Posts Tagged ‘édenté’
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2022

Apparition
La beauté est divine
et, plus qu’humaine,
elle naît pourtant d’un simple regard,
des gestes de la servante,
du reflet de sa silhouette dans le lac de Pushkar,
du souvenir de son parfum mêlé à la sueur laiteuse,
du chant du qawwal, prière passionnée,
de l’abandon et de la possession des corps,
de la fatigue qui suit l’effort,
du sourire du gamin édenté comme du silence de l’ascète,
de ton refus digne comme de ma confiance inébranlable.
Hafez l’a si bien dit,
elle est comme la nouvelle lune qui éclaire doucement le chemin des égarés,
puis se retire sous le voile des nuages.
(Titi Robin)
Rajasthan, un voyage aux sources gitanes, 2004.
Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Titi Robin), abandon, apparition, ascète, éclairer, édenté, égaré, beauté, chant, chemin, confiance, corps, digne, divin, doux, effort, fatigue, gamin, geste, humain, inébranlable, laiteux, lune, mêlé, naître, nouveau, nuage, parc, parfum, passionné, possession, prière, reflet, refus, regard, se retirer, servant, silence, silhouette, simple, sourire, souvenir, sueur, suivre, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 mai 2022

Non loin de pigeons qu’indiffèrent
le sommet de la tour et l’affluence de la gare
hirsutes, édentés, ils environnent la grille du métro
Et quand une involontaire Marylin
jupe soulevée, rejoint leurs fictions
ils manifestent avec leurs bouteilles
amplifiant du geste et du regard le dégoût de la victime
(Gérard Noiret)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Gérard Noiret), amplifier, édenté, bouteille, geste, hirsute, mégapole, métro, pigeon, regard, tour, victime | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2019

Edentés ou non,
forts ou faibles,
jeunes ou vieux,
nos mères nous aiment.
Et plus nous sommes faibles
et plus elles nous aiment.
Amour de nos mères,
à nul autre pareil.
(Albert Cohen)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Albert Cohen), aimer, amour, édenté, faible, fort, jeune, mère, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

La vache
Vieille, avec sa bouche édentée,
Les ans enroulés à ses cornes.
Sur la route qui mène aux champs,
Le vacher la brutalisait.
Son coeur est sourd à tout chahut :
Les souris grattent dans un coin.
Elle pense — son âme est triste —
Aux pattes blanches de son veau.
Plus de fils pour cette mère.
Première joie : nul profit.
Sur un pieu dessous le tremble,
Sa peau ondule à la brise.
Et dans le champ de sarrasin,
Avec son fils même destin,
On jettera un licol à son cou
Et on la conduira pour l’abattage.
Plaintive et triste et décharnée,
Cornes seront fichées en terre…
Elle rêve d’un blanc bocage,
D’un beau et riche tapis d’herbe.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Sergueï Essénine), abattage, âme, édenté, beau, blanc, bocage, bouche, brise, brutaliser, chahut, champ, coeur, coin, conduire, corne, cou, décharné, destin, enrouler, ficher, fils, gratter, herbe, joie, licou, mère, mener, onduler, patte, peau, penser, pieu, plaintif, profit, rêver, riche, route, sarrasin, sourd, souris, tapis, terre, tremble, triste, vache, vacher, veau, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 octobre 2017

L’homme qui n’y comprend rien
Telle chose vient
telle autre se passe
telle autre s’en va.
Ne trouvez-vous pas
qu’on n’y comprend rien?
Bien souvent les hommes
se trouvent mêlés
à leur propre vie
sans avoir compris
ce qui s’est passé.
Tenez une histoire
pas très compliquée
pourtant quel mystère!
J’étais sur le quai,
elle dans le train;
le train est parti,
et je suis resté
debout sur le quai.
Jamais depuis lors
je ne l’ai revue
je n’ai rien compris
Que s’est-il passé?
Que s’est-il passé?
Autre phénomène
j’vais vous raconter
Dieu sait où ça mène,
quelle étrangeté!
J’étais endormi,
m’voilà réveillé,
j’étais dans la nuit,
fait jour aujourd’hui,
j’étais immobile,
j’me mets à bouger,
je vais dans la rue
un homme apparaît
un instant après
il a disparu,
c’était le printemps
puis il a neigé,
puis c’était l’automne
puis c’était l’été
j’sais plus dans quel ordre
ça s’est succédé :
Que s’est-il passé?
Que s’est-il passé?
J’étais jeune et brun
j’avais des cheveux
et beaucoup de dents
j’étais mince et pâle…
Je suis rouge et blanc
je suis blanc et rouge
chauve et empâté
ridé, édenté,
je n’y comprends rien.
Que s’est-il passé?
Mais voici le pire
j’avais une idée
pour vous en parler
et tout en parlant
je l’ai laissé filer
Bon Dieu quelle histoire
me voilà stupide
devant vous Madame
devant vous Monsieur
N’ayant rien à dire
je vais m’en aller.
Que s’est-il passé?
Que s’est-il passé?
(Jean Tardieu)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Jean Tardieu), apparaître, automne, édenté, étrangeté, blanc, bouger, chauve, chose, compliqué, comprendre, disparaître, empâté, endormi, histoire, homme, immobile, jeune, jour, madame, mêlé, monsieur, mystère, neiger, nuit, ordre, partir, phénomène, printemps, quai, raconter, réveillé, rester, revoir, ride, rouge, rue, s'en aller, se passer, se succéder, stupide, train, venir, vie | Leave a Comment »