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Poésie

Posts Tagged ‘éclairer’

Quand tu vas rire (Jean-Pierre Lemaire)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2023




    
Quand tu vas rire, au fond de tes yeux graves
qui ne semblent pas changer de couleur
naissent des cristaux, des myosotis un bouquet mystérieux,
une fontaine sous-marine mille fenêtres qui sont les nôtres
éclairées par le jour inverse de ta joie

(Jean-Pierre Lemaire)

Recueil: Le pays derrière les larmes Poèmes choisis
Editions: Gallimard

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SUR DES SENTIERS D’AUTOMNE (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023



Illustration: Olga Guyot
    
SUR DES SENTIERS D’AUTOMNE

Partir sur des sentiers d’automne
Quand chantent encor les oiseaux
Les feuilles et les ruisseaux
Même par un ciel qui moutonne…

J’aimerais l’offrir à mon âme
Ce souffle expirant de beauté
Et rayonnant comme une flamme,
Avant que ne me fût ôté

De vivre intensément mon heure
De lumière et d’immense paix
Que cherche mon coeur à jamais
Pour en éclairer ma demeure.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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NOCTURNE (Henrique Huaco)

Posted by arbrealettres sur 23 avril 2023



Illustration
    
NOCTURNE

Dans la mer il n’y a pas de resplendeurs,
La lune est dans le vent
Et dans les coffres de l’eau.

Un seul foyer éclaire ma terre,
un seul centre de lumière
interminable et humble
orne nos yeux.

***

NOCTURNO

En el mar no hay resplandores,
la luna está en el viento
y en los cofres del agua.

Un solo foco alumbra mi tierra,
un solo centro de luz
interminable y humilde
adorna nuestros ojos.

(Henrique Huaco)

Recueil: La peau du temps
Traduction: Anne-Marie Vindras
Editions: des Crépuscules

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MONDE ARDENT (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 30 mars 2023



Illustration: Albert Lynch
    
MONDE ARDENT

Ah, toujours, jeune ou vieux, je ressens cette même chimère :
Une montagne la nuit ; au balcon, en silence, une femme ;
Blanche route qui prend son élan quand la lune l’éclaire ;
Comme alors un désir passionné fait se tordre mon âme!

Monde ardent, forme blanche de femme à son balcon qui songe,
Aboi d’un chien dans la vallée, sourd roulement d’un train,
Vous fûtes bien des fois pièges, amers mensonges ;
Vous restez le plus doux de mes rêves ainsi que le plus vain.

Souvent j’ai pris la voie des réalités rudes :
Assesseur, cours du change, ou bien mode, ou bien loi,
Mais déçu, libéré, j’ai rejoint bientôt ma solitude,
Où jaillit le naïf idéal, où le rêve est chez soi.

Trouble vent de la nuit dans l’arbre, ô bohémienne noire,
monde de désirs fous, poèmes pleins d’odeur,
monde splendide auquel toujours j’ai voulu croire,
Quand ta voix vient vers moi au milieu des éclairs de chaleur.

***

O BRENNENDE WELT

Immer und immer fühl ich’s, ob alt oder jung :
Ein Gebirg in der Nacht, am Balkon ein schweigendes Weib,
Eine weiße Straße im Mondschein mit sanftem Schwung,
Das reißt mir vor Sehnsucht das bange Herz aus dem Leib.

O brennende Welt, o du weißes Weib am Balkon,
Bellender Hund im Tal, fernrollende Eisenbahn,
O wie loget ihr, o wie bitter betrogt ihr mich schon —
Dennoch seid ihr noch immer mein süßester Traum und Wahn !

Oft versucht ich den Weg in die schreckliche « Wirklichkeit »,
Wo Assessor, Gesetz, Mode und Geldkurs gilt,
Aber einsam entfloh ich immer, enttäuscht und befreit,
Dort hinüber, wo Traum und liebliche Narrheit quillt.

Schwüler Nachtwind im Baum, schwarze Zigeunerin,
Welt voll törichter Sehnsucht und Dichterduft,
Herrliche Welt, der ich ewig verfallen bin,
Wo dein Wetterleuchten mir zuckt, wo deine Stimme mir ruft!

