoisse des rires,
Tu quittas l’aurore immuable des cieux.
Là-bas surgissait la tempête des lyres
Aux sanglots joyeux.
Et Toi, souriant de ton divin visage,
Tu me demandas : « D’où vient l’anxiété
A ton grave front, et quel désir ravage
Ton corps tourmenté ?
« Qui te fait souffrir de l’âpre convoitise ?
Et quelle Peithô, plus blonde que le jour
Aux cheveux d’argent, te trahit et méprise,
Psappha, ton amour ?
« Tu ne sauras plus les langueurs de l’attente.
Celle qui te fuit te suivra pas à pas.
Elle t’ouvrira, comme la Nuit ardente,
L’ombre de ses bras.
« Et, tremblante ainsi qu’une esclave confuse,
Offrant des parfums, des présents et des pleurs,
Elle ira vers toi, la vierge qui refuse
Tes fruits et tes fleurs.
« Par un soir brûlant de rubis et d’opales
Elle te dira des mots las et brisés,
Et tu connaîtras ses lèvres nuptiales,
Pâles de baisers. »
(Sappho)
Recueil: 52 poèmes d’Occident pour apprendre à s’émerveiller
Editions: Pocket
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Posted in poésie | Tagué: (Sappho), accueillir, aile, aller, angoisse, anxiété, appel, arc-en-ciel, ardent, argent, asphodèle, atteler, attente, aurore, âme, âpre, éclair, écouter, éveil, baiser, battement, bienheureux, blanc, blond, bras, brûler, briser, chant, char, cheveux, ciel, clarté, colombe, confus, connaître, convoitise, corps, couchant, couronner, déchaîner, déesse, détresse, demander, dire, divin, eau, effroi, entendre, esclave, faveur, flamme, fleur, frémissement, fruit, fuir, hautain, immortel, immuable, jadis, jeter, joyeux, langueur, las, là-bas, lèvre, lointain, long, longtemps, lueur, lumineux, lyre, mépriser, mer, mot, nuage, nuit, nuptial, offrir, ombre, opale, or, orage, ouvrir, paix, parfum, passereau, paupière, pâle, pleur, pourpre, présent, quitter, rapide, rêver, reflet, refuser, resplendir, rire, roux, rubis, ruse, sanglot, savoir, soir, soleil, sombre, songer, souffrir, sourire, splendide, stupeur, suivre, surgir, tempête, tisseuse, tourmenter, trahir, trembler, triste, univers, venir, vierge, visage, voir, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 février 2023

CHANT D’AMOUR
Naples, 1822.
Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre,
Le doux frémissement des ailes du zéphyre
A travers les rameaux,
Ou l’onde qui murmure en caressant ces rives,
Ou le roucoulement des colombes plaintives,
Jouant aux bords des eaux ;
Si, comme ce roseau qu’un souffle heureux anime,
Tes cordes exhalaient ce langage sublime,
Divin secret des cieux,
Que, dans le pur séjour où l’esprit seul s’envole,
Les anges amoureux se parlent sans parole,
Comme les yeux aux yeux ;
Si de ta douce voix la flexible harmonie,
Caressant doucement une âme épanouie
Au souffle de l’amour,
La berçait mollement sur de vagues images,
Comme le vent du ciel fait flotter les nuages
Dans la pourpre du jour :
Tandis que sur les fleurs mon amante sommeille,
Ma voix murmurerait tout bas à son oreille
Des soupirs, des accords,
Aussi purs que l’extase où son regard me plonge,
Aussi doux que le son que nous apporte un songe
Des ineffables bords !
Ouvre les yeux, dirais-je, à ma seule lumière !
Laisse-moi, laisse-moi lire dans ta paupière
Ma vie et ton amour !
Ton regard languissant est plus cher à mon âme
Que le premier rayon de la céleste flamme
Aux yeux privés du jour.
[…]
(Alphonse de Lamartine)
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Posted in poésie | Tagué: (Alphonse de Lamartine), accord, aile, amant, amour, amoureux, ange, animer, apporter, à travers, âme, égaler, épanoui, bas, bercer, bord, caresser, céleste, chant, cher, ciel, colombe, corde, divin, doux, eau, endormi, esprit, exhaler, extase, flamme, fleur, flexible, flotter, frémissement, harmonie, heureux, image, ineffable, jamais, jouer, jour, laisser, langage, languir, lire, lumière, lyre, mollement, murmurer, nuage, onde, oreille, parole, paupière, plaintif, plonger, pourpre, pouvoir, premier, priver, pur, rameau, rayon, regard, rive, roseau, roucouler, s'envoler, séjour, se parler, secret, seul, sommeiller, son, songe, souffle, soupir, sublime, vague, vent, vie, voix, yeux, zéphyre | Leave a Comment »