Posts Tagged ‘dos’
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022

Ils étaient huit jeunes hommes
Ils étaient huit jeunes hommes, nus, nus et qui tremblaient
ils étaient descendus, gelés, enchaînés,
l’un derrière l’autre, nus, les mains dans le dos
et ils savaient pour sûr, ils se savaient condamnés:
le grand camion, au fond, le long de la grande allée,
l’allée des longs cyprès, longs, hauts, est venu s’arrêter,
et les huit jeunes hommes nus, blancs, sans mot sont descendus
entre des hommes verts, vert clair, qui les font se tenir:
se tenir, blancs, nus, devant la grande tombe,
devant le grand trou, long, profond, tout juste creusé,
là tout le long, là, le long de l’allée,
derrière les tombeaux, tout le long, comme une longue tranchée:
par la mitraillette, d’un coup, ils ont tous plongé
dans la longue tranchée, blancs, nus, avec un peu de sang
sur leurs torses blancs, blancs, nus, aux premières aurores:
ils étaient huit jeunes hommes, nus, dépouillés de lendemains.
(Charles Camproux)
Recueil: Guerre à la guerre
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Camproux), allée, aurore, blanc, camion, condamner, creuser, cyprès, dépouiller, derrière, descendre, dos, enchaîner, geler, haut, homme, huit, jeune, lendemain, long, main, mitraillette, nu, plonger, profond, s'arrêter, sang, savoir, sûr, tombe, tombeau, torse, tranchée, trembler, trou, vert | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2022

LE MIROIR
Elle s’en est allée,
Laissant un miroir dans son coffret.
Depuis qu’il ne reflète plus le beau visage,
Il est comme une eau d’automne sans lotus.
De tout l’an je n’ai point ouvert le coffret,
La poussière a revêtu le bronze du miroir.
Je l’ai essuyé aujourd’hui
Pour y regarder mes traits las.
En le reposant, ma peine s’est accrue,
Il y a sur son dos deux dragons entrelacés.
(Pai Chu Yi)
(Traduction : Patricia GUILLERMAZ.)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (Pai Chu Yi), accroître, aujourd'hui, automne, beau, bronze, coffre, coffret, dos, dragon, eau, entrelacer, essuyer, laisser, las, lotus, miroir, ouvrir, peine, poussière, refléter, regarder, reposer, revêtir, s'en aller, traits, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 mai 2022

QUE C’EST BEAU DE PENSER A TOI…
Que c’est beau de penser à toi
à travers les rumeurs de mort et de victoire, en prison,
alors que j’ai franchi la quarantaine.
Que c’est beau de penser à toi :
ta main, oubliée sur une étoffe bleue,
et dans tes cheveux,
la fière tendresse de ma terre d’Istanbul.
C’est comme un second être en moi
le bonheur de t’aimer.
Au bout de tes doigts demeure
le parfum de la feuille de géranium.
Une paix ensoleillée,
Et l’appel de la chair :
une obscurité dense,
chaude,
striée de rouge.
Que c’est beau de penser à toi,
d’écrire des choses sur toi,
de penser à toi, couché sur le dos en prison.
Un mot que tu as dit tel jour à tel endroit,
pas le mot lui-même,
mais le ton sur lequel il fut dit,
et l’univers qu’il contenait…
Que c’est beau de penser à toi.
Je vais encore te sculpter quelque chose en bois,
un coffret,
une bague,
te tisser trois mètres de soie très fine.
Et tout à coup,
me levant d’un bond,
me collant aux barreaux de ma fenêtre,
vers le bleu clair de la liberté,
je dois te crier de toute ma voix
ce que j’ai écrit pour toi.
Que c’est beau de penser à toi
à travers les rumeurs de mort et de victoire, en prison,
alors que j’ai franchi la quarantaine…
(Nâzim Hikme)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction: Munevver Anday
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (Nâzim Hikme), aimer, appel, à travers, écrire, étoffe, être, bague, barreau, beau, bleu, bois, bond, bonheur, chair, chaud, cheveux, clair, coffret, coller, contenir, coucher, crier, demeurer, dense, doigt, dos, ensoleillé, fenêtre, feuille, fier, fin, franchir, géranium, liberté, main, mort, mot, obscurité, oublier, paix, parfum, penser, prison, quarantaine, rouge, rumeur, sculpter, se lever, second, soie, strié, tendresse, terre, tisser, ton, tout à coup, univers, victoire, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022

LORSQUE TU ME TOURNAS LE DOS
Lorsque tu me tournas le dos tu
as pris mes mains
des enfants le sentirent
et des fleurs
je me suis pris femme ensuite et
je n’avais pas de mains
saurais-tu ce qu’est une femme
sans mains à sa rencontre
à présent tu m’as rendu la voix et
je manque de mots
saurais-tu ce qu’est une femme
sans paroles à son seuil
les nuits condamnent mon mutisme la
journée est trop pesante
à présent que tu m’as rendu les mains et la
voix je touche avec le bout de tes doigts et
respire avec le souffle de tes narines.
(T. Carmi)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction: Nicolas LAZAR
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (T. Carmi), à présent, condamner, doigt, dos, enfant, femme, fleur, journée, main, manquer, mot, mutisme, narine, nuit, parole, pesant, prendre, rencontre, rendre, respirer, savoir, sentir, seuil, souffle, toucher, tourner, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2022