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

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Les yeux des morts (Jany Cotteron)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2023




    
Les yeux des morts

Les yeux des morts ne s’éteignent jamais

Ils furent de chair et de sang
de colère et d’amour
Ils sont maintenant de cendres et de poussière

Dans les yeux des morts une lumière
éclaire nos versants sombres
l’espoir émietté des égarés du temps

Contre nos parts manquantes
nos pensées d’ombre
nos lèvres brûlées de mots retenus
ils sont nos doubles lumineux

Ils tracent des sentiers dans nos labyrinthes
y allument des feux

pour que nos vies se risquent
hors des frontières de la peur

(Jany Cotteron)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Editions: Bruno Doucey

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LE PRINTEMPS DANS UN FILET DE PÊCHEUR (Jaroslav Seifert)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023




    
LE PRINTEMPS DANS UN FILET DE PÊCHEUR

Dans le filet bordé par des bouchons
c’est le printemps. Des arbres pleins de fleurs
nous montrent, souriants, les dents de leurs boutons
lorsque nous regardons en arrière.

Dans le filet bordé par des bouchons
et qui plus est plié triplement
il y a de même les astres ; ils me connaissent
et l’un d’eux se souvient, toujours quand

je rentre — et il m’éclaire, alors que dans l’ombre
vers le seuil aimé j’avance de nouveau.
Qui d’autre a donc les étoiles pour amies ?
D’un petit nombre seulement c’est le lot.

Dans le filet bordé par des bouchons
le vent s’est fait prendre ; et son rire,
c’est le rire que, si elles parlent des hommes,
les femmes font à chaque fois retentir.

Dans le filet bordé par des bouchons
sont prises maintenant les griffes d’une douce peur.
Et c’est la peur que, toujours, éprouvent les hommes
quand ils évoquent les femmes, se parlant entre eux.

(Jaroslav Seifert)

Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud

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De quelles ténèbres parlez-vous? (Jean Rousselot)

Posted by arbrealettres sur 19 février 2023



    

De quelles ténèbres parlez-vous?
Même la nuit, la lampe de mon coeur éclaire.

(Jean Rousselot)

 

Recueil: Minimes
Traduction:
Editions: Les Deux-Siciles

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LA LUMIÈRE DE L’AMOUR (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 8 février 2023




    
LA LUMIÈRE DE L’AMOUR

De toi, de moi, d’où sortait la lumière?
Dans la grande bienveillance de l’âtre profond
où je me flattais de brûler pour me découvrir
comme un rayon de flammes et m’éclairer à ma lumière,
quand celle-ci était l’amour qui sortait de moi
parce qu’il était destiné à qui j’étais voué.
Et je multipliais les feux, j’embrasais l’alentour.
Je croyais en un pouvoir d’aurore, perpétuel.

(André Frénaud)

Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard

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SI L’AMOUR FUT (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 8 février 2023




    
SI L’AMOUR FUT

Mon amour, était-ce toi ou mon seul élan,
le nom que ma parole a donné à son désir.
As-tu existé, toi l’autre? Était-il véritable,
sous de larges pommiers entre les pignons,
ce long corps étendu tant d’années?

L’azur a-t-il été un vrai morceau du temps?
N’ai-je pas imaginé une vacance dans l’opaque?
Étais-tu venue, toi qui t’en es allée?
Ai-je été ce feu qui s’aviva, disparut?

Tout est si loin. L’absence brûle comme la glace.
Les ramures de mémoire ont charbonné.
Je suis arrêté pour jusqu’à la fin ici,
avec un souvenir arrêté qui n’a plus de figure.

Si c’est un rêve qu’éternel amour,
qu’importe j’y tiens.
J’y suis tenu ou je m’y trouve abandonné.
Désert irrémédiable et la creuse fierté.
Quand tu reviendras avec un autre visage,
je ne te reconnais pas, je ne sais plus voir, tout n’est rien.

Hier fut. Il était mêlé de bleu et frémissait,
ordonnancé par un regard qui change.
Une chevelure brillait, violemment dénouée,
recomposée autour de moi, je le croyais.
Le temps remuait parmi l’herbe souterraine.
Éclairés de colère et de rire, les jours battaient.
Hier fut.
Avant que tout ne s’ébranlât un amour a duré,
verbe qui fut vivant, humain amour mortel.

Mon amour qui tremblait par la nuit incertaine.
Mon amour cautionné dans l’oeil de la tempête
et qui s’est renversé.

(André Frénaud)

Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard

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UNE LUMIÈRE ACROPOLE (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 8 février 2023




    
UNE LUMIÈRE ACROPOLE
à Jean Tardieu

Une lumière, acropole au sommet de mes songes,
ayant lui s’éboula, les bêtes m’ont repris
dans le tourbillon de leurs serres froides
et me creusent en nouveau nid
pour que j’y puisse à loisir irrité
cuver ma cendre
et soudain m’éclairer à ma réalité,
avant de retomber par l’épaisseur si lente.

(André Frénaud)

Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard

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