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La Grenouille et le Bœuf (Isaac de Benserade)

Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2020



Illustration: Marc Chagall
    
La Grenouille et le Bœuf.

La grenouille superbe, en vain tâche de s’enfler
Pour atteindre la taille d’un bœuf. Elle n’y peut aller ;
Mais en simple grenouille au marais élevée,
N’est dans son espèce qu’une grenouille crevée.

Le marquis fait le duc, le duc fait le prince ;
Chacun s’enfle, et enfin chacun devient si mince,
Qu’ainsi que la grenouille, il crève avec éclat.
On se perd à vouloir sortir de son état.

(Isaac de Benserade)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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Le Dedans – peint le Dehors – (Emily Dickinson)

Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2018



Magritte - Attempting The Impossible

Le Dehors – du Dedans
Tire son Ampleur –
Duc, ou Nain, c’est selon
L’Intime Humeur –

Cet Axe subtil – immuable –
Qui règle l’allure de la Roue –
Bien que les Rayons – virent – plus visibles
Et projettent – de la boue.

Le Dedans – peint le Dehors –
Le Pinceau sans la Main –
En publie le Portrait – précis –
Comme la Marque interne –

Sur la Veineuse – transparente Toile –
Une Joue – un Front peut-être –
Dans l’Etang – tout le Secret de l’Etoile –
Que l’oeil ne devait pas connaître.

(Emily Dickinson)

Illustration: René Magritte

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MAISONS SUÉDOISES SOLITAIRES (Tomas Tranströmer)

Posted by arbrealettres sur 16 août 2018



MAISONS SUÉDOISES SOLITAIRES

Un désordre d’arbres noirs
et les rayons fumants de la lune.
Là où la chaumière a coulé
et semble être sans vie.

Jusqu’au murmure de la rosée matinale
quand un vieillard ouvre
– d’une main qui tremble –
la fenêtre pour lâcher un grand duc.

Et dans une autre aire du vent
la construction nouvelle fume
avec un papillon de draps lavés
qui volette à l’angle

au milieu d’une forêt moribonde
où la décomposition lit
dans ses lunettes de sève
le compte-rendu des coléoptères.

Été aux pluies de blé mûr
ou un seul nuage d’orage
Des voix affolées, des visages
volent dans les fils du téléphone
avec des ailes rapides mutilées
par-dessus les milles des marécages.
au-dessus d’un chien qui aboie.
Le grain rue dans la terre.

La maison sur une île du fleuve
qui couve ses premières pierres.
Une fumée constante – on brûle
les documents secrets de la forêt.

La pluie retourne dans le ciel.
La lumière serpente dans le fleuve.
Les maisons du précipice surveillent
les boeufs blancs de la cascade.

Automne avec une ligue d’étourneaux
qui tiennent l’aube en échec.
Les hommes ont la démarche raide
au théâtre de l’abat-jour.

Faites-leur toucher sans crainte
les ailes camouflées
et l’énergie de Dieu
enroulée dans l’obscurité.

(Tomas Tranströmer)

 

 

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La chouette (Pierre Garnier)

Posted by arbrealettres sur 18 avril 2018



Illustration
    
la chouette, visage humain

les étoiles aussi sont nocturnes.

le soir on entend la note claire
du hibou petit duc
invisible
comme Dieu.

naguère les paysans
les crucifiaient aux portes des granges.
elles étaient, prétendaient-ils,
de mauvais augure.

On l’avait dit aussi du Christ

(Pierre Garnier)

 

Recueil: Ornithopoésie
Traduction:
Editions: Des Vanneaux

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