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LIEDER OU L’ON SOURIT POUR NE PAS PLEURER (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2023



Illustration: Vera LP Cauwenberghs
    
LIEDER OU L’ON SOURIT POUR NE PAS PLEURER
Pour André Lebey.

MATIN

Loin de la ville
Sitôt crépite
La libellule
De linon bleu.

C’est le matin
Pauvre malade.
Il fait si doux
Qu’on est heureux.

La lampe soeur
Au col marin
Couve sa peur
Sous le clin bleu.

Elle contrôle
Qui dort encore
Et arque drôle
Sa clef d’or.

Au bleu baiser
Sur la croisée
L’oiseau commence
A chanter.

Sur la croisée
Triste ai-je dit
L’oiseau timide
Interdit.

Les hauts nuages
Qui frôlent vieux
Ont passé l’âge
D’être heureux.

Qu’est-ce qui trinque
Dans la rue bleue?
C’est un forçat
Délivré d’eux.

Un chant pas loin
Part de l’église.
Il fait si doux
Qu’on est sauvé.

(Léon-Paul Fargue)

Recueil: Poésies Tancrède. Ludions. Poëmes. Pour la musique.
Editions: Gallimard

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Dame Tartine (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2023




    
Dame Tartine

Il était une dame tartine,
Dans un beau palais de beurre frais,
La muraille était de praline,
Le parquet était de croquet,
La chambre à coucher,
De crème de lait,
Le lit de biscuits,
Les rideaux d’anis.

Elle épousa monsieur Gimblette
Coiffé d’un beau fromage blanc
Son chapeau était de galette
Son habit était d’vol-au-vent
Culotte en nougat,
Gilet d’chocolat,
Bas de caramel,
Et souliers de miel.

Leur fille, la belle Charlotte,
Avait un nez de massepain,
De superbes dents de compote,
Des oreilles de craquelin.
Je la vois garnir,
Sa robe de plaisirs
Avec un rouleau
De pâte d’abricot.

Le puissant prince Limonade
Bien frisé, vient lui faire sa cour
Ses longs cheveux de marmelade
Ornés de pommes cuites au four
Son royal bandeau
De petits gâteaux
Et de raisins secs
Portait au respect.

On frémit en voyant sa garde
De câpres et de cornichons
Armés de fusils de moutarde
Et de sabre en pelure d’oignons
Sur de drôles de brioches
Charlotte vient s’asseoir,
Les bonbons d’ ses poches
Sortent jusqu’au soir.

Voici que la fée Carabosse,
Jalouse et de mauvaise humeur,
Renversa d´un coup de sa bosse
Le palais sucré du bonheur
Pour le rebâtir,
Donnez à loisir,
Donnez, bons parents,
Du sucre aux enfants.

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Rentrée (Anne Tardy)

Posted by arbrealettres sur 25 juin 2022



Premiers jours de septembre,
peur de la rentrée.
Drôle d’habitude!

(Anne Tardy)

 

 

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Faites votre propre sentier (Jean-Pierre Siméon)

Posted by arbrealettres sur 8 juin 2022



Illustration: ArbreaPhotos
    
Faites votre propre sentier,
cherchez derrière les buissons,
soulevez les pierres, perdez-vous,
prenez des raccourcis si ça vous chante.
C’est là qu’il faut cultiver sa paresse:
il faut savoir flâner, bader, traîner les pieds,
s’asseoir à tout bout de champ,
s’arrêter au drôle de petit détail
et, si d’un coup la pente devient trop forte,
faites un détour.

(Jean-Pierre Siméon)

 

Recueil: Aïe un poète
Traduction:
Editions: Seuil

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La terre penchée (Franck Bouysse)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2022




    
La terre penchée

C’est un drôle de pays
Où tout semble courbé
Les herbes les buissons
Les roches et les arbres
Et même les maisons
Sous leurs chapeaux d’ardoises
Se penchent
Vers cette terre noire
Que des femmes et des hommes
Écorchent vainement
Et qu’ils creusent un jour
Pour enfouir un semblable

(Franck Bouysse)

Recueil: Fenêtre sur Terre
Traduction:
Editions: Phébus

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Moi, j’aime le music-hall (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

