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Poésie

Posts Tagged ‘durement’

Dors petit noir (chant Amérique du sud)

Posted by arbrealettres sur 30 mai 2021




    
Dors petit noir

Dors, dors, petit noir,
Ta maman est aux champs,
Petit noir.
Dors, dors, petit noir,
Ta maman est aux champs,
Petit noir.

Elle va porter des cailles pour toi,
Elle va porter des fruits savoureux pour toi,
Elle va porter de la viande de porc pour toi,
Elle va porter beaucoup de choses pour toi,

Et si le noir ne s’endort pas,
Le diable blanc vient
Et zap ! il mange sa petite jambe,
Yakapumba yakapumba,
Apumba yakapumba,
Yakapumba yakapumba.

Dors, dors, petit noir,
Ta maman est aux champs,
Petit noir.

Travaillant,
Travaillant durement,
Travaillant, oui,
Travaillant et on ne la paye pas,
Travaillant, oui,
Travaillant et elle tousse,
Travaillant, oui,
Travaillant et elle est en deuil,
Travaillant, oui,
Pour le tout petit noir
Travaillant, oui,
Pour le tout petit noir,
Travaillant, oui,
On ne la paie pas, oui,
Durement, oui,
Elle tousse, oui,
Elle est en deuil, oui.

Dors, dors, petit noir,
Ta maman est aux champs,
Petit noir.
Dors, dors, petit noir,
Ta maman est aux champs,
Petit noir.

***

Duerme Negrito

Duerme, duerme negrito,
Que tu mamá está en el campo,
Negrito.
Duerme, duerme negrito,
Que tu mamá está en el campo,
Negrito.

Te va a traer codornices para ti,
Te va a traer rica fruta para ti,
Te va a traer carne de cerdo para ti,
Te va a traer muchas cosas para ti.

Y si el negro no se duerme,
Viene el diablo blanco
Y ¡zas! le come la patita,
Yakapumba yakapumba,
Apumba yakapumba,
Yakapumba yakapumba.

Duerme, duerme negrito,
Que tu mamá está en el campo,
Negrito.

Trabajando,
Trabajando duramente,
Trabajando, sí,
Trabajando y no le pagan,
Trabajando, sí,
Trabajando y va tosiendo,
Trabajando, sí,
Trabajando y va de luto,
Trabajando, sí,
Pal negrito chiquitito,
Trabajando, sí,
Pal negrito chiquitito,
Trabajando, sí,
No le pagan, sí,
Duramente, sí,
Va tosiendo, sí,
Va de luto, sí.

Duerme, duerme negrito,
Que tu mamá está en el campo,
Negrito.
Duerme, duerme negrito,
Que tu mamá está en el campo,
Negrito.

(chant Amérique du sud)

Découvert ici: https://cequetesyeuxvairons.wordpress.com/

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RÉINCARNATION (Aron Zeitlin)

Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019




    
RÉINCARNATION

Je fus, je fus et j’ai été
Depuis longtemps ici planté,
Plus d’une fois j’ai dû ramper
Et j’ai plané plus d’une fois.
Parmi les poissons j’ai nagé
Dans les nuits des gouffres obscurs,
Parmi les astres voyagé
Sur l’hippodrome de l’azur.
Dans les télescopes poudreux
Je m’agitais, je me mirais,
Pleuvant en rayons lumineux
Sur la tête d’un orphelin.
Mes larmes en rosée tombaient
Au coeur d’une rose. Je fus
Le songe du séminariste
Sur le banc d’un temple endormi.
Je fus une pure prière
Qu’emplissait l’effroi de Satan.
Je fus cette larme qui perle
Aux cils d’un tel, en même temps
Le réconfort qui chez un autre
Calme l’étreinte du tourment.
J’ai vécu, mué en tortue
De longues, de noires années,
Mâchant et pétrissant la terre,
Je n’ai rien vu, je me suis tu.
Je restais à l’état larvaire
Et j’étais bien le plus bizarre
Parmi tant de bizarreries,
Un chat dans l’ombre d’une cave,
De tous le plus abandonné.
J’ai franchi, plus vif que l’éclair,
Générations et pays
Jusque dans l’esprit d’un penseur.
Ici, durement j’ai souffert,
Et là, profondément aimé,
Tous les pays dans mes tréfonds
Leurs tempêtes, leur mois de mai,
Le Mississippi là-bas gronde,
Rêvent le Danube et le Nil,
Ma petite sœur l’infusoire,
Le Hottentot mon frère noir,
Ils me conduisent tous ensemble
Me pressent vers la délivrance
De ma réincarnation : Dieu.

