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Poésie

Posts Tagged ‘éclat’

LA, LE BONHEUR S’EVEILLE (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023




    
LÀ, LE BONHEUR S’ÉVEILLE

Si l’on peut découvrir et tel un virtuose
Le lever du soleil au joli mois de Juin
Chanter le vif éclat d’une première rose
Et par brise odorante un frais parfum de foin
La plus simple des fleurs reine de fantaisie
Tout comme les oiseaux engendre poésie
Là le bonheur s’éveille à la paix de ce lieu
Tel un présent offert par la grâce de Dieu
— Quand refleuri la plaine et qu’un grillon se pose
Sur un trèfle incarnat — y promener mes yeux
Aussi grands que mon coeur devient divine pause
Nul charme ne saurait rendre plus merveilleux.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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L’espace entre les peaux (Michel Houellebecq)

Posted by arbrealettres sur 21 avril 2023




    
L’espace entre les peaux
Quand il peut se réduire
Ouvre un monde aussi beau
Qu’un grand éclat de rire.

(Michel Houellebecq)

Recueil: Non réconcilié
Editions: Gallimard

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Toutes ces fleurs écloses (Bashō)

Posted by arbrealettres sur 14 avril 2023




    
Toutes ces fleurs écloses
dans le vent printanier,
éclats de rire

***

(Bashō)

Recueil: L’intégralité des Haïkus
Traduction: Makoto Kemmoku et Dominique Chipot
Editions: Points

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Nous sommes les rossignols (Zatî)

Posted by arbrealettres sur 6 avril 2023



    

Nous sommes les rossignols du plus haut des cieux,
notre roseraie est un clos d’amis

Nous sommes les amoureux au coeur épris,
notre vigueur est souffrance.

Sur l’arène du Seigneur chacun de nous est une noctuelle
Devant le soleil de la Face, toujours nous menons notre ronde.

Le dévot nous croit fous, nous croit pleins de révolte
Nous sommes libres de pure liberté, nos ruines sont florissantes.

Nous venons de nulle part, nous venons d’une grande souche
Au delà de la voûte céleste, au delà du trône nous mènent nos pas.

Le secret de la confiance est en nous, en nous l’éclat de la volonté
La grâce du bonheur est en nous, nombreux sont nos titres.

Qui n’est pas le vrai Salomon, qui ne connaît pas le langage des oiseaux
Celui-là est un indifférent, ô Zatî ! Il ne connaît pas notre savoir.

(Zatî)

Recueil: Poèmes des derviches anatoliens
Traduction: Guzine Dino,Michèle Aquien,Pierre Chuvin
Editions: Fata Morgana

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DANS LE BROUILLARD (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 29 mars 2023




    
DANS LE BROUILLARD

Aller par le brouillard… mystère !
Buisson, caillou, chacun est solitaire,
L’arbre n’aperçoit pas son frère,
Chacun est seul.

Que d’amis je comptais au monde
Quand ma vie avait son éclat !
A présent que le brouillard tombe,
Nul n’est plus là.

Nul ne possède la sagesse
Qui ne connaît ce voile doux,
Cette ombre inéluctable qui, sans cesse
Le sépare de tout.

Aller par le brouillard… mystère !
Vivre, c’est être solitaire.
Nul homme ne connaît son frère,
Chacun est seul.

***

IM NEBEL

Seltsam, im Nebel zu wandern !
Einsam ist jeder Busch und Stein,
Kein Baum sieht den andern,
Jeder ist allein.

Voll von Freunden war mir die Welt,
Als noch mein Leben licht war ;
Nun, da der Nebel fällt,
Ist keiner mehr sichtbar.

Wahrlich, keiner ist weise,
Der nicht das Dunkel kennt,
Das unentrinnbar und leise
Von allem ihn trennt.

Seltsam, im Nebel zu wandern !
Leben ist Einsamsein.
Kein Mensch kennt den andern,
Jeder ist allein.

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

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L’HEURE (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2023



Illustration: Edvard Munch
    
L’HEURE

Partir encor, je l’aurais pu
Et rien ne serait advenu,
Tout serait resté pur et beau
Ainsi qu’avant ce jour nouveau.

Il le fallait, l’heure arriva,
Brève, trouble, et nous enleva,
De son pas qui s’enfuit sans cesse,
Le bel éclat de la jeunesse.

***

DIE STUNDE

Es war noch Zeit ; ich konnte gehn,
Und alles wäre ungeschehn,
Und alles wäre rein und klar,
Wie es vor jenem Tage war !

