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Poésie

Posts Tagged ‘écuelle’

Ce que je n’entendrai jamais (Emmanuel Moses)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2022



    

« Ce que je n’entendrai jamais :
Le battement d’ailes d’un papillon
La chute des pétales d’une rose
Le courant de la rivière
Les pas du merle dans la neige. »

Voilà ce qu’écrivait un poète chinois
Au soir de sa vie
Alors qu’il avait pris l’habit,
le bâton et l’écuelle du moine
Pour racheter ses années futiles
à la cour de l’empereur.

(Emmanuel Moses)

Recueil: Le désir en nous comme un défi au monde 84 Poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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Apparition de la vieille (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 14 avril 2020


 

L’escalier craquait sous son pas
son dos ployait
sous la ramée.
C’était la vieillarde ridée
des contes de veillée
à la chaumière intacte.
Parfois elle revient dans la nuit de nos coeurs
couchés dans une ville ardente
son pain a la couleur des siècles
ses escabeaux et ses écuelles
forment le mobilier que gardent
les fins greniers
de nos mémoires.

(Jean Follain)

Illustration

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Chien aux écoliers (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2018


chien

 

Les écoliers par jeu brisent la glace
dans un sentier
près du chemin de fer
on les a lourdement habillés
d’anciens lainages sombres
et ceinturés de cuirs fourbus
le chien qui les suit
n’a plus d’écuelle où manger tard
il est vieux
car il a leur âge.

(Jean Follain)

 

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Septembre attaché au figuier (Vénus Khoury-Ghata)

Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2018



Illustration: Marina Katsaros
    
Septembre attaché au figuier
On tournait le dos à l’été ramasseur de noix vides
Siffleur de jeunes abeilles
Les derniers feux de la saint-jean enfumaient les lampes insomniaques
Les encriers

Suspendus à la ceinture du père
On courait moins vite que le paysage
Le chemin risquait d’arriver sans nous à la maison
se lover dans nos lits
renverser l’écuelle du chat
manger les graines jaunes du canari

Mais le père se disait plus long que le chemin
Plus fort que le train
Des épaules de loup au long cours
Des bras hauts comme des madriers
Le père trayait la forêt le fleuve entre chien et crépuscule
fendait d’un coup de hache le froid récalcitrant

Une forge dans sa poitrine le père abritait le feu

Seule l’odeur blanche de la neige le calmait
Ses coulées sur nos murs avaient la douceur du ventre de l’alouette
La compassion des pierres du cimetière

(Vénus Khoury-Ghata)

Découvert ici: https://eleonoreb.wordpress.com/

Recueil: Poème sur « Enfances »
Traduction:
Editions: Printemps des poètes 2012

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Je me souviens (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2018



Je me souviens
de ces jours anciens
où je vidais à mon réveil
une énorme écuelle
de soupe au lard
dans laquelle trempaient
des tranches de pain de douze livres
qui avait réchauffé dans les cendres chaudes
de la cheminée de cette chaumière bretonne
tandis que ma tante Julie trayait sa vache
avant de me donner un bol de lait crémeux

Qu’il faisait bon vivre
à seize ans dans ce lit clos
sous le gros édredon
quand venait me réveiller
en me chatouillant Pierrete
une jeune voisine
qui avait une si belle poitrine
qu’elle m’autorisait à caresser.

(Jean-Baptiste Besnard)

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PAYSAGE DES SENTIERS DE LISIÈRE (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 17 février 2017



 

PAYSAGE DES SENTIERS DE LISIÈRE

Il arrive que l’on entende,
figé sur place dans le sentier aux violettes,
le heurt du soulier d’une femme
contre l’écuelle de bois d’un chien
par un très fin crépuscule,
alors le silence prend une ampleur d’orgues.
Ainsi lorsque l’adolescent,
venu des collèges crasseux,
perçoit sous les peupliers froids
la promeneuse au frémissement de sa narine
émue par le parfum des menthes.
Toutes les lueurs des villages
se retrouvent dans le diamant des villes.
Dans un univers mystérieux
ayant laissé sur ses genoux
l’étoffe où s’attachaient ses yeux,
une fille en proie aux rages amoureuses
pique de son aiguille le bout de ses doigts frêles
près d’un bouquet qui s’évapore.

(Jean Follain)

Illustration: Alan Ayers

 

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Villanelle d’un vieux papa (Valérie Rouzeau)

Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2016



Villanelle d’un vieux papa

J’avais fini mes haricots
L’écuelle sous l’ampoule grillée
J’attendais de vivre bientôt

Mes ancêtres dans leurs sabots
Trépignaient depuis le passé
J’avais fini mes haricots

Et je buvais un noir pinot
A leur mémoire à ma santé
Espérant de vivre bientôt

J’étais le dernier des idiots
Ou le premier si vous voulez
J’avais fini mes haricots

Le front collé sur le carreau
Enfin de ma nuit relevé
J’attendais de vivre bientôt

Ici s’arrête ce lamento
Ou mes enfants vont me siffler
J’avais fini mes haricots
J’attendais de vivre bientôt

(Valérie Rouzeau)

Illustration

 

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La dînette (Maurice Carême)

Posted by arbrealettres sur 29 mai 2016



La dînette

Patience, patience, poupées !
Je ne puis servir à la fois
Des gâteaux et du chocolat.
Comme vous, je n’ai que dix doigts.
Vous ai-je si mal élevées
Que vous ne puissiez demeurer
Plus calmes que de petits rats ?

Patience, patience, poupées !
On dirait que voici des mois
Que vous n’avez rien mangé.
Hier, n’ai-je pas partagé
Mon gros nougat avec vous trois ?
Heureusement que notre chat
Dédaigne cake et chocolat :
Vous lui videriez son écuelle
Derrière mon dos, péronnelles !

(Maurice Carême)

 

 

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Les nuages parfois s’enlisent (Pierre-Albert Jourdan)

Posted by arbrealettres sur 23 mai 2016




Les nuages parfois s’enlisent
sur des terres trompeuses.
L’orage oublie ses étranges pouvoirs.
Nous sommes là,
perpétuant par des plaintes absurdes
cet oubli d’un jardin.
Les dieux nous sont maintenant
comme ce duvet de chardon dans l’espace.
Pierres éclatées le champ rendu ―
ouvert au délire ―
la nuit trop lourde bascule.

L’aube, encore, sublime,
la pièce de soleil jetée par compassion
dans l’aveugle écuelle.

(Pierre-Albert Jourdan)

Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha

 

 

 

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Cette nuit le hérisson est sorti d’hibernation! (Henri-Frédéric Blanc)

Posted by arbrealettres sur 26 avril 2016



Cette nuit le hérisson
est sorti d’hibernation!
Il s’est tapé la cloche à grand bruit
dans l’écuelle des chats
puis, aussi nonchalant qu’un pacha,
il est retourné chez lui.

(Henri-Frédéric Blanc)

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