On le contemple sans le voir…
On le contemple sans le voir,
il est l’Invisible,
On l’écoute sans l’entendre,
il est l’Inaudible.
On l’atteint sans le saisir,
il est l’Insaisissable.
Ces trois ne peuvent l’exprimer
ils se confondent et ne font que l’Un.
Sa face supérieure n’est pas illuminée,
Sa face inférieure n’est pas obscure.
Perpétuel, il ne peut être nommé,
ainsi il appartient au royaume des sans-choses.
Il est la forme sans forme et l’image sans image.
Il est fuyant et insaisissable.
L’accueillant, on ne voit pas sa tête,
le suivant, on ne voit pas son dos.
(Lao-Tseu)
Recueil: Les poètes de Dieu (Pierre Haïat)
Editions: Philippe Lebaud
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Lao Tseu), accueillant, appartenir, atteindre, écouter, chose, contempler, dos, entendre, exprimer, face, forme, fuyant, illuminer, image, inaudible, inférieur, insaisissable, invisible, nommer, onscur, perpétuel, royaume, saisir, se confondre, suivre, supérieur, tête, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Où étais-tu cachée?
Qui vient là? Mais c’est ma chatte
Une brindille à la patte.
Le dos rond, elle passe le pont
Puis s’avance, l’oeil fripon.
Minou, minou, mounette,
Où étais-tu cachée?
Mounette répond tout net
Qu’elle gardait les poulettes
Depuis le déjeuner.
(Comptine du folklore Russe)
Traduction: Fabienne Finifter
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Comptine du folklore Russe), brindille, cacher, chat, déjeuner, dos, fripon, garder, minou, mounette, net, oeil, passer, patte, pont, poulette, répondre, rond, s'avancer, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2022

Frissons
Aux becs de gaz éteints, la nuit, en la maison,
Ils prolongent souvent des plaintes éternelles;
Et sans que nous puissions dans leurs glauques prunelles
En sonder la sinistre et mystique raison.
Parfois, leur dos aussi secoue un long frisson;
Leur poil vif se hérisse à des jets d’étincelles
Vers les minuits affreux d’horloges solennelles
Qu’il écoutent sonner de bizarre façon.
(Émile Nelligan)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Emile Nelligan), affreux, écouter, éteint, éternel, étincelle, bec, bizarre, dos, façon, frisson, gaz, glauque, horloge, jet, long, maison, minuit, mystique, nuit, parfois, plainte, poil, pouvoir, prolonger, prunelle, raison, se hérisser, secouer, sinistre, solennel, sonder, sonner, souvent, vif | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mars 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Vieux frère
Mon chat, hôte sacré de ma vieille maison,
De ton dos électrique arrondis la souplesse,
Viens te pelotonner sur mes genoux, et laisse
Que je plonge mes doigts dans ta chaude toison.
Ferme à demi, les reins émus d’un long frisson,
Ton œil vert qui me raille et pourtant me caresse,
Ton œil vert semé d’or, qui, chargé de paresse,
M’observe d’ironique et bénigne façon.
Tu n’as jamais connu, philosophe, ô vieux frère,
La fidélité sotte et bruyante du chien :
Tu m’aimes cependant, et mon coeur le sent bien.
Ton amour clairvoyant, et peut-être éphémère,
Me plaît, et je salue en toi, calme penseur,
Deux exquises vertus : scepticisme et douceur.
(Jules Lemaître)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Lemaître), aimer, amour, arrondir, à demi, électrique, ému, éphémère, bénigne, bruyant, calme, caresser, charger, chat, chaud, chien, clairvoyant, coeur, connaître, doigt, dos, douceur, exquis, façon, fermer, fidélité, frère, frisson, genoux, hôte, ironique, laisser, long, maison, observer, oeil, or, paresse, penseur, philosophe, plaire, plonger, railler, rein, sacré, saluer, scepticisme, se pelotonner, semer, sentir, sot, souplesse, toison, venir, vert, vertu, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2022


Illustrations: Vilhelm Hammershøi
V. HAMMERSHOI
Ce sont de longues et larges
pièces vides bleues et grises que
partout ailleurs on nomme
avancées progressives du chagrin
mais
dans la ligne du dos de cette femme
penchée à la fenêtre qu’encadrent des
mousselines blanches
mais
sur la table en bois d’aulne ou de châtaignier le
silence emmaillote la tige d’une orchidée et
foudroie les paroles vaines
mais
ce que vous nommez aisément
— vide impossible à meubler de sa propre présence —
en lui réside le paradis véritable :
vivre dans un tableau de V. Hammershoi
m’apprend à disparaître
sans esclandre.
(Cécile Coulon)
Recueil: Noir Volcan
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Cécile Coulon), ailleurs, aisément, apprendre, aulne, blanc, bleu, bois, chagrin, châtaignier, disparaître, dos, emmailloter, encadrer, esclandre, femme, fenêtre, foufroyer, gris, Hammershoi, impossible, large, ligne, long, meubler, mousseline, nommer, orchidée, paradis, parole, penché, pièce, présence, progressif, résider, silence, table, tableau, tige, vain, véritable, vide, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 février 2022

Illustration
toussant sans cesse
aucune main
pour me taper dens le dos
***

(Santoka)
Recueil: Santoka Zen Saké Haïku
Traduction: Cheng Wing fun & Hervé Collet
Editions: Moundarren
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