Es mußte sein. Die Stunde kam,
Die kurze, schwüle, und sie nahm
Unwandelbar mit jähem Schritt
Den ganzen Glanz der Jugend mit.

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

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L’ENFANT SEUL (Gabriela Mistral)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2023



Illustration: Marianne Clouzot  
    
L’ENFANT SEUL
A Sara Hubner.

Entendant pleurer, je m’arrêtai sur le chemin en pente
et m’approchai jusqu’à la porte de la cabane.
Un enfant aux yeux de douceur me regarda de son lit
et une immense tendresse m’enivra comme vin!

Sa mère s’attardait, courbée sur le chaume;
l’enfant, à son réveil, avait cherché le sein
et s’était mis à pleurer. Je le pris dans mes bras
et une berceuse monta, tremblante, jusqu’à mes lèvres.

Par la fenêtre ouverte, la lune regardait.
L’enfant s’était rendormi et la chanson baignait
comme d’un autre éclat, mon sein riche de son faix.

Et lorsque la femme tremblante ouvrit la porte,
elle dut voir sur mon visage un bonheur si vrai
qu’elle laissa dans mes bras l’enfant endormi.

(Gabriela Mistral)

Recueil: Poèmes choisis Prix Nobel de littérature 1945
Editions: Rombaldi

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HÔPITAL (Claude de Burine)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
HÔPITAL

La tête allait seule,
avait cet éclat qu’on voit aux bronzes,
aux grilles dominantes
qui ne s’ouvrent qu’aux oiseaux.

Gagnait les bois noirs,
la montagne verte,
le creux des forêts où s’endorment,
au matin, les abandonnés.

Pesait les choses,
le blanc des maisons,
l’arrondi courtois des noisettes
et ce fumier des solitudes
qui monte quand le jour prend congé.

Relevait ses collets,
prenait des notes.

(Claude de Burine)

Recueil: A Henri de l’été à midi
Editions: Saint Germain des Prés

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Est-ce l’éclat ravissant (Michel Ange)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023



  Illustration: Achille Devéria
    
Est-ce l’éclat ravissant du créateur suprême
qui me frappe, qui me saisit?
Est-ce quelque autre beauté
que mon imagination ou ma mémoire
vient offrir à mon coeur ?

Est-ce enfin la lumière brillante,
dont rayonnait mon ame dans son état primitif,
qui, rejaillissant en elle aujourd’hui,
y a causé cette impression brûlante
d’où semblent naître mes pleurs ?

Ah! j’ignore ce que je sens,
ce que je vois, ce qui m’entraîne :
la cause en est hors de moi ;
je crois l’apercevoir chez un autre,
et ne puis l’expliquer.

Femme adorable!
Ce je ne sais quoi qui m’agite ;
cette douceur mêlée d’amertume,
je l’éprouve depuis que je vous ai vue :
vos yeux seuls en sont donc la cause?

(Michel Ange)

 

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En travaillant la terre (Grégory Rateau)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2023



Illustration: Erich Heckel
    
En travaillant la terre

Le vieux est là
Muet comme une souche
Il attend que le nuage passe
Ses outils sont comme des promesses
Un supplément de force
Malgré les années
Chaque muscle est à sa place
Pour faucher
Bêcher
Ratisser

Je regarde ma main
Pas un pli
La finesse des doigts qui ne trompe pas
Elle n’a donc servi à rien
Le vieux ne me le dit pas
Trop brave
Sa poigne montre l’exemple
Mes pas deviennent les siens

Je suis vite à la traîne
Sans un mot
Le voilà qui porte deux fois plus que moi
J’ai vu la ville de près ses fulgurances
Ses éclats mystiques
Ses passions au rabais
Rastignac du pauvre
J’ai croisé le fer avec elle
Ne blessant que moi-même

Le vieux n’a rien vu lui
Aucune lutte
Une simple ligne d’horizon
Des remparts de forêts sous un ciel vide
Il ne goûtera jamais à l’ennui qui élève
Aux délices de la foule
Son champ sera sa seule ivresse
Et pourtant lui en a palpé de la terre
Sué pour la rendre fertile
Son nom restera une empreinte

Que laisserai-je dans le bitume ?
Des projets froissés
Des rêves léthargiques…
Au loin je vois des tours
Les murs se rapprochent
Que restera-t-il du vieux
Quand même les arbres alentour seront maigres comme mes dix doigts ?

(Grégory Rateau)

 

Recueil: Conspiration du réel
Traduction:
Editions: Unicité

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