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Quand pourrai-je, quittant les soins inutiles (Jean Moréas)

Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021



Quand pourrai-je, quittant les soins inutiles

Quand pourrai-je, quittant tous les soins inutiles
Et le vulgaire ennui de l’affreuse cité,
Me reconnaître enfin, dans les bois, frais asiles,
Et sur les calmes bords d’un lac plein de clarté !

Mais plutôt, je voudrais songer sur tes rivages,
Mer, de mes premiers jours berceau délicieux.
J’écouterai gémir tes mouettes sauvages,
L’écume de tes flots rafraîchira mes yeux.

Ah, le précoce hiver a-t-il rien qui m’étonne ?
Tous les présents d’avril, je les ai dissipés,
Et je n’ai pas cueilli la grappe de l’automne,
Et mes riches épis, d’autres les ont coupés.

(Jean Moréas)

Illustration: ArbreaPhotos

 

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Tu (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 14 mai 2017



Tu fus la flamme qui s’éteint
à force de brûler dans l’âtre
Tu fus l’oiseau du matin
dans un ciel d’une teinte bleuâtre
qui s’envole du toit de la maison
vers la ligne de l’horizon

Tu fus la fleur dans le parterre
qui fleurit pour un jour
et s’incline vers la terre
à la fin d’un amour

Tu fus la rivière
qui coulait vers la mer
passant sous un grand pont de fer
ou un petit pont de pierre

Tu fus cette larme
au coin de l’oeil
qui fascine et charme
même après un deuil

Tu es l’infime goutte de rosée
sur la corolle de la fleur posée
qui capte tout le soleil
et devient un bijou vermeil

Tu es la vague marine
qui vient enlacer le récif
dans un mouvement lascif
et embrasser l’île mutine

Tu es l’étoile unique
d’un ciel de nuit
qui brillamment luit
au col de sa tunique

Tu es le feuillage
d’une forêt d’outremer
sous le bruyant passage
d’un groupe d’oiseaux de mer

Tu es le bateau dans la brume
qui soulève l’écume

Tu es le corps de la déesse
que je découvre en rêvant
nue dans le souffle du vent
qui voluptueusement te caresse

Tu es ce regard de luxure
qui m’enivre et me torture

Tu es cet oiseau de volupté
venu nicher dans ton corsage
où se blottit un sein sage
qui veut prendre sa liberté

Tu es ce sable de la plage
sur laquelle je vagabondais
et qui de jolies filles abondait
mais je ne voyais que ton visage

Tu es la branche
à laquelle s’accroche le rameau
sur lequel se pose l’oiseau
quand tu tortilles de la hanche
dans les rues du hameau

Tu es cet épi de blé
qui donnera cette moisson fertile
dans un champ qui n’est qu’une île
au milieu de ce pays troublé
par ta présence voluptueuse
dans ta robe vaporeuse

(Jean-Baptiste Besnard)

son site ici: Jean-Baptiste Besnard

Illustration: Ekaterina Panikanova

 

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