(Aron Zeitlin)

 

Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard

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MIDI (Tomás Segovia)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2019



Illustration 
    
MIDI

Imprégnée de lumière, aveugle d’ardeur,
entourée de l’air dense
où s’enfoncent les bruits
comme de grosses pierres sourdes,
gît mollement la terre.

Masses et rondeurs se déploient
en une belle et barbare impudicité
aux côtés de laquelle j’aimerais m’allonger,

et avec des silences avides elle m’incite
à dormir durement abattu
dans la tiédeur obscure de ses vallées,

éteignant enfin cette flamme obstinée
contre la douce terre sans mémoire.

(Tomás Segovia)

 

Recueil: Cahier du nomade
Traduction: Jean-Luc Lacarrière
Editions: Gallimard

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Ô misère de toute lutte pour l’éphémère ! (Rubén Darío)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2018




Illustration: ArbreaPhotos
    
Ô misère de toute lutte pour l’éphémère !

Pareil à l’aile du papillon est
notre bras qui met notre pensée en vers.
Notre enfance vaut bien l’oeillet,
notre regard l’éclair,
et le rythme qui dans notre poitrine
anime nos passions
est le rythme des ondes sur la mer,
de la chute d’un pâle flocon
ou celui du refrain
du rossignol enchanteur,
qui dure tant que dure le parfum
de sa cousine la fleur.

Ô misère de toute lutte pour l’éphémère !

-Âme qui s’annonce simplement et voit claire-
ment, face-à-face, la grâce pure de la lumière,
comme le bouton de rose, comme la coccinelle,
cette âme est celle qui vole dans l’infini du ciel.
l’âme ayant oublié l’admiration, souffrant
dans l’amère mélancolie aux sulfureux relents
d’envier méchamment et durement, vit claustrée
en un obscur terrier. Elle est infirme, estropiée.

Ô misère de toute lutte pour l’éphémère !

(Rubén Darío)

 

Recueil: Chants de vie et d’espérance
Traduction: Lionel Igersheim
Editions: Sillage

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Les champs se taisent (Lucien Becker)

Posted by arbrealettres sur 15 août 2017



 

    

Les champs se taisent de toute leur rosée.
Les fenêtres se dévisagent durement
et il circule encore en elles de l’ombre
amassée au fond des chambres endormies.

Le sang colle sous la peau,
chargé de la nuit des racines
qui étreignent la terre
ou qui montent dans les songes.

La rue frappe mon pied désorienté
par les mille années de sommeil d’une nuit
et l’on entend dans le vent qui s’élève
grincer les chaînes de la terre.

(Lucien Becker)

 

Recueil: Rien que l’amour
Editions: La Table Ronde

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La vie naît durement de la vie (Heather Dohollau)

Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2016



La vie naît durement de la vie.
Aller de l’autre côté auprès de ceux qu’on aime
semble être l’affaire du corps et le corps se sait ici.
Au-devant de lui les mains sont mangées par la lumière
mais les pieds marchent toujours dans l’herbe usée.
Ou peut-être avons-nous passé le pont sans le voir
et maintenant entre nous et les sonnailles et les fleurs
il n’y a plus de distance.
La légère buée du souffle n’obscurcit aucune vitre.
Sauf encore celle du coeur.

(Heather Dohollau)

Illustration: Carrie Vielle

 

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