Posts Tagged ‘églantine’
Posted by arbrealettres sur 20 février 2023

Illustration
On n’est pas n’importe qui !
Quand tu rencontres un arbre dans la rue,
dis-lui bonjour sans attendre qu’il te salue.
C’est distrait, les arbres.
Si c’est un vieux. dis-lui « Monsieur ».
De toute façon, appelle-le par son nom :
Chêne, Bouleau, Sapin, Tilleul…
Il y sera sensible.
Au besoin, aide-le à traverser.
Les arbres, ça n’est pas encore habitué
à toutes ces autos.
Même chose avec les fleurs, les oiseaux, les poissons:
appelle-les par leur nom de famille.
On n’est pas n’importe qui !
Si tu veux être tout à fait gentil,
dis « Madame la Rose » à l’églantine ;
on oublie un peu trop qu’elle y a droit.
(Jean Rousselot)
Recueil: Les arbres et les poètes (Poèmes choisis pat Jean-Hugues Malineau)
Traduction:
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Rousselot), aider, appeler, arbre, attendre, auto, églantine, bonjour, bouleau, chêne, dire, distrait, droit, famille, fleur, gentil, habituer, madame, monsieur, nom, oiseau, oublier, poisson, rencontrer, rose, saluer, sapin, sensible, tilleul, traverser, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2021

TRANSITION
Le vent, tiède éclaireur de l’assaut du printemps,
Soulève un brouillard vert de bourgeons dans les branches.
La pluie et le soleil, le calme et les autans,
Les bois noirs sur le ciel, la neige en bandes blanches,
Alternent. La nature a comme dix-sept ans,
Jeune fille énervée, oscillant sur ses hanches,
Riant, pleurant, selon ses caprices flottants.
Pas encor le printemps, mais ce n’est plus l’hiver.
Votre âme, ô ma charmante, a ces heures mêlées.
Les branches noires sont pleines d’un brouillard vert.
Les mots méchants et les paroles désolées,
Sur vos lèvres, bouton d’églantine entrouvert,
Cessent à mes baisers. Ainsi les giboulées
Fondent, et le gazon s’émaille à découvert.
Votre moue est changée en rire à mes baisers,
Comme la neige fond, pâle retardataire,
Aux triomphants rayons du soleil. Apaisés,
Vos yeux, qui me jetaient des regards de panthère,
Sont bien doux maintenant. Chère, vous vous taisez
Comme le vent neigeux et froid vient de se taire.
Votre joue et le soir sont tièdes et rosés.
(Charles Cros)
Illustration: Alfred Stevens
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), alterner, apaisé, assaut, âme, églantine, baiser, bourgeon, branche, brouillard, calme, caprice, charmante, chère, doux, flottant, froid, hanche, hiver, joue, neige, panthère, pluie, printemps, rire, rosée, soir, soleil, tiède, transition, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2021
Ces marées d’équinoxe qui découvraient, en se retirant,
la chaise brisée de son petit bouquet d’églantines.
(Bernard Montini)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2020

Illustration
La beauté en est
admirée de tous les hommes
l’églantine
(Chôkô)
Recueil: Friches
Traduction: René Sieffert
Editions: Verdier poche
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Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020

