Posts Tagged ‘effilé’
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2021

Illustration
LE SENS
Le sens ne réside pas en un lieu.
C’est comme une lèvre tronquée
ou la musique d’une planète lointaine.
Rarement c’est un palais ou une plaine,
le diamant d’un vol ou le coeur de la pluie.
Parfois c’est le bourdonnement d’une abeille, une infime présence
et le jour est un feu brûlant sur la corolle de la mer.
Il s’abreuve de violence et d’obscurité
et ses rivages sont jonchés d’oubli et de chaos.
Ses caprices contiennent toute la distance du silence
et tout l’éclat du désir. Avec une musique désespérée,
il craque parfois sous le masque du temps.
Avec des cendres d’eau, il crée des halos de pénombre
et d’un côté c’est le désert, de l’autre une cataracte.
On peut le parcourir certaines fois comme le spectre solaire
ou le sentir comme un cri en lambeaux ou une porte condamnée.
Souvent ses noms ne sont pas des noms,
mais des blessures, des murailles sourdes, des lames effilées,
de minuscules racines, des chiens d’ombre, des ossements de lune.
Toutefois, il est toujours l’amant désiré que
recherche le poète dans les remous des ténèbres.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), abeille, amant, éclat, blessure, bourdonnement, brûlant, caprice, cataracte, côte, cendre, chaos, chien, coeur, condamner, contenir, corolle, craquer, créer, cri, désert, désespéré, désir, désirer, diamant, distance, eau, effilé, feu, halo, infime, joncher, jour, lambeau, lame, lèvre, lieu, lointain, lune, masque, mer, minuscule, muraille, musique, nom, obscurité, ombre, ossement, oubli, palais, parcourir, parfois, pénombre, plaine, planète, pluie, poète, porte, présence, racine, rarement, résider, rechercher, remous, rivage, s'abreuver, sens, sentir, silence, solaire, sourd, spectre, ténèbres, temps, tronquer, violence, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021

LA VIGNE
Je n’aurai point regret des roses
qu’avril léger vit se flétrir.
J’aime voir le raisin sur la treille
mûrissant à l’abri du vent,
parure du val verdoyant,
délice de l’automne d’or,
avec ses grains lumineux, effilés
comme des doigts de jeune fille.
(Alexandre Pouchkine)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Pouchkine), abri, automne, délice, doigt, effilé, grain, jeune fille, léger, lumineux, mûrir, or, parure, raisin, regret, rose, se flétrir, treille, vent, verdoyant, vigne | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2018
Illustration: Marie Laurencin
LES SOINS JALOUX
Il ne faut pas que tu te coiffes, de peur que le fer trop chaud ne brûle ta nuque ou tes cheveux.
Tu les laisseras sur tes épaules et répandus le long de tes bras.
Il ne faut pas que tu t’habilles, de peur qu’une ceinture ne rougisse les plis effilés de ta hanche.
Tu resteras nue comme une petite fille.
Même il ne faut pas que tu te lèves, de peur que tes pieds fragiles ne s’endolorissent en marchant.
Tu reposeras au lit, ô victime d’Érôs, et je panserai ta pauvre plaie.
Car je ne veux voir sur ton corps d’autres marques, Mnasidika,
que la tache d’un baiser trop long,
l’égratignure d’un ongle aigu, ou la barre pourprée de mon étreinte.
(Pierre Louÿs)
Recueil: Les chansons de Bilitis
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre Louÿs), aigu, égratignure, épaule, étreinte, baiser, barre, bras, brûler, ceinture, chaud, cheveux, coiffer, corps, effilé, Eros, fer, fragile, hanche, jaloux, laisser, lit, nu, nuque, ongle, panser, petite fille, pied, plaie, pli, pourpre, répandu, reposer, rougir, s'endolorir, s'habiller, soin, tache, victime | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 février 2018

