Posts Tagged ‘éboulé’
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2022

EN UN ÉCLAIR
En un éclair ils se connurent. L’un et l’autre venaient
d’un pays de fontaines taries, d’astres éboulés. La nuit
eut pour eux des bras en harpe de lune, des genoux
de velours. Parlant sans mots, écoutant le silence tinter
dans leurs verres, lorsque l’étoile de la séparation eut
tracé au-dessus d’eux son signe, ils burent une gorgée
de jour et s’en furent.
Que la route, pluie ou canicule, fonde sous leurs pas
disjoints, il n’importe !
Une flamme atrocement belle pèse sur leurs yeux, ligote
leurs corps.
Amour où fermentent des bulles, à sa douleur s’abreuve
un cyclone.
(Jules Tordjman)
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Tordjman), amour, astre, éboulé, éclair, étoile, belle, boire, bras, bulle, canicule, corps, cyclone, douleur, fermenter, flamme, fonder, fontaine, genou, gorgée, harpe, ligoter, lune, nuit, parler, pays, pluie, route, se connaître, signe, silence, tinter, velours | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 10 septembre 2018

Si peu semblable à moi-même
Quand je me vois à distance
Dans l’eau morte d’un poème
Qui fut beau fleuve vivant
Ou bien lorsque m’apparaît
Le jeune homme qui rêvait
Dans le soir triste des villes
D’appareillages et d’îles ;
Si peu semblable, ô destin,
Routes de songes, exils,
Ferveurs, tant de paysages,
Tant de ciels, tant de visages
Et le même voyageur
Mais qui ne reconnaît pas
Toujours le bruit de son pas
Et s’égare en trébuchant
Par les longs chemins du Temps
Eboulés dans sa mémoire,
Si peu semblable, ô miroir
Innombrable du poème !
Et pourtant cet homme-là,
C’est le même homme, le même.
Surtout, ne le cherchez pas.
(Paul-Alexis Robic)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Paul-Alexis Robic), éboulé, chercher, ciel, destin, eau, exil, fleuve, innombrable, jeune homme, mémoire, poème, rêver, reconnaître, route, s'égarer, semblable, songe, trébucher, ville, visage, voyageur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 mai 2018
Recueil: Le livre d’Ophélie et La voie nomade
Traduction:
Editions: Zoé
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Posted in poésie | Tagué: (Anne Perrier), astre, éboulé, barbare, beauté, cimetière, coeur, délivrer, douleur, fouler, lune, pied, siècle, soeur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 avril 2018

Ma renarde, pose ta tête sur mes genoux.
Je ne suis pas heureux et pourtant tu suffis.
Bougeoir ou météore,
il n’est plus de coeur gros
ni d’avenir sur terre.
Les marches du crépuscule révèlent ton murmure,
gîte de menthe et de romarin, confidence échangée
entre les rousseurs de l’automne et ta robe légère.
Tu es l’âme de la montagne aux flancs profonds,
aux roches tues derrière des lèvres d’argile.
Que les ailes de ton nez frémissent.
Que ta main ferme le sentier
et rapproche le rideau des arbres.
Ma renarde, en présence des deux astres, le gel et le vent,
je place en toi toutes les espérances éboulées,
pour un chardon victorieux de la rapace solitude.
(René Char)
Recueil: Feuillets d’Hypnos
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (René Char), aile, arbre, argile, astre, automne, avenir, âme, éboulé, échanger, bougeoir, chardon, coeur, confidence, crépuscule, espérance, fermer, flanc, frémir, gîte, gel, gros, heureux, lèvres, léger, main, marche, météore, menthe, montagne, murmuré, nez, placer, poser, profond, rapace, rapprocher, révéler, renard, rideau, robe, roche, romarin, rousseur, sentier, solitude, suffire, tête, terre, tu, vent, victorieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2017

AURORES DE MOGUER
Le noir taureau surgit seul, net et beau,
sur l’aurore froide et verte, là-haut sur le rocher d’azur.
Il mugit du sud au nord, repoussant
le profond zénith à la robe pie, tout constellé
de grandes étoiles,
de son front gigantesque.
– L’immense solitude s’effraie ;
le silence sans fin se tait.
!…! –
Le taureau — rocher éboulé —
dévale le ravin touffu.
***
AURORAS DE MOGUER
El negro toro solo surfe, neto y bello,
sobre la fría aurora verde, alto en el peñasco azul.
Muje de sur a norte, rempujando
el hondo cenit cárdeno, estrellado todavía
de las estrellas grandes,
con su ajigantado testuz.
—La soledad inmensa se amedrenta;
el silencio sin fin se calla.
¡…!—
El toro — roca desgajada— baja contra
el barranco frondoso.
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration: Gilles Capton
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Posted in poésie | Tagué: (Juan Ramon Jimenez), aurore, azur, éboulé, étoile, beau, dévaler, effrayer, gigantesque, mugir, ravin, rocher, seul, silence, surgir, taureau, touffu, zénith | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2016
Coeur qui connaît la halte et
l’élan dans la halte
traces
douloureuses
d’à-coups
épars
plus debout et soleil
éboulé
de parole à l’immense
inachèvement
ni mots ni larmes non
vivre
ce dieu en moi
silence
sur
l’abrupt
(Claude Adelen)
Illustration: Antoine Schmitt
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