Aux fleurs
Fleurs des bois, fleurs des prés, fleurs aux formes parfaites,
Quelle peine sincère, en ce mois, vous nous faites !
Vos coupes de parfums, vos vases de couleurs,
Vos calices de miel, vos corolles de pleurs,
Vos feuillages luisants, vos tiges élancées
Harmonieusement par la brise bercées,
Rien de votre beauté frêle n’a parfumé
Ni réjoui ce triste et frileux mois de mai !
Sans doute, un peu de vous dans la grâce des femmes
A charmé nos regards et consolé nos âmes…
Vos grandes sœurs ont eu leur règne séduisant
Et c’est le tour des plus petites, à présent.
– Églantines, lilas, tulipes, violettes,
C’est le printemps ! Muguets, agitez vos clochettes !
Dans les cerisiers blancs, dans les pommiers fleuris,
Le merle vous appelle avec de petits cris ;
Et les amants qui font l’amour à lèvres closes,
Ne peuvent rien se dire en l’absence des roses…
La terre, sous son herbe avare, vous attend,
Marguerite au cœur d’or, svelte lys éclatant,
Narcisse rose et blanc, pensée au velours sombre,
Et rêve de sommeil à votre petite ombre.
Chantez-nous la chanson délicate du bleu,
Et la gamme du rose exquis au rouge feu ;
Détaillez-nous la forme ascétique ou charnue,
Épanouie en boule, étoilée ou menue,
Et la variété soyeuse du satin,
Sa nuance innombrable au soleil du matin,
Ses éblouissements de pierres précieuses,
Ses ors, ses argents mats, ses pourpres somptueuses !
Comme trempé de sang, qu’on aperçoive au loin
L’ardent coquelicot dressé dans le sainfoin,
Et que dans la forêt, dentelée et légère,
Verte au pied du tronc gris, foisonne la fougère !
Point d’abeilles sans vous et point de papillons
Qui voltigent, de miel en miel, dans les rayons.
Vous êtes la lumière éclairant toute chose,
Ou bleue ou blanche ou mauve ou violette ou rose,
Et qui s’est incarnée en votre fine chair
Et, sous le ciel de pluie ou le firmament clair,
De vos calices fait de petites veilleuses
Frissonnantes au vent, douces et merveilleuses !
Vous êtes les parfums enivrants des sentiers,
Qui s’exhalent sans s’épuiser, des jours entiers,
Et, moite, dans le bois profond au vaste dôme,
Fume et l’emplit, pareil à l’encens, votre arôme !
La jeune fille rit en s’embaumant à vous,
Et pour vous respirer baise vos cœurs si doux.
Quand elle vous caresse à sa lèvre, on peut dire
Que la lèvre a l’odeur et la fleur le sourire !
Vous embellissez tout ; l’eau devient diamant
Dès que sur vous la goutte étincelle un moment,
Et lorsqu’un papillon brun en vous s’aventure,
Vous composez un prodige de la nature !
– Fleurs des champs, fleurs des bois, riches fleurs des jardins,
Splendide floraison : velours, tulles, satins ;
Humbles fleurs qui croissez au bord des grandes routes,
Fleurs indigentes qui bientôt vous fanez toutes ;
Fleurs à qui chaque jour le jet de l’arrosoir
Prodigue la fraîcheur qu’entretiendra le soir ;
Et vous, chétives fleurs tristes et négligées,
Qui n’êtes pas souvent d’eau limpide aspergées,
Qui comptez sur le ciel seulement, et que juin
Négligemment arrose en passant – et de loin,
C’est la saison ! Ne nous laissez pas dans la peine :
Sans couleurs, sans parfums, qu’est l’existence humaine ?
(Albert Lozeau)
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Posted in poésie | Tagué: (Albert Lozeau), absence, amant, arome, arroser, arrosoir, âme, églantine, étoile, bercé, bois, brise, caresser, cerisier, chair, chanter, ciel, clochette, consolé, consoler, coquelicot, corolle, couleur, diamant, doux, eau, encens, existence, feu, feuillage, fleur, fougère, fraîcheur, frileux, herbe, jardin, lilas, lumière, marguerite, merle, miel, muguet, narcisse, ombre, parfait, parfum, pleur, pluie, pré, printemps, prodige, rêve, regard, rose, route, saison, soleil, sombre, sommeil, sourire, tulipe, velours, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2019

La montagne à gravir
je la fais attendre
pour cueillir les églantines
***

(Mayuzumi Madoka)
Recueil: Haikus du temps présent
Traduction: Corinne Atlan
Editions: Philippe Picquier
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Posted by arbrealettres sur 24 mai 2019

PRINTEMPS
Le printemps garde encor
au bord de la colline
sa face de bois mort.
Un petit arbre neuf, une églantine
blanchit de bas en haut.
L’éclat monte des eaux.
Tout va briller, s’ouvrir
le monde est un soupir
un saule aux clairs cheveux
est si clair qu’il s’efface
Et le ciel bleu, par place,
a des corbeaux heureux.
(Andréi Sodenkamp)
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Posted by arbrealettres sur 4 mai 2019

Le lierre noir et la rose églantine
Défendent les portes du jardin
Où le soir d’un printemps qui s’obstine
Est tout d’azur et d’incarnadin.
Dehors s’éplorent les folles fontaines
Qui virent mi-mort d’amour l’Enfant
Venu par les routes incertaines
Vers ce seuil du rêve triomphant,
N’ayant connu ni la magique épée
Que ne rouille pas le sang des fleurs,
Ni la parole de l’épopée
Par laquelle s’enfuit l’heure en pleurs,
Il s’agenouilla, très las, dans la poudre
De la route onverte à tous les pas
Où les chars font le bruit de la foudre
Et leurs sonnailles celui d’un glas.
Quelles flûtes se dirent, dans les roses,
La victoire du soir sur celui
Qui crut servir l’esprit et les choses
Du lendemain et de l’aujourd’hui ?
O pâle Enfant désireux des corolles,
Close longtemps est la porte d’or
Que seules descellent les paroles
De ceux qui veulent le vrai trésor.
Laisse-toi donc dormir hors de l’enceinte
Où chante le dernier rossignol ;
Sache croire que l’attente est sainte,
Et donne à tes seuls rêves leur vol.
Et peut-être enfin les portes de flamme
S’ouvriront-elles à ton appel
Sous l’aube où les fleurs, ayant une âme,
En feront sauter le triple scel.
(Stuart Merrill)
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Posted in poésie | Tagué: (Stuart Merrill), amour, appel, azur, âme, églantine, bruit, chanter, char, chose, corolle, dormir, enceinte, enfant, esprit, flamme, fontaine, foudre, jardin, lendemain, lierre, parole, porte, printemps, rêve, rose, rossignol, rouiller, s'éplorer, s'enfuir, s'obstiner, s'ouvrir, scel, trésor | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2018