Illustration: Pascal Renoux
peut-être est-ce pour sentir jaillir
le poisson d’argent de sa nudité
avec d’agréables nageoires effilées,
que ma jeunesse a voyagé vers elle ces années
durant ou pour prendre au collet le penchant
timide de son esprit pour mon esprit
que je suis venu par de petits pays au oui
de sa jeunesse.
Et si quelqu’un entend
ce que je dis—qu’il me soit clément:
parce que j’ai fait le voyage tout seul
dans les forêts du merveilleux,
et que mes pieds ont connu assurément
les chemins paisibles et les furieux,
et parce qu’elle est si belle
(Edward Estlin Cummings)
Recueil: XLI Poèmes
Traduction: Thierry Gillyboeuf
Editions: La Nerthe
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Posted in poésie | Tagué: (Edward Estlin Cummings), agréable, année, argent, assurément, belle, chemin, clément, collet, connaître, effilé, entendre, esprit, forêt, furieux, jaillir, jeunesse, mérveilleux, nageoire, nudité, oui, paisible, pays, penchant, peut-être, pied, poisson, prendre, sentir, seul, timide, voyage, voyager | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 février 2018

Illustration: Alain Bonnefoit
ma dame est un jardin d’ivoire,
couvert de fleurs.
sous la grande et silencieuse éclosion
de couleurs subtiles que sont ses cheveux
son oreille est une fleur frêle et mystérieuse
ses narines
sont de timides exquises
fleurs qui habilement remuent
à la moindre caresse d’air qu’elle respire,ses
yeux sa bouche sont trois fleurs. Ma dame
est un jardin d’ivoire
ses épaules sont de lisses et brillantes
fleurs
sous lesquelles percent les fleurs nouvelles
de ses petits seins se balançant avec amour
sa main forme cinq fleurs
sur son ventre blanc est une maligne fleur en forme de rêve
et ses poignets sont les plus pures plus merveilleuses fleurs ma
dame est couverte
de fleurs
ses pieds sont effilés
formés chacun de cinq fleurs sa cheville
est une minuscule fleur
les genoux de ma dame sont deux fleurs
Ses cuisses sont de vastes et fermes fleurs de nuit
et exactement entre
elles endormie intensément
est
la fleur soudaine d’une totale stupéfaction
ma dame couverte de fleurs
est un jardin d’ivoire.
Et la lune est un jeune homme
que je vois régulièrement,autour du crépuscule,
entrer dans le jardin et sourire
en lui-même.
***
my lady is an ivory garden,
who is filled with flowers.
under the silent and great blossom
of subtle colour which is her hair
her ear is a frail and mysterious flower
her nostrils
are timid and exquisite
flowers skilfully moving
with the least caress of breathing,her
eyes and her mouth are three flowers. My lady
is an ivory garden
her shoulders are smooth and shining
flowers
beneath which are the sharp and new
flowers of her little breasts tilting upward with love
her hand is five flowers
upon her whitest belly there is a clever dreamshaped flower
and her wrists are the merest most wonderful flowers my
lady is filled
with flowers
her feet are slenderest
each is five flowers her ankle
is a minute flower
my lady’s knees are two flowers
Her thighs are huge and firm flowers of night
and perfectly between
them eagerly sleeping
is
the sudden flower of complete amazement
my lady who is filled with flowers
is an ivory garden.
And the moon is a young man
who i see regularly,about twilight,
enter the garden smiling to
himself
(Edward Estlin Cummings)
Recueil: Erotiques
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Edward Estlin Cummings), amour, éclosion, épaule, bouche, brillant, caresse, cheveux, cheville, couleur, couvert, crépuscule, cuisse, dame, effilé, endormi, entrer, exactement, exquis, fermé, fleur, frêle, habilement, ivoire, jardin, jeune homme, lisse, lune, main, mérveilleux, mystérieux, narine, oreille, percer, pied, poignet, pur, remuer, respirer, se balancer, sein, silencieux, soudain, sourire, stupéfaction, subtile, timide, vaste, ventre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2017

La nature serait mieux faite
si la truite plutôt que d’écailles
était couverte d’amandes effilées.
(Laurent Albarracin)
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Posted in humour, poésie | Tagué: (Laurent Albarracin), amande, écaille, couvert, effilé, mieux, nature, truite | Leave a Comment »