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Moi, j’aime le music-hall

Moi j´aime le music-hall
Ses jongleurs, ses danseuses légères
Et le public qui rigole
Quand il voit des petits chiens blancs portant faux col
Moi, j´aime tous les samedis
Quand Paris allume ses lumières
Prendre vers huit heures et demie
Un billet pour être assis
Au troisième rang pas trop loin
Et déjà voilà le rideau rouge
Qui bouge, qui bouge, bouge
L´orchestre attaque un air ancien du temps de Mayol
Bravo c´est drôle, c´est très drôle
Ça c´est du bon souvenir
Du muguet qui ne meure pas, cousine
Ah! comme elles poussaient des soupirs
Les jeunes fillettes d´antan
Du monde ou d´l´usine
Qui sont devenues à présent
De vieilles grand-mamans
Ce fut vraiment Félix Mayol
Le bourreau des cœurs de leur music-hall

Mais depuis mille neuf cent
Si les jongleurs n´ont pas changé
Si les petits toutous frémissants
Sont restés bien sages sans bouger
Debout dans une pose peu commode
Les chansons ont connu d´autres modes.
Et s´il y a toujours Maurice Chevalier,
Édith Piaf, Tino Rossi et Charles Trenet
Il y a aussi et Dieu merci,
Patachou, Brassens, Léo Ferré.

Moi, j´aime le music-hall
C´est le refuge des chanteurs poètes
Ceux qui se montent pas du col
Et qui restent pour ça de grandes gentilles vedettes
Moi j´aime Juliette Gréco
Mouloudji, Ulmer, les Frère Jacques
J´aime à tous les échos
Charles Aznavour, Gilbert Bécaud
J´aime les boulevards de Paris
Quand Yves Montand qui sourit
Les chante et ça m´enchante
J´adore aussi ces grands garçons
De la chanson,
Les Compagnons
Ding, ding, dong
Ça c´est du music-hall
On dira tout c´qu´on peut en dire
Mais ça restera toujours toujours l´école
Où l´on apprend à mieux voir,
Entendre, applaudir, à s´émouvoir
En s´fendant de larmes ou de rire.
Voilà pourquoi, la, do, mi, sol,

J´aim´rai toujours le music-hall
J´aim´rai toujours, toujours, toujours,
Toujours, toujours, le music-hall.

(Charles Trenet)

 

 

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Drôle de bruit (Bonchô)

Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2020




Drôle de bruit
L’épouvantail
Dégringole tout seul

(Bonchô)

Illustration

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La linotte (Jacques Roubaud)

Posted by arbrealettres sur 22 janvier 2020




    
La linotte

Qu’est-ce que j’ai encore oublié
se dit se dit la linotte
j’ai mis j’ai mis ma culotte
j’ai mis j’ai mis mes souliers

Qu’est-ce que j’ai encore oublié
d’embrasser la tante Charlotte?
de faire cuire mes échalotes?
de repasser mon tablier?

La linotte s’envole au vent
les moineaux se tordent de rire
«ah, c’est trop drôle!»
« ah, j’expire!»

Ils s’en roulent dans la poussière
car en partant elle a oublié
quoi…?
sa tête de linotte* !

*Et moi j’ai oublié une rime.

(Jacques Roubaud)

 

Recueil: Les animaux de tout le monde
Traduction:
Editions: Seghers

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Drôle de pays (Marianne Van Hirtum)

Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2019




    
Drôle de pays

Ce fut une étrange matinée-feuille
une étrange matinée-verte
les oiseaux tombaient des arbres
comme des feuilles les oiseaux tombaient,
bientôt le sol fut jonché d’oiseaux tombés
drôle de pays.
Il pleuvait des feuilles rapides denses comme la pluie,
sorties de nuages crevés.
Drôle de pays,
il n’y eut plus que des enfants,
couraient perdus hagards cherchaient,
– ne trouvaient pas.
Ces enfants étaient faits de pluie
lorsque s’entrouvraient leurs manteaux on les voyait
d’eau glacée trempés.
Ils avaient d’immenses yeux bleus
dont ils se servaient pour se battre
que dans leurs querelles ils se jetaient au visage,
qui tombés sur la terre vous regardaient, vous regardaient.

Ne cesseront plus de vous regarder.

(Marianne Van Hirtum)

 

Recueil: Bris de vers Les émeutiers du XXè siècle
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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PENDANT UN INSTANT (Ron Padgett)

Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2019




    
PENDANT UN INSTANT

C’est drôle comme
si on laisse aller
Les choses elles

reviennent vers
soi. Enfin
parfois. Alors à

quoi bon
généraliser?
Ah, ça fait

du bien de dire
ce genre de choses de
temps en temps,

comme si vraiment
réellement véritablement
on savait quelque chose !

(Ron Padgett)

 

Recueil: On ne sait jamais
Traduction: Claire Guillot
Editions: Joca Seria

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