LA VOYAGEUSE
J’ai dormi cent ans sous une aubépine
Et l’arbre devint la racine et les branches de ma pensée
Et ses pétales blancs fleurirent dans ma couronne.
J’ai flotté mille ans dans un lac
Et mes yeux en pleurs ont pu contenir
La clarté diffuse de la lune et le nuage brûlant.
Oui, mon regard connaît
L’eufraise, l’églantine et l’asphodèle.
J’ai vu l’arc-en-ciel s’ouvrir, s’éteindre le soleil.
Vent qui souffle sur les terres,
J’ai dressé des temples de neige, des châteaux de sable,
Et je les ai laissés vides comme une main morte.
Éphémère ailé, je suis né
Avec des yeux multiples et des ailes scintillantes
Que les flammes doivent flétrir, les eaux noyer.
Je dois vivre, je dois mourir,
Je suis le souvenir de tout désir,
Je suis les cendres du monde, et le feu qui met le feu.
***
THE TRAVELLER
A hundred years I slept beneath a thora
Until the tree was root and branches of my thought
Until white petals blossomed in my crown.
A thousand years I floated in a lake
Until my brimful eje could hold
The scattered moonlight and the burning cloud.
Mine is the gaze that knows
Eyebright, asphodel, and briar rose.
I have seen the rainbow open, the sun close.
A wind that blooms about the land
I have raised temples of snow, castles of land
And left them empty as a dead hand.
A winged ephemerid I am born
With myriad eyes and glittering wings
That flames must wither or waters drown.
I must live, I must die,
I am the memory of all desire,
I am the world’s aches, and the kindling Eire.
(Kathleen Raine)
Recueil: Sur un rivage désert
Traduction: Marie-Béatrice Mesnet et Jean Mambrino
Editions: Granit
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Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2018
Églantine
On a vu au commencement de ce livre
qu’en quittant le domaine de la Fée aux Fleurs,
l’Églantine manifesta l’intention bien arrêtée de se faire femme de lettres.
Cette profession était tombée en discrédit, et on ne se souvenait guère
que par tradition du temps où il existait des femmes de lettres,
lorsque l’Églantine arriva en Gascogne.
Ce pays lui plut naturellement, et elle se fixa à Toulouse, capitale des troubadours.
Jeune, belle, riche, elle obtint tout de suite un grand succès,
ses salons ne désemplissaient pas, on la citait pour son esprit,
son bon goût, l’éclat de sa parure.
Comme il faut que toute femme de lettres ait sa manie,
elle ne se montrait en public que chaussée de bas couleur d’azur.
De là le nom de bas-bleu qu’on a donné par la suite
à toutes les personnes du beau sexe qui s’occupent de poésie et de littérature.
L’Églantine épousa Lautrec, jeune et beau cavalier qui l’aimait passionnément,
et qui, pour devenir son mari, brava la malédiction paternelle.
Quelques mois après, Lautrec en était à se repentir.
Elle voulait qu’il s’occupât des soins du ménage,
qu’il comptât avec la cuisinière, avec la blanchisseuse,
avec le boucher, avec l’épicier, avec tous les fournisseurs.
Un moment Lautrec se consola en songeant qu’il allait devenir père.
Hélas, ce titre fut pour lui un nouveau surcroît de chagrin et de désespoir.
L’Églantine lui laissait tout le soin du marmot:
c’était à lui à le débarbouiller, à le bercer, à le garder.
Elle émit la première cette pensée, aussi ingénieuse que profonde:
un mari est une bonne donnée par le Code civil.
Lautrec mourut jeune, les uns disent de fatigue et de chagrin,
les autres d’une fluxion de poitrine.
Quoi qu’il en soit, l’Églantine le pleura et composa une magnifique épitaphe en vers gascons
pour orner la tombe de son mari.
(J.J. Grandville)
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